Regina Mills

Je haïssais les voyages entre les mondes. C’était toujours synonymes de combat intérieur ou extérieur et donc d’un certain cataclysme. En tout cas quand j’étais dans la parte, et pour cause on était deux dans ma tête. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il y en avait une qui valait mieux que l’autre, entre Anne et Médusa les deux avaient commis bien des horreurs et ce parce que la vie les avait poussé dans cette voie-là. Cependant, contrairement à Anne, Médusa n’en avait rien à faire de rien ni de personne d’autre que d’elle-même. Alors quand je me retrouvais dans un endroit où la magie était plus puissante elle aussi l’était tout autant. Il y avait un avantage à être une créature mythologique finalement. Enfin, bref une fois encore j’avais perdu le contrôle de mon double maléfique et elle avait libérer une créature pétrifiée pour nous sauver. Si elle avait pu me laisser dernière elle, elle l’aurait fait, mais qu’importe, ce Kraken nous avait en effet sauvé tout comme ses pouvoirs légèrement morbides, mais à cause de cette créature Robin était mort. Le cri de Regina et de CJ résonnait dans mon esprit. J’avais brisé la vie de ma meilleure amie, même si elle était revenue me chercher dans les eaux ténébreuses des sept mers, les faits étaient les mêmes. J’avais honte et la culpabilité me rongeait autant que ce nouveau changement. La Méduse avait gagné en force et désormais je n’imposais plus ma loi dans mon propre esprit, j’étais obligée de me retrouver à négocier pour avoir un peu de paix. Mon regard avait changé, mi-serpent, mi-humain si bien que les lunettes de soleil était devenue mes plus grandes alliées sauf que fin Janvier ça passait limite. Heureusement, que les dieux se baladaient en ville et qu’elle ne voulait pas se faire repérer, ainsi elle me laissait parfois l’avantage.
Je n’avais vu quasiment personne depuis que j’étais revenue, sauf CJ que j’étais allée chercher à la sortie du lycée hier. J’avais besoin de savoir comment elle allait, comment Regina allait. L’enterrement de Robin n’allait pas tarder. Je le savais. Je ne savais toujours pas si j’irais d’ailleurs. Mon téléphone sonna et je le prenais :


Le rire de la Méduse raisonnant dans mon esprit, je sentais ma vue se modifier signe qu’elle avait prit place elle aussi dans la partie. C’était étrange de voir ma salle de sport ainsi, mi-normal, mi-reptilienne.

« Je t’avais dit de pas aller voir sa fille »

« La ferme »

Prenant mon téléphone après avoir posé mes gants de boxe, je répondais :

Neïlina Kramers

30 janvier.

Ils étaient revenus depuis quelques jours seulement. Regina avait le cœur lourd, la perte de Robin avait été la chose la plus douloureuse qu’il lui ait fallu endurer. Revivre le décès de son grand amour sous ses yeux était insupportable. Avoir à vivre cet événement une fois dans une vie était déjà une fois de trop, mais deux fois ! Pourquoi le Destin se montrait-il aussi cruel ? L’ancienne méchante reine n’avait eu de cesse de se poser cette question. Peut-être en effet méritait-elle de souffrir pour tout le mal qu’elle avait infligé aux autres par le passé, mais Robin, lui était innocent, il ne méritait pas la mort, et ses proches, eux non plus, ne méritaient pas de souffrir la perte de cet être Ô combien aimé.

A peine rentrée, elle s’était octroyé une nuit seule dans sa maison pour se recentrer, éviter de laisser libre cours à la colère qui l’envahissait en pensant à chaque seconde à ce qui s’était passé. Henry et CJ avaient été confiés à Emma et Regina ne savait même pas ce que la Sauveuse avait répondu tant elle était bouleversée quand elle les avait déposés. CJ était sans doute aussi traumatisée qu’elle, mais elle n’avait pas la force de s’occuper de quelqu’un. Elle avait surtout peur d’être un danger pour sa fille adoptive. Puis, le lendemain, elle était partie chez l’usurpatrice récupérer Roland pour le rendre à petit Jean, en profitant pour convoquer également Juliette et leur annoncer le décès de leur meilleur ami. Là aussi, ça avait été dur. A présent, il faudrait organiser les funérailles. Regina ne pensait plus qu’à ça. Elle avait récupéré ses deux enfants et tâchait de faire bonne figure devant eux, mais la vérité, c’était que dès qu’elle se retrouvait seule, elle s’effrondrait.

Pourtant, dans ce chaos de désolation, une personne était parvenue, moins de vingt minutes auparavant, à apporter une étincelle de joie. Et c’était bien la dernière personne à laquelle Regina ait songé pour lui remonter le moral. La fée bleue. Cette dernière lui avait annoncé qu’un miracle s’était produit et que Regina aurait toujours auprès d’elle un petit quelque chose de Robin, puisqu’elle portait son enfant. Bon, ça se stade, il était certainement plus de l’ordre du petit pois que de l’enfant à véritablement parler, mais cette annonce avait suffi à raviver un peu de bonheur dans le cœur déjà bien noirci de la reine. Puisque Robin n’était plus là, la première personne à qui Regina avait pensé était son amie d’enfance Neïlina. C’était elle la première qui devait savoir. Quittant son bureau après avoir poliment remercié la fée bleue, madame le maire avait envoyé un SMS à Neïli pour lui demander si elle pouvait la retrouver. La gérante du Libertease déclara par le même biais être chez elle. Soudain, Regina songea qu’elle n’avait plus revu Neïlina depuis leur retour. Il s’était écoulé à peine moins d’une semaine, et il était vrai que le temps avait filé si vite. C’était peut-être pour ça qu’elle se sentait si mal, elle avait besoin de sa meilleure amie. Cette dernière avait elle aussi vécu des choses traumatisantes avec le retour de la Méduse, le kraken qui s’était emparé d’elle (bien que ce soit pour la protéger, une créature pareille avait de quoi flanquer la frousse à n’importe qui), le plongeon dans le Styx avec l’ouverture du portail juste à temps…

Sans s’en rendre compte, Regina était arrivée devant chez son amie. Sans attendre, elle pressa le bouton de la sonnette, se demandant soudainement comment elle allait bien pouvoir lui annoncer ça. La porte s’ouvrit finalement et le minois triste de Regina afficha un petit sourire avant de prendre la belle blonde dans ses bras.

-Oh Neïli, tu m’as manqué, j’avais tant besoin de te voir.

Regina Mills

Consciente que Regina allait bientôt arriver, je m’attelais à prendre une rapide douche en tentant de reprendre le contrôle à cent pourcent de mon esprit. Je ne voulais pas qu’elle voit que la Méduse avait gagner en puissance par rapport à moi. Je faisais donc comprendre à la gorgone qu’elle aussi avait tout intérêt à me foutre la paix si elle ne voulait pas se retrouver au beau milieu des lignes de tire de l’ancienne méchante reine en mettant en avant la forte probabilité pour qu’elle se laisse gagner par ses vieux démons. Je n’étais pas intimement persuadée que cela fonctionnerait, mais elle obtempéra et quand je fus vêtue d’un jogging gris et d’un débardeur blanc, Regina sonna à la porte. Ramenant mes cheveux en chignons flou sur ma tête, j’ouvrais après avoir pris une grosse inspiration. Je n’avais jamais été aussi angoissé par une de ses visites. Ouvrant la porte, avec un faible sourire consciente que ma tête devait faire légèrement peur, au vu de mon manque de sommeil. Le visage de Regina s’illumina légèrement, effaçant un court instant les marques de tristesse sur ce dernier et elle me prit dans ses bras. Lui rendant son étreinte je sentais une larme rouler sur ma joue. L’essuyant discrètement, je lui répondais :

« Tu m’as manqué aussi Regi’ »

Je ne lui demandais pas si elle allait bien, la réponse était évidente, et pour tout dire je n’avais pas tellement envie de l’entendre de sa bouche. Déposant un baiser sur sa joue j’ajoutais :

« Je suis navrée de ne pas être venue, je ne savais pas si tu avais envie de me voir … »

La libérant de mon étreinte, je prenais garde à ne pas la regarder dans les yeux. Autant pour éviter qu’elle ne lise trop en moi, qu’au cas où l’autre garce ne décide de faire son come-back. Refermant la porte derrière elle, je m’avançais dans mon salon en demandant :

« Tu veux boire quelques choses ? J’allais me faire du café ? »

Mensonge, j’allais surtout me faire la bouteille de vin, mais qu’importe, ce n’était peut-être pas le moment de saouler Regina. Sans compter que désormais elle devait gérer ses trois enfants seules, avec un taux d’alcoolémie élevé je n’étais pas bien sûr que cela soit judicieux. Sur mes mots, j’allais donc dans ma cuisine pour préparer un Mocaccino, en attendant sa réponse et également que ma boisson se fasse j’ajoutais :

« Je suis désolée d’être allée chercher CJ au lycée sans t’avoir demandé la permission avant ! Je voulais juste savoir comment elle aller et répondre à ses questions me concernant après ce qu’elle avait découvert … »

Neïlina Kramers

30 janvier.

Serrant dans ses bras son amie la plus ancienne et sans doute la plus sincère, Regina se sentait un peu mieux. Comment avait-elle survécu à cette semaine sans la voir ? Neïlina avoua qu’elle lui avait manqué aussi et qu’elle n’avait pas osé passer, ne sachant pas si son amie avait envie de la voir. Se détachant doucement de la belle blonde, la maire de Storybrooke la regarda, étonnée.

-Mais enfin, pourquoi donc n’aurais-je pas envie de te voir ? Si j’ai besoin de toi, c’est bien en ce moment.

Elle remarqua que Neïlina évitait son regard et l’ancienne reine mit cela sur le compte de la culpabilité que son amie ressentait vis-à-vis de la mort de Robin. Avec douceur, la brune posa sa main sous le menton de son amie pour lui signifier qu’elle voulait qu’elle la regarde dans les yeux.

-Ce n’était pas de ta faute, Neïlina.

Aussitôt, la maîtresse des lieux proposa à son invitée improvisée de boire quelque chose.

-La même chose que toi.

Puis elle la suivit à l’intérieur de chez elle pour finalement atterrir dans la cuisine. Là, tout en préparant la boisson chaude, celle qui abritait la Méduse s’excusa d’avoir été chercher CJ à la sortie des cours. Regina mit quelques secondes à comprendre. A vrai dire, elle ne voyait pas pourquoi Neïli devrait s’excuser pour cela.

-Quoi ? Mais non voyons, si tu veux la voir, je n’y vois pas d’inconvénient. Tu as bien fait. CJ est très intelligente et je suis sure qu’elle comprend. Elle sait qu’elle peut me poser toutes les questions qu’elle veut.

Regina aimait beaucoup CJ et son soutien lui était très important. La pauvre enfant avait vécu probablement un traumatisme certain avec ce petit voyage aux Enfers, et elle s’était montrée très courageuse. Elle avait fini par voir mourir sous ses yeux le compagnon de sa tutrice, celui qui s’apparentait à un père pour elle. Et pour une orpheline qui avait déjà perdu sa famille biologique, ce devait être extrêmement dur. C’était pourquoi Regina avait voulu s’assurer de ne pas être un danger pour elle avant de les reprendre, elle et Henry, à la maison. Malgré le manque, la souffrance due au deuil, la vie avait peu à peu repris son cours au 180 Mifflin Street.

-Anne, je ne suis pas venue pour parler de qui va chercher CJ à la sortie des cours… Si tu savais, j’ai tant de choses à te dire… Du positif comme du négatif. Mais je voudrais commencer par une bonne nouvelle, quelque chose que je viens d’apprendre et qui me permet d’espérer que… que peut-être ce sera moins difficile.

A vrai dire, Regina ne savait pas trop par où commencer et sans doute que ses propos ne devaient pas paraître bien cohérents. Elle espérait juste que son amie ne la croirait pas prise de folie pour oser dire que finalement, après avoir perdu l'amour de sa vie, tout ne va pas si mal. Parce que ce n'était pas du tout ce qu'elle voulait dire. Clairement, elle allait mal, même si elle faisait son possible pour s'en cacher aux yeux du monde.

Regina Mills

Je sentais mes dents se serrer les unes contre les autres. Comment je pouvais penser ça ? Ce n'était pas compliqué, j'avais tout de même libéré le monstre qui avait tué l'amour de sa vie. En mon sens ça suffisait amplement à expliquer qu'elle ne veuille plus rien avoir à faire avec moi. Malgré ma réflexion je ne disais pas le moindre mot, j'évitais son regard. J'avais honte. Je me haïssais. La main de Regina se posa sur mon menton, pour me forcer à la regarder, en vain, je croisais vaguement son regard et cette dernière lâcha que ce n'était pas ma faute. Aussitôt je fuyais à la cuisine pendant que la méduse faisait ses théories à la con dans ma tête tout en proposant quelques choses à boire à Regina qui choisissait de prendre comme moi. Soit, je lui faisais donc un mocaccino pendant que ce dernier passait je lâchais :

" Et bien sûr que si que c'est ma faute, j'aurais dû contrôler la Méduse et l'empêcher de libérer le Kraken. "

Ben vas-y balance nous, elle va nous faire cramer et on sera vachement plus avancée Anne. Espèce de folle suicidaire, laisse-la croire ce qu'elle veut et remet toi de tes émotions ma vieille. Étirant ma nuque, sous le coup de l'agacement, j'éteignais la machine avant de m'excuser pour avoir été chercher sa fille sans la moindre permission. Après avoir expiré profondément, je prenais les tasses de moca et en tendait une à Regina en posant la mienne sur le bar, pendant que mon amie s'offusquait de mes excuses. Elle disait que j'avais bien fait. Elle était sérieuse ? Comment pouvait-elle encore me faire confiance ? NE voyait-elle pas que j'étais la pire chose qu'il puisse lui arriver ? Je ne comprenais strictement rien à son comportement. Pourquoi ne criait-elle pas ? Pourquoi est-ce qu'elle ne me jetait pas des boules de feu ? Pourquoi est-ce qu'elle ne faisait pas ses trucs d'Evil Queen quoi. Mais tu vas arrêter de te poser ses questions à la con ! Laisse-la faire par tous les monstres d'Hadès, soit contente d'être en vie t'as bien vu où est-ce qu'on va finir si on clapse non ? Passant une main dans mes cheveux je tentais d'ignorer la voix de la Méduse en fermant les yeux un cours instant tout en continuant de la fuir. Buvant une gorgée de ma boisson, Regina repris mon attention en m'appelant par mon véritable prénom. Relevant la tête, je la toisais pour la première fois. Elle n'était pas venue pour CJ, alors pourquoi ? Une bonne nouvelle ? Par ses temps sombre qu'est-ce qu'elle avait appris ?

" Blanche a une maladie incurable et elle va enfin mourir ? "

Lâchais-je sans la moindre once de tristesse, j'aimais pas cette bonne femme et en mon sens c'était bien la seule bonne nouvelle qui pouvait encore illuminer les pensées de Regina en ses temps sombre.

Neïlina Kramers

30 janvier.

La pauvre Neïlina culpabilisait, elle se reprochait la mort de Robin alors que pourtant, Regina elle-même était loin de l’en accabler ou lui faire porter la faute. Elle posa un regard empli de tristesse sur son amie qui fuyait le sien.

-Libérer le kraken est la solution qu’elle a trouvé pour vous protéger toutes les deux, et il n’était au départ pas hostile à nous, jusqu’à ce que ma mère s’en mêle. Neïlina, je t’assure que tu n’es pas à blâmer. La mort de Robin est la conséquence d’un enchaînement d choses qui n’auraient jamais dû avoir lieu. Déjà la transformation de Rozen, et puis évidemment notre présence à tous dans cet endroit que nous n’aurions jamais dû connaître avant notre heure. Et puis moi, je n’ai pas su le protéger, j’aurais dû l’empêcher de vouloir jouer les têtes brûlées, mais je n’ai pas osé, je pensais que je n’avais pas mon mot à dire parce que nous n’étions plus ensemble. De toute façon, tu sais comment il était, penses-tu que quelqu’un aurait pu lui faire entendre raison ?

A ces derniers mots, un sourire triste accompagna les larmes qui emplirent ses yeux. Regina aimait tant Robin c’en était viscéral et elle avait toutes les peines du monde à réaliser, bien que son subconscient ne le sache, qu’elle ne le verrait plus jamais. C’était déjà tellement dur de se sentir coupable de n’avoir pas insisté, de n’avoir pas fait d’avantage. Il ne fallait pas que ceux qui n’y étaient pour rien se mettent à culpabiliser. Et puis madame le maire n’était pas venue chez son amie d’enfance pour ça. Elle avait suivi la gérante du Libertease jusqu’à sa cuisine où la belle blonde s’affairait à leur préparer des moccaccino. Se saisissant de la tasse qu’elle lui tendit, Regina chercha à amorcer ce qu’elle avait à lui annoncer. Ne sachant pas vraiment par où commencer, elle se lança tout de même dans une introduction qu’elle-même trouva bizarre. Ce qui le fut encore plus fut la réaction de Neïlina qui se demanda si la bonne nouvelle était que Blanche était condamnée.

-Grand dieu non ! s’offusqua Regina. Je t’en prie Neïli, nous avions dit que nous ferions un effort pour ne plus souhaiter du mal aux autres.

Ce « nous » voulait dire « tu », mais Regina savait qu’elle-même n’était pas à l’abri de replonger, surtout en ce moment. Mais elle était enceinte à présent, elle voulait d’autant plus devenir quelqu’un de bien, pour les enfants qu’elle avait déjà et pour celui à venir, pour rendre hommage à Robin qui l’avait tant soutenue.

-Nous devrions nous asseoir.

Elle posa sa tasse sur la table de la cuisine et s’assit en face de la maitresse des lieux. Ne sachant plus quoi dire, et attirée par la délicieuse odeur du moccaccino, elle reprit la tasse et en but une gorgée avant de regarder à nouveau Neïlina.

-Bon, je ne sais pas comment te le dire, alors je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je suis enceinte. Tu es la seule à le savoir, hormis la fée bleue qui est venue me le dire tout à l’heure. Je… je ne pouvais pas ne pas te le dire, je voulais que tu sois la première à le savoir.

Neïlina savait tout de la vie de son amie, elle lui avait parlé de la discussion avec Robin quand celui-ci lui avait dit qu’il voulait fonder une famille avec elle, elle était même venue quelques fois au caveau pour assister Regina qui s’essayait à de multiples tentatives de potions pour annuler celle qu’elle avait bue bien des années auparavant, sans que l’une ou l’autre ne pense que cela puisse un jour fonctionner. Il fallait croire que si.

Regina Mills

Tu vois qu'est-ce que je te disais, c'était la faute de la vieille pas de nous. Par Hadès je ne sais pas quand est-ce que tu comprendras que tu dois m'écouter franchement. Je pensais qu'on avait passé un cap toutes les deux. Serrant les dents je préférais ne pas répondre à la Méduse et ses sermons à deux balles. Normale qu'elle était fière de son coup elle avait foutu la merde et avait gagné en puissance. J'ai aussi sauvé nos fesses ma vieille un peu de reconnaissance serait de mise cher comtesse. Me concentrant sur les paroles de Regina je laissais échapper un soupir :

" Tu as raison, mais sans kraken il n'aurait pas agi ainsi… "

J'avais la culpabilité tenace, heureusement que ça ne m'arrivait pas tous les quatre matins, d'ailleurs Médusa en était affligée. Les boissons furent rapidement prêtes et j'espérais que Regina allait rapidement me dire pourquoi elle était pas venue, si ce n'était pas pour Robin alors s'était certainement parce qu'elle avait renoué avec ses vieux démons et sa rancune avec Blanche-Neige. Face à la réflexion de la Regina j'haussais les sourcils.

" Tu as dit ça, j'ai fait qu'acquiescer, puis ça va ça ne serait pas une grande perte non plus … "

J'avais bien le droit de ne pas aimer cette princesse qui était autant le dire aussi inutile et coriace qu'un cafard. Mais qu'importe de toute façon il semblerait qu'elle ait un don inné pour la vie cette nana, donc je buvais un peu de ma boisson. Cette fois je ne voyais vraiment pas ce qu'elle avait à me dire. La suivant quand elle m'annonça qu'on devrait s'asseoir je commençais à m'inquiéter pour le Libertease.  Buvant la fin de mon mocca, je m'asseyais en face d'elle sur le canapé et osait enfin lever les yeux vers elle. Elle commença à parler et mon cœur s'affolait, elle ne savait pas comment me le dire ok c'était forcément le Libertease ! Je suis enceinte. Ses mots s'arrêtèrent dans mon esprit j'étais sur le cul. Et merde moi qui commençait à l'aimer ! Lâcha la Méduse tandis que je la regardais complètement effarée. Comment est-ce que c'était possible ? Elle s'était rendue stérile ?

" Regina … Tu … Tu es sûre ? Je veux dire tu avais tout fait pour que jamais ne ça arrive … Tu m'avais dit que c'était définitif … Tu es certaine que c'est vrai ? "

Je marchais sur des œufs littéralement. Mon esprit restait bloquer sur sa stérilité. Oh bordel tu vas nous faire tuer Anne lâcha mon double maléfique tandis que je regardais mon amie avec inquiétude. Je ne voulais pas me réjouir trop tôt, je voulais être sûr qu'elle avait confiance en cette fée avant.

Neïlina Kramers

30 janvier.

Il était touchant de voir combien Neïlina se sentait coupable du malheur de son amie. Cette dernière essayait pourtant de lui faire comprendre que ce n’était pas de sa faute, qu’elle n’était pas responsable de l’action mortelle du kraken sur l’archer qui faisait battre le coeur de Regina. Il n’était pas facile de faire entendre raison à cette beauté blonde au regard désormais fuyant. L’ancienne reine n’était pas là pour cela, elle ne voulait pas de règlement de compte et s’il y en avait à faire, ce ne serait certainement pas avec son amie d’enfance. Non, pour l’heure, elle avait besoin de se confier à son amie, elle avait besoin qu’elle soit l’oreille attentive et l’épaule qu’elle avait toujours su être, qu’elles avaient été l’une pour l’autre à l’époque de leur jeunesse dans la Forêt Enchantée. Ne sachant par où commencer, la maire de Storybrooke tenta d’amener la situation comme elle le pouvait. Anne s’empressa d’imaginer une maladie incurable à Blanche, ce qui fit presque bondir d’horreur Regina. La gérante du Libertease insista sur le fait qu’elle était la seule à vouloir changer et la brune lui fit un regard lourd de sous-entendus à propos de ce qu’elle pensait, savoir : « change de sujet s’il te plaît ».
En effet, il lui avait fallu bien longtemps pour accepter l’idée qu’elle devait pardonner à Mary-Margaret après tant d’années à la haïr et fomenter tout un tas de plans machiavéliques pour la faire tuer, aussi, voir que Neïli n’était pas de son côté à ce propos était désarmant.

-Je t’en prie, tu sais que je ne dois plus penser à ça. C’est la grand-mère d’Henry. Je dois apprendre à vivre avec le passé, ce n’est pas facile et tu le sais bien.

Si par malheur elle n’était plus assez forte pour garder ses bonnes résolutions, Regina savait qu’elle perdrait Henry pour toujours. Alors que serait sa vie sans son fils ? Il lui resterait sa fille adoptive et son enfant à naître, mais sans Henry, la vie ne serait plus la même et elle n’était pas prête, après avoir perdu son grand amour, à perdre le petit garçon qui avait fait d’elle une mère.

Finalement, Regina avoua ce qui l’amenait, cette fameuse nouvelle qu’elle venait d’apprendre et qui lui faisait soudainement voir la vie sous un autre angle. Elle ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire en voyant la mine de Neïlina qui elle non plus n’en revenait pas.

-J’ai dû faire la même tête que toi quand Eve me l’a dit. Enfin, non, d’abord j’ai eu envie de lui arracher le coeur pour oser venir plaisanter sur un tel sujet. Mais c’est une fée, elle m’a confirmée qu’elle sentait ce genre de choses, et puis ça explique un peu certaines choses. Souviens-toi comme j’étais vaseuse sur le bateau, moi qui n’ai jamais eu le mal de mer de ma vie. Rappelle-toi avant notre arrivée aux Enfers comme j’avais du mal à supporter les cosmo, alors qu’on a toujours bu ça ensemble. La fée bleue sait que ce n’est pas dans son intérêt de me mentir, je crois qu’elle sait de quoi je serais capable si je sombre à cause d’elle.

Si Regina n’osait pas dire ce genre de chose à voix haute habituellement, elle savait que face à Neïlina elle pouvait avouer ses faiblesses, ses hésitations parfois à replonger, ses difficultés à rester sur les rails. Elle tenait le cap, parfois tant bien que mal, et la seule personne encore en vie à connaître ses faiblesses était sans conteste son amie d’enfance.

-Neïli, cet enfant est tout ce qu’il me reste de Robin.

Regina Mills

Regina en mode gentille et en plein délire de rédemption, j'avais encore du mal à m'y faire. Je ne comprenais pas comment elle faisait pour réussir à faire ce pas. J'avais essayé, certes pas longtemps, mais j'avais essayé, mais j'étais une cause perdue. Je ne rêvais que de vengeance ou meurtre lorsqu'on parlait des personnes qui m'avaient fait du mal. Le seul qui dérogeait à la règle s'était mon ex-mari, mais de là à dire que j'étais en capacité de lui pardonner et de passer l'éponge, fallait pas rêver. Il avait voulu ma mort et l'avait orchestré. De son côté Regina me pria de cesser de penser à cela et je levais les mains en signe de capitulation. Apprendre à vivre dans le passé, n'était pas forcément synonyme de lavette mais qu'importe, je n'avais pas envie de revenir sur ce sujet-là avec Regina. Elle n'était pas venue pour cela. J'écoutais donc son explication sur la raison de sa venue et je ne fus pas déçue. Elle était enceinte. C'était impossible on se payait sa tête, voilà la première chose que j'avais pensé quand elle m'avait dit ça. J'avais essayé avec le plus de délicatesse dont je pouvais faire preuve, ce malgré les protestations horrifiées de la Méduse qui avait développé la peur de mourir depuis notre retour des enfers. Je savais que Regina ne m'arracherait pas le cœur si je faisais cela. Au contraire j'étais son amie, sa meilleure amie, un statut qui me permettait de la forcer à freiner ses joies. Elle m'expliqua donc comment elle avait su pour sa maternité et je me retenais de ne pas grimacer face à ses fréquentations. Qu'est-ce qu'elle leur trouvait à ses fées de malheur ? Il n'y avait pas plus barbant qu'une fée !

Malgré tout elle avançait des faits pertinents, ça faisait un moment qu'elle était vaseuse. Il était certain que si cette bonne nouvelle était avortée, Regina ne le supporterait pas et la méchante reine serait de retour. Même si cette version de Regina me manquait, je ne lui souhaiterais jamais le moindre malheur. Réfléchissant à ses paroles, je me sentais partagée entre la joie et la peur. La joie qu'elle puisse enfin accéder directement à la maternité, son rêve depuis des années. La peur, qu'elle ne perde cet enfant, l'unique chose qu'il lui restait de son grand amour maintenant qu'il était mort.

Prenant ses mains dans les miennes, je me sentais sourire pendant que la Méduse me priait de réfléchir à deux fois à la connerie que j'allais sortir.

" Regina, cette nouvelle est merveilleuse ! Merveilleuse pour toi, faut à tout prix qu'on trouve un moyen pour que ce bébé arrive à terme ! Si tu veux que je t'accompagne aux échographies je viendrais … Je sais que je ne suis pas Robin, mais tu pourras compter sur moi je te le jure … "

Marquant une pause, j'inspirais profondément avant de lâcher :

" Et si la fée à mentit je la tuerais de mes mains, t'auras pas besoin de te salir les ongles "

Neïlina Kramers

30 janvier.

Du temps où elles étaient enfants et adolescentes, Anne, désormais devenue Neïlina, avait toujours été d’un soutien incomparable. En faisant la rétrospective, Regina était consciente de n’avoir jamais eu d’amie aussi proche et fidèle que cette magnifique blonde, et elle déplorait que le Destin les ait séparées aussi longtemps. Qui sait, si elles avaient pu rester ensemble à se côtoyer, peut-être que ni l’une ni l’autre n’aurait sombré du côté obscur. Mais il serait impossible de le savoir, avec des « si », on referait le monde et peut-être aussi que Robin ne serait pas mort. Pourtant, c’était ainsi qu’avait tourné la vie, aussi ironique que ce soit.

L’ancienne méchante reine avait pris son courage à deux mains pour annoncer ce qui lui semblait incroyable et impossible mais pourtant vrai puisque révélé par une fée. Neïlina elle-même n’en revenait pas et la maire de Storybrooke avait été de prime abord tout autant étonnée qu’elle. Mais Regina lui assura qu’elle en était sure puisque ce ne serait pas le genre de la fée bleue d’enfoncer davantage le clou alors qu’elle savait la maire de la ville au plus mal avec le décès de Robin. Soudain, la gérante du Libertease se réjouit pour son amie, prenant ses mains. Un léger sourire orna les lèvres de Regina, sans doute le premier depuis le tragique événement.

-Je te remercie. Oui, je voudrais vraiment que tu sois là, ça me rassurerait. Je ne veux pas le dire à Henry et CJ tant que le cap du premier trimestre n’est pas passé. Je ne voudrais pas qu’ils soient davantage perturbés si par malheur… tu vois…

Elle le savait, il fallait qu’elle reste positive, mais ce n’était pas facile. La dernière phrase de son amie la secoua un peu. Neïli avait plus de mal qu’elle à garder le cap de la rédemption.

-Tu n’auras pas à le faire. Je t’en prie, essaie de rester droite, Anne chérie, s’il te plait. Ne pense pas à commettre des crimes, c’est…

Elle fut soudain prise d’une crise de nausée et lâcha les mains de son amie pour courir aux toilettes. Ça lui prenait de plus en plus souvent, n’importe quand dans la journée, et maintenant, elle comprenait mieux pourquoi. Après s’être passé un peu d’eau sur le visage et lavé les mains, elle revint auprès de Neïlina.

-Excuse-moi, je… j’ai été prise de nausées. C’est assez fréquent en ce moment, surtout depuis que nous sommes rentrées.

Et c'était fatiguant, vraiment. Elle s’assit et reprit sa tasse de mocca.

-J’ai encore d’autres choses à te dire, mais avant, j’aimerais que tu me parles de toi. Je veux être sure que tu vas bien.