Le cauchemar ne cessait pas depuis son arrivée en ville. Le brun frottait ses tempes avec une nervosité apparente, inconfortable dans le lit qu’il payait dans ce Bed&Breakfast, alors qu’il soupirait en essuyant la sueur ayant perlée sur sa peau. Neal n’avait aucune envie de rester en ville, il serait parti depuis longtemps en volant une voiture aux vues de l’état de celle qu’il avait emprunté à Tamara, mais il ne cessait de rêver de ce qui l’attendait à cette bordure de ville. Son cœur se débattait dans sa poitrine, l’homme serrant le t-shirt gris trempé de sa peur, le souvenir encore si présent d’une lame ayant transpercée sa peau sans aucune délicatesse. Il n’avait jamais été somnambule de sa vie et pourtant depuis son arrivée en ville il lui était fréquent de se réveiller dans des endroits anodins tel le milieu de la rue. Encore hier le klaxon l’avait tiré de son rêve brutalement, sautant à sa gauche pour sa survie, évitant de justesse un accident qui aurait pu lui couter bien plus qu’une simple nuit de sommeil. C’était de mal en pire, les cauchemars se multipliant au point de l’effrayer, au point qu’il cherchait une autre façon de quitter cette fichue ville dans laquelle il ne voulait définitivement pas être. Il avait été chanceux dans ces quelques jours, ne rencontrant pas son père, mais la peur était constamment présente. Cette nuit c’était le visage du ténébreux qui l’avait transpercé avec un sourire carnassier, un rire qui allait pétrifier l’adulte s’en suivit, juste avant qu’il ne se sente véritablement mourir. Cassidy ne pouvait s’empêcher de voir ces visions comme un signe annonciateur, son esprit tentant de lui envoyer des messages d’un futur proche, mais il n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Certes les cauchemars fréquents d’un père l’abandonnant n’avaient jamais été oublié, mais que son père désire sa mort était effroyablement nouveau et misérablement si réel. Pourtant Neal ne se savait pas oracle, ni ne l’était en toute franchise, alors tout cela n’était que d’horribles cauchemars qui pour une raison qu’il ignorait venaient s’en prendre à lui personnellement. Un soupire se glissait dans ses lèvres alors que l’adulte se relevait difficilement, les courbatures d’une nouvelle nuit agitée venant jouer sur ses muscles endoloris, prenant pied afin de se rendre à la douche. Il faisait encore nuit quand il sortait, rafraîchit par l’eau chaude qui s’avérait calmante, de sa fenêtre il voyait à quel point cette ville semblait inhabitée. Clignant des yeux, les doigts rauques de l’hommes vinrent passer sur sa nuque, l’incertitude cernant son visage alors qu’une mauvaise idée naissait en son esprit. « Il ne me reconnaitra pas… » soufflait la voix de l’ancien Baelfire devenu Neal, son souffle formant une condensation sur la vitre claire devant lui, alors qu’il se retournait pour s’habiller. Son petit sac était presque vide, les vêtements qu’il avait apportés devraient bientôt être lavés, il n’avait aucunement prévu de rester à Storybrooke une semaine supplémentaire. Enfilant un t-shirt noir et des jeans foncés, il sortie rapidement de sa chambre pour se rendre dans le restaurant qui était paisiblement mort. Aucun client, uniquement Granny qui semblait lire le daily miror, lunettes au bout du nez alors qu’elle ronflait doucement. L’article devait avoir été d’une platitude à en voir sa fatigue, mais Neal ne fit rien pour la réveiller, sortant aussi silencieusement qu’il lui était probable en retenant la clochette d’une main lors de l’ouverture de la porte.

La marche ne fut bien longue, à vraie dire elle fut extrêmement courte, avant qu’il ne se trouve nez à nez avec la petite pancarte qui indiquait que le magasin était fermé. Neal s’abaissait devant la serrure, vérifiant que la ville était toujours aussi endormie avant de sortir deux épingles de son pantalon et d’immédiatement se mettre à jouer dans la serrure. Connaissant son père, il avait le culot de ne pas mettre de système de sécurité, se fiant entièrement sur sa puissance de ténébreux pour garder ce qui était sien précieusement au chaud. Puis qui aurait de toute façon l’audace de le voler? Il riait sous cape à cette pensée, se disant qu’il allait le tuer, car Neal ne lui admettrait pas qui il était uniquement pour sauver sa peau. Son orgueil valait plus cher que des révélations. Encore blessé un siècle après ou était-ce deux? L’homme avait perdu le compte, puis le cliquetis du verrou Se fit entendre, ne lui donnant la chance de calculer son âge réel. Il se relevait, tournant la poignée et comme il l’avait prédit seule une clochette aurait pu prévenir son arrivée. Habilement, il faisait taire le tintement avant qu’il ne puisse se faire entendre, se glissant dans la boutique sans le moindre son. Un petit sourire victorieux fit son apparition avant de réussir à fermer la porte, se retournant vers la grande boutique qui lui fit perdre automatiquement tout confiance en lui-même. « C’est quoi ce bordel… » marmonnait-il d’une voix basse en fronçant des sourcils, fixant intensivement chaque objet se trouvant ici, son souffle retenu par la surprise. Il s’attendait effectivement à une collection en mettant les pieds ici, mais ce que ses yeux déchiffraient avait eu le don d’afficher l’horreur sur son visage. D’un pas silencieux il avançait dans la boutique, ses doigts effleurant la vitre qui enfermait les trésors de plusieurs contes qui avaient été les victimes des ‘’deals’’ de son père. Neal passait une main sur son visage, tentant de se réveiller, mais il était bel et bien présent cette fois-ci. Les vestiges d’une vie entière se dévoilant devant lui, les ruines des actions d’un père qui l’avait abandonné et ce pour tout ce qui se trouvait en ces lieux. Encore une fois la question se murmurait au fond de son esprit, une voix suppliante se faisant entendre entre ses deux oreilles, un regard obscur tristement dévoilé. Est-ce que tout cela valait vraiment plus que l’amour d’un fils? Neal ne pouvait comprendre, n’ayant jamais voulu/désiré du pouvoir ténébreux de la dague, mais son incompréhension était tout de même grandissante. Enfin, tout cela pris fin quand un souffle vint dresser les poils sur sa nuque, se retournant doucement vers un regard émeraude qui ne lui était pas étranger. « Emma? » soufflait-il entre ses dents en réalisant difficilement si cette vision n’était pas encore le fruit de son imagination.