La maison que j'avais acheté sur Londres était une des plus belles de la ville. La transaction finie avec Harker je n'avais normalement plus aucune raison de voir Mina et cela m'énervait vraiment. Du coup je trouvais toutes les petites failles du système pour profiter encore de la présence de la belle et envoutante Mina. Je la voulais pour moi. Elle était la réincarnation de Elizabeth et ma femme n'appartenait qu'à moi.

J'avais donc cherché un moyen toute la journée pour revoir Mina avant de finalement me rendre dans une boutique de fleurs pour acheter une rose blanche. Je me rendais ensuite à la demeure de Lucy. Je passais la porte de la maison et je me rendais dans le salon où se trouvait Lucy. Je lui souriais avant de m'approchais et de lui prendre la main pour lui faire un baise-main.

« Ma très chère Lucy. Vous êtes sublime comme toujours. »

Je lui souriais. Elle était belle à damner les dieux.

« Oh j'ai croisé la future Madame Harker tout à l'heure. Elle semblait porter un de vos foulards. Me serais-je trompé ? »

En plus un foulard que j'avais offert à Lucy. Je n'étais pas particulièrement énervé par cette histoire mais je savais que Lucy démarrait souvent au quart de tour et encore plus quand je parlais de sa meilleure amie. J'aimais entretenir la jalousie de la femme qui partageait mon lit. C'était beaucoup plus plaisant de savoir qu'on était désiré et surtout aimé. Cependant le regard que me retourna Lucy

« Qui y a-t-il mon amie ? Pourquoi cette mine déconfite ? »

Je m'approchais d'elle et je posais mes doigts sur son beau visage. Elle semblait triste et en même temps elle avait toujours cette petite flamme dans ses yeux. Je lui souriais et je sortais de dessous mon manteau une rose unique et blanche.

« J'espère qu'elle te redonnera le sourire. »

Je la lui tendais. Je pouvais parfois mon montrer niais avec elle et même si c'était le cas je ne pensais pas que c'était mal. Je passais une main derrière son dos et j'approchais mes lèvres des siennes. Lucy avait toujours eu beaucoup de pouvoirs sur moi. Je ne comptais pas le nier. J'avais également du pouvoir sur elle mais au final je me demandais qui de nous deux était le plus fort.

Alors que je présentais le foulard à Lucy pensant lui faire plaisir je n’eus droit qu’à un de ses nombreux mais néanmoins plaisants sarcasmes. Je souriais alors que je voyais bien au visage de ma Lucy que quelque chose n’allait pas. Cependant je voulais juste lui faire plaisir en lui offrant ce foulard. La prochaine fois je m’abstiendrais.

« Cette couleur n’irait pas à Mina. Si je l’ai pris c’est pour toi. »

Je ne voulais pas qu’elle pense que je préférais Mina. Mina je voulais la posséder tout simplement parce qu’elle ressemblait à mon ancienne épouse. Elle, Lucy je la désirais corps et âme. Peut être était-ce ça le véritable amour mais en l’occurrence pour le moment je ne pouvais pas le certifier. Elle m’ordonna presque de prendre ce que j’étais venu chercher. Je souriais en coin avant de m’approcher d’elle pour l’embrasser. Elle me rendit mes baisers avec passion.

« Tu sais que je pourrais te débarrasser de ton époux. Un mot de toi et tu serais mienne pour l’éternité. »

J’avais juste décoller mes lèvres pour lui dire cela juste avant de la soulever dans mes bras et d’aller lui faire l’amour dans sa chambre. Je détestais le fait qu’elle soit mariée mais je ne pouvais faire autrement pour le moment elle était celle d’un autre et c’était sûrement cette idée qui m’avait rendu tellement audacieux et passionné ce soir là. A bout de souffle, je me rallongeais à ses côtés.

« Ma Lucy... »

Me tournant vers elle j’admirais sa beauté et son audace. Elle était vraiment la plus femme sur cette terre.

« Comme je t’aime... »

C’était sûrement la première fois que je prononçais ses mots, du moins quand elle était encore éveillée. Je caressais son visage du bout de mes doigts.

« Veux-tu que je te laisse ? »

Je n’avais aucune envie qu’elle me laisse mais peut être qu’elle en avait marre de moi ou que son mari allait réellement rentrer ce qui me mettrait dans une colère noire et qui me pousserait à tuer cet homme.

Je lui avouais que je pourrais tuer son mari si elle me le demandait. C’était la pure vérité. J’avais toujours une envie brûlante de lui trancher la gorge et de m’abreuver de son cou dès que je le voyais avec ma Lucy. J’étais possessif. Je l’avais toujours été mais ce trait de caractère s’était renforcé au fur et à mesure des années.

« En doutes-tu ? »

Je ne comprenais pas pourquoi elle doutait tant de moi. Je passais pourtant tout mon temps avec elle. Bon il était vrai aussi que j’allais voir de temps en temps Mina et que Lucy était vraiment une femme jalouse mais après tout ne venais-je pas de lui dire que je l’aimais ? Ne lui avais-je pas fait l’amour comme jamais auparavant ? Et pourtant elle doutait encore et tout et encore une fois elle me fuit.

« Arrête ça Lucy. »

Ma voix était froide et je redevenais cet homme sombre. Je détestais qu’elle mette continuellement ma parole en doute et tout ce qu’elle avait dit m’avait blessé profondément. Elle ne comprenait vraiment rien. Si j’avais envie d’avoir Mina dans mon lit je l’aurai en un claquement de doigt. Mina je voulais son âme entière. Je voulais que personne ne la touche si je ne pouvais la toucher moi même.

« Si tu ne souhaites pas me croire soit. Mais Mina c’est autre chose c’est incompréhensible mais toi, toi c’est autre chose aussi. »

Je ne pouvais pas me permettre de la perdre et pourtant mon intuition me disait que je l’avais déjà perdu. Elle semblait ne pas me faire totalement confiance et cela blessait mon orgueil. Pourtant je parlais peu et ce que je disais était toujours important. J’avais des siècles d’existence et pourtant elle me mettait à mal. Je regardais droit devant moi et je sentais mon coeur se fermer. Elle m’avait blessé et pourtant je n’avais pas envie de la blesser à mon tour. Enfin pas comme je l’aurai fait normalement.

« Ne dit plus jamais cela Lucy. »

Je posais sur elle un regard de prédateur. Elle m’avait blessé dans mon orgueil et je savais que je saurai du mal à me remettre de l’affront qu’elle venait de me faire subir. Je m’approchais cependant d’elle et je soulevais son menton de mes doigts avant de déposer un baiser sur ses lèvres et de la prendre dans mes bras et de la serrer fort… Très fort… Trop fort. Beaucoup trop fort.

Je la serrais fort, beaucoup trop fort bien entendu. Je ne pouvais pas faire autrement. Je voulais juste qu’elle sente à quel point je l’aimais. Je l’aimais plus que tout au monde. Je voulais qu’elle soit mienne même si j’avais une obsession pour Mina. Je n’avais jamais cru que ça tuerait ce que je savais eu tant de mal à créer. J’avais perdu mon amour pour Lucy. J’avais perdu Lucy pour toujours. Je savais qu’elle était tout pour moi. Lucy était celle qui pouvait me faire oublier Elizabeth.

Pourtant rien ne se passa comme prévu. Lucy me dit que j’aimais Mina plus qu’elle et cela signa ma déchéance et sa mort. Je voulais lui prouver qu’elle était tout pour moi et je la serrais donc dans mes bras. Je la serrai pour lui montrer tout ce que je ressentais pour elle. Pourtant je ne l’entendais pas me dire qu’elle avait mal. Je voulais juste qu’elle finisse par me croire quand je disais que je l’aimais qu’elle était mon univers.

« Je t’aime Lucy. »

Je n’entendis pas le craquement de ses côtes non plus. Je ne sus pas quand je reprenais pied mais je me rendais compte qu’elle était morte quand je sentis qu’elle devenait aussi froide que moi. Je lâchais alors son corps et je vis ses pupilles. Ce regard… Je ne pourrais jamais l’oublier.

« LUCY ! LUCY BORDEL ! »

Je secouais le corps de celle que j’aimais le plus au monde. Je la secouais encore quelques temps avant de tenter le tout pour le tout. Je plantais mes crocs dans son cou pour lui sucer tout son sang et lui permettre ainsi de devenir comme moi une vampire et de demeurait à jamais à mes côtés. Cependant rien ne se produisit et Lucy fut morte. Je restais un moment avec la jeune rousse dans mes bras avant de la quitter définitivement.

J’assistais à l’enterrement de mon amour. Je lui disais une dernière fois adieu et je déposais sur sa tombe un bouquet de roses blanches. Mon amour avait disparu et avec elle toute ma vie. Agenouillé devant sa tombe, je murmurais :

« Pardonne moi mon amour. »

Je déposais finalement le bouquet avant de tourner les talons et de devenir plus sombre que jamais.