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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Elle était dans le parc sur un banc assise. Elle était tellement ordinaire. Même Elizabeth avait plus de classe qu'elle mais c'était peut être parce que je l'aimais que je pensais cela. Bref. Juliette était assise sur un banc et je me demandais bien pourquoi elle faisait cela. Elle devait être une de ces princesses qui aime observer la nature. Cela aurait presque pu me donner envie de fuir si je n'étais pas déterminé à l'aborder.
« Juliette c'est ça ? »
Je n'attendais même pas sa réponse. Je savais qui elle était là. J'avais juste dis cela pour amorcer la conversation. Je l'avais observé depuis des jours et je savais pertinemment tout ce qu'il y avait à savoir sur la jeune femme.... En somme, elle n'était pas très intéressante mais elle avait quand même réussi à piquer la curiosité d'un vieux dieu.
« J'ai beaucoup entendu parlé de vous et de vos pouvoirs... »
Enfin, je les avais surtout beaucoup observés. Elle n'était pas discrète pour un sous et je me demandais d'ailleurs bien comment mon paternel avait bien pu faire pour ne pas intervenir. C'était fou quand même. Prenons mon exemple, je ne faisais que déclencher des guerres et j'avais été puni alors que cette gamine elle utilisait les éclairs et personne ne lui disait rien. Pfff le monde est vraiment cruel. Je finissais par me décider à me présenter.
« Je suis Arès. »
Si elle avait un peu de jugeote, elle comprendrait rapidement qui j'étais et elle aurait un peu peur de moi. Bon après je savais qu'elle avait un mari qui était une armoire à glace mais il ne me faisait pas peur. Même le plus parfait des hommes avait des noirs désirs. Il me suffirait juste de les raviver pour qu'il parte se battre avec quelqu'un laissant sa demoiselle en détresse. Qu'est-ce que je pouvais être mauvais parfois. J'étirais mes bras et je lui faisais un large sourire.
« Je ne suis pas certain que père apprécierait qu'une... humaine... puisse lui faire de l'ombre. Cependant c'est votre jour de chance... Je suis plutôt content d'avoir un concurrent ou plutôt une concurrente au trône de l'Olympe. Ce vieux grincheux a déjà fait largement son temps. Un peu de sang neuf nous ferait du bien. »
Je lui proposais le trône de l'Olympe mais ce n'était qu'une feinte pour savoir si elle était intéressée par cela ou non. Si ce n'était pas le cas ça arrangeait mes affaires. Au moins je n'aurai pas besoin de la tuer... Mais si je pouvais lui subtiliser ses pouvoirs. Pas longtemps, juste le temps de mettre la pagaille dans l'Olympe... Ah ce que la guerre pouvait me manquer parfois.
« Ah moins que Zeus soit également votre père auquel cas nous sommes frère et sœur. »
ça aussi, ça pouvait être une possibilité. Mon père n'était pas un exemple concernant la fidélité dans le mariage alors au final tout était possible.
si papa pouvait tenir sa braguette ça serait pas mal !
Première journée de travail depuis que j’étais revenue dans cette ville. Trois jours qu’on était revenu. Pour la pause de midi, je décidais de partir prendre l’air au parc après avoir mangé. Une fois arrivée à destination, je m’asseyais sur un banc et où je poursuivais ma lecture du livre que Durnik m’avait prêté : « Les hauts de Hurlevent ». Depuis que j’avais attaqué ce livre j’étais complètement passionné et au moins ça m’évitait de penser à ma grossesse qui me stressait et également à l’absence de Romain qui jouait les gardes du corps de la mairesse. Naturellement, je le retrouverais le soir, mais il allait me falloir un petit moment d’adaptation avant de reprendre un rythme de vie storybrookians. Une voix masculine me sortait de ma lecture et je relevais la tête vers le trentenaire. Je n’eus pas le temps d’y répondre qu’il reprenait la parole pour m’apprendre qu’il m’avait observé. Automatiquement je fronçais les sourcils, partagée entre l’inquiétude et la curiosité avant qu’il ne se présente.
« Arès ? Sérieusement, le dieu de la guerre ? »
J’avais du mal à le croire, mes croyances en l’existence des dieux étaient quelques peu mises à mal. En mon sens s’ils existaient ils étaient vraiment très incompétents. Au vu de ce qu’ils laissaient faire sur terre, ils pourraient avoir honte de leur manière de gouverner les Hommes.
« Votre père ? »
Murmurais-je en refermant mon livre, les sourcils fronçaient. Il était fou ou quoi ce mec ? Il me parlait u dieu Zeus ? Comment est-ce que je pouvais faire de l’ombre à un dieu qui à tout moment n’existait même pas ? Ce dernier me confirma l’identité de son père avant d’émettre la possibilité que je sois sa sœur et je laissais échapper un léger rire un grain tendu.
« Attendez stop, mon père est Enzo Capulet et il n’a rien à voir avec un quelconque dieu. D’ailleurs, pardonnez-moi de prendre le risque de vous offenser mais j’ai toujours eu du mal à croire en l’existence des dieux. De ce fait, j’ai du mal à croire en la véracité de votre identité. Et si je me trompe qu’est-ce que vous faites sur ses terres ? »
Passant une main dans mes cheveux, me m’humectais les lèvres avant de poser ma main sur mon ventre pour ajouter d’une voix hésitante :
« Et je ne suis qu’une humaine comme vous l’avez si bien dit, comment est-ce que je pourrais faire de l’ombre à Zeus ? »
Elle était surprise. Parfait. La surprise permettait de connaître les vrais émotions des gens. On ne pouvait pas cacher une surprise. Tout le monde le savait. Même moi je ne pouvais pas. Enfin, cette Juliette me plaisait déjà beaucoup. Je la malmenais dans mes paroles mais elle ne flanchait pas au contraire elle me tenait tête. J’adorais ça.
« Et oui en chair et en os. »
Je sais. J’avais piètre allure comme cela mais si elle me voyait sans chemise elle changerait immédiatement de discours. J’étais un Dieu. Je pouvais le prouver n’importe quand mais pour le moment il me plaisait plus de voir si elle serait dans mon camp… Si ce n’était pas le cas je pourrais toujours la manipuler. Je lui parlais ensuite de mon paternel. Elle referma son livre. J’avais enfin toute son attention.
« Zeus. Le roi des Dieux. »
Le plus puissant des Dieux. Enfin jusqu’à ELLE. Elle avait les mêmes pouvoirs. C’était fou je pouvais sentir sa puissance. Je jubilais intérieurement. Elle pouvait m’aider. Nous pourrions mettre fin au règne tyrannique de mon père si elle voulait bien m’aider… Mais chaque chose en son temps.
« Un dieu n’a-t-il pas le droit de se promener ? Je trouve que cette ville est très intéressante et puis l’Olympe s’est tellement surfait. »
Je ne m’étais jamais vraiment plu sur l’Olympe. J’avais toujours préféré les enfers par exemple. Elle me demanda comment elle pouvait faire de l’ombre à un dieu. Je riais un peu moqueur. Elle n’avait pas la moindre idée de l’étendu de ses pouvoirs.
« Vous avez les mêmes pouvoirs que lui. Voilà pourquoi vous pourriez lui faire de l’ombre. »
Et ça, ça ne plairait pas à papa quand il l’apprendrait ! S’il finissait pas débarquer à Storybrooke je voulais une carte dans ma manche. Je voulais surtout pouvoir aller là où le vent me mènerait que ça soit en aidant Juliette à vaincre mon père ou en la lui livrant.
« Que lisez-vous ? »
Peut être que si je m’interressais à elle elle me trouverait moins bizarre qui sait.
si papa pouvait tenir sa braguette ça serait pas mal !
En chair et en os, il était sérieux en plus. Fronçant les sourcils, je m’humectais les lèvres en refermant mon livre sur mes genoux sans le lâcher du regard. Il se targuait d’être un dieu, mais je n’arrivais pas à le croire. Les dieux n’existaient pas. C’était ce que je m’étais évertuée à me répéter encore et encore, inlassablement pendant une année, cette année ou la débauche et la honte avaient rythmé mon quotidien. Si les deux existaient pourquoi nous avaient-ils tournés le dos ? Nous ne méritions pas le sort que les gens de Vérone nous avaient réservés. Alice ne méritait pas de mourir. Si les dieux étaient vraiment en vie ils étaient pitoyables dans leur fonction. Je ne pouvais pas y croire. Comme si ça ne suffisait pas, il me précisa le nom de son père et je retenais un rire moqueur. Il était sérieux ? Mais oui il était sérieux en plus. Il pensait réellement que j’étais la fille du dieu des dieux ? Pour la première fois depuis presque quarante ans je me retrouvais contrainte de justifier le nom de mon géniteur.
Alors que le nom de mon père s’infiltrait entre mes lèvres je sentais mon estomac se nouer. Enzo Capulet, il m’avait détruite et pourtant il osait dire qu’il m’aimait. Même dans l’histoire de Shakespeare les mots traduisaient un amour dévoué. Malheureusement, j’avais toujours une profonde haine envers mes parents. Je ne leur avais pas pardonné la position qu’ils avaient tenu face à mon amour avec Roméo.
Cette fois je m’efforçais de retourner la vapeur, j’avais besoin de poser certaines questions. Je voulais qu’il m’avoue qu’il n’était pas un dieu. Ce n’était pourtant pas compliqué. Malgré tout il me parla de mes pouvoirs et je fronçais les sourcils une fois de plus. Comment connaissait-il la nature de mes pouvoirs, bon je n’étais pas la plus discrète mais quand même ça faisait un moment que je n’avais pas laissé ma magie me contrôler.
« Les mêmes pouvoirs que le dieu des dieux ? Je contrôle le ciel, mais je ne suis pas immortelle. Je suis une humaine, et une humaine qui a perdu foi aux dieux. »
Lâchais-je avec sarcasme, si c’était un dieu il allait forcément mal prendre mon manque total d’intérêt pour sa fonction de dieu de la guerre.
« Les hauts de Hurlevent de Emilie Brontë, visiblement dans ce monde c’est un classique, vous connaissez ? »
Demandais-je en lui montrant la couverture comme pour lui prouver que je disais la vérité. M’humectant les lèvres, je laissais échapper un soupir avant de demander :
« Si vous êtes vraiment un dieu donnez-moi une preuve ? Jusqu’ici je pense toujours que vous jouez un jeu, sans en saisir les règles… »
Elle devait me trouver bien présomptueux ou même impoli mais je m’en fichais. Je savais qui elle était et surtout ce qu’elle représentait. Elle était un obstacle sur la route de mon père et si je pouvais avoir la demoiselle dans ma poche je le ferai. Elle avait les mêmes pouvoirs que Zeus. C’était un plus pour elle et surtout pour moi. Peut être que je devrais en parler à tonton Hadès après. Il serait enchanté d’apprendre qu’on avait une arme contre mon père… ou alors je gardais cette information pour moi et du coup je pourrai l’utiliser au bon moment. Oui ce plan était meilleur. Je souriais à la jeune mortelle et je riais quand elle me fit remarquer qu’elle était mortelle. Même les dieux peuvent mourir. Il ne fallait pas croire toutes les légendes.
« Vous n’êtes pas immortelle mais vous contrôlez le ciel et la foudre chose que papa ne va pas apprécier. »
Oh non il ne va pas aimer. Un large sourire fendit mon visage. Je devais commencer à lui faire peur alors je changeais de stratégie et je lui demandais quel livre elle lisait. Après tout, j’avais toujours aimé la littérature. Même si sur l’Olympe à part les livres des érudits on n’avait pas grand-chose…
« Je l’ai lu il y a peu. Vous devriez lire « Orgueil et Préjugés » c’est un livre très intéressant. »
Surtout qu’il me concernait. J’avais une mauvaise image dans ce livre mais elle se bonifiait au fil du temps. C’était toujours comme cela. Il fallait apprendre à me connaître pour m’apprécier… ou pour me détester encore plus ! Elle me demanda de lui prouver que j’étais un Dieu. Bon ça n’allait pas être facile mais j’allais au moins lui prouver que j’avais des pouvoirs moi aussi.
« Comme vous voudrez. »
Autour de nous se trouvait des bancs que je fis léviter. Bon ça tout le monde ou presque pouvait le faire par contre déclencher une guerre ça personne d’autre ne pouvait le faire ou du moins pas en manipulant l’esprit des autres. Il y avait une charmante famille au fond du parc. On pouvait bien les voir et je décidais de semer la zizanie chez eux.
« Je vous l’ai dit. Je suis le dieu de la guerre. Je peux donc déclencher la guerre tout simplement. »
Je lui montrai du doigt la famille et je déclenchais mon pouvoir. Sans savoir pourquoi ils se mirent tous à se battre. Je les laissais faire quelques secondes avant de briser mon sort et de tourner mon visage vers la jeune femme.
si papa pouvait tenir sa braguette ça serait pas mal !
J’allais devoir me faire à l’idée que mes dieux existaient. J’avais beau tenter de me convaincre que l’homme en face de moi était complètement dingue, il semblait tellement sûr de lui que je commençais à douter de mes propres convictions. Son rire me donnait l’impression qu’il se moquait de moi, et ça me gênait. Le dénommé Fitz parla de mes pouvoirs une fois de plus en ajoutant que ses derniers ne plairaient pas à son père. Chose qui semblait lui plaire au vu du sourire resplendissant qu’il m’offrait en disant cela. Arquant un sourcil je relevais :
« Ce qui semble vous faire plaisir ! »
Il me mettait mal à l’aise. Je sentais qu’il me cachait ses véritables intentions. Il n’était pas là par hasard, il m’avait espionné, il m’avait presque suivi jusqu’à ce que je me retrouve seule. N te comportement n’annonçait rien de très honnête et étrangement je commençais à l’inquiéter de cela. Devrais-je en parler à Romain ? Non, la réponse avait été une véritable évidence, si Fitz était un dieu, alors Romain ne devait jamais venir le provoquer. Je connaissais mon mari, si je lui disais cela, il serait fou de jalousie et sa possessivité couplé à son désir de me protéger le pousserais à aller mettre en garde le trentenaire. Mon interlocuteur détourna ma réflexion vers le livre que je lisais et je lui répondais, soulagée d’avoir un sujet de conversation léger et banale sur lequel me reposer.
« Je l’ai déjà lu, il est vrai que c’est un livre intéressant, cependant je préfère cet ouvrage. Certainement à cause de son côté plus tragique. »
Malgré mon désir de voir cette histoire close, mes questionnements sur la possibilité qu’il soit sincère et que donc les dieux étaient tout aussi réelle que je l’étais. Aussi avant même que j’eusse fini de peser le pour et le contre je lui demandais de me prouver qu’il était un dieu. Une part de moi s’attendait à ce qu’il s’insurge, j’avais beau être une reine, s’il était un dieu il était supérieur à moi. De ce fait je n’avais aucun droit d’exiger quoi que ce soit de lui. Cependant, il ne cherchait pas à me contredire et me prouva qu’il avait des pouvoirs. Les bancs qui nous entouraient lévitèrent. C’était tout ? J’étais capable de faire mieux qu’un dieu ? Impossible, il me mentait, décrétais-je. Ce dernier semblait pourtant bien fier de lui. Il se targuait d’être le dieu de la guerre et je ne comprenais ce que cela impliquait qu’une fois que ce dernier pointait du doigt une famille en train de se disputer.
« J’en dis que c’est remarquable, mais assez malsain comme pouvoir, vous créez donc uniquement la discorde ? »
L’homme voulu frapper sa femme et je levais la main pour l’éjecter d’une rafale de vent deux mètre plus loin contre un mur tandis que le ciel grondait de fureur sous le coup de la menace. Mon regard surveillant la famille en discorde j’ajoutais :
« Je suppose que vous pouvez défaire ce que vous avez créé ! Cette famille n’a pas besoin de subir cela plus longtemps ... »
Savoir que père avait une concurrente me plaisait énormément et je ne pouvais pas cacher mon sourire. Bien au contraire. J’étais sur qu’il devait hurler sur l’Olympe ou qu’il devait tenter de trouver un moyen de la neutraliser. Dans les deux cas, cette femme avait du soucis à se faire.
« Je ne le nierai pas. »
Je souriais puis je changeais de sujet pour éviter de la perdre. Cette jeune femme était complexe et je me devais de la traiter du mieux que je pouvais. Bien sur c’était uniquement pour faire la conversation. Elle me parla du tragique. Que pouvait-elle m’apprendre sur le tragique ?
« Le tragique… Nous avons inventé le genre nous les dieux de l’Olympe. Œdipe, Antigone, l’Iliade… Que d’ouverture pour ce genre de roman. Très bon soit disant passant. »
Il était vrai que ce livre était bien même parfait pour les yeux des mortels. Je lui faisais ensuite une démonstration de mes pouvoirs et elle me demanda ce que je faisais d’autre… Je levais un sourcil ne comprenant pas vraiment sa question.
« Je suis le dieu de la guerre. Que voulez-vous que je crée d’autre ? »
C’était ridicule comme question mais je ne soulevais pas ce point de peur de la perdre. Pour le moment je n’avais pas de réelle porte de sortie. Alors qu’elle me demandait une démonstration je sentais ma chance tourner. Elle allait tomber dans un piège des plus grossiers mais au moins j’allais pouvoir obtenir ce que je voulais d’elle. Pour le moment, je ne voulais pas grand-chose. Juste une promesse. Une toute petite promesse. Cette princesse pouvait bien m’accorder cela non ?
« Bien entendu mais je ne le ferai que contre une promesse. »
Le piège se refermait tranquillement autour d’elle. Si elle ne me faisait la promesse je pousserais cette famille à s’entretuer sous les yeux de la jeune femme. Je me doutais qu’elle n’accepterait pas cette situation et que j’aurai donc gain de cause. C’était à elle de choisir. Elle avait les cartes en main. Enfin, elle en avait quelques-unes.
si papa pouvait tenir sa braguette ça serait pas mal !
De dieu nous passons à une discussion orientée vers l’art du tragique. Pensait-il que je ne voyais pas qu’il jouait avec moi pour attiser mon attention. Il avait tant d’idée farfelue, moi la fille d’un dieu ? Quoi que Enzo Capulet en aurait été enchanté qu’on le mette ainsi sur un piédestal. Malheureusement pour mon géniteur j’avais cessé depuis bien des années de le considérer comme un dieu vivant. Si ce n’est le dieu des connards, mais une reine ne pouvait pas parler ainsi. Seule la catin en moi pouvait se permettre de dire cela ou encore de le penser. A fond dans son personnage, le dénommé Fitz se targua d’avoir inventé l’art du tragique et je l’écoutais en souriant légèrement. Une partie de moi croyais en son histoire. Cependant la partie la plus pragmatique ne voulait se plier à l’acceptation que les dieux existaient. Aussi, en pensant le piéger, je lui demandais de me prouver ses capacités magiques et ce fut malheureusement un couple qui en paya le prix. De loin j’entendais la dispute entre mari et femme résonner. Regardant le fameux dieu de la guerre, j’attendais qu’il les arrête mais forcé de constater qu’il ne lèverait pas le petit doigt pour empêcher l’homme de frapper sa femme j’intervenais en l’envoyant plusieurs mètres plus loin d’un geste de la main et contre le mur. Il m’avait convaincu aussi je lui demandais de mettre fin à cette emprise pour libérer le pauvre couple qui était pris en otage par ma faute.
Je pensais inconsciemment qu’Ares se contenterait de cela pour obéir, mais il n’en fut rien, en entendant sa requête je le fusillais du regard et le ciel gronda en exprimant ma fureur :
« Une promesse ? Tenteriez-vous de me mettre la corde au cou monsieur Darcy ? »
Le couple en étant venu une fois de plus aux mains en se roulant à terre comme des enfants. Je grognais d’exaspération avant de serrer le poing pour que la foudre ne s’écrase à quelques millimètres d’eux et les sonne. Une fois de plus je les séparais en faisant voler la femme de l’autre côté de la place avant de reporter mon attention sur le dieu.
« Je déteste être mise dos au mur et dieu ou pas dieu, je ne me prosternais pas devant vous tout comme je ne deviendrais pas votre pantin ! Réglez vos problèmes avec votre père sans moi, je ne suis pas Zeus, et que dieu m’en garde je ne suis pas sa fille, mon mégalo de père m’a suffi. »
Mettant mon livre dans mon sac, je faisais un pas vers lui :
« Libérez cette famille si vous avez un tant soit peu de cœur. »
Le ciel commençait par gronder au-dessus de nous et je levais mon nez vers ce dernier un léger sourire sur le coin de mes lèvres. J’avais réussi à la mettre en colère et bien qu’elle me soutenait qu’elle n’était pas la fille de Zeus je ne la croyais pas. Il y avait quelque chose en elle qui me disait qu’elle était ma sœur. Je trouverais un moyen de le prouver j’en étais persuadé.
Mais pour le moment je voulais une promesse de la part de ma « victime » et je comptais bien l’obtenir.
« Oh que non j’ai déjà bien assez à faire avec une seule femme. De plus je ne suis pas certain que votre mari soit très partageur. »
J’avais fait une blague sur la corde que l’on passe au cou parce que c’était ce que l’on disait pour les futurs mariés mais je n’étais pas certain qu’elle prenne bien cette boutade. Mais bon c’était dit et puis moi je m’amusais comme un petit fou pour le moment. J’allais obtenir ce que je voulais d’elle j’en étais certain. Elle me demanda de libérer la famille qui était en train de se quereller. Je souriais en coin avant de hausser les épaules.
« Soit je vais les libérer. »
Je faisais un petit mouvement de main pour les libérer puis je me tournais vers Juliette tout content. J’avais obtenu ce que je voulais depuis le début de notre échange.
« Bien.. Vous me devrez un service pour ceci… Mademoiselle bonne journée. »
Et je lui tournais le dos pour partir. Elle me ne faisait pas peur. Elle ne pouvait pas me tuer et puis quelque chose me disait qu’elle ne ferait rien pour le moment du moins. J’étais certain que nous nous reverrions et pour le moment il était temps pour moi de me retirer dans une révérence. J’étais tout particulièrement fière de moi.
si papa pouvait tenir sa braguette ça serait pas mal !
L’arrogance dont il faisait preuve en sous-entendant qu’il pourrait être mon homme fit rouler mes yeux dans mes orbites.
« Vous n’avez pas ce qu’il faut pour m’avoir ne rêvez pas »
Lâchais-je en le regardant avec un air supérieur. Certes c’était un dieu, mais j’étais une reine et je m’étais juré de ne plus jamais me faire dominer par qui que ce soit. Ce n’était pas maintenant que ça allait changer. Sans comptez que j’avais également du sang divin dans mes veines la seule différence c’était que je ne le savais pas encore. Aussi je lui tournais le dos pour m’occuper du couple en conflit en usant de ma magie avant de donner un ultimatum au dieu. Je voulais qu’il arrête son char, j’avais compris il était capable de créer la discorde et visiblement elle lui procurait une certaine jouissance. Cependant, ce pauvre couple se déchirait à cause de ma propre arrogance. S’il n’en éprouvait pas le moindre remords, ce n’était pas mon cas. J’exigeais de lui l’obéissance avant en lui demandant de me prouver qu’il avait encore un cœur. Une tentative désespérée, mais qui porta ses fruits. Le couple s’apaisa et je vis la femme se mettre à pleurer avant que son mari ne la prenne dans ses bras. Je sentais un sourire étirer mes lèvres avant que le dieu de la guerre n’ouvre à nouveau la bouche.
« Quoi ? »
Demandais-je en manquant de m’étouffer
« Je ne vous dois rien du tout ! »
Il s’en alla et je tentais de le suivre en y courant derrière avant que mon bébé ne se décide à me mettre un coup de pied dans le foie m’arrêtant net. Grimaçant de douleur je me mettais à tousser avant que mon téléphone ne sonne. Je le cherchais pendant quelques seconde avant de reconnaitre le visage de Durnik. Décrochant, j’apprenais à ce dernier que j’arrivais. Visiblement j’étais en retard et mon patron s’était inquiété. Heureusement qu’il n’avait pas eu l’idée d’appeler Romain avant moi, mon mari aurait fait une crise cardiaque juste à l’idée que je ne sois pas au bon endroit au bon moment.
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Jeu 14 Juin - 13:33
