| # Sujet: Rien n'est perdu. Ven 24 Aoû - 21:49 | |
| Rien n'est perdu. Alexie L. Page & Eve Copeland Cette journée commence très mal. Je regarde autour de moi, je suis dans un lit size King, quatre bouteilles d’Armand de Brignac gisent sur le sol. A mes côtés, un homme. Je me relève, tout de suite stoppée par un mal de tête assez terrible. Je regarde à ma droite l’homme, je ne connais même pas son nom. Quelque-chose me dit qu’il n’y a pas eu que du champagne durant cette soirée… J’enlève ma couette, avant de tomber devant deux emballages de préservatifs. « Sacrée soirée… » Je murmure. Je me lève, allant ramasser ma lingerie de luxe. L’homme se réveille. « Ne me parle pas ». Dis-je, me tenant la tête. « Aspirine ». Dis-je sèchement, il me montre alors la direction de la salle de bain. Je m’y dirige et attrape l’aspirine. Je me mets devant la vitre, me regardant. Quelque-chose tombe de ma poche. C’est une liasse de billets. Tout à coup les souvenirs me reviennent, je m’effondre sur le sol. Pourquoi ? Je suis multi-millionnaires, pourquoi ? « Parce que tu adores ça », me dit une voix dans ma tête. J’ai fais l’escort, encore. Je m’étais promis de ne plus jamais le faire, et pourtant hier, j’ai tout fait pour emballer et pour retomber dans mes vieux travers. Il faut croire que je ne suis pas foutue de tenir une promesse… Je suis face à ce miroir, avec quatre mille dollars dans ma poche, je suis ridicule. Je m’effondre littéralement, ne pouvant retenir mes larmes : pourquoi est-ce que j’aime tant me détruire ? J’en ai aucune idée, mais je n’en peux plus. Je sors de la salle de bain après être restée une bonne heure sous la douche, je suis toute pimpante : hors de question que je montre un signe de faiblesse devant mon « client ». Je le remercie bien, prenant mes affaires et mon argent, et je me dirige alors vers le Granny’s.
Je me gare ma voiture devant l’établissement qui semble mon seul et unique point de repère dans ma vie. C’est si triste, mais pourtant si vrai. Je descends de ma voiture après avoir soufflée un bon coup : je dois rester normale en publique, ne rien laisser transparaître. Je rentre dans l’établissement, attirant comme à mon habitude les regards : je ne sais pas parce que je suis nouvelle ou parce qu’ils sont outrées que je sois en talons et en robe de soirée à cette heure si matinale. Sincèrement, j’en ai rien à foutre. Je commande mon café habituel et va pour m’assoir à ma place. Cet acte est si machinal, et mes pensées sont tellement embrumées par tout ce qui vient de se passer, par toutes ces remises en questions nécessaires sur ma vie, et au fait que j’ai la gueule de bois aussi, que je ne remarque même pas que quelqu’un est assis à la place où je suis habituellement. Je m’assoie quand-même, et sursaute en voyant une magnifique femme aux traits, au visage limpide. Je ne sais plus où me mettre, et dit : « Oh désolée, j-je voulais pas m’assoir ici, je vous avais pas vu, enfin pas remarquée, enfin je sais pas, mais désolée, vraiment. » Dis-je en me relevant.
© Ellana |
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