Juliette avait beaucoup de nausées matinales. Les jours où elle avait bien dormi elle ne se plaignait pas ces dernières. Mais les jours où elle se levait du pied gauche c’était une toute autre affaire. Aujourd’hui c’était un mauvais jour. Juliette se trouvait grosse. Juliette avait mal au ventre et elle avait envie de vomir. Du coup je sortais de la maison pour me rendre à la pharmacie. Je n’y mettais que rarement les pieds étant très peu malade. Cependant, aujourd’hui, je devais absolument y faire un tour. Je devais trouver un moyen de calmer les nausées de mon épouse sinon je ne donnais pas cher de ma peau.

Je finissais par me garer devant la pharmacie. Je sortais de la voiture tranquillement avant de me marcher jusqu’à la porte. Quand je passais cette dernière, un chat se mit à feuler. Je sursautais. Non mais c’était quoi ce délire ! Puis une voix arriva à mes oreilles. Une voix que je connaissais trop bien. Puis je vis apparaître devant moi cette femme. Cette femme qui avait été mon amie pendant longtemps et qui avait fuit le pays des Merveilles.

« Cheschire... »

Je restais sur le cul. Oui c’était l’expression. Je n’en revenais pas. Pourquoi elle était ici ? Avait-elle était prise par la malédiction elle aussi ? Sauf que Cheschire se mit à parler normalement comme si notre relation n’avait jamais été interrompue. Pris de cours je répondais à sa demande sur ma présence ici :

« Je… Je voudrais des médicaments pour les nausées matinales. »

Oui c’était pour cela que j’étais venu. Je m’approchais du comptoir tout en lançant un regard suspicieux vers la bête que tenait dans ses bras mon amie.

« Tu… Je… Cela fait longtemps. »

Oui je ne trouvais rien de mieux à dire. Cela faisait longtemps, bien trop longtemps à mon goût.