Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Happy Endings Chronicles
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
Le recensement
Il demeure obligatoire. Cependant, si vous n'avez pas rp pour le mois en cours il vous est possible de recenser une absence.
Nouvelles têtes
Souhaitons la bienvenue à Eve Copeland, Ruby S. Lucas & Thalie O. Lowell qui nous ont rejoint récemment.
N'hésitez pas à passer par leur fiche de présentation pour leur souhaiter la bienvenue, ou sur leur fiche de liens.
Le calendrier de l'avent
Il est désormais terminé. Rendez-vous par ici pour découvrir les résultats et récompenses
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Partagez
 

 You can run from me but I can't promise I won't run after you

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Invité
avatar

You can run from me but I can't promise I won't run after you Empty
Message# Sujet: You can run from me but I can't promise I won't run after you   You can run from me but I can't promise I won't run after you Icon_minitime1Mar 13 Nov - 23:17

Please don't push me away
Emma Swan & Henry Mills



Il pousse le livre sur le côté dans un geste brusque et laisse sa tête retomber sur la table, entre ses bras croisés sur lesquels ricoche le long soupir qui s’échappe de ses lèvres. Ses yeux fermés s’ouvrent par intermittence pour contempler l’unique lumière allumée dans une maison aux volets clos pour ne pas attirer les regards. Une lumière vacillante et une pièce plongée dans la pénombre, et le lieu ne ressemble déjà plus au foyer chaleureux d’autrefois, la solitude gonflant un peu plus dans la poitrine du garçon devant chaque cliché familial, chaque objet familier, sur lesquels son regard avide s’attarde afin de faire vivre les fantômes de la maison endormie, à défaut d’une présence physique. Mais la solitude ne se satisfait pas d’un simple songe pour relâcher son emprise, et la vue de visages souriants sur le papier glacé ne remplace pas la chaleur d’une étreinte maternelle.

« S’ils te manquent tant, tu n’avais qu’à rester là-bas… » Il fait taire la voix, refusant de lui donner une seule once de raison malgré son manque, se focalise sur sa mission. Eux n’ont pas besoin de lui, bien entourés, choyés, heureux, un bonheur certes teinté de regret, mais leurs remords ne suffisent pas à attirer la sympathie de Henry. Elle est seule, abandonnée aux ténèbres qui la consument par leur faute, c’est après elle qu’il court, ne voulant pas la laisser affronter seul ses démons, souhaitant l’aider comme elle le fait, pour lui comme pour tous, depuis presque deux années. Une aide qu’il ne peut pas lui apporter, la discrétion d’Emma faisant obstacle à son avancée vers elle, sa propre discrétion n’aidant pas, forcé de se tapir dans la pénombre pour ne pas alerter le maître de la ville et ses complices. Il a fouillé tous les lieux possibles en espérant trouver des traces de son passage, a cherché sa présence dans les endroits qu’elle fréquentait souvent, attendant la nuit pour explorer la petite ville sans risque d’y croiser une silhouette déplaisante, arpentant même la forêt à la recherche de quelque abri. Il a pensé à demander de l’aide, comme deux ans plus tôt, songeant à Andreas avant d’abandonner l’idée, par peur d’attirer l’attention en allant rendre visite à un homme qu’il n’a plus fréquenté depuis la levée de la malédiction. Il ignore même si son ancien complice est toujours en ville ou s’il est retourné dans son véritable monde. Et quand bien même, aurait-il réellement pu l’aider avec ses compétences informatiques ?

Henry se contente du livre, celui qui l’a toujours aidé, feuilletant inlassablement ses pages pour combler ses journées vides et calmer l’impatience frénétique qui le saisit en attendant une nuit qui arrive si lentement alors que l’été fait régner le jour en maître. Espérant chaque fois y trouver la clef, la réponse qu’il attend, mais les feuilles capricieuses ne montrent que ce qu’elles veulent bien révéler. Et combien de fois a-t-il envie de tout abandonner ? A quoi bon chercher une personne qui ne veut pas être retrouvée ?  

« Tu ne peux pas rentrer… » Un seul haricot, difficilement obtenu là-bas, précieusement conservé pour une occasion spéciale, pour ne pas être à nouveau impuissant. Mais cette précaution s’est révélée inutile, la nuit subtilisant en un instant sa famille, vite revenue mais incomplète. Alors le moment qu’il attendait s’est présenté et il a laissé le tourbillon l’avaler sans réfléchir aux conséquences, ou plutôt en pensant uniquement à sa mère. Se piégeant lui-même dans un monde qu’il ne peut même arpenter librement, un monde où la solitude est reine, arrivant comme une ancienne amie, lui rappelant l’époque où nul ne croyait en lui. Il jette un regard sur le livre, compagnon fidèle d’un temps où les héros n’étaient faits que de papier et de rêves d’enfant, avant qu’une véritable héroïne ne rende l’illusion réelle. Il fronce les sourcils en contemplant l’image, certain d’avoir arrêté sa lecture sur celle d’un nouveau-né apeuré caché dans une armoire, surpris de voir apparaître le sourire malicieux de Rumplestiltskin, les bras figés dans une posture que nul ne sait imiter. Mais plus que l’image, les lignes d’encre qui l’accompagnent, attirent le regard de Henry.

A peine eut-elle fini de prononcer son nom pour la troisième fois que le ténébreux apparut devant ses yeux, un nuage de fumée colorée se dissipant pour le rendre visible. « Il semblerait que tu aies besoin de mon aide, dearie. » Il ponctua sa phrase d’un gloussement aigu tout en agitant ses mains d’une manière théâtrale. Henry se redresse, parcouru par un regain l’espoir provoquant sur lui l’effet d’un courant électrique et il se lève avec hâte tandis qu’un sourire étire ses lèvres. Sourire similaire à celui barrant son visage lorsque son nom est apparu à l’écran de cet ordinateur,  expression de joie et de soulagement présente à nouveau à la réponse de la femme qui avait ouvert la porte. « Are you Emma Swan ? »

Emma Swan.

Et cette fois-ci, elle ne lui demandera pas qui il est.

Emma Swan.

Cette fois-ci, ce n’est pas une étrangère qui lui fera face.

Emma Swan.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

You can run from me but I can't promise I won't run after you Empty
Message# Sujet: Re: You can run from me but I can't promise I won't run after you   You can run from me but I can't promise I won't run after you Icon_minitime1Dim 18 Nov - 22:49



you can run from me but
i can't promise i won't run after you.

Le silence était maître des lieux, mélodie absente de ce salon dans lequel l'ombre y était installée sur le canapé, penchée sur la table basse, laissant l'émeraude glissée sur des feuillets subtilisés dans son ancien lieu de travail. Elle traçait du pouce les quelques informations recueillies qui pourraient s'avérer des plus utiles une fois que son plan sera mis en place et que la désillusion commencerait pour celle qu'elle souhaitait atteindre. Une fois Excalibur à nouveau en sa possession, elle pourrait mettre à exécution la déchéance. L'illusion noirâtre laissait échappé des rires dans son esprit, commentant chaque faits et gestes, chaque idée qui naissait, chaque pensée qui l'enfonçait un peu plus dans les abîmes ténébreuses. D'un geste de la main, elle fit disparaître ce qui n'étaient plus que des secrets enfouis dans l'oubli et cachés aux regards trop suspicieux et curieux, même si cette demeure la protégeait d'une nouvelle identité qu'elle voulait maintenir hors de portée des habitants de Storybrooke, mais ils étaient trop sous l'emprise de Frollo pour remarquer que bien pire s'était insinué dans les entrailles de la bourgade, les surveillant d'un oeil perçant et camouflé dans la noirceur omniprésente. Calant son dos contre le sofa, les pensées se perdaient vers cet instant funeste à Camelot, vers cette mère si désespérée qui avait préférée souiller son âme plutôt que de respecter son souhait de mourir de manière honorable. Elle avait laissé le Ténébreux insinuer les ténèbres dans son organe vital et faire d'elle ce monstre, ce ridicule pantin dont l'être entier était à présent lier à une épée qui pouvait autant la posséder que la détruire. Mais il n'était pas celui vers lequel sa vengeance se dirigeait, malgré que la méfiance restait en alerte constante à son égard. Sa mère et Regina étaient celles qui payeraient de cette transformation, sa mère pour sa cupidité et son égoïsme et Regina car elle était l'initiatrice de cette mascarade, celle qui l'avait condamnée enfant, qui l'avait banni loin des siens, qui l'avait plongée dans une vie à la misère quotidienne, l'amenant à prendre des décisions souvent douloureuses, anéantissant les quelques parcelles de bonheur ressenties et qui n'étaient que des illusions qui meurtrissaient un peu plus son être. C'était de sa faute, elle dont tous avaient fermés les yeux sur les atrocités, voyaient en elle la nouvelle sauveuse, la reine qui les protégerait et récupérerait cette ville qui n'avait été qu'une création de sa sournoise malédiction. La reine qui avait sa fin heureuse... Elle crispait les doigts, l'aura puissante et dévastatrice semblait envahir la moindre lueur présente dans la pièce, l'ébène noyant l'émeraude éphémèrement. Elle mériterait qu'on lui écrase son coeur. Elle levait les yeux pour apercevoir la silhouette imagée de Rumpelstiltskin, un sourire narquois aux lèvres, amusé par les pensées sanguinaires de la sauveuse déchue. Son coeur si chaud, si fragile, réduit en poussière dans l'étreinte même de tes doigts. « Non. » Le ton était ferme et autoritaire, faisant perdre la malice de son illusion qui se redressait en même temps qu'elle. « Si elle désire la mort...Cela sera de sa propre initiative, je ne lui donnerais aucunement ce plaisir. » Elle entendait les murmures désapprobateurs, percevait la déception de ce poison qui faisait désormais parti d'elle. Une perte de temps, dearie. Alors que si tu l'éliminais de suite... La voix doucereuse ne fit qu'accroître l’amertume, coulant un regard sombre vers le crocodile qui ne bronchait, un infime sourire perceptible sur ses lèvres. « Je ne suis pas elle. » Un regard qu'elle maintenait, mais la silhouette s'était évanouie face à son manque de coopération flagrant, conscience malsaine qu'elle enfermait dans un recoin de son esprit pour ne plus laisser cette idée s'insinuer dans son esprit. Ce n'était que temporaire, le mirage reviendrait la hanter, comme toujours, pour essayer de la pousser vers ce chemin qui la guiderait pour commettre ainsi l'irréparable. Si la Ténébreuse désirait la souffrance et la désolation, la réticence au meurtre était perceptible, même si l'idée d'une part était satisfaisante à l'image d'une Regina déconfite dont elle écraserait le coeur sans état d'âme, mais cet acte, ce geste était retenu par une infime partie de son être, par cet amour porté, et ce malgré sa condition, l'amour d'une mère pour son fils, un fils dont elle ne voulait voir le regard changé à son égard, y voir la déception, la crainte et l'horreur s'esquisser dans les prunelles noisettes du jeune garçon, peur qui avait poussée Emma à quitter la Forêt Enchantée sous sa forme maléfique pour justement éviter d'y lire ce qu'elle redoutait tant et aussi pour le protéger, consciente que sous l'emprise des ténèbres, ses réactions étaient impulsives et nullement maîtrisées, consciente de ce pouvoir qui pouvait se montrer néfaste et destructeur et peut-être voulait-elle lui laisser ainsi l'illusion de cette sauveuse qu'elle n'était plus, lui laisser le souvenir de cette mère héroïque dont la croyance d'un enfant l'avait poussée à libérer les habitants de Storybrooke de leur terrible malédiction. Elle fermait les paupières quelques instants, l'émotion vive qui serrait sa gorge et son coeur noirci, sachant que son fils, même si elle avait du mal à se l'avouer, était bien plus en sécurité auprès de son autre mère, pour l'instant. Elle plissait les lèvres, interrompue dans ses songes par un sifflement, une caresse visqueuse et éphémère sur ses doigts, l'émeraude se posant sur cette silhouette sinueuse qui se redressait, sifflante, l'observant de ce regard doré et profond. Les doigts glissaient sur la tête du reptile, caresses éphémères, la langue venant effleurer son épiderme. Un instant qui lui permettait d'éloigner ses pensées, rassurée par la présence de l'animal qui glissait entre ses jambes pour ensuite quitter la pièce, laissant l'apaisement reprendre place dans un esprit torturé. Un apaisement qui cependant fut de courte durée, se déchirait par des notes limpides et presque irréelles.

Emma Swan.

Les prunelles écarquillées, le souffle coupé. La voix était lointaine, presque inexistante et pendant une seconde, elle pensait l'avoir imaginer.

Emma Swan.

Elle était plus proche, plus insistante. Mais c'était impossible. Henry ne pouvait pas être ici. La raison se battait avec l'infime espoir, avec cette envie de revoir ce visage autant que l'incompréhension et l'inquiétude de le savoir dans les alentours, dans cette ville qui n'était plus que l'ombre d'elle-même.

Emma Swan.

Elle fermait les yeux, la voix était plus claire, sa silhouette était plus visible dans son esprit, consciente du sort et ce que les mots prononcés impliquaient, mais au lieu de se téléporter auprès de l'enfant, elle visualisait sa présence, visualisait l'endroit précis et d'un geste de la main, elle fit apparaître dans un nuage de fumée argentée ce qu'elle pensait n'être qu'un effet de son imagination. L'émeraude rencontrait ces prunelles scintillantes, ce visage à l'espoir et au soulagement de la voir devant lui et elle même ressentait l'émotion étreindre son être à la vue de son fils. « Henry... » Un murmure, chamboulée de le voir ainsi devant elle, quelques secondes d'absence avant de se reculer en le voyant légèrement se mouver, en un signe protecteur, les dents serrés. « Non, ne t'approche pas. » Elle rêvait pourtant de l'étreindre, de sentir sa présence rassurante contre elle, mais Emma savait aussi qu'elle n'était plus elle-même, que les ténèbres en elle pouvaient réagir différemment et la dernière chose qu'elle souhaitait était de le blesser sous une impulsion qu'elle n'aurait su maîtriser. Elle laissait son regard glissé sur son visage, essayant de percevoir les réactions face à son changement physique, celui qui était le plus visible. Les cheveux autrefois de blés n'étaient plus qu'une masse fantomatique, le derme était pâle, presque cadavérique et la tenue sombre qu'elle portait rendait le tout plus effrayant et impressionnant. Tout ce qu'elle avait appréhendée allait se produire et ce malgré les précautions prises. Elle balayait rapidement la pièce du regard, soulagée de ne pas apercevoir le visage de cette autre mère, peu certaine qu'elle aurait pu se contenir face à celle qu'elle rêvait de détruire. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Le ton était plus ferme que souhaiter serrant les lèvres en se penchant légèrement vers lui. « Comment Regina a pu être assez stupide pour t'amener ici avec elle ? » L'insulte s'était malgré tout envoler, précédée par la noirceur de son être, essayant de juguler la colère qui incendiait ses veines. « A moins que ce ne soient David et Mary-Margaret ? » La froideur était également de mise dans les noms cités de parents qu'elle ne considérait désormais plus comme sien. « Tu n'aurais jamais du venir ici. » Ce n'était plus qu'un simple murmure atterré, parce que cette mère qu'il avait connu jadis n'était plus qu'un souvenir. Elle était devenue un monstre, une âme néfaste, devenue ce qu'il souhaitait tant qu'elle combatte avec ardeur. Elle n'était plus la sauveuse, devenue l'ennemie de ses héros qui le fascinaient tant dans son livre d'histoire, comment pouvait-il accepté à présent ce changement ? Là était sa véritable crainte, la frayeur de l'abandon, de voir la seule personne qui l'aimait de façon véritable lui tourner le dos et ce qui signerait sans aucun doute son enfoncement définitif dans les ténèbres, desquelles elle ne pourrait plus s'échapper.

© ZUGZANG

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

You can run from me but I can't promise I won't run after you Empty
Message# Sujet: Re: You can run from me but I can't promise I won't run after you   You can run from me but I can't promise I won't run after you Icon_minitime1Jeu 6 Déc - 16:24

Please don't push me away
Emma Swan & Henry Mills



L’attente est longue, seuls quelques instants s’écoulent mais les nœuds dans l’estomac de l’enfant tordent le temps à leur guise, l’étirent à sa perception afin de prendre de l’ampleur en lui. Et si… Les hypothèses insidieuses entament leur route vers son esprit impatient, faisant vaciller ses certitudes jusqu’à ce qu’un tourbillon ne dissipe ces doutes en même temps qu’il le happe, résultat inattendu d’une invocation qu’il pensait maîtriser, mais qui maîtrise réellement cette magie ancienne et méconnue ? Le voyage ne dure pas, l’excitation grandissant en lui alors que ses pieds se posent sur un sol nouveau, impatience née de la connaissance de l’instigatrice de ce tour. Il la cherche du regard, ses yeux en quête de la confirmation que sa mère n’est pas morte cette nuit-là, de la preuve qu’Emma ne l’a pas oublié ni abandonné, la fébrilité se muant en un soulagement indicible alors que ses yeux se posent sur sa silhouette familière et que le son de sa voix, simple murmure pourtant, parvient à ses oreilles. Il s’avance vers elle, l’instinct guidant ses pas vers une étreinte qu’il sait protectrice, réflexe né de son lien avec cette mère qui pourtant remonte à moins de deux ans, geste familier instauré entre eux comme une habitude, marque d’affection dont il ressent le besoin pressant en cet instant, après une séparation forcée et une solitude trop difficile à supporter. Un désir profondément infantile car c’est ce qu’il est, en dépit de sa volonté d’indépendance et d’héroïsme, une envie réprimée brusquement par l’injonction qui suit, prononcée par la voix de celle qui, quelques jours auparavant, aurait accueilli son fils dans ses bras sans attendre, celle qui aurait savouré autant que lui cette proximité chaleureuse et rassurante. A la place, un rejet glacial le frappe de plein fouet, brusque retour à la réalité. Il sursaute presque, abasourdi par la seule réaction qu’il n’avait pas attendu de cette confrontation tant ce geste lui parait ancré dans leur relation, impossible à remettre en cause. Pourtant, elle vient de le faire avec une facilité déconcertante, ce simple refus balayant des mois de complicité et de gestes maternels, la sensation d’être aimé s’envolant avec les souvenirs agréables partagés avec une mère qui n’est plus qu’un mirage. Ce qu’il refusait d’admettre lui apparait enfin, chassant le déni qui ne le quittait pas depuis l’annonce de sa transformation. Emma n’est plus la même et celle qui se tient face à lui en atteste, les ténèbres visibles sur son apparence. Il la détaille du regard, une tenue d’ébène couvrant son corps là où il n’y avait auparavant que veste rouge et vêtements décontractés, frappé par l’uniformité de ces habits stricts qui tranche avec ce qu’il connaît de sa mère. Il s’attarde sur son visage, regrettant l’éclat perdu dans la blancheur de la peau, fronçant légèrement les sourcils en apercevant les mèches grisâtres et lisses retenues en arrière pour former un chignon parfaitement exécuté, si loin des vagues impérieuses aux reflets dorés d’une chevelure qui tombait autrefois en cascade, nimbant son visage de lumière, une nouvelle coiffure enfermant ces boucles autrefois rebelles et indisciplinées dans une prison terne.

Sans le vouloir, sans même y prêter attention, il recule très légèrement, un pas, ses pieds traduisant en mouvement ce qu’il ressent, l’impression de ne plus connaître celle qui se tient en face de lui, une légère appréhension alors qu’il réalise ce qu’il ne voulait pas admettre, malgré les discours, malgré les avertissements. Emma a changé. Elle n’est plus la Sauveuse. Le mot opposé lui vient immédiatement à l’esprit, pensée qu’il refoule depuis des jours, nouvelle identité qu’il peine à accepter. Au fond il le sait, lui-même a usé de la magie réservée à ces êtres sombres pour l’appeler, reconnaissant sa transformation par cette simple invocation qui aurait été bien inutile pour trouver la Sauveuse. Mais la Sauveuse n’aurait pas eu besoin d’être trouvée, ne se serait pas enfuie à Storybrooke, n’aurait pas laissé un fils derrière elle, ne l’empêcherait pas de l’approcher dans un geste d’affection. Elle n’a pas toujours initié leurs étreintes, l’impulsion venant souvent de Henry alors qu’elle-même peinait à s’attribuer le rôle de mère auquel elle avait renoncé depuis des années. Et petit à petit, il a fallu apprivoiser cette étrangère cachée sous une carapace qu’elle retire si difficilement, jusqu’à ce que le lien se consolide et que les marques d’affection deviennent des automatismes, rares moments où la carapace se perce pour révéler l’instinct maternel qu’elle ne reconnait pas toujours. Quelque part, c’est comme revenir au départ, à cette rencontre d’une étrangère qui cachait son affection pour lui sous un masque d’indifférence, essayer de l’approcher à nouveau, de renouer un lien brisé une première fois en même temps qu’un cordon, détruit une deuxième fois en même temps qu’une héroïne, de lui faire croire à nouveau en elle, en la Sauveuse. Est-ce qu’il y croit seulement lui-même ? Il plonge son regard dans celui d’Emma, cherchant dans ses prunelles une lueur familière, soulagé par ces yeux qui sont bien ceux de sa mère, au moins un ancre auquel se raccrocher, une preuve que les ténèbres ne peuvent véritablement lui enlever celle qui l’a mis au monde. La suite de ses paroles le conforte dans cette certitude alors qu’il écoute l’interrogatoire insupportable d’une mère inquiète pour son enfant. Il s’insurge de l’entendre insinuer qu’il ne serait pas venu par lui-même, comme s’il avait encore besoin qu’on lui tienne la main, si tant est qu’il ait jamais eu ce besoin. A-t-elle oublié le gamin de dix ans venu frapper à sa porte, s’aventurant seul  hors d’une ville qu’il n’avait jamais quitté, prêt à mentir et voler pour arriver à ses fins ? Il est presque blessé par sa méfiance, comme si elle aussi le pensait incapable d’agir seul, le reléguant à son rôle d’enfant condamné à regarder les batailles et les erreurs des adultes de loin. C’est ce que Regina aurait voulu sans doute, qu’il vienne ici accompagné par ses grands-parents, si elle avait fini par accepter son départ. Il ne lui en a pas parlé, souhaitant éviter la discussion houleuse qui aurait suivi l’annonce, se préservant de son inquiétude parfois étouffante et de la présence de Mary-Margaret à ses côtés alors qu’il l’estime encore coupable de l’erreur qu’il tente à présent de réparer.

Il n’a pas le temps de répliquer car elle enchaîne, la phrase suivante comme un coup de poing dans son abdomen, rendant réelles ses appréhensions des derniers jours. Des mots durs qui font remonter à la surface l’ancienne blessure qu’elle a causée, abandon qui se fait à nouveau ressentir depuis qu’elle a quitté la Forêt Enchantée, refusant de lui accorder un seul regard, de lui donner des explications. Elle a fui, encore une fois, le laissant derrière lui, cédant à la peur, la colère, la facilité, plutôt que de se confronter à ceux qui l’aiment. Une réaction qui ne l’étonne pas, il peut presque comprendre son geste, sans pour autant l’accepter, trop blessé par un rejet confirmé par la froideur de leurs retrouvailles. « Tu n’aurais pas dû partir. » Il tait l’accusation, tente de ne rien montrer, se retient de couvrir la distance qui les sépare afin de chasser ses doutes dans une étreinte chaleureuse, ne souhaitant pas la brusquer si elle a besoin d’espace pour le moment. Ils avanceront à petit pas, reconstruisant la complicité perdue peu à peu, comme avant. Opération Cobra. Il sourit légèrement, l’espoir faisant une timide apparition à ces pensées, lui donnant la force de répondre d’un ton presque nonchalant.

Regina aurait dit la même chose…

Yeux levés au ciel dans un soupir, tête penchée sur le côté, il cache le malaise que les paroles de la Ténébreuse ont fait naître en lui. La Ténébreuse. Pas Emma, il se le répète, litanie supposée le convaincre que sa mère, au fond, est heureuse de sa présence, même si les ténèbres en elle l’empêchent de l’admettre. Comparaison insolente avec celle que la sauveuse a de son temps combattu avec férocité, et en même temps, un rappel de ce qu’elles ont en commun, une maternité, un lien indéfectible avec lui qui les pousse chacune à leur manière à le protéger. Comparaison qui lui rappelle qu’elle est toujours sa mère, peu importent la couleur de ses cheveux ou son style vestimentaire, peu importent les forces sombres grandissant en elle. Il pose à nouveau son regard sur elle, répondant à ses questions précédentes avant qu’elle ne puisse en poser d’autres.

Elle n’est pas ici. Je suis venu tout seul.

Ton ferme, déterminé, il veut gagner à nouveau sa confiance, lui assurer qu’il n’est pas venu sur leur demande mais de sa propre initiative, qu’il n’est pas leur émissaire, quel message transmettre de toute manière, alors qu’il ne leur parle plus depuis leur retour ? La voix d’Emma lui confirme qu’elle n’a pas pardonné non plus, léger espoir naissant à l’idée que les ténèbres la dégoûtent elle-même, prouvant qu’elle n’y a pas encore succombé. Il s’assurera que cela n’arrive pas, sera là pour l’empêcher de sombrer, peu importe ce qu’en pensent ceux qui disent vouloir le protéger d’une mère à présent dangereuse. Encore faut-il qu’elle accepte la main qu’il lui tend, et cette fois-ci, ni chausson aux pommes ni police pour faire pression sur elle. Il sourit, nostalgique d’une longue nuit d’automne qui l’a vue revenir dans sa vie en même temps qu’il revenait dans la sienne, se rappelle d’un grand appartement presque vide en se demandant pour la première fois ce qu’elle en a fait, ayant jusque là oublié l’existence même de ce qu’Emma considérait auparavant comme son foyer. Il regarde autour de lui, ironie d’une situation semblable à celle de leur deuxième rencontre, un lieu inconnu à ses yeux où elle s’est apparemment établie. Il observe les alentours, passe en revue les meubles, les écrans et ordinateurs étrangement nombreux pour un seul habitat. A moins que de nombreuses personnes ne cohabitent, mais il doute que sa mère ait renoncé à une solitude si familière. Il fait quelques pas dans la pièce, détaillant celle-ci avant de couper court à sa contemplation pour se tourner vers Emma, sourcils froncés par son incapacité à reconnaître l'endroit.

C’est ici que tu te cache ? On est où ?

Il est curieux de la réponse, désirant connaître ce lieu où il ne l’a pas cherchée, et les raisons de ce choix.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

You can run from me but I can't promise I won't run after you Empty
Message# Sujet: Re: You can run from me but I can't promise I won't run after you   You can run from me but I can't promise I won't run after you Icon_minitime1Mar 11 Déc - 0:29



you can run from me but
i can't promise i won't run after you.

Elle percevait une certaine tristesse dans les prunelles sombres de son fils, le coeur serré, la gorge nouée face à un spectacle qu'elle aurait voulu éviter. Et pourtant Emma souhaitait cette étreinte, sentir contre elle la chaleur rassurante du jeune garçon, inspirer son parfum familier et lui murmurer les mots justes pour apaiser les peurs qui pourraient l'envahir suite à sa soudaine transformation, de lui souffler qu'elle était toujours sa mère malgré ce changement aussi soudain, une mère qui continuerait d'être là pour lui. N'était-ce pas un mensonge quand elle avait fui sans se détourner ne serait-ce qu'une seconde ? Elle pinçait les lèvres, consciente de son erreur de l'avoir une nouvelle fois abandonner, même si auprès de sa mère adoptive et de ses grands-parents, il était en sécurité et ce malgré la haine qu'elle portait désormais pour sa famille et l'ancienne reine déchue. Elle poussait un soupir, les barrières érigées s'écroulaient une à une, comme à chaque fois qu'il était proche d'elle, le seul qui arrivait à voir à travers l'armure hivernal qu'elle ne cessait de porter, le seul qui savait l'approcher et prétendre ainsi connaître les secrets qui berçaient son organe palpitant. Elle posait ses émeraudes partagées et anxieuses sur sa silhouette, constatant ce mouvement de recul, sachant qu'elle n'était plus cette sauveuse, cette héroïne en laquelle il croyait avec ferveur. Elle n'était plus qu'une âme souillée, devenue le pantin de ténèbres qu'elle apprenait à apprivoiser, qui faisaient parti d'elle, lui soufflant la marche à suivre et la guidant sur ce chemin qui l'amenait un peu plus vers la déchéance. Étrangement, elles s'étaient tues depuis l'arrivée soudaine de Henry, le sosie du crocodile reclus dans un coin de son esprit, mais elle restait sur ses gardes, méfiante de ses capacités néfastes, ne voulant blesser son enfant dans un geste guidé par la noirceur plutôt que par cette étincelle de lumière qui continuait de briller, faiblement, mais elle était toujours présente, une flamme qui renaissait légèrement en sa présence. Puis les mots étaient sortis avec une certaine fatalité. Il n'aurait pas du venir. Il aurait du la laisser à ses propres démons, s'éloigner de ce monstre qu'elle était devenue à cause d'une mère qui n'avait souhaité sa mort, la plongeant dans une vie maudite et austère. Elle relevait les yeux en entendant sa voix, les quelques notes entrelacées avec un certain agacement perceptible, aussi blasé que ne pouvait l'être sa mère dans certaines situations. La comparaison était un poison, une sentence, noircissant les pigments de jades, enfonçant ses ongles dans ses paumes en tentant de contrôler la colère sourde qui s'abattait en elle. Regina et elle n'avaient rien en commun, absolument rien. Elle avait fui, laissant certains habitants derrière elle pour se protéger avant d'en suite se proclamer sauveuse d'un jour en promettant de reprendre une ville qu'elle ne méritait en rien. Emma n'avait suivie que parce qu'on lui avait imposée, blessée par les pouvoirs incontrôlables d'un dieu dont les quelques cicatrices n'étaient plus perceptibles sur son épiderme redevenu une toile vierge depuis sa transformation forcée. L'air de la pièce semblait devenir existant, l'obscurité omniprésente, qui l'entourait en une aura qui était bien loin de celle illuminée de la sauveuse qu'elle avait jadis été, qu'elle n'était désormais plus. Elle inspirait profondément et s'astreignait à éteindre le flux de pouvoirs qui s'écoulait ardemment dans ses veines, pour ne pas accroître davantage la peur de son fils, pour ne pas lui montrer la créature obscure qu'elle était devenue, mais n'était-il pas déjà trop tard ? « Ne me compare pas à elle s'il te plaît. » souffla t'-elle dans un murmure où une certaine rancoeur s'esquissait malgré sa volonté à éteindre les flammes de la haine dans son être tendu. « Je n'ai jamais tué personne, ni créer une malédiction par simple caprice et injustice en brisant la vie des gens aux alentours sans m'en soucier. » Sombre était les notes acides qui s'écoulaient sur sa langue, alors que ce n'était qu'une simple remarque sans incidence, mais l'impulsivité de la Ténébreuse l'avait poussée à exhaler cette franchise méprisante qu'elle ressentait à l'égard de la mère adoptive, de celle qui avait obtenue sa fin heureuse au détriment du bonheur des autres. Puis soudain, l'idée traversait son esprit, insufflée par ce crocodile à la voix rieuse. Et si c'était elle et tes parents qui avaient envoyés Henry ? Elle sentait son coeur ralentir dans une poitrine compressée, son regard toujours fixé sur la silhouette de l'adolescent qui mit un terme à ses pensées macabres en affirmant que Regina ne se trouvait dans les alentours, qu'il était venu de sa propre initiative et seul. Elle fouillait ses prunelles mais nul mensonge n'y résidait, rassurant les doutes, doutes qui s'envolaient par une inquiétude soudainement poignante. Seul...A traverser les mondes et à errer dans une ville où il pouvait être une cible parfaite pour Frollo qui verrait une opportunité à user du fils de Regina. Elle plissait les lèvres en une moue réprobatrice, croisant les bras contre son buste alors que Henry inspectait les lieux autour de lui pour poser ainsi une question qu'elle choisit d'ignorer pour le moment au vu de la gravité de la situation. « Henry...Sérieusement ? Tu es venu tout seul ? Tu as traversé un portail et errer dans Storybrooke sans protection aucune ? » Peut-être que d'un côté, elle était admirative de son courage mais d'un autre, cela aurait pu tourner très mal, voir être suicidaire. « Ce qui m'étonne c'est que ton autre mère t'es laissé venir avec autant de faciliter, même ceux qui se considèrent être mes parents. » Il y avait une certaine ironie dans ses paroles, accompagnée d'une autorité typique de son rôle de mère qu'elle apprenait à connaître, malgré certaines maladresses qui y résidaient, mais l'instinct maternel parlait souvent pour elle et l'aidait ainsi à considérer choix et décisions. « A moins que... » Et cette possibilité ne l'enchantait guère, poussant un profond soupir en secouant légèrement la tête. « Tu n'as rien dis à personne n'est-ce pas ? Bon sang Henry ! Storybrooke est loin d'être sûre en ce moment, surtout pour toi ! » C'était un miracle qu'il est pu passer les mailles du filet sans se faire attraper par Frollo ou l'un de ses acolytes, elle n'aurait pu supporter de le perdre et même de l'imaginer...L'ivoire écorchait son inférieure avec violence, éloignant les pensées mortuaires qui n'avaient lieu d'être. « Où étais-tu quand tu m'as invoquée ? » Une question plus douce, éloignant les réprimandes à son égard, pour un temps, voulant s'assurer qu'il avait trouver un lieu éloigné de tout soupçon et qu'il était en sécurité. Elle balayait la pièce du regard, la question lui revenait à l'esprit, ne sachant comment aborder la réponse de cette dernière. « Pour l'instant, oui. » Une cohabitation surprenante, celle d'un dieu et d'une ténébreuse qui avaient su trouver un terrain d'entente où s'alliait le désir d'une revanche contre une reine à la couronne subtilisée et d'un plaisir charnel qui était devenu une obsession. Délibérément, elle ne mentionnait le nom du propriétaire des lieux, préférant retourner une question qui alimentait la curiosité vivace en son être. « Quelles sont les nouvelles de la Forêt Enchantée ? Regina prépare tranquillement sa fameuse guerre entourée de ses fidèles lieutenants ? » Une nouvelle ironie, mais Henry devait ouvrir les yeux tôt ou tard sur le détournement flagrant de celle qui l'avait élevée toute sa vie, qu'il pensait voir changer alors qu'elle était retombée dans ses anciens travers, délaissant sa ville derrière elle aux mains d'un juge qui l'avait faite tomber pour reprendre les rennes, un abandon qu'Emma n'acceptait, que ce soit la Ténébreuse ou les parcelles de sauveuse qui résidaient en elle, inconsciemment grâce à son fils qui était le seul qui l'empêchait de dériver vers des desseins plus obscurs et irrécupérables. 
© ZUGZANG

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

You can run from me but I can't promise I won't run after you Empty
Message# Sujet: Re: You can run from me but I can't promise I won't run after you   You can run from me but I can't promise I won't run after you Icon_minitime1Mer 26 Déc - 22:46

Please don't push me away
Emma Swan & Henry Mills



Sa question ne reste pas sans effet, le regard d’une mère se durcissant à la seule évocation de l’autre, sa voix acérée retentissant en un murmure teinté de menace. La pique l’a plus touchée qu’il ne l’aurait cru, la légère concurrence qu’il a perçue entre les deux femmes prenant une ampleur plus grande alors qu’il l’écoute parler d’une reine haïe au-delà de ce qu’il pensait. La cordialité maintenue jusqu’ici s’efface dans le venin distillé par ses accusations et la réalité apparaît à Henry, le filtre à présent tombé car l’illusion de l’harmonie familiale importe peu maintenant que le lien est brisé entre des parents et leur fille. Il n’a jamais été dupe, sachant pertinemment que les deux femmes se partageant sa garde n’étaient pas unies par une sincère amitié mais il a espéré qu’Emma était déjà bien engagée sur le chemin du pardon, à la fois envers ses géniteurs et envers leur ancienne ennemie, que l’équilibre tangible de leur petite famille ne tenait pas qu’à l’amour qu’elle porte à Henry. Leur château de cartes balayé par les ténèbres insidieuses, le garçon peut en voir les défauts de construction, la face cachée derrière les masques souriants de chacun. La destruction ne fait que mettre en lumière la vérité, comme les paroles sombres exposent des faits réels avec des mots que Henry lui-même aurait pu prononcer, des mots qu’il a déjà prononcés devant Emma niant cette réalité, l’inversion presque ironique alors qu’il nie à son tour la vérité des propos de sa mère. Il n’a pas oublié, certes, mais il voit aussi les efforts, la volonté de changer, l’amour présent dans les prunelles d’une femme qui l’a malgré tout élevé alors que personne ne voulait de lui. Emma les voyait également, c’est ce qu’il croyait du moins jusqu’ici, avant que les ténèbres ne s’emparent de son cœur et ne jettent un voile obscur sur sa vision.

Tu ne penses pas ce que tu dis. Ce sont les ténèbres qui parlent.

Sa voix est douce, compréhensive, et il s’efforce de ne pas juger, de simplement énoncer un fait sans la tenir pour responsable de ses pensées dirigées par une force qu’elle ne peut contrôler. Son ton montre une certitude qu’il tente de conserver intacte tandis qu’il fixe ses prunelles émeraude en cherchant dans celle qui lui fait face la mère qu’il connaît. Sa curiosité sur le lieu reste insatisfaite alors qu’elle pose une autre question, rhétorique et attendue par un fils qui a pris l’habitude d’entendre de tels sermons, souvent en double, l’absence d’un père devenant presque salutaire lors de ces disputes régulières. Ceux d’Emma sont cependant plus rares, sa voix ne parvenant pas à s’élever contre un fils connu depuis si peu de temps, chose que Henry apprécie. Mais l’inquiétude prend parfois le dessus sur sa réticence à gronder son enfant et celui-ci endure donc son discours moralisateur sur sa sécurité non sans ennui. Il la laisse donc parler, se mordant la lèvre alors qu’elle émet une certaine surprise devant l’acceptation de son départ par ceux qui sont restés, hésitant quant à la réaction à avoir et la manière de lui dire ce qu’elle finira par apprendre, tout comme Regina finira par apprendre sa disparition, si ce n’est pas déjà le cas, et par se mettre à le chercher au plus vite. Mais Emma le connaît trop, ancienne complice malgré elle de ses méfaits, sachant les réticences du garçon à informer sa mère adoptive de ses plans. La compréhension éclaire son regard et son soupir éloquent suffit à son fils pour savoir ce qu’elle en pense et ce qu’elle a deviné. Il ne répond pas à la question, retenant une grimace alors qu’elle cède à l’énervement et lui rappelle les dangers auxquels il sait s’exposer, déçu qu’elle aussi ne le considère que comme l’enfant qu’il voudrait déjà ne plus être. Où était la mère inquiète ces derniers jours, alors qu’il errait seul dans les rues d’une ville peuplée d’ennemis ? Elle ne sait rien de sa prudence puisqu’elle ne le voyait pas survivre et se cacher en ne comptant que sur lui-même, déployer des efforts tout de même prudents pour la retrouver. Il ne peut empêcher son agacement de transparaître dans ses paroles.

Tu ne savais même pas que j’étais là, avec tes pouvoirs, tu crois que Frollo aurait pu me remarquer ? J’ai fait attention, je ne suis pas stupide ! Je ne sors presque que la nuit et personne d’autre ne sait que je suis ici.

Il croise les bras et redresse le menton, la défiant de continuer ces remontrances inutiles, avant de remarquer la douceur de la question suivante, soulagé par ce ton présageant une compréhension accrue de la part de sa mère, espérant qu’elle reconnaisse sa maturité et n’appréciant pas de se faire gronder alors qu’il a pris des risques inconsidérés pour elle.

Chez Mary-Margaret.

Il étudie son visage, cherchant à repérer la réaction faciale à l’évocation d’une mère ayant trahi sa fille et ayant dirigé contre elle les ténèbres qui font désormais partie d’elle. Lui-même peine à pardonner cet acte et il a remarqué la rancœur contenue dans les mots désignant ses grands-parents lorsqu’elle les prononce. Il est inquiet de cette haine non dissimulée, même devant lui pour qui tout est édulcoré par des adultes dépassés, craignant une action vengeresse qui n’apporterait que du mal, autant aux victimes qu’à celle qui, en se laissant corrompre, noircirait son cœur encore plus. Elle n’a tué personne, elle l’a admis elle-même et ne lui mentirait pas, pas alors qu’ils sont seuls. Il espère simplement que cela durera, sa confiance en elle ne l’empêchant pas de craindre les actes qu’elle pourrait commettre sous l’emprise des ténèbres. Son flot de pensées est interrompu par une réponse qu’il n’attendait plus à sa question précédente, seulement partielle, attisant sa curiosité face à une volonté évidente de cacher l’information qu’il cherche, pour une raison qu’il ignore. Il n’a cependant pas le temps d’insister puisqu’elle demande à son tour des informations sur l’endroit qu’il a quitté peu après elle. La question importe moins que le sarcasme qu’elle contient et l’adolescent ne cache pas sa surprise à l’égard de telles paroles proférées par une héroïne qui refusait de fuir et aurait préféré se battre pour reprendre une ville dans laquelle elle devait faire régner l’ordre. Il fronce les sourcils, étonné de l’animosité d’Emma face à une guerre qu’elle souhaitait ardemment quelques mois plus tôt. Une animosité apparemment dirigée contre Regina, celle qui mène une révolte pour laquelle la Sauveuse aurait été toute désignée. Mais il n’y a plus de Sauveuse, seulement cette lueur infime brillant encore dans les yeux d'une silhouette faite d’obscurité.

Pourquoi tu veux savoir ? Tu ne vas pas les aider alors qu’est-ce que tu comptes faire ? Ta propre révolution ?

L’idée n’est pas si absurde, il réalise avec une once d’effroi, les pouvoirs de la nouvelle Ténébreuse lui permettant aisément de renverser Frollo et ses sbires. Étrangement, il espère ne pas voir cet affrontement arriver, alors même qu’il souhaite ardemment la chute du juge. La lumière en Emma est fragile et il a conscience que tout pourrait basculer à chaque instant, comme un courant d’air suffit à éteindre la flamme vacillante d’une bougie.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

You can run from me but I can't promise I won't run after you Empty
Message# Sujet: Re: You can run from me but I can't promise I won't run after you   You can run from me but I can't promise I won't run after you Icon_minitime1Lun 14 Jan - 22:35



you can run from me but
i can't promise i won't run after you.

Les ténèbres riaient intérieurement, ce même rire si proche de celui du Ténébreux sous sa forme de conte. Il riait de cette conclusion hâtive, d'imputer la noirceur à cause d'une opinion plus noirâtre au sujet de cette mère adoptive. L'obscurité avait ouvert les yeux d'Emma sur une vérité qu'elle s'était longtemps voilée, accroissant cette rancoeur pour celle qui avait détruit sa vie et avenir, celle qui lui avait enlevé sa famille et jetée une nouvelle malédiction sur cette dernière en l'éloignant une nouvelle fois d'elle. Car elle était responsable de cette nouvelle perte, elle à la couronne tâchée du sang de ses victimes, elle qui se prédestinait à être la nouvelle sauveuse alors qu'elle n'était qu'une pâle copie proche du ridicule. Un mince rictus ornait ses lèvres carmines, s'évanouissant aussi vite qu'il était apparu. La voix de son fils était douce, compréhensive, l'ancre dans cette mer agitée, celui qui, inconsciemment, l'aidait à ne pas s'enfoncer totalement dans le néant, jusqu'à devenir un monstre au coeur d'encre qui n'agirait que sous ses pulsions meurtrières. « Les ténèbres font certes parties de moi mais elles n'ont qu'une faible autorité. Je pensais tout ce que j'ai dis Henry, même si je comprends que la vérité soit dure à concevoir vu ce que représente Regina à tes yeux. » Un autre sourire était apparu, plus doux et maternel. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras et sentir sa chaleur familière contre elle. Elle aurait voulu poser ses doigts glacés sur sa joue, simplement pour croire que ce n'était un fantôme ou un mirage créé de toutes pièces par ce poison qui coulait dans ses veines. Elle croisait ses bras contre son buste, s'éloignant de quelques pas, revenant sur cette fuite, ce danger qu'il avait étreint, cette protection factice de ses parents et du couple Mills-Locksley. La colère grondait en elle, un serpent vicieux qui insérait son venin dans chaque pore de son épiderme. Elle se restreignait, contenait ce pouvoir trop puissant pour elle, mais la température devenait presque glaciale et les quelques lampes autour d'eux grésillaient. Elle poussait un profond soupir, l'émeraude venant se perdre dans les prunelles noisettes de son fils, des prunelles qui faisaient écho à ce père envolé, celui camouflé derrière un mensonge peint d’héroïsme à la fin mortuaire. Les ongles s'enfonçaient dans son vêtement sombre tandis que l'agacement de Henry était perceptible dans sa voix suite à ces remontrances face à ce risque inconsidéré de passer entre les mondes et d'atterrir dans cette ville où il restait une proie idéale pour les nombreux ennemis de la maire déchue. Néanmoins, Emma ne revenait sur cet acte, touchée du fait qu'il ai pris autant de risques pour venir la retrouver et lui apporter son aide. C'est le seul dearie. Il attisait la haine dans son organe vital, il soufflait sur les braises de la vengeance qui tourmentait l'esprit de l'ancienne sauveuse. C'était un combat intérieur qu'elle ne laissait nullement entrevoir, soutenant le regard de celui qui lui faisait face, mais elle posait une autre question, préférant éviter toute dispute, car n'aurait-elle pas fait la même chose si sa propre mère en avait valu la peine ? Peut-être avant qu'elle ne te transforme en ce qui te répugne le plus. Il lui tournait autour avec un amusement certain et elle baissait les yeux vers la silhouette imaginaire qui laissait échapper un rire de contentement. Son prénom semblait résonner sourdement dans son esprit, martelant son crâne et elle du se retenir de ne pas laisser des paroles acides s'écouler sur sa langue. Elle ne fit qu'un bref signe de tête, saluant néanmoins ce choix de lieu, même si il restait une cible. Les idées pour protéger l'endroit défilaient dans son esprit pour ensuite s'intéresser à la fameuse conquête de ces dits héros qui avaient préférés fuir Storybrooke plutôt que de combattre un juge qui n'était doté d'aucune magie. « Les écouter partager leurs avis sur la question ne m'intéresse nullement, en effet. » A nouveau ce cynisme teint d'une certaine amertume. « Et encore moins de devoir agir sous les ordres d'une prétendue reine. » Cette idée même l'horripilait, ne comprenant toujours pas pourquoi elle était à la tête de cette prétendue révolte. Étaient-ils tous stupides au point de fermer les yeux sur son passé ? D'oublier qu'elle les avait maudits, emprisonné dans une ville illusoire et ôter à tous leurs fins heureuses ? Que si elle n'était intervenue pour briser la malédiction, ils continueraient à être les pantins de sa majesté ? D'un geste impulsif, elle levait sa main et fit disparaître son fils et elle pour ensuite les faire réapparaître dans ce loft qui résonnait  auparavant comme ce chez elle qu'elle n'avait jamais eu et qui n'était plus que le souvenir d'une défaite sentimentale qu'elle ne souhaitait revivre. Son coeur se serrait, mais elle restait stoïque, le visage imperméable à toutes émotions liées à ses parents effacés, s'avançant vers la porte tout en laissant sa voix déchirer le silence installé entre eux, un silence qui la pesait, consciente qu'elle avait démontrée l'étendue de ses pouvoirs d'un simple geste. « Je ne compte pas faire de révolution. » commença t'elle en s'approchant de la porte, touchant le bois du bout des doigts, sentant le regard de Henry dans son dos, consciente d'utiliser à nouveau ses dons en sa présence, mais elle se devait de le protéger et écarter la moindre menace potentielle. « Reprendre la ville à Frollo n'est plus une priorité. Ceux qui veulent tenter, libre à eux, mais je ne ferais pas partie de cette escapade pseudo héroïque. » Elle fit apparaître d'un geste un petit poignard, faisant une légère entaille dans sa paume avant de plaquer cette dernière contre le panneau de bois. Pendant un instant, ce dernier brillait d'une intense lueur pour n'être plus qu'un mirage. La plaie se refermait déjà tandis qu'elle se tournait vers son fils, voyant la désapprobation dans son regard. « Tu seras en sécurité. Nous sommes les deux seuls à pouvoir entrer ici, quiconque essayera de passer cette porte sera rejeté et j'en serais directement avertie. » Elle expliquait son geste avec un naturel déconcertant, elle qui répugnait tant à user de la magie, elle qui l'intériorisait plutôt que de s'en accommoder et de vivre en symbiose avec cette dernière, mais les ténèbres la guidaient, l'aidaient à contrôler ce don puissant, cette magie blanche éclaboussée d'encre, qui était si  sournoise et maléfique. « Henry... » souffla t'-elle après un instant en levant ses jades vers ce visage qu'elle aimait tant contempler et qui inspirait la confiance et l'amour d'un fils qui n'avait perdu foi en elle et ce malgré sa transformation physique. « Je suis désolée d'être partie en te laissant derrière moi. » Des excuses sincères, se retenant de dire qu'elle n'avait souhaiter l'abandonner une seconde fois. Elle était partie sous le coup de la haine et de l'incompréhension, de la peur de voir ce regard si précieux changer à son égard, au lieu de ça, il avait traversé un portail entre les mondes et était revenu dans cette ville à moitié vidée de ses habitants pour venir la voir, pour espérer l'aider, pour monter une opération dont il avait le secret et peut-être que c'est cet amour si pur où émanait l'espoir, qui sauverait Emma Swan de la déchéance.

© ZUGZANG

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

You can run from me but I can't promise I won't run after you Empty
Message# Sujet: Re: You can run from me but I can't promise I won't run after you   You can run from me but I can't promise I won't run after you Icon_minitime1Lun 28 Jan - 21:24

Please don't push me away
Emma Swan & Henry Mills



Elle refuse l’excuse qu’il lui tend, nie l’implication des ténèbres dans ses choix, prend l’entière responsabilité de ses actes faiblement influencés par la noirceur en elle, s’accroche à la liberté qui lui est propre. Et il a confiance en elle, en sa personnalité si forte qui l’empêche de rendre les armes alors même qu’elle est assaillie par un mal puissant au point de requérir son enfermement dans une arme à double tranchant. Ses mots le rassurent légèrement car Emma n’est pas loin malgré les multiples voiles altérant son apparence et son comportement, elle est toujours présente cette femme qui ne reconnaît jamais son besoin d’aide alors même qu’elle répond à celui des autres. Et ces mêmes paroles le terrifient en même temps car si les ténèbres ne la poussent pas à agir alors c’est bien elle qui a choisi, de son plein gré, de l’abandonner à nouveau, et c’est encore elle qui, comme elle l’affirme clairement, vient de désigner Regina comme une ennemie, alors c’est elle, Emma Swan, qui pourrait décider elle-même de commettre un meurtre. Il arrête son train de pensées, refusant d’admettre cette possibilité car Emma ne le ferait pas, en dépit de sa haine, en dépit d’une envie de vengeance qu’il sent tout de même présente, précisément parce qu’elle reste qui elle est. La Sauveuse, enveloppée dans des volutes sombres ne laissant pas apparaître aux yeux de tous ce qu’elle est véritablement. Emma a bien des facettes, certes, mais la meurtrière n’en est pas une, Henry en est certain, et il veillera à ce qu’elle ne le devienne pas. Il se conforte dans son attitude hostile envers l’idée qu’il soit venu seul, ne flanche pas face à ses reproches et sourit intérieurement devant l’inquiétude clairement affichée sur le visage tendu de sa mère. Elle accepte ses explications sans plus de conflit, sachant certainement qu’elle ne pourra le contraindre à la quitter à présent qu’il est venu, et il espère également qu’elle n’en a aucune envie au fond. La conversation glisse à nouveau vers un terrain dangereux alors qu’elle semble curieuse de connaître les plans d’une reine honnie, ce qui surprend Henry qui répond sur la défensive, méfiant à l’égard de ses motivations. Elle répond à nouveau, franchise qui fait tressaillir Henry à l’écoute des adjectifs qualifiant un autre être aimé. Prétendue reine. Un bref écho à une autre expression, prononcée par d’autres lèvres, plus jeunes, plus enfantines. Méchante reine. Les mots blessaient-ils autant lorsqu’il les crachait à son visage – tantôt vivement lors des disputes successives, tantôt avec un calme glacial quand elle disait l’aimer ? La culpabilité l’étreint à cette pensée car si les paroles d’Emma suffisent à produire en lui un léger malaise, qu’en est-il de celles d’un fils à sa mère, une femme qui l’aimait réellement et à qui il rappelait sans cesse ses torts anciens ? Pour autant, il n’aurait pu en être autrement, pas alors que son attitude passée et présente permettait aisément de lui attribuer ce titre, pas alors que même après la malédiction il ait mis tant de temps à lui pardonner entièrement, pas alors qu’il n’est pas encore certain que ce pardon soit total, pas alors que ses blessures ne sont pas cicatrisées et qu’il craint un rejet de sa part, surtout depuis qu’il n’est plus l’unique à être là pour elle, à s’être fait une place dans son cœur noirci par des années de haine. Les visages joufflus des nourrissons ne tardent pas à disparaître de son esprit alors qu’il sent un tourbillon de fumée l’entourer en même temps qu’Emma et qu’il reprend pied dans le lieu qui l’a vu disparaître un moment plus tôt. Son cœur se serre à l’implication de ce geste, retour dans un foyer détruit par la solitude, nouvel abandon sans même un mot d’adieu ni d’excuse, exactement comme près de douze années auparavant. Mais il ne la laissera pas partir cette fois-ci, voulant décider lui-même de la fin de leur entrevue, et il s’avance pour réduire la distance qui les sépare, prêt à l’arrêter dans son chemin vers la porte, ouvrant la bouche pour protester, s’insurger, supplier. Un hoquet de surprise s’en échappe alors qu’il aperçoit la lame qu’elle vient de faire apparaître et il demeure interdit tandis qu’elle poursuit son discours tout en approchant vivement le couteau de sa main pour l’entailler avant de la poser sur la porte qui s’illumine alors, parcourue par une formidable énergie. Elle se tourne à nouveau vers lui pour expliquer son geste, un acte magique inattendu de la part d’une femme qui ignorait auparavant ce potentiel dont elle faisait preuve et qu’elle ne souhaitait pas utiliser car si croire en la magie était un pas, la pratiquer représentait le fossé suivant, facilement enjambé grâce à l’aide des ténèbres qui la poussent dans cette direction à présent. Son esprit s’égare un bref instant vers une autre mère qui n’hésite pas à user de ces protections sur lui et qui n’attendra certainement pas pour le faire une fois qu’elle l’aura retrouvé, double sécurité inutile de la part de deux femmes pour un fils qu’elles n’ont pourtant pas cherché ces derniers jours. Et si la protection maternelle éveille une douce chaleur en lui, il demeure hésitant quant à l’utilisation de la magie du sang, puissant sortilège qui n’aurait jamais effleuré l’esprit d’Emma quand Regina en était friande, apanage de ceux qui usent de la magie à outrance et sans s’inquiéter des conséquences. Magic always comes with a price, dearie. La voix du ténébreux résonne, paroles lourdes de sens pour un homme qui paye sans cesse ce prix contre lequel il avertit, un monstre qui a perdu plus qu’il n’a gagné car il ne pouvait conserver sa puissance et son titre de père, car le choix a été opéré par un portail trop vite fermé et par une lâcheté trop forte, par la pression des ténèbres sur les faibles épaules d’un couard. Que choisirait Emma ? Il craint la réponse autant qu’il l’attend, ne formulant pas la question à voix haute pour suivre un chemin différent de celui de cet enfant qui n’a su sortir son père de l’obscurité, un adolescent forcé d’en arriver à un ultimatum qui a provoqué son propre abandon par un père qui disait pourtant l’aimer. Il ne forcera pas Emma à choisir, pas s’il peut l’éviter, certain que sa présence peut faire grandir en elle la lueur salvatrice que ses yeux ont gardée, incertain du choix qu’elle ferait s’il lui proposait de partir pour vivre l’existence qu’ils auraient connue ensemble si elle avait pris un autre chemin près d’une décennie plus tôt. Une vie dépourvue de personnages de contes, de pouvoirs surnaturels, d’attaques soudaines et de voyages extraordinaires. Lui-même n’est pas certain de pouvoir abandonner tout ce qu’il connaît, ni une famille avec laquelle il compte bien réconcilier sa mère biologique, souhaitant avant tout trouver une solution qui permettrait de retrouver leur vie d’avant, la joie simple à laquelle ils ont goûté l’espace de quelques mois avant qu’une nuit n’emporte tout dans un nuage de fumée grise. Il la laisse donc faire, poser sur cet appartement sa marque à défaut de s’y installer véritablement pour le protéger elle-même et, s’il regrette qu’elle ne choisisse pas sa présence, il est heureux de savoir qu’elle viendra immédiatement en cas de problème, soulagé par son attachement apparent, s’en contentant pour l’heure bien qu’il espère tellement plus. Ses yeux accrochent les siens alors qu’elle prononce son prénom, les syllabes vibrant d’une émotion absente des paroles précédentes de la ténébreuse et il attend la suite, le cœur battant légèrement plus vite dans ce bref laps de temps qui le sépare de la révélation qui ne tarde pas, admission d’une erreur, regrets envers un acte commis pour la seconde fois et la douce chaleur s’intensifie dans sa poitrine alors que ses doutes s’envolent, son corps plus léger en quelques secondes. Un sourire illumine son visage tandis que des émotions multiples le parcourent, ces mots comme un pansement posé sur une blessure par les mains de celle qui a tenu le couteau responsable, des paroles qu’il voulait tant entendre et qui le ramènent à d’autres instants de bonheur intense. Ce jour où elle avait reconnu qu’il n’était pas dingue, où elle s’était véritablement impliquée dans une opération qu’elle avait dédaigné un peu plus tôt, ce jour où elle avait décidé de véritablement faire partie de sa vie.

Maman !

Un souffle, une exclamation, joie, amour, émotion pure mêlés tandis qu’il franchit en quelques pas rapides la distance qui les sépare, réaction impulsive à cette déclaration à cœur ouvert, envie refoulée et trop instinctive pour s’en prémunir à présent et la réflexion est absente lorsque ses bras se tendent pour venir encercler la taille d’Emma, seule l’impulsion le guidant alors qu’il se blottit contre le corps d’une mère qu’il a cru perdre et qu’il n’aspire qu’à retrouver.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

You can run from me but I can't promise I won't run after you Empty
Message# Sujet: Re: You can run from me but I can't promise I won't run after you   You can run from me but I can't promise I won't run after you Icon_minitime1

Revenir en haut Aller en bas
 

You can run from me but I can't promise I won't run after you

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Happy Endings Chronicles :: ⚜ Refermer le livre et rêvasser :: RP abandonnés/ Supprimés-