Training with the master of archery

Le temps me paraissait long, je tâchais du mieux que je pouvais de me garder active pour éviter de penser à ma Emma. J’évitais la majeure partie des gens ou du moins, de socialiser avec eux. Je n’étais pas d’humeur. Cet après-midi au ciel gris là, je décidais qu’il était temps de sortir mon arc et mes flèches pour en entraînement dans la forêt. Je savais qu’il y avait un endroit non loin spécialement conçu pour les entraînements au tir à l’arc par Robin de Locksley. Autant en profiter. Je m’habillais donc avec mes pantalons, ma chemise, mon manteau et ma cape. Ces vêtements que je portais lorsque j’étais en cavale, alors que Regina me traquait comme on traque un animal dangereux.

J’étais loin d’être un animal dangereux. Je n’avais jamais voulu de mal à cette dernière et je n’avais jamais divulgé ce fameux secret sur son premier amour. La fillette que j’étais alors avait été manipulée et utilisée par la femme cruelle et égoïste qu’était Cora. Je marchais d’un pas rapide vers les écuries du château pour prendre un cheval. Il y en avait un que j’aimais particulièrement. Il avait une jolie robe brune avec une tâche beige sur son front. Je caressais sa robe avec mon gant avant de le sceller et le monter. Je n’avais pris avec moi d’une gourde, je n’avais aucun appétit par les temps qui courraient. Mon pied me faisait encore souffrir, mais qu’étais une souffrance face à une autre, sinon pas grand-chose en ces instants.

J’amenais donc ma culpabilité et ma solitude avec moi dans les bois. Mon cheval avait un pas lent, se qui me permettait de profiter totalement du calme. Le chant des oiseaux et l’odeur de la forêt me firent sourire. Je fermais les yeux durant de longues secondes avant de finalement les rouvrir en souriant enfin un peu après tout ce temps. J’avais fais un détour pour profiter de ma balade improviser. Je n’avais rien de mieux à faire dans l’immédiat, autant en profiter. J’arrivais finalement vers 15h00 au fameux lieux d’entraînement pour le tir à l’arc. Il n’y avait personne, rien de surprenant à cette heure de  la journée. J’attachais mon cheval à un arbre et retirait ma cape que j’accrochais au même endroit. J’avançais doucement avec mon arc pour regarder les cibles. La première était nettement trop facile pour moi. La seconde était plus loin sur un arbre. Je me décidais de commencer avec celle-ci.

Je regardais autour de moi avant de finalement bander l’arc avec force. Je respirais calmement en regardant la cible, la flèche partie pour aller … dans l’arbre à côté. Je bougeais mes épaules en soupirant un peu. J’étais rouillé légèrement, le prochain coup serait mieux. Je recommençais donc mon manège et je ne sais pourquoi je revis Emma allongé avec Regina au dessus tentant de la sauver en vain et … je ratais de nouveau ma cible. La concentration me quittait de plus en plus, je perdais mes repères que Robin m’avait enseigné des années auparavant. Après 6 flèches perdues, je ne pus retenir un grognement d’insatisfaction. Par chance que j’étais seule.

- Voyons Blanche ressaisi toi! Ne pense à … AH MERDE!

Un gros mot, j’avais gueuler un gros mot rempli de rage et de colère. Je prenais une roche et la balançait sur l’Arbre en atteignant sa cible parfaitement. Je m’assoyais lourdement au sol après avoir jetter mon arc à côté de moi dans les feuilles mortes au sol. J’étais frustré, rempli de culpabilité et en colère contre moi-même.

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Les choses ne sont jamais ce qu'on voudrait qu'elles soient. Ici, le bonheur tant espéré, se voyait ternit par la fuite engendrée par une révolte dont bien des gens se seraient passé. Et une fois n'est pas coutume, la fatalité entrait en jeu. Storybrooke et son avenir demeurait incertains aux griffes de Frollo. Au fond de lui, Robin s'en voulait de ne pas l'avoir mis hors d'état de nuire lorsqu'il en avait eu l'occasion. Une pensée de plus en plus vivace depuis son retour des enfers et la fin de son amnésie. C'était comme si la raison et son code moral s'étaient eux aussi terni. D'ailleurs, il n'était pas rare que dans ses songes, il se voit pourvu de son fidèle arc et qu'il assène le coup de grâce à son ennemi de toujours en visant le cœur, puis s'approchant de lui, l'air impassible, il le regardait mourir à ses pieds, presque satisfait. Une violence qu'il tentait néanmoins de réprimer en tâchant de se rendre le plus utile possible et en s'occupant de ces deux petits trésors. Lina et Richard semblaient pourvus d'un ton, celui d'apaiser leur père, qui ne pouvait s'empêcher de sourire lorsque la petite princesse lui attrapait le doigt pour attirer toute son attention. Richard quant à lui, donnait de la voix et faisait montre d'un sacré caractère, qui à n'en pas douter, donnera du fil à retordre à ses parents. Et quand l'époux de la reine cessait de jouer les papas poule, il donnait de son temps à ceux et celles dépourvus de magie pour leur apprendre le maniement des armes et plus particulièrement celui de l'arc.Après la fuite de Storybrooke, nombreux furent les volontaires à se présenter au palais. Il n'avait rien, si ce n'est l'envie de ne pas se laisser faire et qu'importe les moyens, ils étaient prêts à lutter promptement pour un jour récupérer Storybrooke. Robin, qui voulait plus que tout se rendre utile, décida avec le concours de certains alliés, de prendre en main ces personnes désireuses elles aussi de se rendre utiles. C'est ainsi que naquirent les cours de maniement d'armes. Petit Jean s'occupait des lourdes et Robin avait tout naturellement opté pour l'arc.

« - Bon, je vais à ma séance d'entraînement mes amours ! » lança-t-il à Regina et aux jumeaux avant de prendre la direction des écuries pour préparer sa monture et prendre la route afin de rejoindre le terrain réquisitionné pour les entraînements. Lorsqu'il arriva sur place, l'archer fut surpris de n'y voir personne hormis Mary-Margareth qui avait de toute évidence, commençait la séance d'entraînement. Discret et à l'écart, l'époux de Regina observait la jeune femme, qu'il savait douée avec un arc et pour cause, jadis, alors que la demoiselle demeurait une fugitive, il l'avait accueilli à Sherwood puis lui avait appris le maniement de l'arc pour être en mesure de se défendre contre ses ennemis dont il ignorait alors l'identité. Le temps faisant son œuvre, Blanche-Neige devint l'une des meilleures archères, elle pouvait même prétendre rivaliser avec la souveraine de Dunbroch, réputée pour être la meilleure de tout le royaume. « - Je t'ai connu plus inspirée ! » laissa-t-il entendre en s'approchant lui-même affublé de son arc et de son carcan. « - Tu n'es pas assez sur des appuis pour commencer. » Il délesta son carquois d'une flèche et à peine eut-il bandé son arc, que le projectile vint se loger au centre de la cible. « - Le vent m'a peut-être aidé ! » Il l'affubla d'un clin d'œil tout en constatant l'ampleur des dégâts. « - Et tu jures maintenant ? Décidément, je crois que tu es, à ce stade, aussi tendue que la corde de son arc. À ce que je vois personne n'est à l'heure aujourd'hui. Ca va nous laisser un peu de temps pour discuter tout en s'assurant que cette chère Blanche-Neige soit à nouveau capable de viser la cible ! »

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Je n’avais rien entendu, ni rien remarqué alors que Robin était arrivé pour son entraînement. Ce fut sa voix qui me fit lever la tête alors que le juron qui avait parcouru mes lèvres semblait résonner comme jamais à travers les arbres. La rage, la colère et toutes ses émotions négatives qui m’envahissaient sans cessent depuis un long moment. J’en avais perdu mes habiletés et mon focus. J’avais besoin de me confier et de parler avec quelqu’un qui ne me jugerait pour mes actes et qui me connaissait sous certaines facettes. Robin semblait l’homme de la situation en cet instant. Je le regardais tirer sa flèche avec grande aisance. Il m’avait soutenu et aidé à une autre époque. J’en avais oublié qu’il était un allié avant d’être mon … Je ne saurais dire le lien que nous avons maintenant qu’il a épousé Regina. Je me relevais sans retirer les feuilles et la terre de mes pantalons. Je n’en avais rien à faire. Je m’approchais de lui et le regardait avec un petit sourire qui ne pouvait cacher la tension qui m’habitais.

- Je ne vais pas te cacher que les tensions qui m’habitent prennent le dessus en ce moment et puis tout le monde peut jurer je te signale Robin.

Je me fis rire moi-même avec ma touche d’impertinence. Le soulagement de n’avoir rien à cacher me fit expirer lentement. Je repris mon arc pour regarder la cible non loin où était plantée la flèche de mon mentor en cet art. Je n’avais pas aussi mal visé depuis le début de ma formation je crois. Je repensais à celle-ci avec un petit sourire. Mon regard tomba dans celui de Robin avant de revenir sur la cible au loin. Je tirais ma flèche qui se planta sur un rebord de la cible. Au moins, je l’avais atteint cette fois, la présence rassurante de ce grand homme à mes côtés. Je pourrais le qualifier de père dans une certaine mesure. N’ayant plus mes parents, Regina et Robin était en quelque sorte cette figure peu importe mon âge.

- J’ai l’impression d’avoir échouée sur toute la ligne avec Emma et disons qu’avec David … ce n’est pas une ambiance des plus rose. Il m’en veut à mort d’avoir demandé l’aide de Rumple pour la sauver … Et maintenant … ma fille est …

Je ne pouvais terminer ma phrase en cet instant. Mon regard s’embuait de larmes que j’avais du mal à retenir. Je baissais la tête prise de honte et de colère envers ma décision et ma propre propre personne. Je me sentais totalement perdue. J’avais pratiquement vomis ces propos à Robin alors qu’il ne m’avait rien demandé de lui confier. C’était difficile. Très difficile. Je me sentais plus vulnérable que jamais.

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Entendre celle que l'on nommait encore Mary-Margareth à Storybrooke, mais qu'il connaissait mieux sous le nom de Blanche-Neige, jurait sous la colère, surprit l'archer. Il est vrai qu'il avait conservé de la demoiselle, l'image d'une femme douce, une formidable enseignante toujours à l'écoute et d'une gentillesse presque désarmante. Il fut donc étonné d'entendre un si virulent « Merde » s'échappait de sa gorge. Malgré la tension qui émanait et que Blanche ne cachait pas, Robin, en s'approchant, laissa paraître un léger sourire. Il n'avait aucunement l'intention de la juger, il voulait juste comprendre et écouter, comme il savait si bien le faire. « - Ah, mais non, ne me cache rien. Parler ça fait du bien, qu'importe le sujet, plus encore lorsqu'il est question de tension. » Il jeta à nouveau un œil sur la cible, avant de reporter son attention sur la demoiselle.

« - Certes, jurer est une activité ouverte à tout le monde. Mais te connaissant, ça me surprend, c'est tout, ou alors peut-être qu'il subsiste une facette dont j'ignorais l'existence ! » Il demeurait dans la bienveillance, et ce, malgré l'impertinence dont son amie venait de faire preuve à son égard. « - Recommence si ça peut t'aider à exulter les tensions qui t'accaparent ! » lança-t-il après avoir dispensé ses quelques conseils. Il se plaça dès lors un peu plus près, pour mieux l'observer et tâcher de corriger par la suite de potentielles erreurs, si d'aventure, sa flèche ne se plantait pas dans la cible. Il resta donc silencieux et fut ravi, une fois l'arc bandait, de voir la flèche venir se planter dans la cible. Certes, la princesse était capable de mieux, mais au vu de la situation, Robin ne voulait pas la pousser, il voulait juste être l'oreille attentive dont elle avait besoin, sans la forcer au demeurant, à se répandre sur ses problèmes. Cela devait venir d'elle et elle seule. Robin tira une flèche à son tour et alors qu'il délestait à nouveau son carcan d'une flèche Mary-Margareth reprit la parole pour faire entendre sa culpabilité.

« - Hey… » commença-t-il en déposant son arc. « - Je ne te laisserais pas dire de telles bêtises. Tu as pris la décision que n'importe quelle mère aimante aurait pris, tu as sauvé ton enfant. Emma est vivante, c'est ce qui compte et nous trouverons une solution pour la ramener. Si quelqu'un est à blâmer dans cette histoire, c'est Gold. Il s'est encore joué de nous pour asservir ses propres intérêts. On ramènera Emma, je te le promets » Il s'approcha un peu plus pour la prendre dans ses bras et la serrer contre lui. « - Je ferais ce qu'il faut. Je suis un homme de parole, tu le sais. »

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Le héros a bien des qualités, celle entre autre, d'être fort pour les autres au détriment de sa propre personne. Car le héros pense à autrui avant de penser à lui. Il finit d'ailleurs par s'oublier et ne se préserve pas assez du malheur qui pourrait l'ébranler. La pauvre Blanche-neige se voyait dès lors confronter à ces émotions intenses que l'on peine à réprimer, même en public. Elle était inconsolable, et même si cette image chagrinait Robin, il ne devait rien laisser paraître et être fort pour deux. Ce qu'il fit en prêtant ses bras et l'assurance qu'il arborait encore pour rassurer son amie qui ne retenait plus ses pleurs à présent. La complainte se muait dès lors en supplice, un supplice que le désespoir se faisait un plaisir d'agrémenter à coup de souvenir mettant en exergue la défaillance de chacun. Robin serrait la mâchoire à son tour, essayant de chasser de sa mémoire le moment précis où le ténébreux avait consentit à répondre aux supplications de Blanche, prête à tout pour sauver Emma d'une mort certaine. L'archer refusait de juger, et ce, malgré le résultat de cet accord. Lui-même étant père, il aurait à n'en pas douter pris le même genre de décision pour sauver Roland et ce même s'il était question de magie. Car il le savait, pour les enfants, les parents étaient prêts à tout, même à renoncer à leurs principes.

L'émotion à son paroxysme, entraîna les deux amis au sol. L'archer ne s'en offusqua point et continua à maintenir l'ancienne belle-fille de Regina tout contre lui. Peut-être en avait-elle besoin après tout. Peut-être que le contact de la terre, que l'appel de la nature pour le biais de l'odeur dégageait par les feuilles mortes, suffirait à amoindrir la tristesse de la jeune femme en lui permettant de replonger dans les tréfonds d'une époque où elle pouvait encore jouir d'une certaine insouciance. L'archer restait silencieux, c'est ce qu'il pouvait faire de mieux pour le moment, jusqu'à croiser le regard de son amie, qui cessa de pleurer et sembla reprendre du poil de la bête en cherchant à amoindrir ses larmes voire à les faire disparaître du revers de la main. « - Certains serments ne sont pas fait pour être rompu » renchérit-il à sa suite. « - Si je suis le seul à comprendre, je me félicite d'être venu alors. On ne doit pas garder de telles émotions trop enfouies. Je ne dis pas que parler résous tous les problèmes, mais ça fait du bien. » Il se redressa enfin, prenant le temps de s'épousseter les jambes et les épaules. Blanche en fit de même avant de reprendre son arc en main, prête à titiller à nouveau la cible. « - Je suis content de savoir que ça s'arrange entre toi et Regina. » Il l'observa bander son arc, constatant qu'elle arborait la bonne pause, il pouvait de ce fait la charrier un peu « - Si vraiment tu es toi-même en ma présence, tu n'auras aucun mal à viser le centre dans ce cas. » Il ignorait alors qu'une motivation autre que l'envie d'avancer, habitait son amie, une motivation que sa femme elle-même ne connaissait que trop bien.

Passé le tir parfait, Blanche proposa à Robin d'aller prendre un verre. Les tavernes, ce n'était pas ce qui manquait dans le coin. « - Je ne peux pas dire non ! » Et parce qu'il en avait aussi envie. Une envie de lâcher prise, de se vider la tête. « - Aller en avant ! Aller boire à n'en plus soif »

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L’enthousiasme de Robin me fit sourire sincèrement, bien que je me doutais que ces sentiments seraient de courtes durées, autant en profiter totalement pour l’instant. Je rangeais donc mon arc et mes flèches avant d’aller vers mon cheval et de monter sur le dos de ce dernier avec une aisance toute naturelle. Cet animal avait le don de me calmer et la présence rassurante de Robin, ne faisait que rajouter à mon sentiment de bien-être éphémère. Je n’avais jamais été du genre à picoler ou à m’enivrer, mais le besoin se faisait sentir comme jamais.

Ma solitude prendrait fin en ces instants avec lui et autant en profiter pour ne plus penser à rien. J’étais silencieuse durant le trajet, je lui jetais finalement en regard par-dessus mon épaule. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas eu de la compagnie à cheval également ça me faisait bizarre. Il était exactement là où David se serait tenu… David. Non, je ne voulais pas penser à lui. Je voyais finalement une taverne se dessiner au loin. Elle était petite, lugubre et peu de gens semblaient y être pour l’instant. C’était l’endroit parfait, et qui plus est dans les bois, pour enterrer nos souffrances mutuelles dans l’alcool.

Je descendais de mon animal en le tapotant doucement avant de le laisser dans l’écurie attenante. J’amenais mes armes avec moi, on était jamais trop prudent par les temps qui courraient et c’était une habitude que j’avais prise depuis que Regina m’avait poursuivi. J’entrais dans l’endroit qui sentait un mélange de moisissure, de bois et d’alcool. Je me sentais étrangement à l’aise. J’allais vers une des tables du fond qui poser mes armes à côté de moi. Une nonchalance me prit alors que je faisais signe qu tavernier d’amener deux pintes.

- Par chance que ce genre d’endroit continue d’exister. Par les temps qui courent on en a bien de besoin si tu veux mon avis…

Je passais une main dans mes cheveux courts en pensant que leur longueur me manquait. J’avais parfois l’impression de manquer de féminité, mais peut-être était-ce une autre punition de cette charmante Regina ? Je décidais de lui poser des questions plus personnelles. Après tout la vie d’un nouveau père ne devait pas être plus rose que la mienne et connaissant le caractère de la femme de ce dernier ce ne devait pas être facile.

- Alors … Comment tu vas? Ça ne doit pas être toujours facile avec les jumeaux.

Je n’avais pas connu ce que c’était que cette fatigue intense du nouveau parent qui ne dormait plus. Je n’avais pas connu non plus la tempête émotive qui suivait ses moments. On m’avait empêché de les vivres. ELLE m’en avait empêché sur toute la ligne. Je chassais cette pensée de ma tête, je lui ressemblais de plus en plus à toujours recenser le passé et je ne voulais pas devenir comme ça.

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L'invitation de Blanche surprit Robin qui l'imaginait mal se rendre dans une taverne non pas pour étancher sa soif, mais pour noyer sa peine, ou faire le vide, si tentait que cela soit la solution. Pourtant, l'archer se sentait mal placé pour juger son amie et puisque sa présence semblait lui faire du bien, il accepta de suivre la belle-fille de sa compagne qui resta longtemps silencieuse avant d'enfin lui accorder un peu d'attention. Robin esquissa un léger sourire pour la rassurer, mais continua lui aussi à se murer dans le silence. Si Mary-Margareth voulait parler, elle le ferait d'elle-même. En de telles circonstances, il était inutile de l'inciter à se confier, si de prime abord elle n'en ressentait pas le besoin. Les deux cavaliers finirent toutefois par se rapprocher d'une taverne qui se trouvait légèrement en retrait de la route et qui par sa petite taille et le manque d'attelage et de monture à proximité, laissait présager l'émergence d'une quiétude propice sûrement à la confession. « - Ce n'était pas si loin finalement » Robin descendit de son cheval et s'en alla l'atteler attendant ensuite son amie pour regagner l'estaminet. Effectivement, comme il l'avait observé, l'intérieur semblait bien calme et les clients absents, hormis peut-être les quelques habitués qui avaient élu domicile près de la cheminée. Malgré tout, ce n'était point un lieu pour une lady, mais ça Robin le garda pour lui de peur de braquer la jeune femme à ses côtés, qui ne se fit pas prier pour se délester de ses armes et de faire signe au gérant des lieux qui s'approcha avec deux pintes. « - Merci mon brave ! » laissa entendre l'archer en affublant l'homme d'un sourire, Snow, quant à elle, faisait montre d'une négativité que Robin ne lui connaissait pas.

« - Bien sûr que ce genre d'endroit continu à exister. On a toujours besoin d'une taverne » Il tentait de rester positif à l'inverse de son interlocutrice, mais pouvait-il la blâmer d'émettre de sombres pensées en de telles circonstances? « - Mais je ne suis certain que les tavernes nous aide à passer outre les difficultés » Il n'aimait pas jouer les moralisateurs, encore moins avec une personne comme Blanche-Neige, mais il le lui devait, elle qui d'ordinaire était pourvue d'un optimisme à toute épreuve. La demoiselle opta toutefois pour un autre sujet et sembla s'intéresser à lui en prenant des nouvelles. « - Moi ? Et bien un peu fatigué s'occuper des jumeaux c'est un boulot à temps plein, mais je crois qu'on s'en sort pas mal. Après tout ce que nous avons vécu avec Regina, ce n'est que du bonus maintenant. Mais je ne suis pas là pour parler de moi ma belle, mais de toi. Blanche, on aura besoin de toi, de ta force, de ton optimisme à toute épreuve. Je sais que c'est dur en ce moment, mais il ne faut pas baisser les bras. Rien n'est perdu » Il attrapa sa pinte et la délesta de quelques gorgées avant de grimacer. « - J'avais oublié que la première gorgée n'était jamais la bonne » Toutefois, il cogna sa pinte dans celle de Mary-Margareth « - A l'espoir ? » Sans certitude toutefois sur la réponse de son interlocutrice.

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Les tavernes lui rappelaient de bon souvenir et il était de ce fait encore plus agréable de s'y trouver en aussi bonne compagnie, même si Mary-Margareth n'était pas d'humeur festive. Robin savait qu'il ne pourrait défaire son cœur de la peine qui l'alourdissait, mais il voulait au moins essayer de lui rendre le sourire et de lui faire penser à des choses plus positives, ne serait-ce que l'espace d'un instant, pour ensuite mieux la convaincre de revenir plus forte. Car à n'en pas douter, ils avaient besoin d'elle et de son légendaire espoir à toutes épreuves. Et s'il fallait jouer les clowns pour qu'elle esquisse, ne serait-ce que l'ombre d'un sourire, il était prêt, sur l'instant, à monter sur la table pour faire son numéro. Il était comme ça, jamais dans la demi-mesure. Mais pour l'heure, il se contenta de tremper ses lèvres dans sa pinte avant d'en boire quelques gorgées et de grimacer face à l'amertume de la boisson. Ce fut d'ailleurs une première victoire pour l'archer, qui vit sur le regard de son amie, le plus charmant de tous les sourires. Prudent, Robin avait toutefois la victoire modeste pour cette fois. « - Bien sûr que tu peux me l'accorder, parce que c'est un fait. À croire qu'ils nous obligent à en boire d'autres gorgées pour mieux nous prendre en traître. Je les soupçonne d'être des habiles manipulateurs ou de bons commerçants comme on dirait à Storybrooke. » Il préféra ne pas tenir compte de ce qu'elle venait de dire. Noyer son désespoir dans l'alcool n'était jamais la meilleure des solutions et il en savait quelque chose. Mais lorsqu'ils cognèrent leurs pintes et qu'une fois encore, Blanche fit entendre son désarroi, l'archer sut que c'était le bon moment, non pas pour jouer le clown, mais pour la secouer un peu, tant qu'il était encore temps.

« - Ok, je n'avais pas prévu ça, mais tant pis, je vais être abrupte... » Il la vit porter la pinte à ses lèvres et remarqua bien malgré lui, que cette petite lueur qui tapissait d'ordinaire le regard de Blanche-Neige, s'était éteinte. La gorgée se transforma en séance d'apnée. « - Tu bois sans soif ! » laissa entendre l'archer les bras croisés alors que déjà, la demoiselle tentait de capter le regard du gérant de l'estaminet. Dans l'attente de l'ivresse, la princesse se laissa aller à quelques confessions sur lesquelles l'époux de Regina avait bien l'intention de rebondir cette fois. « - Non, il ne t'abandonne pas, tu le fuis. Blanche, tu dois d'abord te ressaisir avant de penser à Rumpel. Tu comprends ? Là, tu es en colère et tu réclames vengeance. Cela serait s'y facile d'y céder. Ta colère est légitime, ne te m'éprends pas, mais ta façon de l'apaiser ne fera que renforcer ta peine et ne t'apporteras rien de plus. » Il ne s'offusqua même pas de son langage, c'est dire. Il savait qu'elle avait besoin de parler et il était là pour l'écouter.

« - S'il y a une chose dont je ne doute pas, c'est l'amour que vous vous portez l'un et l'autre. Vous vous retrouverez, tu ne dois pas en douter. » Le tavernier déposa alors la pinte pleine avant de s'éloigner pour tenter d'aller chercher le jeu de cartes qui venait de lui être demandé. « - Regina sait que je suis ici avec toi pour tenter de te remonter le moral. Elle sait aussi que ça prendra le temps qu'il faut. En revanche, je ne suis pas là pour te voir boire sans soif et t'apitoyer sur ton sort. Tu ne te rends pas compte du nombre de personnes qui comptent sur toi et de l'exemple que tu représentes pour tous ces gens. Tu ne peux pas vaciller, tu n'en as pas le droit. La vie n'est pas un long fleuve tranquille et tu le sais mieux que moi. Il faut toujours se battre pour ceux que nous aimons, pour ne pas les décevoir. Abandonner, équivaut à les abandonnés eux. Et puis si tu n'incarnes pas l'espoir qui le fera à ta place ? Blanche, Emma n'est pas morte, elle est encore là. Tu dois te battre pour elle, de toutes tes forces. Alors, s'il te plaît, reprends-toi et épargne-moi le cliché de la personne qui noie son désespoir dans l'alcool. Ca te va mal en plus. »

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