Depuis que nous avions retrouvé nos parents, la vie avait pu recommencer, ou en tout pas pour l’une de nous, qui semblait totalement s’adapter à cette nouvelle situation. Je ne pouvais pas en vouloir à Lina de se plonger aussi facilement dans les bras grands ouverts de ceux qui se prétendaient être nos parents biologiques. Leurs paroles pouvaient paraître réconfortantes, rassurantes. Mais tout cela était beaucoup trop facile pour moi. Ce discours ne me voilait pas la face et je le leur faisais bien comprendre, verbalement et physiquement. Ils prétendaient comprendre mon attitude et ils me disaient qu’ils me laisseraient le temps de m’acclimater à eux. Le souci était que je ne le voulais pas. Nous avions toujours vécu à deux et nous nous en étions toujours très bien sortis ! Pourquoi rajouter deux inconnus dans l’équation alors que cette dernière était déjà approuvée ? Tout cela menait au fait que je fréquentais le moins possible les lieux de vie commun. Dès que l’occasion se présentait, je sortais, sans dire où j’allais, ce qui avait tendance à créer des tensions avec Régina et Robin. Tel un véritable petit rebelle en manque de sensations, je trainais dans la forêt, ou alors dans les rues.

Cela me menait également à fréquenter des tavernes et à faire des rencontres plus que douteuses. Cependant, il ne m’arrivait jamais de ne pas rentrer le soir… Du moins jusqu’à hier, une soirée un peu trop arrosée. Je me souvenais être entré dans le bar et avoir commencé à boire avec la même équipe que le soir d’avant – des gars du coin qui n’avaient rien à faire de qui j’étais. Puis, ma mémoire commençait à se flouter, jusqu’à ce que je me rappelasse de ce réveil dans les draps d’un Apollon blond dans la tenue la plus simple possible : comme offert au monde lors de ma naissance. J’avais alors rapidement renfilé le strict nécessaire et avait prit la porte plus rapidement qu’un battement de cils pour fuir, le laissant seul, tout en ayant une explosion de questions qui envahit mon esprit. Qu’est-ce qui m’avait fait rester ? Pourquoi n’avais-je pas fui, comme d’habitude ? Troublé comme pas possible, je me dirigeais vers la forêt, qui était l’endroit où je passais le plus de temps. J’y avais construit une sorte de petit campement, un nid pour le feu, un hamac improvisé et quelques affaires trainaient à droite et à gauche. C’était comme mon chez-moi, là où je me sentais vraiment à la maison. Sur le chemin pour rejoindre mon chez-moi, ma tête me faisait mal et m’empêchait de réfléchir clairement. Mon pas était rapide, mais souvent je dérivais des chemins pendant quelques secondes sans m’en rendre compte, à essayer de comprendre, de retrouver des brides de souvenirs.

Puis, une fois arrivé, je m’enfilais sous une bonne couverture, mois de février obligeant et m’endormis pour tenter de récupérer des heures de sommeil que je n’avais toujours pas au compteur. Cependant, tout au long du trajet, je n’avais pas pensé une seule fois à effacer mes traces dans la neige fraichement tombée…

Et une voix me réveilla. Une voix sont ma mémoire se souvenait mais qui me semblait inconnue.

Les choses s’étaient vite enchainées à Storybrooke. En l’espace de si peu de temps Frollo avait réussi à prendre la place de Régina, la destituant de son poste de maire. Cela avait été un véritable coup d’état et la plupart des habitants étaient sous le choc, dont lui. Jamais il ne serait attendu à cela. Comment cela avait-il pu arriver déjà ? Frollo devait avoir sacrément bien planifié son coup, sûrement préparait-il cela depuis un bon moment, mais dans quel but ? Pourquoi vouloir s’emparer de la ville ? Est-ce juste pour besoin d’avoir son territoire, comme dans la forêt enchantée ? En tout cas une chose est sûre, il ne restera pas ici une journée de plus pour le savoir. Il savait combien Frollo est un homme vil et que peu importe ce qu’il ait prévu pour la ville, cela ne doit pas être bon. Puis les premiers dégâts étaient arrivés, divers dégâts matériels à plusieurs endroits de la ville qui avait fini de le décider de quitter la ville pour rejoindre la forêt enchantée. Lui et une grande partie de sa famille le suivirent, il aurait aimé tous, mais il pouvait comprendre que certains avaient une vie ici qu’ils ne voulaient pas perdre. Il espérait juste qu’il ne leur arrive rien. Pour le reste, ils partirent donc en direction de la forêt enchantée.

Ses parents décidèrent se retournait à la demeure familiale où il espérait pouvoir retrouver une semblant de paisibilité. Quant à ses deux frères et sa plus grande soeur, leur chemin se séparèrent, mais il savait que ce n’était pas un adieu, il avait chacun leur objectif. Lui aussi en avait un, maintenant qu’il était libéré de son devoir envers la sorcière il pouvait faire ce dont il rêvait, explorer la forêt enchantée, le pays des merveilles et tout autres mondes alentour. Il avait soif d’aventure, il avait attendu si longtemps pour ça. Alors, il se mit en route, s’arrêtant de tant à autre dans un village ou dans une taverne pour se reposer, boire un coup et prendre du bon temps. Il a peu il s’était arrêté dans une taverne et avait rencontré un beau jeune homme au corps de rêve. Il avait parlé, pas mal bu surtout et il avait finit par le convaincre de l’amener dans son lit. Cela avait été une nuit magique, il a bien longtemps qu’il ne s’était pas sentie aussi vivant. Mais à son réveil il découvrit avec regret le lit vide, il était parti... Il ressentit premièrement une pointe de tristesse, de la déception aussi.

En véritable passionné, dès qu’une personne lui plaît, cela allait très vite dans sa tête, ce qui fait qu’il se fait souvent avoir par certaines personnes qui ne recherchent pas de relations sérieuses. Il espérait que cela ne soit pas le cas pour son bel inconnu, car il avait envie d’y croire, il avait ressenti quelque chose de différent cette fois. Cette fois il n’allait pas abandonner, il allait partir à sa recherche. Supposant qu’il soit à pied, il ne devait pas être loin, il pouvait sûrement encore le rattraper. Il se dépêcha de s’habiller et fila en direction la forêt, guettant des traces pas, demandant aux personnes qu’il croisa s’ils avaient vu cet homme, après leur en avoir fait la description. Une fois en pleine forêt, il chercha et chercha pendant un long moment, suivant des traces de pas avant de l’apercevoir comme par miracle au loin. Il le suivit tout en prenant garde de ne pas se faire voir. Il le vit s’arrêter un campement qu’il devait s’être instalé. Il l’observa de loin, mais ce ne fut qu’une fois endormi qu’il osa s’approcher de de lui. Il approcha doucement, puis vint s’asseoir à côté de lui. Il ne géna pas pour l’observer, admirant les traits de son visage, il avait envie de toucher sa peau, mais une voix intérieure lui disait que ce serait mal. Déjà qu’il l’avait suivi, il espérait que le jeune homme ne prenne pas peur en réveil, ni ne prenne mal son initiative, mais trop tard pour faire machine arrière. Il tenta donc de le réveillé en douceur.

«Hé débout, réveilles-toi, c’est moi».

Lui dit-il, alors qu’il se penchait un peu en avant vers son visage.

Jamais cela ne m’était arrivé. Avoir bu jusqu’à ne plus voir le bout de ses doigts, oui, mais jamais je ne m’étais réveillé dans le lit d’un ou d’une inconnu(e) sans se souvenir de la fin de la soirée. Rien ne me revenait, le néant dans mon esprit, comme si quelqu’un était venu s’occuper de ma mémoire pendant mon sommeil alors que je dormais tranquillement. Peut-être m’avait-il ensorcelé pour que je l’accompagne chez lui ? Mais au vu de sa carrure et de son visage… je doutais qu’il ait besoin de cela. Le beau blond était du genre à attirer mon attention, c’était sûrement cela. Il avait dû me voir le reluquer et en avait profiter pour me tirer dans son lit. Mais est-ce que cela voulait dire que j’avais… Non… Oui… Pourquoi pas ? Il y avait des dizaines de questions qui s’acharnaient dans ma pauvre tête qui souffrait déjà d’un terrible mal, comme si des nains étaient en train de défouler à coup de pioche. Alors que j’étais assis sur ce lit, je l’observais, avec un sourire en coin, mais je me repris. Comment pouvais-je donner un seul instant une quelconque sorte d’empathie mon violeur, voire même de la compassion, ou de la tendresse. Mais son visage était tellement beau…

Tout au long du chemin qui me menait vers ma planque, je me laissais aller aux pensées, au questionnement qui était apparu quelques minutes plus tôt dans mon esprit. Et si j’avais cédé ? Après tout, j’étais aussi nu qu’un ver lorsque je m’était réveillé, et il était collé contre moi comme s’il avait dormi toute la nuit de la sorte. Et cette pensé ne me dégouta même pas, contrairement à ce que j’avais pensé. C’était comme si inconsciemment, cette nuit était liée à un bon souvenir, souvenir dont je ne pouvais pas me rappeler. J’avais beau essayer, rien ne revenait. Et il fallait dire que j’étais anormalement crevé, comme si j’avais peu dormi. Alors dès que je le pus, je sautais dans le hamac après avoir retiré les protections qui le gardaient sec et au chaud.

Plongé dans mes rêves, des bribes apparaissaient soudainement. Une sensation de baiser le long de mon échine, de souffle dans le cou, des cris. Tout pour réveiller mes sens ainsi que ce qui se retrouvait à nouveau enfermé dans mes culottes alors que je dormais toujours profondément. Ce ne fut cependant pas ce qui me tira de mes songes. Cette voix qui m’appelait, je la connaissais, mais d’où ? Puis, je compris qu’elle était bien réelle quand j’entrouvris un œil et que je le vis, là, au-dessus de moi. Son regard dans le mien. Mon cœur s’emballa alors que mes jambes me disaient de partir le plus rapidement possible. Mais ce visage me stoppa. Cette voix mielleuse était celle de mon rêve, ces cris, je les reconnus. Je n’avais qu’une seule envie : de me replonger dans mon sommeil, malgré qu’il m’ait vu ouvrir faiblement une paupière. Après un lourd soupir et un étirement, je repris un peu d’énergie pour me tourner complètement dans sa direction.
-Tu es qui ? Pourquoi je me suis réveillé dans ton lit, nu ? Qu’est-ce que tu m’as fait ? Est-ce que tu m’a drogué ? Est-ce qu’on a…
Tant de questions sortir de ma bouche, mais étais-je prêt à entendre la vérité ? Étais-je prêt à entendre que c’était moi qui avait pris les initiatives dès qu’il m’avait convaincu de le suivre chez lui ? Que je lui avais sauté dessus dès que nous étions passés son pas de porte pour l’embrasser avec une ferveur presque surhumaine ?

Rétrospectivement, ce n’était peut-être pas une très bonne idée de s’approcher comme ça de si près, mais c’était un supplice de le regarder ainsi de loin sans rien pouvoir faire, pas qu’il soit désagréable à regarder, tout le contraire même, mais il avait envie de lui reparler, de pouvoir aussi le toucher. Mais dans son empressement, il en devenait un peu brusque, empiétant sur l’espace du jeune homme qui serait sûrement surpris en se réveillant. C’est d’ailleurs la réaction qu’il eut, sauf qu’il ne s’attendait pas à ce qu’il lui dit ensuite. Ainsi écarquilla t’il les yeux quelques secondes, surprit. Faisait-il semblant en sa présence de ne pas savoir qui il est ? Ou alors peut-être ne se rappelait-il vraiment de rien ? Il se mit à rire un court moment, non pas pour se moquer, mais il trouvait sa réaction assez adorable.

«Hé bien, si tu mens tu es un bon acteur. Tu ne te rappelle vraiment pas de moi ? Will Scarlett, on s’est rencontrés à la taverne la nuit dernière jusqu’à ce que me raccompagne chez moi et que tu décides de finir la nuit dans mon lit. Tu étais si...entreprenant, si passionné, cela m’étonne que tu ne t’en rappelles pas».

Il se rapprocha, posa sa main sur son torse. «Ou peut-être as-tu besoin d’un petit quelque chose pour te rappeler». Il ne lui laissa pas le temps de réagir qu’il déposer un bref baiser sur ses lèvres. Il avait agi comme cela, par envie, comme une pulsion. Il était de genre là de manière générale, impulsif. Et puis, il s’était bien dit en partant à la recherche de cet homme, qu’il ferait tout pour le conquérir ou le reconquérir, tout dépend de comment on voit les choses. Mais il réalisa qu’il était peut-être allé un peu loin sur ce coup-là. Il se recula un peu, le laissant reprendre ses esprits.

«Alors ? Désolé je ne voulais pas me montrer envahissant, c’est juste que tu es parti comme cela sans rien dire, je t’ai cherché ensuite partout. J’ai voyagé dans pas mal d’endroits, rencontré tout type de personne ou presque, mais aucune ne m’a marqué comme toi».

Pourtant tu ne te rappelle même pas de moi pensa-t-il, un peu triste. Il espérait qu’il n’est pas tout oublié au point d’avoir oublié ce qu’il avait ressenti cette nuit-là ou que tout cela ne soit uniquement dû à l’effet de l’alcool.

Se reposer pour ne plus rien avoir dans la tête, pour calmer les pensées, voilà tout ce dont j'avais besoin pour tout évacuer de mon esprit. Depuis que j'étais sorti de ce lit où se trouvait un autre homme, tout autant nu que je l'étais, plus rien n'était clair. Je n'avais pourtant jamais rien essayé, ni même imaginé avec un homme. Pourtant mes tripes ne me disait rien de mal, comme si c'était normal, comme si j'y avait pris du plaisir alors que je ne pouvais plus m'en souvenir, comme si, d'une façon ou d'une autre, j'avais pris part à cela activement. Mais le brouillard était trop fort. Il obscurcissait ma clairvoyance. Je devais me coucher, je devais me laisser aller dans le noir, dans le repos. Et ce fut que je fis, dans mon hamac, sans me soucier de plus rien alors que Morphée m'accueillit dans ses bras.

Cela fut cependant pour une courte durée - assez importante pour me laisser avoir une trique d'enfer et le corps bouillir sous certains détails -car je fus réveillé par cette voix que je pus identifier comme celle de mes rêves. Ce visage était tellement proche de moi, et cela me faisait à la fois chaud au cœur et flipper. Puis, les questions sortirent de ma bouche dans un tourbillon, si bien que je fus surpris qu'il ait tout compris. Mon regard était perdu dans le sien, attendant des réponses. Puis ses mots me frappèrent. Effectivement, je me souvenais d'être allé à la tanière et d'avoir bu, mais après cela tout était brumeux. La fin des explications de l'inconnu qui venait de se révéler sous l'identité de Will Scarlett me firent monter le rouge au joue et je devins presque comme une écrevisse. Cependant, je n'eus pas le temps de bégayer un seul mot que la main chaude de l'homme qui prétendait avoir passé la nuit avec moi vint se poser sur mon torse. Cette chaleur, je la connaissais, et elle n'arrangeait rien à ce qu'il se passait en dessous de ma ceinture. C'était tout à coup comme si mon corps me parlait, me criait que l'inconnu me disait la vérité. Puis, à nouveau, il me prit de cour et vint m'embrasser, ce qui tût toutes les voix qui tournaient dans ma tête. Ces lèvres douces étaient celles de mon rêve et elles firent frémir mon échine ainsi que ma virilité de la même façon. Mon regard perdu, j'observais le type qui se trouvait en face de moi, avalant ma salive comme si c'était de l'acide.

Deux choix s'offraient à moi : tout nier et déguerpir ou alors se laisser aller à l'aventure et voir ce que Will allait me raconter, ou me faire. J'attendis un instant, scrutant le visage de l'homme qui me surplombait et fus surpris de penser à le trouver beau. Alors je laissais mon instinct prendre le dessus et mes lèvres allèrent retrouver les siennes avec fougue, la fougue qu'il avait dû connaître la nuit passée.
- Je ne me souviens de rien, mais tu as toute la journée pour tout me rappeler... Murmurais-je après avoir mis fin à mon baiser et avant de le tirer dans le hamac, sous la couverture.

Il était un peu nerveux, cela ne se voyait pas, car il tentait de le cacher de mieux qu’il put, en parlant par exemple, mais aussi en agissant, comme quand il l’avait embrassé. Après tout, certains gestes valent des fois bien plus que des mots à ce qu’on dit. Peut-être n’aurait-il pas du l’embrasser ainsi si vite, l’autre allait le trouver bizarre. Surtout que si effectivement il ne souvenait de rien, cela allait faire beaucoup pour lui à encaisser. Il tentait donc de lire quelque chose dans le regard de l’homme en face de lui. Il avait tellement peur d’être déçu. Des déceptions amoureuses, il en avait eu des tas, il n’a jamais vraiment eu de chance en amour, la plupart du temps parce que les personnes avec qui il couche ne recherche pas une vraie relation. Pourtant, cette fois-ci il n’avait pas renoncé, se disant que peut-être l’homme avait eu peur, qu’il était incertain. Mais là il ne se rappelait de rien, à réfléchir, cette hypothèse l’angoisse encore plus que s’il se souvenait, car cela peut vouloir dire qu’il a agit uniquement sous l’effet d’alcool, qu’il n’y a rien derrière, aucun sentiment. Voilà aussi pourquoi il l’a embrassé, il veut observer sa réaction, voir s’il lui fait de l’effet ou non.

Ils se regardèrent un moment l’un et l’autre, lui-même ne se gênant pas pour observer les traits de son visage, plongeant ensuite son regard dans celui du blond. Puis il le vit s’avancer et poser ses lèvres contre les siens ave fougue. Il lâcha un petit soupir de contentement, fermant les yeux un instant pour savourer l’instant, retrouvant tout un tas de sensations qu’il avait ressenties la veille. Il plaça ses mains derrière la nuque du blond pour approfondir le baiser tandis que ce premier l’entraînait dans son hamac sous les couvertures. Il l’entendit lui murmurer qu’il se souvenait de rien, mais qu’il avait toute la journée pour le lui rappeler. Il se laissa faire un instant parce que la proposition était tellement tentante et que rien de le fait d’être tout contre lui, il avait bien de mal à ne pas lui sauter dessus lui aussi. Il l’embrassa de nouveau, l’une de ses mains passant sous sa tunique, remontant vers son torse, mais il se stoppa un instant. Ce n’est pas qu’il ne voulait pas ça, bien au contraire, mais il voulait avant tout éclaircir la chose, il voulait apprendre à mieux le connaitre. Déjà son nom et puis savoir qu’il il est, pourquoi était-il ici ce soir-là, d’où vient-il.

«A-Attend». Dit-il, posant un doigt sur les lèvres du blond. «Désolé, ce n’est pas que je ne veux pas de ça, bien au contraire, j'en meurt d'envie, mais j’ai tellement de questions à te poser avant. Tout d’abord, ton prénom et d’où viens-tu ?»

La chaleur envahissait son corps alors que le regard de cette homme se plongeait dans le sien et qu'il s'était rapproché pour l'embrasser. Si sa mémoire lui jouait des tours, sa chair elle ne mentait pas. Richard était loin d'être un expert en amour ou en plaisirs entre deux humains - que ce soit avec des hommes ou des femmes. Le jeune pirate avait d'autres choses en tête et se contentait très bien de sa main droite. Cela ne voulait pas dire qu'il n'avait jamais eu d'aventures, mais il pouvait les compter sur ses deux mains. Pour ce qui était de l'amour par contre, c'était une autre histoire. Le fils de Robin des bois et de la Méchante Reine ne s'était encore jamais attaché à quelqu'un, de peur certainement. Le châtain qui n'avait jamais connu l'amour maternelle ou paternelle fuyait ce sentiment qui l'effrayait. Il courrait dans le sens opposé. Ses lèvres se mirent en action pour répondre.

Puis, il brisa cet instant, comme s'il hésitait. Son regard se perdit une nouvelle fois sur cette bouche qu'il venait de goûter. Délicieuse sensation qu'il ne mit pas longtemps à aller quémander à nouveau, sans demander au bel Apollon qui l'avait suivi jusqu'ici sans qu'il ne sache comment il avait fait - était-ce important à ce moment là ? Trop de questions embuaient mon esprit alors que mon corps, spécialement ce qui se trouvait sous mon torse et entre mes cuisses, criait à l'action, à l'envie. Alors le bel inconnu se retrouva tiré dans le hamac qui, par surprise, ne broncha même pas. Le prince se laissait guider par son corps, mettant son cerveau en "off". Sentir ce corps chaud sur le sien était divin. Il ne put se retenir de le caresser, de s'accrocher au creux de ses reins alors que l'Adonis laissait ses mains se faufiler sous son haut pour jouer avec ses petits boutons de chair sensibles, le faisant gémir dans son cou. Puis, tout à coup, il s'arrêta, le laissant sur sa faim. Un léger regard d'incompréhension se dessina sur le visage du pirate à la demande du tortionnaire de son plaisir. Il n'eut pas le temps de poser de questions qu'un doigt se retrouva sur ses lèvres pour lui intimer de ne pas l'ouvrir, ce qu'il se surprit à obéir. Un léger sourire apparut à ses questions. Le châtain se détendit.
- Je m'appelle Richard et je viens de la Forêt Enchantée... Et toi charmeur inconnu ? Commença-t-il avant d'aller lui piquer un petit baiser et de se laisser retomber dans le hamac. Qui es-tu pour m'avoir capturé l'histoire d'une nuit ? Lui demanda-t-il avant d'inverser leurs positions pour se retrouver sur lui et commencer à lui dévorer son cou. Un émissaire de la fée noire ?
Très jeune et en feu, le fils de Robin et Régina brûlait de l'intérieur et avait besoin de laisser ce feu sortir. Qu'importe la réponse à sa dernière question. Il le désirait plus que de raison.
- En échange de la prochaine question, tu me laisses retirer ton haut  ?
Sa question était plus rhétorique qu'autre chose car ses mains se trouvaient déjà accrochées au bas de ce dernier. Si le voleur voulait avoir plus de réponses, il allait devoir calmer les ardeurs du sorcier. Mais à quel prix ?

Il avait été tenté tout d’abord pour le blond qui avait commencé à l’embrasser, c’était si soudain, il ne s’attendait pas à ce genre de réaction. Après tout, il s’était enfui si soudainement et il ne semblait pas avoir de souvenir de la veille. Alors, il l’aurait pensé plus méfiant, plus distant. Mais parce qu’il est vraiment séduisant il s’était laissé emporter et avait même répondu à ses caresses et ses baisers. Néanmoins il était revenu rapidement à la raison, se rappelant de ses motivations premières. Il ne voulait pas d’une relation éphémère où il couche sans rien connaitre de la personne, il veut plus que cela avec lui, il veut prendre le temps de le connaitre. Tout cela, car il veut aussi qu’on s’intéresse à lui en tant que personne, pas juste pour son physique avantageux. Le blond finit par se présenter, il s’appelait Richard visiblement et tout comme lui il venait de la forêt enchantée. Richard lui demanda à son tour qui il était avant de l’embrasser. Il lui sourit, amusé.

«Je m’appelle Will, je suis aussi originaire de la forêt enchantée, mais je voyage pas mal, j’aime explorer de nouveaux lieux».

Il ne lui dit pas volontairement son nom de famille, Scarlett. Il ne connaissait encore rien de Richard, il ne savait rien de lui, de sa vie, cela pouvait être un homme au solde du shérif ou un chasseur de primes. Il n’oubliait pas qu’ici il était un voleur, il faisait de plus partie des Merry-Men, donc sa tête est recherchée, même si pour l’instant il s’était donné du temps pour explorer de nouvelles contrées. Il rit, un petit rire amusé.

«C’est marrant, je m’attendais à tout sauf à ce type de réaction. Pourquoi être parti l’autre soir ?»

Il se doutait un peu de la réponse, il avait dû paniquer, avoir peur. Pourtant là il lui semblait tout sauf être du genre timide et pas trop sûr de lui. Un mystère... Mais il était décidé à savoir tout de lui. Non, cette fois il ne laisserait pas avoir. Il posa sa main sur celle du blond, le retenant un instant.

«Toi et moi on peut passer un autre bon moment ensemble à une condition, après on ira chasser ensemble, manger ce qu’on a chassé et surtout discuté un peu, apprendre à se connaitre. Désolé, c’est juste que j’ai eu des tonnes de relations sexuelles, mais à chaque fois sans connaitre rien ou très peu de la personne, des relations d’un soir et je ne veux plus de ça, je veux quelque chose de solide».

Il posa sa main sur la joue du blond.

«Je veux apprendre à te connaitre toi, savoir tout de toi et je sais que c’est beaucoup demandé vu que l’on vient à peine de se rencontrer, mais ce sont mes conditions, sinon je repartirais».