Les souris dansent. De nouveau au dîner, de nouveau sur le même siège que l'autre jour. Mais cette fois il ne portait plus Prince comme prénom et James comme nom de famille, il avait chipé le nom de son frère jumeau de la même manière qu'il lui avait volé sa vie. Ces mots voler la vie était un peu trop illusoire maintenant qu'il était de retour chez les vivants. Il n'avait pas vraiment eu le choix de le prendre pour décrocher son job de toute façon. Il lui avait bien fallu une identité crédible face à son employeur. Malgré que beaucoup de villageois du coin avait presque tous une voiture, il avait prit le risque de se lancer dans ce business, d'emmener des gens d'un point à un autre. Peu de clients, il gagnait peu, il avait l'air de ressembler de plus en plus à son propre père Robert mais au moins il en apprit un peu sur eux.

Cela l'effrayait de devenir comme Rob. James venait de commander sa boisson préférée et ce n'était bien sûr pas la même que la dernière fois. Il se souvint de son carnage de la dernière fois et cela n'avait pas été beau à voir ni à raconter. Mais la faute de toutes ses bêtises, était la faute de ses parents d'avoir traité le bébé qu'il avait été jadis comme une vulgaire marchandise. En effet, en acceptant le jeu de RumpleStink, à l'époque, sa mère l'avait vendu comme un vrai objet au roi George. Ce qui avait entièrement détruit le jeune homme. James aurait été peut-être plus sympathique si sa maladie avait été incurable mais ce ne fut pas le cas. Tous les efforts de sa mère pour le mettre au monde avait été inutile en le laissant s'en aller avec cette bête. Si James était sa propre mère, il aurait flingué son ivrogne de mari depuis bien longtemps. Point. On se demandait comment il l'avait apprit tout cela. Pas du roi George en tout cas. Ni de Gold. Ni suffisamment de Rob. Il s'était bien informé lorsqu'il avait été à Enferbrooke. Il avait attendu longtemps pour savoir la vérité.

Tout comme son père, il dépouillait son argent pour consommer, il était en train de boire de l'alcool et pas comme un trou. Il n'était qu'à son premier verre espérant que cela serait suffisant pour tout oublier. Mais non, il n'oublia pas ce qu'il avait fait quand Frollo avait été au pouvoir, ni le jour où il avait tenté d'influencer des villageois à s'opposer à l'arrivé de Regina sans succès, ni à ce jour récent quand il avait éliminé cette actrice sans pitié. Cette dernière qui aurait pu soupçonner et penser qu'il était David Nolan. Cela le dégoûtait. James n'était pas lui et lui ne sera jamais lui. Il faisait le bien et lui le mal. Tout ce qu'il ferait de bien, lui n'avait qu'à passer par derrière pour le détruire tout simplement. Destruction était son second prénom.

James Nolan tourna son regard de son verre sur un jeune homme qu'il venait d'apercevoir s'installer sur l'autre tabouret situé près de lui. James n'avait que des anciens alliés et que des ennemis dans son entourage, il se disait que cela ne lui ferait pas de mal de nouvelles rencontres. Bien au contraire. Cela le changerait, pas en gentil, c'était clair mais c'était un moyen pour lui de passer son temps.

- Bonjour, je ne vous ai jamais vu en ville, vous êtes nouveau dans le coin, j'imagine.

Bien qu'une partie de James aurait voulu lui proposer un verre, il ne le fit pas, car déjà il n'avait rien d'un serviable et puis il n'était pas un gros riche non plus pour le payer.

C’était étrange pour moi de revenir à Storybrooke et reprendre une activité professionnelle comme le faisaient les gens de ce monde. A vrai dire, j’étais assez fatiguée, d’autant que j’avais accouché voilà un peu plus d’un mois. Mais ma fille étant âgée de sept ans suite à son départ avec son père dans le royaume où le temps passait plus vite, la voilà prête pour découvrir l’école et moi pour la redécouvrir en ayant repris mon poste d’enseignante stagiaire. J’avais encore beaucoup à apprendre, je devais notamment réussir à maîtriser ce qu’ils appelaient ici un ordinateur et tout le système informatique qui allait avec. Je devais reconnaître que pour la sirène que j’étais, intégrer le fonctionnement de l’envoi d’un e-mail via wi-fi était assez abstrait. Mais si j’avais réussi à gérer des jambes après avoir eu une queue de poisson toute ma vie, je pouvais bien intégrer tout cela, même si ce n’était pas le même mécanisme de contrôle qu’un trident  magique, qui pourtant me semblait bien plus simple d’utilisation.

Après cette première journée ô combien épuisante, j’avais décidé de prendre un petit goûter au Granny’s. J’étais dingue des pâtisseries qu’ils servaient sur place et en plus, cela me permettait d’apercevoir mon amie Ruby. Malheureusement, en arrivant, je ne la voyais pas. J’imaginais donc qu’elle ne travaillait pas ce jour-là. Tant pis, après tout elle avait bien le droit de se reposer et profiter de la vie, je n’allais pas entrer en mode espionnage. J’allai directement au comptoir pour commander un café latte au lait d’amande et un muffin aux framboises. J’en raffolais. Puis j’allai m’installer à une table en attendant ma commande. Je remarquai alors la présence de celui que je pensais être David. Il avait l’air plus sombre que d’habitude. Je ne savais pas s’il m’avait vue ou reconnue, il fallait dire que cela faisait longtemps que nous n’avions pas discuté. J’étais amie avec son épouse Mary Margaret qui était aussi ma collègue et tutrice au travail, mais je connaissais beaucoup moins bien le prince. Je me contentai de lui faire un petit signe de la main avec un sourire avant de reporter mon regard sur cet incroyable engin qui était le téléphone portable. J’avais adoré ce gadget terrien aussitôt qu’Eric m’en avait montré un. Tellement pratique pour communiquer, bien plus qu’un coquillage car en plus, il disposait de ce que les humains appelaient le GPS. J’étais fascinée ! J’avais même pu mettre une photo de mon mari et de ma fille en fond d’écran !

Je profitai de mon petit goûter en attendant qu’il soit l’heure d’aller chercher Melody à la sortie de l’école. Je regardai de temps en temps la pendule, mais mon merveilleux cellulaire disposait aussi d’une horloge, c’était fabuleux, encore plus qu’une boîte à musique ou qu’un trident à salade.

Ce lieu lui semblait si familier et pourtant personne de sa famille y était. Se sentant seul. Il ressentait ce sentiment d'abandon depuis qu'il avait apprit la manière dont sa mère l'avait laissé. Il paraissait fort ou plutôt il se montrait le plus fort pour ne pas montrer qu'au fond il se sentait mal aimée. Et ce n'était pas seulement sa mère la cause, son père aussi en était le responsable, il lui en voulait. Tous deux lui avaient volé sa foi à croire que ce monde était bon.

Personne ne pouvait s'étonner de le voir en ce moment même dans un café pour boire un verre ou deux. Un jeune homme qu'il n'avait jamais vu l'intrigua mais ce dernier semblait trop ailleurs pour se préoccuper de lui ni de sa réplique. Il le dévisagea un moment, jusqu'à entendre la porte d'entrée qui venait de s'ouvrir. Une cliente venait d'entrer. Cette personne lui rappelait quelqu'un. Son regard clair continua de la suivre par dessus son épaule. Puis soudainement, elle lui fit signe de la main. ça y était, il venait de percuter. Il ferma ses yeux, soupira, encore une fois on le prenait pour son jumeau. Il fallait qu'il change du tout au tout pour se faire remarquer en tant que James et ne plus porter cette étiquette écrit David sur son front. Il retint son amertume jusqu'à quand ça il en savait rien.

Mais le jeune homme avait trop de haine en lui, pour que quelqu'un d'autre le confonde avec l'autre. De toute façon, cela ne risquerait pas. Même s'il ne désirait pas l'admettre son frangin était bien plus intelligent que lui dans tous les domaines.

Il n'aimait pas stalker les gens très longtemps qu'il se leva et alla vers cette femme au cheveux roux. Il posa son verre qu'il venait de ramener sur la table sans même lui demander sa permission de se poser là. Et il en avait que faire, il s'assit si quelqu'un devait la rejoindre, il n'avait qu'à prendre une chaise aux alentours. Mais avant de s'asseoir il lança risquant de s'auto dénoncer en la vouvoyant lui montrant qu'il n'était point David. Car ce dernier la connaissait sans doute bien plus que lui.

- Hey. ça ne vous dérange pas si... Qu'importe. Vous cherchiez quelqu'un ?

Oui, il l'avait bien observé et dès qu'elle était entrée, il avait bien remarqué qu'elle cherchait quelqu'un. Il s'en sortait plutôt bien, là, elle allait croire qu'il était David comme tout ces gens en ville mais pas pour très longtemps peut-être. Il continua de fixer la jeune femme qui fixa son téléphone.

- Si ce n'est pas trop indiscret, que regardez-vous... ? Vous pouvez me rappelez votre nom déjà ?

demanda le chauffeur de taxi.

CJ’étais en train de savourer mon muffin à la framboise et de mon latte au lait d’amande tout en regardant avec tendresse le fond d’écran de mon téléphone qui arborait une photo de ma petite famille, lorsqu’une voix masculine me sortit de ma rêverie. Je relevai la tête et souris, voyant celui que je pensais être le prince David, l’amoureux et mari de ma bien chère Blanche-Neige.

- Bonjour, répondis-je tout sourire.

Il était vrai que nous ne nous étions pas vus souvent, pour ainsi dire je ne l’avais rencontré la première fois que lors du mariage de la princesse aimée de tous, puis brièvement lors de mon arrivée tardive à Storybrooke alors que Blanche, elle, avait vécu ses vingt-huit années de malédiction dans cette ville. Elle m’avait été d’une aide précieuse pour m’habituer à toute ces nouveautés, technologies et façons de vivre et toujours était-il que je ne connaissais pas si bien que cela son mari. Mais de là à me vouvoyer… J’eus un petit rire.

- Installe-toi David ! dis-je avec entrain.

Il me demanda si je cherchais quelqu’un et je secouai la tête.

- Non, à vrai dire j’attends qu’il soit l’heure pour aller chercher Melody à l’école.

Je n’avais, à ce moment-là, encore aucune idée du fait que David avait disparu et que l’homme qui se tenait face à moi était en réalité son frère jumeau. J’ignorai encore beaucoup de choses sur le passé que Blanche et Charmant. Je trouvais cependant les questions de David bizarres, mais peut-être était-il fatigué aussi. Je lui montrai alors mon téléphone pour lui répondre.

- Je regardai la photo qui sert de fond d’écran à mon téléphone. C’est génial pas vrai ? J’aurais tellement aimé avoir ce genre de gadget sous l’océan !

Je repris une bouchée de muffin et manquai de m’étouffer en éclatant de rire à sa question. Le pauvre, c’était vrai que son épouse était si appréciée de tous qu’elle devait avoir des dizaines et des dizaines d’amies, je comprenais très bien qu’il n’ait pas mémorisé mon prénom de petite sirène ordinaire.

- Je suis Ariel, une des amies de Blanche. On s’était vus la première fois lors de votre mariage dans la Forêt Enchantée. Mais ne t’en fais pas, je comprends. Il y avait du monde et ça remonte à loin. On s’est croisés seulement quelques fois ici à Storybrooke, ajoutai-je d’une voix rassurante. Est-ce que Blanche va te rejoindre ici ? demandai-je ensuite, curieuse.

Dès qu'une femme entra dans le café, dès qu'il avait posé le regard sur elle, il ne la reconnaissait pas. Quand cette dernière lui fit signe de la main, James avait tout de suite saisit qu'elle le prenait pour son jumeau. Il n'appréciait pas qu'on puisse le confondre avec ce dernier. Mais étant le méchant de l'histoire, il avait des privilèges, qu'elle puisse le penser, car il pourrait tenter de soutirer des informations sur elle, ou encore sur ce qu'à fait son frère dernièrement, ou encore mieux jouer le rôle d'un David Nolan froid. Oui, James aimait jouer ce jeu là aussi, même si ce n'était pas facile pour son égo en réalité. Il était un peu ce David Nolan derrière ce côté conservateur et froid, une facette que personne ne voyait, un homme nouveau.

Pour le moment, la jeune femme n'y voyait que du feu. Il pouvait sourire en étant assis face à elle mais il se retint et resta sérieux et attentif. Elle se goinfrait devant lui, cela lui donnait envie de commander aussi un muffin aux myrtilles et c'était ce qu'il fit en appelant le serveur. Cela lui permettrait de mettre de côté son verre d'alcool. ça faisait pas bon ménage tout ça dans son estomac. Mais tant pis. Elle observa son téléphone, là où on pouvait trouver le numéro de n'importe quel habitant, elle suffisait qu'elle touche sur la touche, de son ennemi Snow White et c'était finit de son jeu. Avait-elle son numéro ? Mais James n'avait pas à s'inquiéter, pourquoi ferait-elle cela devant lui ? Surtout que le beau charmeur, avait l'intention de prendre plus son attention que la photo qu'elle regardait. Il comptait se servir de son atout, son sourire lumineux et ravageur.

Elle le salua, l'invita à s'installer. Bien qu'il voulut répliquer quand elle l'appela David. Il ne la rappela pas à l'ordre, il encaissa difficilement. Ce n'était pas facile pour lui, il aurait préféré qu'on l'appelle par son vrai prénom. Il ne se souvenait pas du tout de qui elle était. Il ne l'avait sans doute jamais vu. S'il y avait un personnage de conte qu'il aurait reconnu, cela aurait été, Cruella, mais dans une autre vie. De là, où il avait été à Enferbrooke, il savait très bien que la plupart des habitants de la ville étaient pour la grande majorité des personnages de contes. Il n'était pas si con que cela. Et elle devait en faire parti et savoir son nom pourrait le mettre sur la piste et tenter de se rattraper.

Lui qui avait juré qu'elle recherchait quelqu'un dans ce lieu, il s'était bien trompé. Elle était seulement de passage avant de chercher un enfant à l'école, probablement le sien. Melody, cela ne lui disait rien. Il fallait qu'il se réveille.

- Je me suis trompé alors. Tu fais garde d'enfants maintenant ? Bien. Si tu veux, je te dépose devant l'école après ? J'ai une voiture à ma disposition. Je peux t'emmener là où tu voudras...

lança le chauffeur de taxi lui indiquant d'un geste de la main la voiture de taxi garée devant le commerce. James était prêt à se montrer utile et à avoir des clients aussi. Bien sûr, ce sera sûrement gratuit pour elle enfin il fallait qu'elle accepte sa proposition.

Il n'avait pas besoin de pouvoir d'empathie pour sentir qu'elle sentait qu'elle le trouvait un peu bizarre. Il risquait de chauffer de plus en plus mais pour le moment, le jeune homme en était convaincu, il avait l'impression de bien gérer la situation.

- Ouais, c'est génial après cela dépend qui tu vois dessus... Tu sais, tout ce qui est étanche, tu peux le ramener sous l'eau. Mais, je doute que ce genre de mobile existe encore de nos jours. Dommage. La magie pourrait y remédier, non ? Peut-être visiter la boutique de Gold pour y trouver ce genre de gadget ?

sourit James. Dès qu'elle lui parla de l'océan, il commençait à faire des suppositions dans son esprit, une pirate devant lui ? une sirène ? un autre être de l'eau ?  Il continua de deviner qui elle était. James commençait à se rapprocher de la vérité avec facilité. Elle faillit presque s'étrangler quand il lui demanda son nom.

- ça va ? Tu respires ?! Excuse-moi.

Des excuses ? Des clous ! Il n'était pas très sincère quoique, il espérait ou pas car le jeune homme devait savoir si elle était du côté des méchants ou des gentils ? James savait que Storybrooke n'était pas un copier-coller des Disney ou de ce qu'il y avait écrit dans les contes. Comme ça, c'était Ariel ! La jeune sirène aux cheveux roux. Il observa ses cheveux. Elle risquait de se poser des questions. Brune aujourd'hui ou rousse ? Elle était l'une des filles du roi Triton qui régnait sur le royaume de l'océan. Et un beau jour, elle sauva le Prince Eric et en tomba amoureuse. James avait envie de vomir en sachant cette fin. Puis elle lui raconta son souvenir, elle aurait vu David lors du mariage de ce dernier. Cela remontait à loin tant mieux pour James alors car lui ne se souvenait même pas d'y avoir été invité !

- Ah oui, Ariel ! Oui, je vois, l'amie des pirates... Tu chantes encore dans les cafés ? Ta nageoire doit te manquer, non ? Que devient ton père et cette pieuvre d'Ursula ?

demanda James souriant, curieux et à voix basse pour ne pas que des strangers l'entendent.

- Mon mariage ? A vrai dire, je ne m'en souviens même plus ! Je ne suis pas très en forme. Cela doit être dû à l'alcool ou à la fatigue dû à mon nouveau job à Storybrooke, j'en sais trop rien.

répondit James en mordant un morceau de son muffin aux myrtilles. Sa réponse qui allait la surprendre mais il n'avait pas peur de prendre des risques. James tentait d'être le plus sincère possible avec lui-même surtout, et car il ne souhaitait pas se mêler les pinceaux non plus. C'était un peu le cadet de ses soucis, qu'elle découvre qu'il n'était pas David mais il tenta tout de même tout pour ne pas se faire démasquer. Il pensait être sur la bonne voie depuis le début du jeu. Alors quand elle lui parla de Blanche-Neige, il fit moins le malin.

- Me rejoindre ici ? Non, je ne crois pas. Donc c'est Eric qui viendra te conduire à l'école, je suppose ? Tant pis pour moi.

CCela me fit plaisir de revoir David. C’était bizarre pour moi de le rencontrer sans Blanche-Neige mais après tout, le hasard réservait parfois de jolies surprises. Ce prince m’avait toujours paru sympathique, après tout, il rendait mon amie heureuse et en cela, je projetais ma propre relation avec mon Eric. J’étais à mille lieues de la vérité, hélas. J’étais hypnotisée par mon seul sens visuel qui me disait tout simplement qu’un homme qui ressemblait trait pour trait au prince David ne pouvait être que lui. Pourquoi me serais-je méfiée ?
Il était venu s’asseoir avec moi sur mon invitation et j’étais simplement heureuse de partager un bon moment en mangeant un délicieux muffin avec le mari de ma meilleure amie. Nous échangeâmes alors davantage et sa question me fit rire.

- Garde d’enfants ? Non, Melody est ma fille. Mais je suis enseignante stagiaire avec Blanche, elle m’apprend le métier.

Il me proposa alors de m’accompagner en me désignant sa voiture par la fenêtre. Je tournai la tête et fut surprise de voir un taxi.

- C’est gentil, mais je comptais y aller à pied. Oh… tu cumules deux emplois ? Ou as-tu arrêté ton emploi au bureau du shérif ? Est-ce que ça veut dire qu’Emma va mieux ?

Blanche-Neige m’avait dit qu’il avait repris le travail de sa fille car étant devenu ténébreuse, Emma avait un peu lâché la justice. Le couple traversait une période difficile, Mary-Margaret s’était confiée à moi mais elle restait optimiste, comme toujours. David me parla de l’étanchéité de certains objets, et de la magie qui pourrait aider. Je haussai les épaules.

- Je crois que mon peuple n’est pas prêt pour la technologie, et puis quand je suis retournée dans les Sept Mers avec Melody le temps de la guerre, je pouvais communiquer avec Eric grâce à un miroir magique offert par Regina.

J’eus un pincement au coeur quand il évoqua Gold et sa boutique. Le ténébreux avait été la source de bien des maux et un pacte que j’avais passé avec lui avait manqué de me faire subit une séparation avec l’homme que j’aimais, plus définitive que celle que nous avons subie pour tenter de préserver notre fille.

- Jamais je n’irai de mon plein gré chez le ténébreux, tu peux me croire…

Comment pouvait-il ne serait-ce qu’y penser ? Je ne me rendais pas compte que chacune de mes paroles lui livrait des informations, naïve que j’étais. Ils ‘excusa de m’avoir fait rire au point de m’étouffer un peu. Je toussai en hochant la tête.

- Oui ça va, pardon.

Sa remarque m’étonna. Je n’étais pas amie avec les pirates et je n’avais jamais chanté dans des cafés. Je le trouvai soudain un peu condescendant et perdis quelque peu mon sourire.

- Euh … Non, pas vraiment. Mon père se porte comme un charme, quant à Ursula, je ne sais pas… répondis-je amèrement.

Cette sorcière avait bien failli tout me prendre, mais ce n’était pas la pire. Gold restait le pire. Je fus encore plus surprise d’entendre le prince me dire qu’il en se rappelait pas de son mariage, et d’évoquer fatigue et alcool. Je compatissais et mettais ses bizarrerie sur le compte de tout cela.

- Je suis désolée David, j’espère que tu iras vite mieux. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas, d’accord ?

Il parla d’un nouveau job. Il était donc devenu chauffeur de taxi ? Comme ce devait être fatigant. Avaient-ils besoin d’argent avec Blanche ? Elle ne m’en avait pas parlé. Je me sentais mal pour eux.

- Non, Eric travaille. Je vais chercher Melody à pieds et nous irons le rejoindre et l’attendre. Et toi, qu’as-tu de prévu ?

Il se trouvait au Granny face à La Petite Sirène. Grâce à la ressemblance qu'il avait avec son jumeau, il réussit efficacement à se faire passer pour lui pour l'instant. Même si un jour, il se faisait démasquer, cela n'avait pas trop d'importance, il pouvait jouer les David sur commande même s'il fallait déjà pour se mettre dans la peau de son frère, connaître un peu plus sa vie pour limiter les erreurs.

C'était un peu comme passer un second casting pour lui où il avait tout intérêt à convaincre le réalisateur s'il ne souhaitait pas se faire retirer son rôle. Montrer qu'il pouvait se mettre dans la peau de son frère rien que pour mettre un peu le désordre dans la vie de ce dernier. Pour le moment, c'était loin d'être gagné.

Ariel pensait sans doute qu'elle discutait avec son semblable, intérieurement, le méchant avait envie de rire mais ne le fit pas mais lui offrit un magnifique sourire. Elle n'y voyait que du feu même s'il faisait que des erreurs depuis le début. C'était plus fort que lui, d'être lui-même. Parler de son travail allait l'enfoncer certainement, ne pas connaître celui de son frère n'allait pas l'aider non plus.

Elle avait donc une fille, ce n'est pas au jeune homme que cela arriverait, avoir des enfants. Il lui fallait déjà trouver la perle rare. Lorsqu'elle lui parla de Blanche, cela l'agaça fermement. Il avait vraiment envie de jouer les tentateurs avec cette Snow. Placer une jolie pomme empoisonnée devant le nez de cette sorcière voir si elle le mange mais avec une différence toutefois, le sort serait différent qu'un simple sommeil et / ou que ce même stupide réveil toujours par un amer baiser du Prince Charmant.

- J'imagine que Blanche est bien payée pour t'apprendre tout ça !

James lui proposa de l'accompagner, lui montrant fièrement sa voiture de fonction, une berline très puissante, garé près du café. Il aimait son job même si celui d'Enferbrooke le manquait aussi mais au moins c’était fini d'arrêter ceux qui s'approchaient de la rédemption maintenant il pouvait leur rouler dessus dorénavant, sans craindre une récidive de leur part. Mais il remarqua qu'il réveilla la curiosité d'Ariel et qu'il risquait de faire une belle erreur. Si jamais elle lui demandait ? Il prit de grand risque à lui répondre.

- Non, non, je ne cumule pas deux emplois. Je suis à l'essai pour deux ou trois jours voire si mon business sera florissant ! Tu sais à force de conduire la voiture de shérif et de me plaindre à Mary Margaret de ne pas avoir assez d'affaires en cours en ce moment au bureau, elle m'a donné cette idée. Elle trouve que ce job me colle parfaitement bien à la peau.

Puis, elle lui parla de sa nièce. Que dire ? Il savait seulement qu'elle était la ténébreuse et alors ? Il ne savait rien d'autre et le fait qu'elle le soit ne le dérangeait pas tant que ça même s’il était un peu jaloux du fait qu'elle avait des pouvoirs magiques et pas lui.

- Qu'est-ce qui te ferait penser qu'elle n'irait pas mieux ? Au bureau du shérif ? Je pense qu'elle arrive très bien à gérer les affaires quand je ne suis pas là. Je lui fais confiance, tu douterais d'elle parce qu'elle est la ténébreuse ?

demanda le jeune homme curieux.

James continuait de savourer le contenu de son verre et son muffin tout en restant attentif à ce que disait la jeune femme. Elle lui parla de technologie dans son monde aquatique, que son peuple ne s'y ferait sans doute jamais. Il comprit aussi que Regina lui avait prêté ou donné un objet afin qu'elle puisse communiquer avec son homme lorsque ce dernier était loin. Que c'était gentil de sa part.

- Ah, elle a fait ça. Ça m'étonne. Elle a bien changé dis donc. Il y a des rumeurs qui courent comme quoi elle serait derrière la disparition de certains villageois, tu penses que c'est vrai ?

Il ne connaissait pas le point faible de Regina et connaissait très peu son passé mais forcement elle avait forcément un point faible comme beaucoup de monde à Storybrooke. C'était sans doute pour cette raison, de ne pas le savoir, qu'il n’avait pas réussi autrefois avec un petit groupe à s'opposer au retour de Regina à la Mairie. Elle avait gagné et il avait subi un échec cuisant. Point.

Il remarqua la jeune femme mal à l'aise quand il évoqua Rumple. Et il pouvait la comprendre se rappelant de sa propre histoire, du jeu que ce monstre avait proposé à ses propres parents qui en plus avaient accepté. Oui, James en voulait plus à ses parents qu'à la bête, d'avoir joué de la sorte avec son destin. Il gardait toujours cette haine.

- Pourquoi que t'a-t-il fait ?

James aspirait chacune des informations, pas très croustillantes à son goût, pour le moment. Peut-être savoir ce que Gold l'avait fait le ferait avancer dans sa chasse de news. Sincèrement, que gagnait James ? Pour le moment, il n'y vit pas grand avantage pour lui, de soutirer des informations à Ariel mais il continua son jeu.

- Savoir qu'elle peut prendre l'apparence de n'importe qui, ici… tu dois être constamment sur le qui-vive tout le temps, non ? Comment tu fais pour ne pas te faire avoir ?

sourit James demandant une très bonne question à propos d'Ursula et un peu pour voir comment mieux jouer son propre rôle également !

Nolan le pressentait à entendre ses mots, elle semblait sur le point de partir et il n'ira pas l'en empêcher. Il hocha la tête en répondant sur le fait de la tenir au courant s'il en avait besoin.

- Bien sûr, je le ferais. Ce fut un plaisir d'avoir discuté avec toi. J'ai prévu de tuer deux ou trois pieuvres avant de partir enfin je voulais dire attendre et prendre le repas ici avant de rentrer chez moi,

répondit-il avec sourire presque machiavélique. James n'était pas fou, il n'allait quand même lui révéler quelle était sa seconde fonction. Tuer.

CLe comportement de David me semblait étrange, mais je me disais qu’il devait être surmené, et stressé aussi. Après tout, sa fille était la ténébreuse et pour des parents au coeur aussi pur que Blanche-Neige et son prince, ce devait être une épreuve de chaque instant. Etant moi-même une maman, je ne savais pas quelle serait ma réaction et à quoi ressemblerait mon quotidien si par malheur Melody flirtait avec les ténèbres. La réflexion que le prince, ou du moins celui que je croyais l’être, me fit m’étonna encore plus et j’écarquillais les yeux.

- Eh bien euh… je ne sais pas. Je crois qu’elle n’a pas de supplément pour avoir une stagiaire… Tu devrais le lui demander.

J’en venais même à culpabiliser, s’il me faisait cette remarque, c’était peut-être pour une bonne raison ?
Du coup, je m’inquiétais un peu pour leur situation financière, plus encore puisque je pensais que David cumulait deux emplois, étant donné qu’il me parlait de son taxi. Il m’avoua que non, qu’il avait finalement choisi celui-ci. Etrange, Blanche ne m’avait même pas touché mot de l’intention de son mari de changer de métier. Peut-être que cela s’était fait rapidement, après tout. Je hochai la tête.

- Si tu te sens plus épanoui avec ce travail, tant mieux. Et puis c’est vrai qu’avec Robin des bois qui renforce l’équipe du bureau du shérif, tu peux dormir sur tes deux oreilles, affirmai-je pour rester positive.

J’eus soudain le sentiment d’avoir commis une boulette… Parler d’Emma n’avait peut-être pas été judicieux de ma part et je crains une seconde d’avoir vexé David qui me demanda si j’insinuais qu’Emma allait mal parce qu’elle était la ténébreuse.

- Non, ce n’est pas ce que je voulait dire… C’est juste que… elle est certainement différente et … j’avais entendu dire qu’elle ne travaillait plus comme shérif en ce moment, c’est tout… Excuse-moi, je ne voulais pas te faire de peine.

J’étais sincèrement désolée mais je voyais une nette différence entre l’interprétation de David et celle de ma meilleure amie… Blanche était bien plus touchée par l’état d’Emma, visiblement. David semblait dans le déni. Mais je n’avais pas à m’en mêler. D’ailleurs il sembla aussi surpris que Regina ait pu changer. Quel drôle de questionnement après ce qu’il venait de dire sur la ténébreuse…

- Cela fait longtemps que Regina a changé, tu sais. Elle est la marraine de ma fille, je lui fais confiance et nous sommes beaucoup dans ce cas. Je sais que tu as de la rancune envers elle, mais si Blanche a su lui pardonner comme beaucoup d’entre nous, peut-être que tu pourrais aussi ? Elle nous a sauvé en nous emmenant dans la Forêt Enchantée quand Frollo a pris le pouvoir en ville, souviens-toi… Elle n’était pas obligée, elle aurait pu partir seule avec sa famille.

J’étais de plus en plus mal à l’aise au cours de cette conversation et le fait qu’il évoque le crocodile, et plus encore qu’il me demande ce qu’il m’avait fait me fit frissonner.

- C’est une longue histoire… je n’ai pas envie d’en parler. Blanche pourra te le dire si elle veut.

Cela me rendait triste car j’avais failli perdre mon mari et ma fille, d’ailleurs il y avait toujours une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Je n’aimais pas non plus comment il parlait d’Ursula. On aurait dit qu’il essayait de me faire peur. Je serrai les mâchoires en regardant l’heure au mur.

- Oh, ça va être l’heure, je dois aller chercher ma fille à l’école.

Je me levai, le coeur serré et lourd de ces mauvais souvenirs que la conversation avait fait remonter. Je me sentais vraiment mal et rassemblai mes affaires, les mains tremblantes.

- Je te souhaite une bonne fin de journée David.

Pus, je quittai le Granny’s pour me rendre à l’école chercher ma petite Melody que je serrai aussitôt très fort contre moi pour me réconforter.