Encore cette maudite clochette, non pas la fée mais celle qui se trouvait au dessus de la porte de ma boutique qui m’indiquait que quelqu’un l’avait franchie. Parfois j’avais envie de la faire disparaitre, mais je sais que cela n’empêchera pas les habitants de Storybrook de venir jusqu’à moi. J’étais dans l’arrière boutique, occupé à nettoyer comme bien souvent. Les objets qui se trouvaient ici avaient une grande valeur, parfois cela n’étaient que des babioles, mais leur valeur affective changeait la donne. Il m’était impossible de dire quel est l’objet le plus précieux de la boutique, mais le plus dangereux lui, était évidement pas exposé aux yeux de n’importe qui. Avoir des richesses et des terres, voila que ce la malédiction m’avait offerte. Mais je n’avais toujours pas de famille, je n’avais pas retrouvé mon Baelfire alors que Belle était revenue d’entre les morts. Bien que morte, elle ne l’avait jamais été ; ce jour, elle était ma seule famille. Mais je ne désespérais pas de trouver un moyen de quitter la ville pour retrouver mon fils, je suis le Ténébreux, je parviens toujours à mes fins. Sans quoi ce serait assez ennuyeux d’avoir cédé aux ténèbres si ce n’était que pour échouer. Bien que certains l’ont fait… Comme Régina et sa vengeance maudite et vaine.

J’arrivais dans la boutique, derrière le comptoir et bien que je m’apprêtais à dire à ce visiteur que la boutique était fermée et qu’à moins d’avoir une excellente raison de venir me déranger (et soyons honnête, cela n’était jamais le cas), il ferait bien mieux de déguerpir d’ici. Cependant, mon visage se figea sur une expression mêlant surprise et amertume. Car oui, voir ce jeune adolescent dans ma boutique m’hérissait les poils, il m’était difficilement concevable d’imaginer que cette visite de courtoisie me serait agréable. Et pourquoi ? Parce que cet infâme gringalet qui se trouvait planté là devant moi n’était autre que Peter Pan, mon père.

« Quelle est l’effroyable raison de ta visite ? »

Je commençais à me dire que Jefferson allait beaucoup trop loin en faisant venir toutes ces personnes dans la ville, peut-être devrais-je envisager de faire un séjour dans la foret enchantée ou qu’importe où il se trouvait d’ailleurs. Mais je venais de retrouver Belle, j’avais envie de nous offrir quelques temps avant d’intervenir, puis ne devrais-je pas laisser la sauveuse et sa nouvelle meilleure amie la méchante reine se dépatouiller de cette situation ? Cependant l’arrivée de mon père n’était guère réjouissante et qui sait quelles autres personnes désagréables (du moins plus que les nains…) allaient débarquer sous peu. Je croisais les bras attendant sa réponse, je m’efforçais de ne pas lui dévoiler mes émotions, montrer cette haine qu’il animait dans mon cœur rongé par les ténèbres ; ce cœur brisé autrefois par ce père indigne qui m’avait privé de famille. Tout comme je l’ai fait, mais c’était différent. J’aime Baelfire et je sais que Malcolm ne m’a jamais aimé malgré l’hypocrisie de son choix de nom… Peter Pan, envolé comme tous mes rêves d’enfant…

La réponse de ce morveux qu’était mon père me froissa particulièrement. Quelle question stupide celui-ci venait, encore, de poser. Je m’approche un peu plus de mon ignoble paternel, la raison de toute ma haine. Je le haïssais d’être mon père, car j’étais en quelque sorte devenu comme lui : un lâche. Pourquoi avait-il fallut que malgré lui Malcom m’inculque ça ? Malgré moi j’avais prit son exemple, suivis son chemin. Lâche pourtant, je ne l’avais pas été égoïstement, c’était toute la différence. Toute la différence était que moi, j’étais capable d’aimer. J’ai voulu croire en lui, puis j’ai été si déçu que j’avais même cessé de croire en moi. Cependant, je ne lui laisserai pas le plaisir de voir le trou béant qu’il avait laissé dans mon cœur, car ce vide je l’avais comblé à ma manière. Avec des pouvoirs, de la haine et l’amour pour mon fils. Amour qu’il ne m’avait jamais porté. Il m’avait trahi, comme j’avais trahis mon fils. Mais je savais que je le retrouverais, parce que c’est ce que j’ai toujours voulu. Et si j’aurais pu remonter le temps, jamais je n’aurais lâché la main de Baelfire. J’avais eu peur, j’espère qu’il me pardonnera lorsque je le retrouverai. C’était un garçon courageux, je sais qu’il a survécu, je sais qu’il a pu s’en sortir. Mais ce n’était pas garanti qu’il me pardonne. Car s’il est comme son père, rancunier comme je le suis, alors j’aurais toutes les douleurs du monde à me faire pardonner. Mais je n’abandonnerai pas, je n’abandonnerai jamais plus pour mon Baelfire. Je ne ferais jamais deux fois cette ignore erreur.

« En tout cas, recevoir ta visite est une chose que je définirai d’horriblement désagréable et sans vouloir te vexer, j’espérais que cela n’arriverai plus jamais. »

Oui, le savoir dans ce monde m’était horrible. Je venais tout juste de retrouver Belle, mais retrouver mon père, c’était nettement une moins bonne surprise. Je ne dis rien, attendant d’obtenir une réponse à la première question que j’eus posé, mais celle-ci ne vint pas. Il se contenta de regarder la boutique et de me dire la trouver à son gout. J’ignorais quelle puissance me retenait de ne pas lui fracasser le crane avec ma canne….

« Et bien si tu ne veux pas que je t’expulse de force de cette boutique, je t’encourage à répondre à ma question : qu’est-ce que tu veux ? »

Pas de papa, ni de comment ça va. Vraiment, le simple fait qu’il soit devant moi en vie était désolant, cependant, je savais que je ne pouvais pas l’éliminer. C’était assez tragique d’ailleurs, mais il y a bien des manières grâce à la magie, de se débarrasser de quelqu’un. De le faire disparaitre ? Tu aurais du rester au pays imaginaire, cher papa. Car désormais j’avais une nouvelle occupation sur le feu, te faire déguerpir de Storybrook. Cela me permettra d’ignorer les pleurnicheries des habitants de cette maudite ville. Regina était d’une telle déception, elle n’avait plus rien de la méchante reine. Tout partait en vrille, il faut croire qu’une seule personne ici reste fidèle à elle-même : moi.

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Faire la paix…
Si Gold n’était pas à ce point fermé, replié sur lui-même après toutes ces années ; il aurait probablement éclaté de rire. Mais il ne le fit pas, il n’eut pas même un rire sarcastique. Rumpel ne voulait pas rire, ce n’était pas amusant à ses yeux, pas le moins du monde. Il y avait bien peu de choses qui pouvaient amuser le ténébreux, bien au contraire… Il décide de ne rien répondre, à quoi bon ? Peter savait bien que Rumpel ne voulait pas faire la paix avec lui, il ne le fera probablement jamais, c’était bien ce qu’il pensait. Pour lui, il était hors de question d’ailleurs de faire confiance en cet homme, ce gamin. Plus jamais, il avait déjà voulu le faire autrefois… Lorsqu’il pensait encore avoir un père, mais la personne en face de lui, n’était rien d’autre que son géniteur. Il ne sera jamais rien de plus, tout comme sa mère ne sera jamais… Jamais sa mère. Il était orphelin par la force des choses, il avait du grandir auprès des vieilles femmes qui n’avaient aucun lin de sang avec lui. Il avait du grandir avec l’idée que son père n’avait pas voulu de lui, voici le seul exemple qu’il avait eu. Un exemple qu’il avait suivit malgré lui, mais il faisait tout pour faire en sorte que les choses changent. Afin d’arranger les choses, de réparer son erreur… Celle qu’il ne parviendra jamais à se pardonner.

Rumpel croisa les bras, laissant Peter observer. Il souhaitait que celui-ci s’en aille, alors il fera en sorte que celui-ci daigne partir, ou bien il se chargera lui-même de chasser ce morveux de sa chère boutique. C’était comme cela qu’il fonctionnait, alors quand Peter témoigna de l’intérêt pour une poupée qui se trouvait là, une poupée au visage doux, qui était loin de ressembler à celle que Rumpel avait lorsqu’il fut enfant… Peter Pan.

« Elle est à toi, à condition que tu ne remette jamais les pieds ici. Je crains que tu n’accepte pas mon prix… Ou que ta parole puisse valoir quelque chose, alors… Disons cent-quatre-vingt-dix dollars. »

Bien sur qu’elle n’en valait pas autant, mais il faisait ce qu’il voulait, c’était sa boutique après tout. Non, il n’avait pas l’intention de lui demander pour qui était destinée cette poupée, il se moquait bien des affaires de Peter, il avait bien assez à traiter des siennes. Rumpel savait que pourtant rapidement les plans de Peter finiront par le concerner ça termine toujours comme ça… C’était inévitable, le mauvais sort si l’on veut… La malédiction d’être de la même famille.