Henry frissonnait sous sa légère veste. Il avait froid. Même si les températures s'étaient bels et bien adoucies, annonçant un mois d'avril clément, la morsure du froid était toujours aussi présente, surtout en cette fin de soirée. Les degrés déclinaient peu à peu avec le soleil. Il avait adoré cet hiver. La neige avait été abondante et il s'était bien amusé.  Comme un enfant. En même temps... du haut de ses treize ans, il en était un, d’enfant. Les batailles de neige avaient été fabuleuses, les bonhommes de neige, un plaisir à les construire et les raclettes au coin du feu…. un délice. Cependant, il en avait assez engloutit pour l’année. Là, le simple fait d’y penser lui donnait mal au ventre.

Le garçon accéléra le pas, pressé d'arriver à destination. Ce soir, il passait voir Mary-Margaret. La jeune femme était douce, gentille, et se battait pour ce qui était juste. Y avait pas à dire, le jeune adolescent l’adorait. Passer du temps en sa compagnie était toujours un plaisir. Oh et puis ses cookies! Ses cookies étaient une tueurie. Ordinairement, le garçon n’était pas vraiment un estomac sur patte. Mais quand il s’agissait de goûter les pâtisseries faites par sa famille, disons que le jeune ne faisait pas que d’y goûter.

Il espérait qu’elle serait chez elle, sinon sa visite surprise tomberait à l’eau. Il espérait qu’elle ne serait pas occupée aussi, auquel cas il ne la dérangerait pas plus. Il serra le panier qu’il tenait. Cet après-midi, il avait bouquiné dans le livre de recette de sa mère, Régina, histoire de faire une double surprise à sa grand-mère. Une autre raison était qu’il voulait agrandir son propre panel de recette. Pour l’instant, il n’excellait qu’à l’art des chocolats-chauds façon “snow”. Il pourrait bientôt y rajouter les pancakes, si ça grand-mêre les approuvait. Pour le coup, il n’était pas sûr qu’ils étaient bons. Il avait beau avoir suivi la recette à la lettre, rien ne valait l’expérience. Il en avait cuisiné tout une pile qu’il ramenait à présent dans un panier. Il espérait qu’ils ne refroidissent pas trop sous le foulard qui recouvrait le tout.  

Enfin, il aperçut le bâtiment qui abritait le loft dans lequel vivaient ses grands-parents. Un sourire franchit ses lèvres et joyeusement, il s’y dirigea. Une minute plus tard, il était à sonner puis à toquer légèrement à la porte. Celle-ci ne tarda pas à s’ouvrir. Sans vraiment prendre le temps pour les salutations, il posa rapidement le panier à l’entrée et se jeta dans les bras de la personne qui lui avait ouvert.

Charmante journée de congé qui arrivait pile poil. Je m’installais donc sur la table de la cuisine pour faire mes multiples corrections. Je prenais mon temps en buvant un chocolat chaud et j’étais dans un habillement des plus confortables pour l’occasion. Je portais un leggings avec un chandail à manche longue ample de couleur rose. Je faisais des annotations sur chacune des copies. Rien ne valait un petit mot d’encouragement de la part d’une maîtresse d’école. Je cuisinais un peu entre-temps. J’avais fait une bonne soupe aux pois à la canadienne avec du jambon et du lard. C’était goûteux et j’appréciais la saveur salée qui s’en dégageait. Je prenais donc mon temps pour manger et faire mes petites choses dans la maison.

Je me sentais relativement seule, enfin en dehors de ma petite brioche que je gardais au chaud dans l’immédiat. Je rangeais finalement toutes mes copies corrigées dans mon classeur par classe avant de poser le tout sous l’escalier comme d’habitude. Je mettais de la musique et je décidais de faire un peu de tricot pour passer le temps. J’avais décidé de faire une charmante couverture de couleur verte pour le bébé. Je ne voulais pas savoir le sexe de ce dernier donc j’avais choisi quelque chose de neutre. Je prenais mon temps et je fredonnais sans arrêt les chansons lorsque j’entendais toquer à la porte. Je n’attendais personne dans l’immédiat et je posais mon ouvrage sur la table du salon avant de marcher lentement vers la porte. J’ouvrais avec délicatesse cette dernière après avoir regarder dans l’oeil magique. Un sourire se dessinait immédiatement sur mon visage. C’était mon petit Henry! Mon petit-fils avait décidé de me faire une superbe surprise en venant me voir ce soir.

- Bonsoir Henry!

Il ne prenait même pas le temps de me dire bonjour, qu’il entrait et posait son panier avant de me faire un immense câlin. Je lui caressais la nuque et les cheveux avec douceur en souriant. Il avait encore grandit de quelques centimètres. J’étais tellement fière de lui. Mon petit-fils était un peu comme moi : rempli d’espoir et de bienveillance.

- Tu parles d’une surprise mon grand! Je suis contente de te voir. Donne-moi ton manteau, je vais l’accrocher. Tu veux un chocolat chaud?

C’était la tradition après tout. Je prenais son manteau avant de me rendre dans la cuisine. Il connaissait bien les airs de mon loft.