Parce que la vie ne s'arrête pas [Marvin]

La malédiction qui pesait sur Storybrooke avait été levée grâce au baiser sincère d'une mère envers son fils... Un sauvetage inutile si vous voulez l'avis de Lucy. Pour beaucoup de personnages de conte de fée, la vie à Storybrooke n'avait rien à envier à leur vie précédente et Lucy Scarlet en faisait partie. Autrefois l'épouse d'un tyran qui s'apprêtait à la tuer lorsque le sort avait été jeté, elle aurait de loin préféré vivre dans l'ignorance de ce souvenir, un souvenir terrifiant qui lui avait donné bien des insomnies depuis presqu'un mois maintenant.
Comme pour beaucoup d'autres, Lucy avait mit sa vie de côté le temps de s'en remettre, ou du moins avait mit une partie de côté. Elle avait continué de travailler mais avait réduit son temps. A présent elle se sentait prête à reprendre entièrement son travail de femme de ménage. S'occuper les mains et l'esprit était une bonne façon de ne pas penser à Barbe Bleue et à où il pourrait se trouver. Nul doute que si elle le croisait, même de très loin, elle le reconnaitrait. Il était reconnaissable entre mille pour son plus grand malheure. Il est plus facile de se souvenir de ses cauchemars que de ses rêves.

Lucy consulta son agenda. Elle devait s'occuper de la maison de Mr Kandinski ce jour la. Ca faisait un peu plus d'un mois qu'elle n'était plus aller chez lui. Pourtant c'était quelqu'un d'assez agréable, un homme cultivé et un scientifique avec qui parler était un plaisir, du moins avant la levée de la malédiction. Qui il avait été dans l'autre monde, elle l'ignorait totalement et n'était pas franchement plus curieuse que ça d'en savoir plus. Elle estimait que de toute façon elle ne pouvait surement pas croiser pire que son époux, elle était loin de se douter que son employeur avait un alter ego peu recommandable...

La femme de ménage frappa à la porte, comme d'accoutumé et attendit qu'on vienne lui ouvrir. La vie n'allait pas s'arrêter parce que ses souvenirs étaient revenus, d'autant plus que l'argent ne tombaient toujours pas du ciel et ne poussait pas sur les arbres. Elle n'était pas une héroïne célèbre dans l'autre monde ni même une princesse pour qui tout était dut. Lorsqu'elle entrait dans un magasin elle devait payer, comme tout le monde ou presque. Les oiseaux bleus ne venaient pas lui apporter de quoi se nourrire et ne payaient pas l'électricité ou l'eau.

Parce que la vie ne s'arrête pas !

Marvin & Lucy

La malédiction avait été levée depuis un mois ! Depuis ces évènements, je vivais un véritable cauchemar éveillé ! Le monde d’où nous venions n’était pour moi qu’un vaste paysage de souffrances et de déceptions. Il m’avait été si agréable d’oublier l’homme que j’avais pu être auparavant. Dans ce nouveau monde, j’étais libre de devenir qui je souhaitais et je pouvais vivre sans le poids de cette atroce culpabilité qui m’avait poursuivi durant toute ma vie. Cependant aujourd’hui le rêve avait été brisé. Dans mon esprit raisonnait sans cesse la voix de Hyde qui me reprochait de ne pas laisser libre cours à mes penchant les plus macabres. A chaque fois que je fermais les yeux, je revoyais les corps sans vie des personnes que j’avais profondément aimée et que mon double démoniaque m’avait forcé à tuer contre ma volonté. Je vivais dès lors en insomniaque, parcourant les jours en accomplissant mes travaux scientifiques. Je ne cessais cependant de me poser des questions sur mon avenir. Serais-je assez fort pour lui résister dans cette ville ? Combien de personnes devraient-elle encore souffrir de ses agissements ?

La peur me tenaillait sans cesse l’estomac ! Ne pouvant plus supporter de vivre dans un pareil état, je faisais mon possible pour m’occuper l’esprit. Je ne désirais en aucun cas revoir s’afficher dans mon esprit des images de tant d’horreurs commises. Mais le plus dur de tout, ce qui m’effrayait le plus, c’est qu’il m’arrivait parfois de vouloir à nouveau succomber au poison si doux qu’était la potion qui me donnait l’autorisation de devenir un monstre. Addict depuis des années à ce produit, le moribond toxicomane que j’étais aujourd’hui était incapable de résister à son addiction. Cependant, il le fallait ! Je le devais pour toutes les personnes qui avaient cru en moi tout et qui pourtant en avaient payé le prix cher ! Je le devais pour toutes les personnes que j’avais rencontrés dans cette ville et auxquels je tenais énormément ! Enfin je me le devais à moi, Marvin Kandinski, pour que je n’oublie pas cet homme que j’étais devenu dans cette nouvelle vie et dont j’avais été si fier auparavant !

Je passais la plupart de mes journées à l’intérieur de ma maison. Mon esprit scientifique ne cessait de me titiller et j’avais envie de créer de nouvelles choses. La facette plus sombre de ma personnalité se manifestait par un accord passé avec l’armée américaine. A l’abri des regards indiscrets, au cœur d’une petite pièce interdite à tous, je réalisais des plans d’armes que je soumettais aux scientifiques de l’armée ! Mon but était de pouvoir révolutionner le monde de l’armement ! Peu importe si mes armes étaient dévastatrices, elles me permettaient de me décharger de mes plus noires pulsions.

C’est justement sur l’une de ces armes que je travaillais lorsque j’entendis frapper à ma porte. Je n’y prêtais pas attention au départ. Il y avait si longtemps que personne n’était venu me rendre visite. Les coups furent bientôt répétés et attirèrent cette fois toute mon attention. Très rapidement, je rangeais mes plans et me précipitais à l’extérieur de mon laboratoire. Je craignais que l’on vienne à me poser des questions terriblement indiscrètes sur mon emploi du temps. Jetant un rapide coup d’œil dans le miroir de l’entrée, je m’assurais que les cernes que j’avais sous mes yeux n’étaient pas trop voyante. Un sourire aux lèvres, j’ouvris alors la porte et fut très surpris de trouver mon ancienne femme de ménage sur le péron.

- Lucy ? Je suis vraiment navré… Je… je ne m’attendais pas à votre visite. Que faites-vous ici ?

Lucy dut insister avant qu'on vienne lui ouvrir. L'homme qui se tenait à la porte semblait fatigué, surement comme beaucoup de monde dans la ville ces derniers temps. Si ça faisait déjà un mois que la "malédiction" avait été levée beaucoup n'avaient pas encore eut le temps de finir de mettre de l'ordre dans leurs affaires. Lucy se doutait qu'un homme comme Marvin Kandinski n'avait pas été un simple homme du peuple dans l'autre monde, sans doute avait-il eut une plus belle vie qu'elle et par conséquent plus de détails à régler maintenant que ses souvenirs étaient revenus. Qu'elle devait lui paraitre stupide la petite femme de ménage qui venait continuer son boulot, démontrant par la même occasion qu'elle n'avait pas été une femme de haut niveau dans l'autre monde. C'était à peine si elle avait été lettrée. Lucy se sentait soudainement comme Cendrillon, ou plutôt comme les petites souris et les oiseaux qui venaient faire son boulot à sa place et dont le destin ne serait jamais guère glorieux. Tout au plus elle terminera dans un piège à rat ou dans la gueule d'un chat, tout au moins elle restera à jamais à sa place, dans l'ombre. C'était surement le meilleur destin qui l'attendait, continuer de vivre sa petite vie et échapper ainsi aux griffes de Barbe Bleue.

- Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt. Avec cette histoire de sort ça a été un peu compliqué mais... j'ai pensé que peut-être je pourrais conserver mon emploi. Du moins si vous acceptez ?

Si cette histoire de baiser d'amour sincère avait été profitable à beaucoup, l'argent n'était pas tombé du ciel et si elle voulait pouvoir vivre correctement Lucy devait continuer de travailler. Elle devait encore s'occuper de sa mère, d'une certaine façon et il était hors de question qu'elle retourne avec Barbe Bleue. Tout ce qu'elle espérait était que sa mère ne cherche pas à retrouver Barbe Bleue à sa place, elle qui ignorait encore ce à quoi sa fille avait échappée de justesse. Pour la mère de Lucy, dès l'instant où sa fille avait épousé Barbe Bleue la vie était devenue plus douce. La petite famille n'avait plus été dans le besoin et elle avait même put se permettre de passer ses journées les orteils en éventail. Plus besoin de travailler pour ramener de l'argent chez eux, Barbe Bleue s'était assuré qu'en échange de sa cadette elle puisse avoir ce qu'elle voulait. Lucy ne lui en voulait pas, après tout elle avait laissé le choix à ses filles. Elle était seule responsable de son malheure mais elle n'était pas prête à en assumer les conséquences. Elle préférait se voiler la face et continuer de vivre comme si la malédiction n'avait jamais été levée. C'était le mieux à faire.

Parce que la vie ne s'arrête pas !

Marvin & Lucy

Quelle ne fut pas surprise lorsque je découvris Lucy Scarlet derrière ma porte. Elle avait travaillé pour moi comme femme de ménage durant quelques temps, avant que la malédiction ne soit rompue. J’appréciais beaucoup cette jeune femme ! Sa curiosité était admirable et si rare chez les personnes d’aujourd’hui. Elle possédait un esprit aiguisé dont elle n’avait pas même conscience. J’avais l’impression qu’elle se dévalorisait sans cesse à cause de son travail. Quel dommage ! Parler et échanger des idées avec elle était pourtant si intéressant. Au fur et à mesure du temps, elle était devenue bien plus qu’une femme de ménage. Elle était ma confidente ! A plusieurs reprises, je lui avais parlé de mes travaux scientifiques et de mon désir profond de créer un magasin de jouet où tous les rêves des enfants pourraient être concrétiser. Je lui faisais même la démonstration de mes différentes inventions, espérant pouvoir ainsi éveiller en elle un esprit d’analyse et un goût pour la science. Même si je le cachais bien, j’étais très heureux de la revoir. Sans un mot, je l’écoutais me faire part de l’objet de sa visite. Elle souhaitait recommencer à travailler pour moi. Après tout, pourquoi pas ? Je l’appréciais beaucoup et j’avais cruellement besoin de compagnie. Je lui souris alors chaleureusement.

- Ne vous excusez pas, Lucy. Ce serait plutôt à moi de le faire ! Comme vous le dites si bien, cette histoire de Malédiction nous a tous affectée ! Ce n’était pourtant pas une raison pour moi de ne pas vous contacter ! Je serais ravi que vous continuiez à travailler pour moi. Soyez la bienvenue !

Je m’écartais alors de la porte pour lui laisser le passage. Ce n’est que lorsqu’elle entra chez moi, que le rouge me monta aux joues. J’étais resté plus d’un mois enfermé dans ma maison et sans aucun contact avec le monde extérieur. Ma maison ressemblait alors d’avantage à un dépotoir qu’à un foyer chaleureux. Actuellement, ma maison était indigne de porter ce nom ! Il faut dire que la Malédiction n’avait pas été la seule responsable de ce désordre. Lorsqu’un projet scientifique me passionnait véritablement, je passais dessus tous mes jours et toutes mes nuits. Le monde extérieur n’existait plus et lorsqu’enfin je terminais mon invention, j’ouvrais alors des yeux plein de surprises devant un amoncellement de papiers chiffonnés et de squelettes de poissons. L’odeur n’étais pas non plus des plus agréable ! C’est bien pour cette raison que j’avais choisis d’engager une véritable fée du logis. Elle pourrait ainsi s’occuper de ce genre de détails pour moi. Ramenant un de mes bras sur ma nuque, je rougis légèrement devant l’étendue du désastre. Pour éviter les silences gênants, je m’étais alors permis un petit compliment à Lucy.

- Vous voyez bien… je suis incapable de me débrouiller sans vous !

Marvin la laissa entrer dans la maison. Elle le suivit. En effet, en peu de temps la crasse s'était accumulée. Si elle n'était pas venu la il y a un mois elle aurait pensé que tout ça datait d'il y a plusieurs années... façon de parler.
Lucy était étonnée qu'autant de déchets aient put s'accumuler en si peu de temps. Il faut dire que Marvin était du genre actif, souvent en mouvement. Lorsqu'elle avait commencé à travailler pour lui elle ne comptait pas le nombre de fois où il était passé et repassé d'une pièce à l'autre. Avec le temps ils avaient fini par sympathiser et la encore elle avait put remarquer qu'il n'était pas du genre lent ou endormi. Son esprit vif et surement une touche d'hyperactivité faisait le personnage et elle l'avait apprécié. Discuter avec lui avait été un véritable plaisir.

- Vous voyez bien… je suis incapable de me débrouiller sans vous !

Elle commençait sérieusement à le croire. Mais elle avait vu pire chez d'autres lorsqu'elle avait débuté. Et en comparaison au cabinet de Barbe Bleue, la maison de Marvin n'avait rien d'effrayant. Rien qu'à y repenser elle avait un frisson. Pourvu qu'elle ne rencontre personne d'aussi horrible que lui à Storybrooke et surtout, pourvu que Barbe Bleue ait échappé à la malédiction.

- Je vois... A ce stade la c'est une équipe de nettoyage de scène de crime qu'il faudrait.

Elle esquissa un petit sourire amusé avant de rajouter.

- Je plaisante. Je saurais m'en charger seule.

Ca lui faisait plaisir de reprendre son travail ici. Elle avait l'impression que rien n'avait changé, qu'elle était toujours uniquement Lucy Scarlet et non l'épouse de Barbe Bleue. Elle se sentait à nouveau.... libre. Allez savoir pourquoi, ici dans cette maison elle n'avait pas peur que Barbe Bleue vienne la chercher quand bien même savait-il où elle était.
Lucy brûlait d'envie de lui poser des questions par rapport à la malédiction qui avait été enlevée. Elle ne cherchait pas à savoir qui avait été Marvin dans le monde des contes mais disons qu'elle se demandait comment les autres vivaient ce soudain changement. Certains avaient tout simplement laissé tomber leur vie "fictive" à Storybrooke pour n'être plus que le personnage de conte qu'ils avaient été. Pour elle c'était impensable. Si elle était en réalité le personnage d'un conte, ses faux souvenirs étaient malgré tout bien présents dans son esprit et elle ne pouvait les renier. Ils avaient fait ce qu'elle est aujourd'hui et pour rien au monde elle ne les effacerait de sa vie. Elle espérait juste ne pas être la seule à penser comme ça et à voir comment Marvin semblait avoir vécu ce dernier mois, peut-être était-il du même avis qu'elle.

Parce que la vie ne s'arrête pas !

Marvin & Lucy

catastrophique des dégâts que j’avais laissé s’accumuler depuis son départ. Il faut dire que ma vie n’avait pas été de tout repos depuis la fin de la malédiction. Durant des semaines je m’étais enfermé dans une profonde dépression au souvenir des personnes que j’aimais et que j’avais laissé pour morte derrière moi. Me plonger dans le travail était un moyen pour moi d’amoindrir le choc de la réalité. Cependant, si mon esprit était encombré de projets tout aussi farfelus les uns que les autres, mon corps lui ainsi que le monde extérieur continuait à avancer sans que je ne m’en préoccupe réellement. Voilà pourquoi ma maison était un réel chantier aujourd’hui ! Un chantier que j’étais tout aussi effrayé de découvrir que ma jeune femme de ménage.

Je m’étais osé à un peu d’humour, songeant que cela permettrait d’alléger quelque peu l’atmosphère environnante. Lucy n’avait d’ailleurs pas manqué de répondre à ma pique avec intelligence et clairvoyance. Une scène de crime ? C’était presque l’impression que cela donnait ! J’éclatais alors d’un léger rire cristallin.

- Vous n’avez pas totalement tort à ce propos ! Il doit d’ailleurs traîner quelques cadavres sous ce cumul de déchets que j’aurais peut-être oubliés de cacher dans les placards ! Si vous en trouvez, je vous serais grée de m’en avertir moi avant d’en parler au shérif !

Peut-être étais-je allé un peu trop loin dans mes propos ? Depuis la fin de la malédiction, Hyde n’était plus ressurgit de mon esprit ! C’était d’ailleurs bien là le seul point positif de la rupture de la malédiction. Je m’en voulais énormément pour ce que notre Méchante Reine avait fait subir à Emma Swan. J’espérais de tout cœur trouver un moyen de me faire pardonner ! Ce qui était certain c’est que plus jamais je ne laisserais ce monstre sortir de sa cage tant que je respirerais. Reprenant soudainement contact avec la réalité, je souris à Lucy.

- Je n’ai aucun doute sur le fait que vous vous en sortirez à merveilles. On ne peut pas espérer trouver une meilleure fée du logis que vous dans cette ville !

Je lui souris alors et entrepris de l’inclure à nouveau dans mes projets. Je pensais que de cette manière, elle ne pourrait mettre que du cœur à l’ouvrage. Le magasin de jouet que j’avais conçus dans ma tête en était encore à ses balbutiements mais je tenais réellement à faire de ce projet une véritable entreprise. Bien sûr, cela exigerait de rendre l’endroit bien plus accueillant pour les chères têtes blondes et leurs parents que je recevrais certainement tous les jours de la semaine.

- En fait, ma chère Lucy, vous tombez à pique ! J’ai un petit projet auquel je tiens particulièrement à cœur et que je voudrais voir se réaliser ! Je voudrais lancer un petit commerce à l’intérieur-même de ces murs ; un magasin de jouets d’un genre un peu particulier.

Je m’éloignais alors d’elle quelques instants. Me dirigeant vers la cheminée, je regardais fièrement les quatre petits robots manchots qui s’y tenaient fièrement. Ils représentaient mes anciens amis disparus et j’espérais de cette manière rendre hommage à ces petits soldats qui étaient morts courageusement sur le champ de bataille non par la faute de nos ennemis mais de celles de mes propres mains. Je retournais vers Lucy et déposa le petit robot Private sur la table du salon. Après quelques petits réglages, je parvins à l’activer. L’animatronic commençait alors à bouger et se dirigeant vers Lucy, il fit une petite révérence avant de se mettre à danser sur lui-même.

- Vous aimez ? C’est l’une de mes dernières créations ! Voyez-vous Lucy, c’est cela que j’aimerais faire. Concevoir de petits robots qui représentaient les amis imaginaires de rêve de mes clients. Je voudrais faire des robots qui à l’image du petit Private serait capable d’interagir avec leur propriétaire. Qu’en dites-vous ?

- Vous n’avez pas totalement tort à ce propos ! Il doit d’ailleurs traîner quelques cadavres sous ce cumul de déchets que j’aurais peut-être oubliés de cacher dans les placards ! Si vous en trouvez, je vous serais grée de m’en avertir moi avant d’en parler au shérif !

Des cadavres dans les placards... Cela réveilla en elle un souvenir douloureux, une vision d'horreur qu'elle avait eut le malheur de découvrir mais pire encore que cette vision d'horreur, le plus effrayant pour elle avait été de penser y avoir sa place sous peu. Lorsqu'elle avait vu les femmes suspendues de la Barbe Bleue elle n'avait put faire autrement que de s'imaginer à côté d'elles, sur une septième corde, la tête baissée vers le sol déjà en sang, des vers lui sortant des orbites vides.

- Je n’ai aucun doute sur le fait que vous vous en sortirez à merveilles. On ne peut pas espérer trouver une meilleure fée du logis que vous dans cette ville !

Marvin la tira de ses pensées macabres et elle lui adressa un sourire, reconnaissante. Revenue à la réalité, ou du moins à cette réalité, elle pouvait laisser derrière elle ses mauvais souvenirs et aller de l'avant. Non, elle ne serait pas suspendue avec les autres femmes de la Barbe Bleue !
Son employeur lui parla alors d'un projet tout particulier, celui de faire de ce lieu un magasin de jouets. C'était une idée originale et assez plaisante. Pourquoi pas ?!
Marvin posa un robot semblable à un manchot sur la table du salon ou du moins sur le coin dégagé de la table. Elle le vit alors se dandiner, avancer vers elle de façon naturelle et se mettre à danser. Lucy ne put retenir un sourire et un regard d'enfant émerveillé. C'était magnifique. Le travail était propre, le visuel tout à fait craquant et le mécanisme parfait.

- C'est.... magnifique. Private c'est ça ? Il est très mignon. Et les autres aussi.

Elle avait levé la tête vers les autres manchots posés sur la cheminée. "les amis imaginaires de rêve de mes clients".... Etait-ce la les anciens amis imaginaires de Marvin ? Elle s'approcha des robots et les détailla du regard. Ils semblaient tous finis. Elle se mit à songer aux amis imaginaires qu'elle avait put avoir par le passé. Pas moyen de s'en souvenir. Avait-elle eut au moins des amis imaginaires ? Surement, tous les enfants en avaient. Sa soeur pourrait peut-être le lui dire.
Lucy se tourna finalement vers le reste de la pièce.

- Et vous comptez faire le magasin dans ce salon ou construire une nouvelle aile ?

Elle jeta un coup d'oeil aux rideaux encore fermés.

- Il faudrait laisser entrer plus de lumière, mais pas trop pour ne pas déteindre vos jouets... Et peut-être un peu changer la déco, pas que ce ne soit pas agréable mais pour un enfant je ne suis pas sur que ça convienne parfaitement.... Pardon, je ne devrais pas...

Parce que la vie ne s'arrête pas !

Marvin & Lucy

Après avoir lancer une petite pique de mon cru concernant d’éventuels cadavres dissimulés dans les placards, j’observais Lucy qui semblait alors subitement pensive. J’ignorais ce qui avait pu la placer dans une telle torpeur mais je craignais qu’elle ne goûte pas mon humour. Fort heureusement pour moi, elle ignorait qui j’étais. Sinon elle aurait pu croire que je ne plaisantais pas et que mon trait d’humour révélait plus de l’aveu du psychopathe que j’étais. J’hésitais un instant avant de m’excuser. Je ne savais pas vraiment quoi dire alors je préférais changer de sujet. J’étais impatient de connaître l’avis de ma fée du logis sur ma nouvelle lubie du moment. La création de ce magasin de jouets constituait pour moi la plus grande B.A. de ma vie. Il s’agissait de rendre le sourire à des enfants qui se sentaient peut-être seuls ou perdus. J’étais allé chercher mon petit Private et l’avait déposé sur la table du salon. En à peine quelques minutes, le visage morose de Lucy se métamorphosa. Un émerveillement enfantin brillait dans ses yeux. Elle ne tarda pas à me complimenter sur mon travail. J’en étais alors extrêmement fier et le large sourire sur mes lèvres témoignait de ma reconnaissance.

- Je suis véritablement ravi qu’il vous plaise. Il s’agit là d’un de mes tous premiers projets. Imaginez ce que je serais capable d’accomplir avec mes prochains modèles ! J’ai une affection toute particulière pour ces robots manchots ! Je tenais à ce que tout soit parfait.

Enchantée par mon projet, Lucy ne tarda pas à m’interroger sur ma conception de mon propre magasin de jouets. Une fois de plus, la curiosité de la demoiselle ainsi que son esprit pratique me ravissaient. Elle avait toujours su me prodiguer de bons conseils et j’étais très heureux à l’idée de pouvoir en profiter une fois de plus.

- Je ne me voyais pas véritablement construire une aile supplémentaire. Le salon fera un cabinet parfaite, selon moi. En plus, cela permettra aux enfants de se sentir plus serein dans une maison qui ressemblerait à un véritable foyer… bien sûr, une fois qu’il sera nettoyé

Lucy se plongea alors dans ses réflexions et je l’écoutais avec toute l’attention du monde. Croyant être un instant trop arrogante, je lui souris en hochant la tête de manière positive.

- Vous avez parfaitement raison. Pour il faudrait plus de lumière dans ce salon, ne serait-ce que pour faciliter la vie des clients. Je compte pouvoir laisser les enfants pleinement s’exprimer au travers de dessins qui constitueront les ébauches de leurs amis imaginaires. Un éclairage suffisant serait le bienvenu ! La décoration a également son importance. Les parents attacheront beaucoup d’importance à la présentation du magasin ! Il vaut que je les convainque que je ne suis en aucun cas un charlatan ou un irresponsable ! Auriez-vous des suggestions à me faire dans ce domaine ?

Lucy songea qu'elle avait une fois de plus joué les petites idiotes. Ca ne la concernait pas, elle n'avait rien à voir la dedans et n'y connaissait absolument rien de toute façon. Une fois de plus elle aurait mieux faire de réfléchir avant de parler. C'était plus fort qu'elle, la curiosité prenait le dessus et ruinait tout. Il devait la penser stupide d'ainsi s'emporter et sans doute était-elle encore plus stupide de penser ainsi. Après tout, qu'y avait-il de mal à ça ? Pas grand chose, du moins pas de son point de vu mais on lui avait sans cesse répété que les filles devaient se contenter de sourire et d'acquiesser, rien de plus rien de moins. Mais est-ce que ça tenait toujours à Storybrooke ?

Marvin n'était visiblement pas plus gêné que ça par son impolitesse, il lui semblait même au contraire qu'il n'avait véritablement rien contre. Et même plus, il lui demandait son avis. Olala.... elle aurait effectivement mieux fait de se taire.

- Hé bien.... Je n'y connais pas vraiment grande chose en matière de décoration de magasin.... Il faudrait quelque chose de visible depuis la rue, une pancarte ou un panneau... Peut-être quelque chose qui fasse un peu ancien magasin de jouet ? Puisque si je comprend bien c'est un peu l'idée, des jouets solides en bois ou en métal et personnalisé. Ce qui pourrait peut-être rassurer les parents ce serait aussi un service de réparation ? Avec l'obsolescence programmé qu'on trouve à tout coin de rue.

Lucy se mit à réfléchir un peu plus. Elle avait un air un peu plus sérieux, les sourcils légèrement froncés qui témoignaient de sa concentration ainsi que son index posé sur son menton. C'en était presque une caricature.

- Pour la décoration... Peut-être des illustrations de livres avec justement des inventions. Peut-être des illustrations des oeuvres de Jules Verne ? Ce genre de choses.

Dans un magasin qui se trouvait dans le salon même d'une maison elle voyait plus ce genre de décoration que des choses plus "modernes". Pour elle Marvin était une sorte de Jules Verne.

- Vous devriez peut-être engagé quelqu'un pour le faire sinon vous aller surtout vous surmener avec tout le travail.

S'il voulait ouvrir un magasin aux objets créés de toute pièce ça risquait de lui prendre pas mal de temps et d'énergie. Ce qu'il pouvait déléguer autant qu'il le fasse, histoire de se rendre la tâche un peu moins lourde.

Parce que la vie ne s'arrête pas !

Marvin & Lucy

Un sourire engageant sur le visage, je laissais Lucy exprimé clairement son point de vue sur la décoration de mon futur magasin. Je ne l’interrompais pas, craignant qu’elle ne vienne à se braquer et à dissimuler son point de vue. De toutes évidences, elle ne semblait pas habituée à ce genre d’exercice. Cela n’avait rien d’étonnant lorsque j’y pensais. Nous venions de monde assez rétrograde, il était rare de trouver dans nos histoires des femmes dotée d’un charisme suffisant pour que les hommes veuillent bien prêter une attention soutenue à leur propos. Seules des princesses aussi fortes que l’était Blanche-Neige pouvaient se faire respecter de leurs sujets dans la conduite de leur royaume. Les rennes étant traditionnellement attribuées à leurs époux. Je n’avais jamais compris leur point de vue. Pour moi, l’intelligence et la créativité n’avait rien à voir avec la nature d’une personne. Que pouvait importer qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme au final ? Moi-même, j’avais longtemps était la victime malheureuse de leur cliché. N’étais-je après tout pas un manchot, un vulgaire animal ? Pour quel raison les humains lui accorderait la moindre importance ? Pourtant, j’étais doté d’un QI bien supérieur à la moyenne de tous ces humains. Je dus finalement attendre d’être transformé en humain pour que l’on puisse apporter un crédit suffisant à mes travaux scientifiques. Le monde était si superficiel !

Laissant de côté ces considérations, je prêtais une attention soutenue aux propos de ma fée du logis. Je finis par reprendre la parole une fois qu’elle eut fini son monologue.

- Ne vous avais-je pas dit que vous sauriez m’éclairer ? Je suis d’accord avec vous sur certains points. La visibilité sera cruciale pour faire connaître mon magasin aux habitants de Storybrooke. Il me faudrait une belle pancarte qui serait un joli témoignage aux merveilles que l’on pourrait retrouver dans cette boutique. Tenez, faisons un exercice d’associations de mots… lorsque je vous dit « amis imaginaires » à quoi cela vous fait-il penser ?

Je me tus quelques instants, lui laissant le temps de la réflexion. En revanche, j’hochais la tête d’un air négatif lorsque ma visiteuse évoqua l’idée du Jules Verne et du magasin de jouet traditionnel.

- Je suis en revanche opposé à l’idée de montrer l’aspect traditionnel des choses. Voyez-vous, je suis un scientifique ! Mon idée est vraiment de montrer à ma clientèle ce que les nouvelles technologies sont capables d’offrir en matière de robotiques. Une image de modernité, voilà l’esprit que je voudrais retrouver dans mon antre. En revanche, le métal offrirait peut-être une image un peu trop crue et peu accueillante. Il me faudrait des matériaux plus doux à l’œil et surtout au toucher… Il faudrait y réfléchir…

Lucy évoqua alors l’idée que je fasse appelle à une personne de l’extérieur pour m’aider dans cette lourde tâche ! Elle avait sans doute raison. Effectuer un tel travail représentait une entreprise titanesque et j’avais beau ne pas dormir beaucoup, je ne pourrais certainement travailler sans employés.

- Vous avez raison… je risquerais de m’y perdre dans mon travail ! J’ai une idée, pourquoi ne pourriez-vous pas m’aider à aménager cet endroit ? Après tout, vous connaissez cette maison mieux que personne… et presque mieux que moi, si cela est possible.

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Parce que la vie ne s'arrête pas [Marvin]

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