Stop swaying when the moon is shaking thou

Cette ville avait une drôle d’attraction en moi, certains disaient que le pays des merveilles rendaient dingues, cette ville quant à elle me rendait nostalgique. Seule face à mes erreurs, je m’enfonçais régulièrement dans l’océan de mes secrets. J’ignore ce qu’il m’avait poussé à faire cela, c’était sans doute à cause de cette quête qui ne menait à rien. Plus les jours passaient et plus je me sentais prise dans les tentacules du désespoir. J’étais inquiète, j’ignorais comment mon royaume faisait face à la menace que représentait Ingrid. Je culpabilisais de les avoir égoïstement abandonné alors qu’eux s’étaient toujours tenue à mes côtés. Et s’il était arrivé quelque chose à Dawn et que les mages n’aient jamais reçu ma missive ? Tant de question se bousculaient dans ma tête et toutes autant l’une que l’autre me torturait corps et âme attendant que je ne trouve une alternative pour résoudre une situation qui ne faisait que tourner en rond. Pour tenter de remettre un peu de sérénité dans mon esprit, j’étais sortie en prenant soin d’enfiler un cardigan comme Régina me l’avait chaudement fait remarquer lors de notre dernière entrevue. Je ne tenais pas à mettre le bazar dans la ville de l’ancienne méchante reine, alors si la seule chose qu’elle me demandait était de mettre un cardigan ou une veste je pouvais le faire.

Mes pieds avançaient vers l’inconnu, accompagné par le vent qui suivait chacun de mes mouvements, tandis que je dissimulais ma bague dans la paume de ma main inconsciemment. Finalement, je m’arrêtais devant un bar et y entrer sans vraiment savoir ce que je cherchais à l’intérieur or mis un moyen de faire taire mes mauvaises pensées. L’air du commerce dégageait une odeur de menthe, qui me fit sourire un instant avant de me diriger vers le bar le visage fermé. Qu’allais-je bien pouvoir commander ? Je ne connaissais pas grand-chose en ce domaine, j’avais tout appris dans la maison close qui m’avaient retenu prisonnière à l’intérieur. Une fois arrivée au bar, je m’accoudais à ce dernier sans aucun désir de parraître distingué. En quelques heures j’étais redevenue aussi triste et désespéré que l’année de mes dix-neuf ans. Le serveur venant vers moi, il me détaillait de haut en bas, mais je l’ignorais avant que mes lèvres s’agitent pour laisser échapper une simple phrase :

« Un verre de rhum s’il vous plait »

L’étonnement se lisant dans le regard, du barman, je me contentais de soutenir son regard sûr de moi, avant qu’une voix masculine s’élève à mes côtés, faisant savoir au quadragénaire derrière le bar qu’il paiera ma consommation. Sous ses mots, je tournais le visage vers lui, incapable de sourire bien que les circonstances et la bienséance l’imposaient.

« Que me vaut cet honneur ? »

Demandais-je pendant que mon verre était enfin devant moi, et que je le saisissais consciente que la solution que j’avais choisi n’était pas la meilleure. J’aurais certainement mieux fait de retrouver Robin pour lui demander de me distraire, seulement, je savais qu’en se moment il fréquentait Regina, et je ne voulais l’accaparer. Il méritait de trouver un peu d’amour ailleurs que chez ses compagnons. J’étais une grande fille, je réussirais à m’en sortir sans lui.

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« En réalité c’est le seul alcool que je connais ! »

Avouais-je en guise de réponse aux dires de l’inconnu a côté duquel je m’étais assise, un mauvais pressentiment me tordait l’estomac me prouvant que j’aurais mieux fait d’aller ailleurs que dans ce bar pour noyer mes sombres pensées. Une fois de plus je songeais à Robin, s’il apprenait que j’étais dans ce bar en ce moment même il serait certainement fou de rage. Mais c’était trop tard, cet homme avait beau être comme un frère pour moi n’était pas celui contre lequel j’aimerais me réfugier lors de mes coups de blues. C’était contre mon absent de mari que je voulais me blottir, mais il n’était pas là. Robin était avec la femme qui soignait son cœur qu’il avait passé plusieurs années à calfeutrer et a endurcir pour ne plus revivre le déchirement que la mort de Marianne lui avait causé. L’inconnu tournant son tabouret vers moi, je lui faisais fasse écoutant ce qu’il avait a me dire pendant que le barman posait ma commande face à moi.

« Vous avez sans doute raison, qu’est-ce qui vous a pousser à vous accouder à ce bar alors ? Parce que je suppose que si vous êtes là c’est pour cette raison non ? »

Demandais-je avant de me retourner pour en saisir mon verre, regardant son contenu avec douleur. La dernière fois que j’en avais bu c’était dans cette maison close où j’avais été calfeutré pendant une année. Preuve de ma régression fulgurante où Belle aurait également pu me sortir si elle m’avait vu. Ce fut la voix de mon voisin qui me fit sortir de ma réflexion, ce dernier se présentant sous le nom de Thomas. Il faisait partie de ces gens qui avaient été aspiré par le sort noir de Regina. Encore une personne dont la méchante reine à briser la vie songeais-je avec désolation, bien que je m’efforce de sourire, par pure politesse.

« Enchantée Thomas. »

Bien entendu je croyais réellement que ce nom était le sien, en mn sens c’était impossible que l’on se présente sous un autre pseudonyme que le notre lorsque l’on est adulte.

« Quant-à-moi je me nomme Juliette mais contrairement à vous j’ai été épargné par le sort noir de Regina. »

Dévoilais-je sans le moindre détour, à quoi bon chercher à me faire passer pour une autre ? Je n’étais pas une maudite, j’avais fui mon royaume voilà tout, il finirait par le comprendre, mais je n’avais guère envie de le dire tout haut, pas pour l’instant.

« C’est donc les retrouvailles de vos souvenirs qui vous tourmentent ? »

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Les histoires de familles avaient mené Thomas sur ce tabouret. Il avait été le vilain petit canard. A ses mots je sentais mon cœur se serrer. Je n’avais jamais été à sa place. Mon père voulait un fils certes, mais il m’avait gâté, utilisé comme joli tableau pendant ses bals, mais il m’avait toujours respecté. Enfin jusqu’au jour où il avait tenté de m’offrir à un homme détestable. C’était la dernière fois qu’il m’avait vu. La dernière fois qu’il avait entendu le son de ma voix. Cette tentative lui avait retiré ses deux filles, le laissant seul avec sa haine et son royaume. Ses pensées, me serrèrent le cœur, j’évitais toujours de penser à mon passé, surtout celui qui précédait ma vie au pays des merveilles. La raison qui me poussait à agir ainsi était simple elle me ramenait toujours à mon premier deuil : celui de Tybalt. N’en buvant une petite gorgée de ma commande, je grimaçais à l’instant même que la brûlure s’immisçait dans mon corps. Mon voisin de bar, se confessant sur ses histoires de famille que j’écoutais pour oubliais mes propres histoires.

« Qu’avez-vous fait à votre fille pour méritez un tel châtiment ? »

Demandais-je surprise au vu de son âge sa fille devait être adolescente. Je ne voyais qu’une raison qui pouvait la pousser à haïr ainsi son père il devait l’avoir forcé à faire une chose qu’elle ne désirait pas. Si telle était le cas, la culpabilité qu’il ressentait prouvait qu’il pouvait arriver à se faire pardonner. La question se retournant contre moi je haussais les épaules buvant une gorgée plus grosse qui m’arracha encore grimace, bien que je commençais à m’habituer à cette brûlure qui m’enfonçait un peu plus dans mes démons.

« Tout le contraire de vous ! »

Annonçais-je d’un ton douloureux, mon regard se voilant d’une profonde tristesse tandis que je finissais mon verre d’une traite cette fois sans grimacer, le claquement de mon verre contre le bar fut le top départ de mes révélations.

« Ma sœur est morte. Mon bébé est mort. Mon mari a disparu. J’ai tout perdu. J’ai un peu de mal a supporter cette solitude et je suis venue dans ce bar sans trop le vouloir poursuivi par mes vieux démons. J’aurais certainement dû ne pas venir d’ailleurs. »

Laissant échapper un soupire je levais la main pour attirer l’attention du barman pour lui faire signe de remplir mon verre, quitte a être là autant faire les choses correctement, puis peut-être que Roméo finirait par passer le seuil de la porte, après tout ça serait le dernier endroit où je le chercherais étant donné que je n’étais pas bien douée peut-être que je le verrais ici, songeais-je un brin contrarié avant de revenir sur la situation familiale de Thomas.

« Vous semblez être un homme agréable pourquoi votre frère vous déteste tant ? »

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Il avait fait une promesse à sa fille et ne l’avait jamais tenu, puis il lui avait arraché la mémoire. Un acte radical qui en disait long sur son amour pour sa fille. Cet homme n’était pas le père de l’année c’était certain, mais lui au moins regrettait ses erreurs, était-ce le cas de tous les pères de ce monde et du notre ? J’étais persuadée que non. Le mien n’avait rien dû regretter. Enfin si il avait dû regretter de ne pas m’avoir enfermé dans mes quartier avec au moins deux gardes devant ma porte et le même nombre sous la fenêtre et peut-être qu’il serait même allé jusqu'à en poster un dans ma chambre histoire d’être certain que je ne tente pas l’impossible pour échapper à ce mariage ou que je ne cache pas mon amant sous mon lit. A ses pensées, je laissais échapper un ricanement sévère, perfide qui ne me ressemblait pas. Consciente que cela pouvait être mal interprété par mon voisin de comptoir je m’expliquais :

« Ne vous méprenez-pas Thomas, ce ricanement ne vous été point destiné. Votre histoire me rappelle celle de mon propre paternel et je suis amusée de voir à quel point il a été un père des plus pitoyable alors qu’il était un souverain exemplaire enfin dans son domaine bien-sure »

Son domaine était bien entendu la conquête des terres des Montaigu et sa guéguerre perfide avec le souverain du royaume du Nord. Il était maitre dans l’art de créé des alliances, sa dernière tentative aurait pu être fructueuse si sa stupide de fille n’avait pas cru que l’amour pouvait sauver l’âme des royaumes ennemis. Secouant la tête, afin de faire taire le fil de mes pensées, je reportais mon attention sur Thomas en ajoutant avec gentillesse :

« Votre cas n’est pas désespéré Thomas. Certes vos manières ont été radicales et je pense que lorsque votre fille retrouvera la mémoire elle sera furieuse, mais elle ne pourra nier le fait que désormais vous voulez réparer vos erreurs. Rendez-lui la mémoire, et cessez de vous torturer en la regardant chaque jours sans pouvoir lui avouer la vérité, ne trouvez-vous pas que cette torture est bien chère payé pour une simple promesse bafouée ? »

Finissant mon verre, j’en commandais un autre d’un geste impérieux de la main pour le serveur dont je préférais ignorer le regard pour éviter de lui faire payer les casseroles de ma mauvaise humeur. Je ne voulais pas user de ma magie devant autant d’inconnu, d’ailleurs je ne voulais pas user de ma magie dans mon état. Depuis que j’avais appris à contrôler la bague, je n’avais jamais bu jusqu’à en être ivre, d’ailleurs cela ne m’était arrivée que lorsque j’étais prisonnière des murs de cette maison close perfide. Passant à mon tour aux aveux, je regardais le fond de mon verre vide, jusqu'à relever la tête une fois que la réponse d’Hadès me parvienne. Secouant la tête en signe de désaccord je murmurais plus pour moi-même que pour lui, me fichant pas mal qu’il entende ou non.

« Je retombe surtout ses années en arrière oui »

La main de Thomas se posant sur son avant bras, je sursautais, manquant de le faire valser à l’autre bout de bar d’une simple rafale de vent. Je n’étais pas préparer à ce contact physique et ses doigts se baladaient bien prêt de mes brulures, mais je m’efforçais de rester calme, expirant discrètement. C’était une preuve de compassion, non d’agression, je devais sourire, et c’est ce que je finissais par faire avant de changer de sujet. Ce fut à cet instant qu’un nouveau verre se pointa sous mon nez, et que je lançais un regard noir au serveur que j’avais surpris à lorgner sur mon décolleté. Ma nouvelle interrogation eut l’audace de rendre la liberté à mon bras et à faire rire mon interlocuteur, avant qu’il ne détourne son regard à son tour pour me conter un instant la personnalité de son frère pendant que je buvais un peu plus de rhum. Les vapeurs de ce dernier montant dans mon esprit avec douceur, me libérant du poids de la culpabilité que j’avais traîné dans ce bar. A la fin de son explication je laissais échapper un léger rire innocent avant de demander :

« Et qu’est-il pour inspirer autant de criante ? Un dieu ? »

Une fois de plus de rigolais, incapable de m’imaginer que les dieux étaient réellement réelle, avant de me reprendre :

« Je ne pense pas qu’ils existent ou sinon ils sont vraiment incompétent pour laisser les humains dicter leur loi sans les écouter ! Votre frère semble être imbu de lui-même, mais vous partagez le même sang, comment peut-on haïr son frère à ce point ? Je vous avoue que cela me dépasse, ma sœur et moi n’étions as toujours d’accord, mais on s’aimait et on dépassait nos désaccords … »

Bien que c’était souvent elle qui se pliait à ma volonté, songeais-je, sans pour autant le dire tout haut, ma sœur avait toujours fini par se plier à mon raisonnement car elle avait confiance en moi et dans le pays des merveilles elle voulait me préserver de la noirceur de la magie de ma bague, redoutant de me mettre assez en colère pour me faire perdre le contrôle.

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Son père avait tenté de le tué, décidément cet homme n’avait pas une famille en or, je pouvais même dire que sa famille était pire que la mienne. Jusqu’ici je n’aurais jamais pensé que cela soit possible. Le cœur lourd, je me retrouvais incapable de répondre, la crainte d’enfoncer le couteau dans la plaie m’empêcher d’argumenter. C’est pour cela que je m’essayais à lui donner des conseils de père utilisant les mots que j’aurais aimé qu’on dise à mon paternel si ce dernier s’était inquiété de mes ressentiments à son égard. Pendant ma tentative d’explication, Hadès finissait son verre d’un geste franc avant de lever son index à l’intention du barman comme je l’avais moi-même fait un peu plus tôt. Avant que l’employé ne vienne accomplir son devoir de notre côté du bar, Hadès repris ses histoires, m’apprenant qu’il avait peur du rejet. Cette peur était sans doute justifier. Je n’avais pas d’enfant, je ne pouvais pas dire que je le comprenais, mais si ce fils que je n’ai pas pu avoir en été venu à me rejeté j’aurais certainement était anéantie. Son soupir à fendre l’âme, me serra le cœur, tandis que le barman venait nous remplir nos verres. Je comptais brièvement mon histoire, déclenchant ainsi un brin de compassion chez Thomas qui me surpris en posant sa main sur mon avant bras, un geste tendre qui m’avait apporté plus de crainte que de réconfort. Je n’étais guère habituée à ce que les personnes qui m’entoure ne posent la main sur moi. Les seuls qui avaient osé le faire c’étaient les mages et généralement ils évitaient notamment parce qu’ils savaient que depuis mon séjour dans la maison close j’avais du mal à accepter que l’on me touche. J’avais essayé de ne pas paraitre trop étrange en me ressaisissant, préférant concentrer son attention sur le sujet qui semblait lui peser sur le cœur, son frère. Je lui demandais plus d’infirmation, en argumentant sur le fait que ne s’était certainement pas un dieu et que par conséquent le réprimander ne devait pas être aussi terrible que ça en avait l’aire. J’étais bien loin de la vérité, mais je l’ignorais, et l’alcool m’empêcha de voir la lueur d’amusement et de surprise dans le regard de mon partenaire qui se contenta après quelques secondes de silence que j’avais mis à profit pour siroter mon verre de rhum. Thomas reprenais donc son explication, le cœur serré je tournais le visage vers mon voisin de beuverie, mon regard transpirant la compassion.

« Votre frère est un bougre d'idiot cela n’en fait aucun doute ! »

Concluais-je avec une légère colère, avant que je ne passe une main dans mes cheveux et que je ne prenne quelques secondes pour boire davantage.

« Je vous avouerais que je ne sais pas quoi dire pour limiter votre douleur. Je n’ai pas la prétention de dire que je comprends votre situation, je n’ai jamais rien vécu de tel certes mon père était un homme pitoyable bien que brillant en chef des armées. Ceci dit si vous voulez, je pourrais essayer de parler à votre fille … Entre enfant bafoué par leur paternel je … »

M’arrêtant subitement, je m’apercevais que je venais certainement d’enfoncer le fameux couteau dans la plaie, une vague de panique me saisissant je me mordillais ma lèvre inférieure avant de reprendre avec précipitation, la voix tremblante :

« Je suis désolée … Je … je ne voulais pas vous accabler, … C’est juste que j’aimerais alléger votre peine mais je ne sais pas comment m’y prendre… »

Laissant échapper un soupir je finissais mon verre d’un coup sec avant de poursuivre après avoir tousser légèrement.

« Je suis pas habituée à ne pas avoir les mots… »

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