C'était un mms des plus bêtes qui avait mis la puce à l'oreille géniale d'Allan. Une photo d'un nouveau groupe de réfugiés que le pompier avait reçu sur son portable de service. Il les scrutait toujours avec une grande attention espérant retrouver un membre de sa famille ou de ses proches. Et il l'avait vu : ELLE. En arrière plan, semblant vouloir se fondre dans le décor. Vêtue de l'uniforme des Soeurs en train d'arranger un par terre de fleurs.

Elle ne devait même pas savoir qu'elle était sur la photo. C'était par erreur qu'elle s'y trouvait. Mais cette erreur Gauvain la chérissait de tout son coeur. ELLE c'était sa femme, son épousée, son aimée ! Après une enquête des plus rapides il avait découvert qu'il s'agissait de la fleuriste. Ce qui signifiait qu'elle était là, sous son nez, depuis toujours ! Combien de fois était-il passé devant ce magasin "chez Meghan" ? Mais il n'y était jamais entré. Et puis, du temps de leur union elle s'appelait Ragnell. Alors il n'aurait vraiment pas pu deviner. Elle-même si elle avait du le chercher n'aurait pas pu savoir puisqu'à l'époque il était Gauvain d'Orcanie.

Le beau pompier était là devant le magasin prêt à pousser la porte. Un grand sourire illuminait ses traits. Ragnell était vivante. Peu importe ce qui se passerait c'était l'essentiel. L'avait-elle oublié ? S'était-elle remariée ? Dans leur situation tout était possible. Mais ça ne lui faisait pas peur à Gauvain. Il passerait le reste de sa vie à la reconquérir si il le fallait. Parce que c'était elle et pas une autre. Il n'y avait que lui qui pouvait la combler et la rendre heureuse. Sans hésiter, il entra dans la boutique en faisant tinter la clochette.

- Bonjour.

Ca c'était pour la faire se retourner et pouvoir s'assurer que c'était bien elle. Son coeur bondit. La soie de ses cheveux et tout le reste de son être qui appelaient à la caresse. La pureté de son visage et de ses courbes. Aveugle, Gauvain les aurait reconnu. Le sourire lumineux du chevalier s'agrandit.

- Je suis venu retrouver celle que j'aime.

Tant et tant d'année qu'ils étaient séparés. Elle devait être en colère. Peut-être qu'elle allait le frapper, lui crier dessus. Ce n'était pas son genre à Ragnell mais elle avait du avoir si peur sans lui ! Pour lui surtout. Il était temps de faire amende honorable.Malgré son envie dévorante de la prendre contre lui, Allan resta là à attendre sa réaction. Suspendu aux lèvres de la fée comme jamais.

C'était une belle journée, Meghan n'en doutait pas. Elle s'était d'abord réveillée bien avant que son réveil ne retentisse, ce qui lui arrivait quotidiennement. Elle s'était ensuite laissée bercer par le chant mélodieux des oiseaux avant de finalement se lever pour se préparer.
Dans la grande salle, où les soeurs se retrouvaient aux heures des repas, la jeune femme y retrouva seulement une petite poignée de fée ainsi que la mère supérieure. Cela ne fut d'aucune surprise, il était bien trop tôt. Bleue lui offrit un sourire bienveillant, auquel elle répondit, avant de prendre place.

Meghan. L'interpella sa supérieure une fois son petit déjeuner terminé. Tu n'as pas oublié que ce soir tu dois veiller à l'une de tes missions.
N'ayez aucune crainte.

La concernée lui offrit un nouveau sourire, appuyant ses propos, avant de s'excuser et de quitter la pièce. Un regard vers sa montre lui apprit qu'elle était dans les temps, même en avance, mais n'en profita pas pour se laisser aller. Après un rapide arrêt dans ses appartements, la jeune femme quitta le couvent et se dirigea vers ses locaux. 
Lorsque la malédiction avait été levée, certaines fées avaient décidé de quitter le couvent. Non pas leurs missions, bien entendu. Mais ces dernières se sentaient étouffées d'y vivre. Meghan aurait pu en faire de même, Bleue ne l'ayant pas interdit. Mais le besoin ne s'était pas fait ressentir.

Meghan rayonna de bonheur seulement en ouvrant la porte du magasin, l'odeur des fleurs embaumants la pièce. Sa routine prit place et elle s'y mit rapidement après avoir constater quelles plantes ou fleurs avaient besoin de son don.
Un soubresaut s'empara d'elle lorsque la clochette, provenant de la porte principale, retentit et son premier réflexe fut de regarder l'heure. Elle ne recevait que très rarement des visites en matinée et il était encore bien trop tôt.

- Bonjour.

Cette voix. Elle lui parlait. Sans pouvoir cependant savoir le pourquoi du comment. Mais elle avait déjà eu l'impression de l'avoir entendu. Elle leva les yeux au ciel, trouvant ses propres pensées idiotes. Storybrooke était une petite ville, il était donc normal d'avoir déjà entendu ce son.
Ne souhaitant pas être impolie, Meghan se tourna enfin vers ce nouveau visiteur et l'accueillit d'un beau sourire. Un de ces sourires qui vous met à l'aise dès le premier contact.

- Je suis venu retrouver celle que j'aime.

Bien sûr qu'elle l'avait déjà rencontré. Il n'était autre que l'un des pompiers de Storybrooke. Ils avaient eu l'occasion de se croiser à quelques reprises sans pour autant en venir à s'adresser la parole.
Les dernières paroles du pompier lui réchauffèrent le coeur. Elle aimait aider ces hommes habitant ici à trouver le parfait bouquet pour leurs promises. Savoir que ses fleurs, sur lesquelles elle avait veillé, rendaient heureuses quelqu'un la remplissait de joie.

- Elle est bien chanceuse de vous avoir. Dit-elle en essayant ses mains sur son tablier avant de se rapprocher de lui. Puis-je en savoir un peu plus sur elle? Avec seulement quelques indices sur sa personnalité, je peux vous faire le bouquet parfait pour la rendre heureuse.

La jeune femme pencha ensuite la tête de côté, se mordant la lèvre inférieure comme à son habitude lorsqu'elle réfléchissait. Elle n'avait pas dans le souvenir de l'avoir vu au bras d'une femme. Il avait donc dû la retrouver que récemment, la malédiction les ayant séparés.

Il y avait des sensations que Gauvain avait profondément enfouit et caché tel un trésor. Des émotions, des sentiments. Alors qu'il regardait sa chère et tendre s'essuyer les mains sur son tablier, parler et sourire elles resurgissaient avec la violence d'un bateau pris au coeur d'une tempête. Depuis leur séparation, le beau Sire, s'était fermé à l'amour sensuel que les aux autres femmes auraient pu lui procurer. C'était sans peine qu'il s'était en quelques sortes vérrouillé. Gauvain le plus courtois et parfait des chevaliers n'avait jamais failli à sa réputation. Et aujourd'hui, en cet instant il avait l'impression de reprendre vie. Pleinement. A la simple vue de sa femme. Si la magie devait porter un nom ce serait celui de Ragnell.

- Nous avons été séparés longtemps. Je crains qu'elle ne se souvienne plus de moi...

Il avait soufflé ses mots à Meghan avec toute son coeur. Gauvain était un chevalier sans peur et sans reproche qui ne souffrait d'aucune crainte. Mais celle-ci, celle du manque de son épouse il ne pouvait ni voulait la cacher. Et c'est à elle qu'il voulait la livrer. Uniquement. Elle était adorable, craquante et il se sentait fondre à vu d'oeil. Surtout lorsqu'elle se mordait la lèvre de cette manière.

- C'est une bonne idée.

Envoyant un clin d'oeil complice à sa Dame, il acceptait de jouer le jeux du "qui est-ce ?" qu'elle lui proposait. Rien ne servait de la brusquer. Les choses devaient se faire en douceur. Il avait suffisamment attendu pour ne pas tout foutre en l'air en se précipitant maladroitement. Allan était le meilleur ne l'oublions pas !

- Elle est délicate et douce. Tant par son corps que son esprit. Mais ça ne l'empêche pas d'être forte et indépendante. Elle sait prendre des décisions. Tous ces mouvements me donnent une impression...d'enchantement. C'est une fée et je suis tel un aigle amoureux d'une étoile.

Il avait débité tout cela d'un coup et reprit son souffle.

- Elle adore danser et moi j'aime la sentir tournoyer dans mes bras et épouser ses mouvements. Vous permettez ?

Il s'inclina devant elle et lui offrit sa main pour l'inviter à danser. Posant délicatement la paume de sa Dame sur son épaule robuste il entoura sa taille avec légèreté et l'entraîna dans quelques pas lents.

- Vous voyez ce que je veux dire ?

Glissant sa bouche jusqu'à l'oreille de Meghan il lui murmura

- Mais ce que je préfère par dessus tout c'est sa manière de m'appeler : "“Gauvain”  “approchez plus près mon joli mari".

Le troubadour avait imité à la perfection la voix et le ton de Ragnell. Si il ne s'était pas encore détaché d'elle, et qu'elle était toujours dans ses bras, il ne la tenait pas fermement et elle avait toute possibilité de se dégager. Gauvain voyait bien que le rose lui montait aux joues et qu'elle allait briser leur tendre étreinte. Ca ne la rendait que plus désirable...

pas de soucis pour le violet. Ca se lit très bien :)

Meghan écoutait attentivement le jeune homme devant elle. Son coeur se serra lorsqu'il lui apprit qu'il avait été malheureusement séparé de sa bien-aimée bien trop longtemps. Cependant, et malgré la malédiction, tous retrouvés la mémoire petit à petit. Pourquoi en serait-il autrement pour la jeune femme qui faisait battre son coeur?
Lorsqu'il accepta son idée de créer un bouquet unique pour l'élue de son coeur, le sourire de la jolie fée s'agrandit et un rire cristallin lui échappa alors qu'il lui faisait un clin d'oeil. Le beau pompier se mit alors à lui donner des informations sur la personnalité de sa chère et tendre, permettant à Meghan d'en connaitre un peu plus sur la personne. Délicate et douce, il fallait donc que du blanc apparaisse dans ce bouquet. Seulement, elle recherchait également à ce que les sentiments d'Allan en ressortent. Du violet? Le Lila était donc parfait.
La jeune femme fut tirée de ses pensées lorsque le jeune homme face à elle lui tendit sa main et s'inclina, comme tout homme bien élevé dans la forêt enchantée. Les battements de son coeur s'accélérèrent alors qu'elle accepta timidement son invitation. Alors qu'elle se laissait entrainer par ses mouvements fluides et maitrisés, Meghan tentait de calmer ses ardeurs. Pourquoi son coeur réagissait de cette façon face à lui? Elle n'avait encore jamais ressenti cela. Ses joues rosissaient à vue d'oeil. Ses mains étaient moites. Que lui arrivait-il?

- Mais ce que je préfère par dessus tout c'est sa manière de m'appeler : "“Gauvain”  “approchez plus près mon joli mari".

Meghan sentit comme une décharge lorsqu'il prononça ces quelques mots. Elle resta quelques minutes inertes avant de s'écarter finalement de lui. Pourquoi ces mots, qu'elle entendait pourtant pour la première fois, lui parlait autant? Elle devait se remettre au travail. Lui fournir ce qu'il souhaitait et tout oublier.

Donc.. Mhhh. Dit-elle, maintenant mal à l'aise

La jolie fée évita son regard insistant alors qu'elle s'éloignait et choisissait les fleurs parfaites pour le bouquet parfait. Elle pouvait sentir sa présence dans son dos, suivant sûrement ses faits et gestes, mais ne voulait pas encore se retourner.

Mais attendez...Finit-elle par dire en se rappelant d'une information qu'il lui avait confié. Vous avez bien dit une fée, n'est-ce pas?

Non certaine d'elle même, de son corps et de son esprit qui avaient décidé de réagir étrangement aujourd'hui, Meghan se rapprocha de ce dernier, des lilas en main.

Je pense pouvoir vous aider à la retrouver. J'en suis une. Et à nous deux, nous allons y arriver.

Son regard descendit ensuite vers les fleurs qu'elle avait en main, son odeur la chatouillant. Elle aimait chacune de ses compositions, chacune de ses fleurs et de ses plantes, mais les lilas avaient toujours été ses préférés.

Le bel ange avait repris une distance plus conventionnelle. Gauvain n'avait pas encore réussit à se rappeler au bon souvenir de sa belle. Mais quelque chose s'était passé. Heureusement le chevalier n'était pas du genre à baisser les bras. Bien au contraire ! Il l'avait mis mal à l'aise. C'était délicieux parce que ça ressemblait à leurs premiers émois. Quel couple marié avait la chance de revivre ses premières fois ? C'était eux!  Il la voyait tournoyer au milieu des fleurs qui étaient bien pâles par rapport à elle. Et Allan se rendit compte soudainement que son coeur s'était emballé et qu'il avait le souffle court. Il dû pendre une bonne bouffée d'air pour répondre à Meghan

- Une fée oui. Au sens propre et figuré. La plus merveilleuse qui soit.

"et c'est toi" faillit-il lui crier. Mais cette vérité restait prisonnière au fonds de la gorge du parfait Allan. Comme si il ne voulait pas la brusquer. Tel un jeune puceau il se sentait perdre ses moyens en la voyant si belle derrière son lilas. Allons ! Il lui fallait se reprendre. Sa mie comptait sur lui. Même si elle ne le savait pas. C'est alors qu'elle lui proposa de l'aider.

- Vraiment ? Vous voulez bien ?

C'était parfait ça ! Exactement ce qu'il lui fallait.

- Commençons maintenant voulez-vous ?

Tel un gamin impatient de commencer un nouveau jeu, il approcha deux chaises face à face, et installa Meghan sur l'une d'elle tandis qu'il bondit sur l'autre.

- Je vous écoute Madame ! Me voilà prêt à répondre à toutes vos questions!

Il la salua du salut militaire des Chevaliers de la Table Ronde. Peut-être que ça lui rappellerait quelque chose. En tous cas tout ça s'annonçait tés excitant ! Gauvain avait hâte de jouer au jeu de la vérité avec son épouse. Si elle n'arrivait pas encore à se souvenir de lui, il apprendrait peut-être ce qui lui était arrivé durant leur longue séparation. Savait-elle pour Arthur ? Et où était Guenièvre ? Mais enfin le chevalier espérait avant tout que Ragnell se souvienne de son passé et de lui.