Les travaux au camp de Robin étaient libérateur je devais l’avouer, travailler m’occuper l’esprit, bien que parfois ma tristesse ressurgissait et mes sautes d’humeur créait parfois de légère perturbation météorologique surtout la nuit malheureusement. Lorsque je me laissais tomber dans les bras de Morphée, je ne parvenais plus à contrôler mes pouvoirs et la mort de Rosaline continuer de me hanter tout comme la douleur de mon accouchement prématuré forcé. Régulièrement Belle était entrée dans ma tente pour me réveiller et je me retrouvais comme une loque à pleurer dans ses bras, parfois c’était Robin qui faisait le déplacement inquiet mais il ne m’avait jamais fait la moindre réflexion. Pourtant, régulièrement lorsque je perdais le contrôle de mes pouvoirs je m’empressais de tenter de me congédier, mais Robin avait toujours refusé. J’appréciais son attitude, bien que tout les Marry-Men ne fussent pas de son avis, notamment le ménestrel : Alan. Lui il ne m’appréciait pas et ne se cachait pas de me le faire savoir aussi souvent que Robin avait le dos tourner de manière bien direct et quand Robin était là il usait de petite phrase subtile qui avaient le mérite de bien faire passer le message et que j’encaissais sans jamais rien dire. Il avait raison, je n’avais rien à faire ici.  Cela étant j’avais toujours bien trop peur pour rentrer, jusqu’ici j’étais parvenue à éviter les moments seule avec lui, mais là c’était inévitable, nous devions remplir le garde mangé et il ne restait plus que nous pour cette tâche. Silencieuse, je l’avais suivi, mais sa remarque me fit sortir de mes gonds. Il me prenait pour une piètre princesse délicate, ce que j’avais été il y a bien des années mais désormais c’était fini depuis mon passage dans le bordel cette version de moi était morte. Le visage déformé par la colère je répondais a sa provocation pour la première fois depuis mon arrivée au camps :

« Qu’est-ce que je vous ai fait ? »

Croisant les bras sur ma poitrine j’entendais Dawn voler en ma direction et se poser en protecteur sur mon bras tandis que mon rapace le fusillait du regard et que je poursuivais avec provocation, déversant ma colère refoulée depuis des jours sur lui le ciel s’assombrissant au passage :

« Rassurez-vous être en votre compagnie ne m’enchante pas plus que vous ! Et pour votre gouverne si je n’ai pas besoin de marcher pour me déplacer donc si pas mégarde je me tords la cheville soyez sans criante je ne vous demanderais pas de me secourir ! Plutôt mourir sur un bûché que vous demandez assistance ! »

Sur ses mots je passais en face de lui tout en envoyant Dawn en l’air afin que ce dernier se dégourdisse les ailes et entrait dans la forêt plus vite on en aura fini plus vite je serais débarrassée de ce ménestrel.

Bouh qu'il était moche ce visage que la colère habitait ! Si il n'avait pas été courageux et parfait Allan en aurait reculé. Maudite sorcière! Il faut dire que le ménestrel faisait son possible pour pousser la reine Blanche à bout. Mais il n'y était pas encore parvenu. Elle lui demanda ce qu'elle lui avait fait.

- Vous êtes de la poudre à canon qui ne demande qu'à exploser. Tant que vous constituerez un danger je vous traiterais comme tel !

Et pour qu'elle ne soit plus un danger il fallait qu'elle éclate d'une manière ou d'une autre, qu'elle se vide. Allan continuerait donc à la pousser. Si les autres étaient assez négligents pour se laisser endormir ce n'était pas le cas du parfait Allan ah mais ! Mieux valait que la White Queen ne se sente pas trop à l'aise chez eux. Jamais elle n'aurait le courage de retourner chez elle ensuite. Si le ménestrel n'avait rien pu faire dans le cas de sa mère, parce que justement elle était sa mère, ce n'était pas le cas ici.

- Ecoutez moi ça "je n'ai pas besoin de marcher pour me déplacer". Vous n'avez absolument pas le sens des réalités ma pauvre ! Vous voulez vous faire remarquer ? Nous faire repérer ? Servez vous un peu de votre tête sacrebleu ! Que se passera t-il si on vous surprend à "ne pas marcher pour vous déplacer ?".

Et hop une provocation supplémentaire. En plus elle n'en finissait pas de lui donner du grain à moudre. "Plutôt mourir sur un bûché que vous demander assistance".

- Faites attention que votre voeux ne devienne pas réalité. La sorcière est un combustible très prisé ici.

Rappelons-le Allan était un ancien chevalier de la Table Ronde. On ne pouvait pas dire que rien ne lui faisait peur. Mais il représentait la fine fleur des chevaliers et ce qu'il avait eu à affronter n'était rien à côté d'une sorcière en rédemption. Il savait pertinemment que ce n'était pas en cajolant Juliette qu'elle se sortirait d'affaire et ne serait plus dangereuse pour son entourage. Mais il ne pouvait pas demander à ses compagnons de s'y coller. C'était à lui, M. Parfait de se charger de ça.

- Bon essayez de me suivre. Avec vos pieds si ce n'est pas trop vous demander! Vous ne devez pas avoir l'habitude de vous servir d'autre chose que de la magie.

Allan écarta quelques ronces sur son passage. Il emmenait Juliette dans une clairière secrète, loin des Hommes. Là bas elle pourrait déchaîner sa colère sans que ça ne porte préjudice à personne d'autre qu'à lui. Ah! Ce qu'il était difficile d'avoir toujours un comportement parfait.

- Et cessez de me regarder ainsi. Je suis l'homme le plus séduisant que vous ne verrez jamais mais mon coeur n'est pas à prendre.

De la poudre à canon, voilà comment le ménestrel me voyait et en un sens il avait raison, j’étais un danger pour beaucoup de personnes, mais j’avais reçu l’ordre de ne pas m’enfuir de ce camps, Robin croyait en moi, Belle croyait en moi, Petit-Jean également, comment cet homme pouvait-il juger de ce que j’étais capable ou non de faire. Si j’avais voulu les tuer voilà bien longtemps que je l’aurais fait. Serrant les dents, je ne répondais pas à sa réponse, notamment parce qu’en un sens je savais qu’il y avait une parte de vérité dans ce qu’il avançait. Cependant, face à sa remarque sur ma capacité à me fouler la cheville je ne pus rester de marbre. Cette fois ça en était trop ! Il n’avait pas le droit de me parler ainsi ! Rétorquant avec provocation que j’étais capable de me déplacer sans user de mes pieds, j’entendais Dawn glatir en signe de confirmation et ce dernier me traita d’imbécile. Certes, pas au sens propre, mais le sens de sa réflexion menait à cette conclusion. Le fusillant du regard, je serrais une nouvelle fois des dents avant de vociférer à voix basse, peut inquiète qu’il entende ou non ma réflexion :

« Grand bien leur face, personne ne me brûlera sur un bucher, comment allumer un feu sous une pluie battante ! »

J’en convenais j’y mettais autant de mauvaise foi que lui, mais tout comme lui j’avançais des argument irréfutable, si c’était les enfers que je devrais abattre pour sauver ma vie, je le ferais. J’aimais la condition humaine, je me considérais pas cmm une sorcière d’ailleurs, mais je pouvais comprendre que certaine personne me jugeait ainsi. Je respectais mes sujets qu’ils soient mendiants, paysans ou forgerons, j’étais une bonne souveraine. Personne n’avais jamais remis en question cela, enfin sauf moi, mais visiblement c’était ce qui faisait de moi une bonne reine. Qui était-il pour me juger lui ? Songeais-je tout en le suivant à pied à travers la forêt. Il pensait que je n’avais pas l’habitude de vivre sans ma magie, il se fourvoyait. Ma magie était apparu très tard, les vingts premières années de ma vie j’avais vécu comme une humaine normale. J’avais longtemps maudit mes capacités magique pour cette raison d’ailleurs, si j’avais eu mes pouvoirs lorsque Rosaline et moi avions été faites prisonnières tout aurait été plus simple, nous n’aurions pas été violées et battues, nous n’aurions pas été traitées comme des esclaves. Tout aurait été tellement plus facile. Essuyant une larme sur ma joue je le suivais jusqu’à une clairière abandonné, croisant les bras sur ma poitrine je le jugeais un instant avant de rire à ses propres vantardise :

« Permettez-moi de remettre en cause votre si magnifique jugement, mais non vous n’êtes pas le plus bel homme que j’ai vu dans ma vie. Loin de là, grand bien vous fasse de le penser, et sans doute que votre épouse le pense aussi, mais ce n’est pas mon cas, votre charme ne m’émeu pas le moins du monde ! »


Lançais-je avec méchanceté, mais j’en pensais chaque mot, Allan était pas immonde à regarder, certes. Cependant, mon mari était une homme mille fois plus séduisant. Qui plus est la manière dont il me traitait enlever à Allan tout son charme potentiel. Désignant la clairière d’un geste de la main j’ajoutais avec mauvaise humeur :

« Puis-je savoir pourquoi vous nous avez mené jusqu’ici ? Il me semble que ce n’est pas dans une clairière vierge que nous trouverons de quoi nourrir le camps … »

Faisant quelques pas à l’intérieur de cet endroit je poursuivais avec toujours autant de mauvaise grâce :

« Quoi que qu'est-ce que je pourrais bien en savoir, après tout je ne suis qu’une femme, une vulgaire sorcière venue mettre en péril la vie bien tranquille du magnifique et égocentrique Alan de Dale ! »

Dawn, le corbeau de la Reine Blanche suscitait une certaine fascination chez notre troubadour. Dans sa culture il n'était autre que le messager des Dieux. Allan se demanda comment il pourrait faire comprendre au volatile sacré que tout ceci n'était que comédie et que sa seule intention était de délivrer sa maîtresse des chaînes qui l'emprisonnait. La première partie de son plan se déroulait à merveilles. Si Juliette ne la détestait pas encore au moins elle ne l'appréciait pas du tout. Et tout le monde savait que c'était difficile de ne pas aimer le beau et fort Gauvain.

- Vous aimez vous tromper ma chère! Si vous croyez que la météo empêchera le shérif d'accomplir sa "besogne "alors vous êtes dans l'illusion complète. Encore et toujours! Ce doit être pénible de faire sans arrêt fausse route non ? Et dire que vous êtes reine! Vos sujets doivent souffrir de vos "bons jugements". Finalement ils doivent être heureux que vous les ayez lâchement abandonnés.

Encore un coup de porté. Intérieurement Allan était désolé de devoir adopter ce comportement. Surtout lorsqu'il vit une larme couler sur la joue de Juliette. Le chevalier se fit violence pour ne pas tendre un mouchoir secourant à la Dame. Allan avait toujours déploré les coups bas et les manque de courtoisie. Même si Juliette ne lui inspirait pas confiance il ne la haïssait pas. Mais il fallait qu'il augmente encore d'un cran. C'est Dawn qu'il regarda avant de répondre

- Non je ne vous le permets pas. Vous êtes trop orgueilleuse pour admettre que non seulement je vous plais mais qu'en plus vous êtes folle de moi. Et puis votre jugement hein ? Il ne vaut pas grand chose n'est-ce pas ? Regardez où vous en êtes grâce à votre "jugement" ! Une reine ratée une sorcière à la manque obligée de se réfugier chez des hors la loi. Incapable de se contrôler parce que "elle a eu des problèmes".

Juliette venait de remarquer qu'ils étaient dans une clairière où aucun collet ne pouvait avoir été pris. Mais Allan ne devait en aucun cas la laissait respirer. Le troubadour fit brusquement volte face et se retrouva en face de Juliette qu'il fusilla du regard.

- Des problèmes on en a tous. Mais on se contrôle on fait face. On ne met pas les autres en danger à cause de nos soucis personnels. Vous avez raison sur un point. Vous êtes venue nous mettre en péril. Pas seulement moi mais nous. On ne sait jamais ce que vous allez faire. A cause de votre comportement, et parce que vous refusez de voir les choses en face, vous ferez repérer notre camps. Jamais il ne vous viendrait à l'idée qu'ici nous officions pour le bon peuple d'Angleterre. On a tout abandonné pour ça !!  Si nous disparaissons qui prendra notre place ?  Vous peut-être ? Non! Vous en seriez incapable. Votre petite personne passe avant tout! Vous êtes pourrie gâtée !

Allan était à présent tout proche de Juliette et ne la lâchait pas de son regard pénétrant et aiguisé. Le temps n'était plus au remord mais à l'action.

- Si vous étiez une reine digne de ce nom, si vous aviez ne serait-ce qu'un peu de bon sens, si vous n'étiez pas lâche alors vous en finiriez une bonne fois pour toute!

Le troubadour tira de sa ceinture une dague qu'il présenta à la reine blanche. Un regard averti aurait observé qu'il la tenait trop fermement pour que la Dame puis s'en saisir.

- Rien qu'un geste et tout sera terminé. Allez-vous être, pour une fois, capable de prendre la bonne décision ?

Mentalement, le chevalier pria les Dieux de le pardonner. Il se prépara à la tempête qui n'allait pas manquer de suivre. Peut-être bien que c'était lui qui allait mourir aujourd'hui. Mais ça en valait la peine.

Alan ne me croyait pas, et me contait combien j’avais tord au sujet de mes certitudes. D’après lui le shérif m’aurait exécuté qu’importe le déchainement des éléments sur mon bûcher. Cependant, je ne relevais pas. A quoi bon lui faire ce plaisir quoi que je dise il le détournerait ! Je détestais ce ménestrel ! Serrant les dents, je jetais les yeux vers le ciel pour regarder mon aigle qui volait deux mètres au dessus de moi en formant des cercles au dessus de ma tête. Il me jugeait constamment. Il me prenait pour ce que je n’étais pas et tournait et retournait le couteau dans la plaie. Il était sans coeur. Il pensait réellement que j’avais apprécier perdre mon bébé et que j’étais partie sans le moindre remords ? Espèce de salopard pervers, vociférais-je tout en séchant ma larme tandis que Dawn glatissait en signe d’avertissement. Il ressentait toutes les émotions qui me submergeaient, et je ressentais son agacement. Dawn ne supportait pas ma tristesse, il craignait mes colères et redoutait encore plus lorsqu’aucun de ses sentiments étaient réellement exprimé. S’en suivi à une nouvelle forme de provocation. Il pensait qu’il me plaisait. Il me traitait de rien raté, de sorcière, mon visage dévasté par la haine et la tristesse, j’entendais le ciel grondait de fureur tandis que la foudre s’effondrait à mes pieds :

« Vous pensez réellement que vous me plaisez ? Vous me répugnez ! Foutez-moi la paix avec vos paroles ! J’en ai que cure de ce que vous pensez ! »

Pourquoi ne se taisait-il pas ? Il était donc incapable de la fermer. Dans sa fichue clairière je tentais de contrôler mon afflux de colère, je sentais les éléments tournaient autour de moi. J’avais tant envie qu’il se taise que j’aurais pu le foudroyer. Mais je ne pouvais m’y résoudre. Je n’étais pas une meurtrière. Les poings serrés je sentais des larmes roulaient sur mes joues, mon regard le tuait mais même si le vent s’était levé, je savais que je ne lui ferais pas le moindre mal. Une fois de plus ce dernier me présenta une dague. Dawn hurlait sa fureur mais il ne pouvait voler face à un vent si intense sans se blesser. Lui les secondes s’écoulaient et plus je le forçais à s’éloigner, inconsciemment. Mon regard posé sur la dague je lâchais ivre de rage, le regard voilé par les larmes tandis que je riais :

«  Vous voulez que je me tue ! Brillante idée ainsi Dawn vous arrachera les yeux êtes vous suicidaire ou juste assez égocentrique pour vous croire invincible !?! »

Sous ses mots, la foudre frappa la terre un mètre derrière lui avant que je ne frappa dans sa main pour faire tomber la dague plus loin tout en reculant. Je devais mettre de la distance entre ce gueux et moi. Mes mains passant dans ma chevelure, je demandais tout en calmant les éléments :

« Qu’est-ce que vous cherchez à prouver ? Vous voulez que je meurs ? Tuez-moi vous même ! Je ne vous ferais pas le moindre mal ! Je ne vous attaquerais pas, je ne suis pas une meurtrière ! Alors tuez moi si c’est ce que vous voulez. Tuez moi ou foutez moi la paix ! »