“On croit que les rêves, c’est fait pour se réaliser. C'est ça, le problème des rêves : c’est que c’est fait pour être rêvé.” ▬ lucy

Tout était en place. J'avais fermé la porte de mon appartement à clé. J'avais fait en sorte qu'on ne me dérange pas en coupant mon téléphone portable et en débranchant mon téléphone fixe. Je ne voulais pas qu'on vienne m'embêter pas ce soir. Il fallait que je me concentre. Je devrais puiser beaucoup d'énergie pour arriver à faire que je voulais. Je m'étendais dans mon canapé et je fermais les yeux. Je voulais retrouver Pol, lui parler. Je savais que Belgarath avait fait cela une fois avec Poledra et il m'avait expliqué comment faire. Je fermais les yeux et je m'installais plus confortablement dans mon canapé. Je me sentais lourd dans ce dernier. Je me sentais peser des centaines et des centaines de kilos. Ça c'était la potion que j'avais bu juste avant de m'allonger. Cette potion devait me donner du poids. Elle devait m'aider à me concentrer et effectivement en ne pouvant plus bouger je ne pouvais plus que me concentrer sur mon objectif. Je rouvrais les yeux et je prononçais un seul mot :

« Polgara. »

Mes yeux se fermèrent immédiatement et je me réveillais dans un endroit que je ne connaissais pas. Il y avait beaucoup de lumière autour de moi mais aussi il y avait des ombres fantomatiques. Des ombres que je reconnaissais. Par exemple, je reconnaissais Barak, comte de Treilhem et aussi Hettar, le prince d'Algarie.... Je pensais être dans le bon monde et je commençais par marcher. J'allais bien retrouver ma femme ici. Bon j'avais pensé que nous serions seuls mais peu importe. Je voulais juste la revoir et lui dire que je l'aimerais toujours et que j'étais désolé de ne pas avoir pu la sauver, les sauver tous. Mais alors que je voulais retrouver ma femme je fus attiré par une chevelure rousse et je sentis la panique étreindre mon cœur. Non. Pas elle. Elle ne pouvait pas être morte elle aussi. Pas elle ! Non !

« Ce'Nedra ! Ce'Nedra attend moi ! »

Je ne pouvais pas y croire. Je me mis à courir vers elle et j'attrapais son bras pour qu'elle se tourne vers moi. Bon au moins elle n'était fantomatique ce qui voulait dire que peut être elle avait réussi à trouver une moyen de me contacter avec son médaillon ou je ne savais pas quoi d'autre.

« Ce'Ne... Pardon. Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. »

Je regardais cette jeune fille tout en déglutissant et en relâchant immédiatement son bras. Elle était rousse comme ma nièce et... Mais que faisait-elle ici ? Encore si ça avait été Ce'Nedra j'aurai compris mais là... Je ne la connaissais pas. Peut être que je m'étais trompé dans les ingrédients de la potion. Je ne savais plus si c'était une bonne chose ou pas... Cependant, je n'arrivais pas à détacher mon regard du sien.

« Je m'appelle Durnik. »

Cela ne pouvait pas être une coïncidence. Je savais que rien n'arrivait jamais par hasard. J'avais appris cela pendant mes années de sorciers. Polgara disait toujours que le destin nous amenait où il voulait. Ce soir, je ne savais pas si c'était un coup de Polgara ou de mon propre vouloir. Peut être que je ne voulais pas tant revoir ma femme. Elle était morte et voir les morts demandaient beaucoup d'énergie. Je me sentais faiblir mais je ne pouvais pas partir. Pas tant que je saurais pas pourquoi cette jeune fille était là dans mon songe.

« C'est Pol qui vous envoie ? »

C'était sûrement elle. Il n'y avait pas d'autre explication logique.

I know it's not the same but I feel it any way. Tell me if thats ok. No, I'll be on my way, should've known. Now I feel insane, am I insane ?
Encore une journée normale au Revenge, nous avions traversé les flots et j’avais été hanté par les fantômes des mers. Ils entraient dans ma tête sans prévenir, des pires corsaires, aux âmes plus douces, j’en avais vu de toutes les couleurs si bien que j’avais fini par faire un malaise en plein milieu de ma tâche. Un homme d’Anne m’avait ramené à ma chambre, et j’avais une fois de plus lu en lui comme dans un livre ouvert. Mes pouvoirs étaient ma vraie malédiction, mon nez saigna, alertant ainsi tout l’équipage qui avait fini par appeler Anne. La capitaine et amie du bateau arriva et attendis que je reprenne conscience pour que je lui explique à bout de force :

« Fait attention on arrive sur une zone à naufrage, beaucoup sont mort dans ses eaux. Ils sont partout sur le bateau, fait attention ils ne sont pas tous dotés de bonnes intentions… »

Frissonnant je sentais des perles de sueurs naitre à la naissance de mes cheveux. On devait partir d’ici, les voix me rendaient dingue. Je haïssais ma condition magique parfois. J’avais du mal à faire la distinction entre les vivants des morts et je m’accrochais à la voix d’Anne qui me disait de ne pas m’inquiéter. Elle me jurerait que tout irait bien et me tendait une bouteille de rhum pour m’inciter à boire pour me calmer et dormir. Chose que je fis. Elle resta avec moi jusqu’à ce que je ne succombe aux bras de Morphée, et que mes rêves ne me poussent dans mes souvenirs morbides. Ils étaient tous là. Dracula. Barbe Bleue. Je es voyais avancé vers moi, tous deux désireux de m’arracher la vie. Les fantômes des femmes de Barbe Bleue et de ma mère m’hurlaient de m’en aller et je m’exécutais. Je courrais comme une dingue pleurant toutes les larmes de mon corps jusqu’à ce que je sois emporté dans un monde blanc. Recroquevillée sur moi-même, je me relevais, je ne reconnais rien ni personne. Ses personnes qui m’entouraient étaient morte, j’en étais quasiment sur. Une voix s’éleva dans les airs, mais je continuais d’avancer. Jusqu’à ce qu’une main ne me saisisse, une main humaine, cette dernière me retourna et je poussais un cri avant de dégainer mon poignard en position défensive après avoir récupérer mon poignet. Je ne le connaissais pas. Il ne semblait pas dangereux, mais ma confiance en l’espèce masculine avait largement été amoché aussi je continuais de le regarder avec un air apeuré et déterminé. Ce dernier avait son regard ancré dans le mien, et je le soutenais, plus par défit qu’autre chose, la vie m’avait appris que pour survivre il ne fallait pas jamais baisser sa garde. Pourtant cet homme semblait inoffensif, il avait une voix douce. Il se présenta sous le nom de Durnik et j’allais parler avant de me ressaisir. Respirant profondément, je fronçais les sourcils en entendant sa dernière question. Me redressant, je relevais la tête avec détermination avant de jeter un regard autour de nous.

« Personne ne m’envoi. Je ne connais pas de Pol »

Ma voix était roque, certainement à cause de mes cris passés :

« C’est vous qui m’avez fait venir n’est-ce pas ? Pourquoi ? Qu’est-ce que vous me voulez ? »

Laissant retomber mon poignard le long de ma jambe je ne détachais pas mon regard de lui, c’était la seule chose que je pouvais expliquer. C’était forcément lui.

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Elle semblait apeurée. Elle semblait aussi perdue que moi et je me sentais tout à coup fiévreux. Je ne comprenais rien à la situation. Je soupirais. Je me sentais affreusement désolé de l'avoir attrapé comme cela. Je ne voulais pas lui faire peur et je mettais mes mains en avant quand je vis son couteau comme pour lui signifier implicitement que je ne lui ferai pas de mal.

« Je ne vous ai pas fait venir... Je pensais que... Pol l'avait fait. »

Cela ne pouvait être que Pol. Cela ne pouvait pas en être autrement. C'était forcément cela parce que sinon qui ça pouvait être ? Moi ? Mon inconscient qui avait trouvé une porte de sortie ? Mon inconscient qui me disait déjà que je devais passer à autre chose ? Non ça ne se pouvait pas. Je passais ma main sur ma nuque en soupirant. Je jetais un regard autour de moi.

« Je pense être aussi perdu que vous. Peut être devrions nous tenter de chercher une sortie ensemble. »

Je me sentais perdu. Je ne savais pas du tout ce qu'il se passait. J'avais pourtant fait les choses correctement. J'avais prononcé le nom de Polgara et pas un autre. J'en étais certain. Je voyais autour de moi tous ces visages que je connaissais. Il y en avait certains qui manquaient et du coup il y en avait sûrement qui avait survécu. Je vis au loin une femme aux cheveux d'or. Ma belle-mère. Poledra. Elle leva la main pour me saluer. À son bras il y avait un enfant aux cheveux bruns et aux yeux clairs. Je détournais mon visage et je serrai les dents. Je savais exactement qui il était et cela me brisait le cœur.

« Par ici. »

Je me mis à marcher à l'inverse de la direction de Poledra.

« Comment êtes vous venus ici ? »

Moi je savais pourquoi j'étais là mais pourquoi elle était-elle là ? Je ne la connaissais pas c'était certain. Avec ses longs cheveux roux elle devait appartenir à la race des dryades. Elle ressemblait un peu à Ce'Nedra sur certains aspects... Et puis elle avait même le côté bestial des dryades.

« Vous êtes une dryade non ? Quel est votre nom ? »

J'étais quand même curieux de savoir qui elle était.

I know it's not the same but I feel it any way. Tell me if thats ok. No, I'll be on my way, should've known. Now I feel insane, am I insane ?
Fronçant les sourcils j’attendais qu’il me dise ce qu’il me voulait, pourquoi est-ce qu’il m’avait fait venir dans cet endroit meublé d’esprit excepté nous. Je tentais de garder une certaine contenance, mon arme que je serais plus que de raison dans ma main me permettait de garder le cap. Je devais me rappeler. Je ne devais plus mourir. Je ne voulais plu savoir à ressentir ça, une mort, revenir à la vie, c’était douloureux, et ça me rappelait toujours combien j’étais seule.

« Vous pensiez mal. Je ne connais pas de Pol. »

Lâchais-je avec dureté. J’étais partagée. Cet homme ne semblait pas me vouloir de mal mais Dracula aussi semblait être un gentleman comme on en faisait peu. Il avait détourné mon sermon auprès de mon fiancé. Il m’avait manipulé et tué. Barbe Bleue lui était effrayant mais avait été doux avec moi enfin au départ. Qui me disait qu’il ne faisait pas partie de ce même genre d’homme ? Les hommes d’Anne eux aussi avait commis des atrocités peux avouables. Tous les hommes étaient pareil, je devais m’en souvenirs coûte que coûte. La voix de ce dernier me parvenant, je sortais de mes pensées, perdu ça pour le coup je l’étais oui. Un fantôme le salua avec un enfant, et ce dernier serra les dents en signe de réponse, fronçant les sourcils, je ne comprenais pas. Si c’était son purgatoire et qu’il la connaissait autant qu’il aille lui parler ! Quel genre d’homme ne voudrait pas parler à ses proches décédés ? Ce dernier m’embarqua et je me retrouvais à le suivre. Avais-je une autre solution ?

« Je me suis endormie après un incident. J’étais dans un sombre songe avant que je ne tombe pour me retrouvais dans cet endroit. Je n’ai pas la moindre idée de comment est-ce que je suis arrivée ici ! »

Laissant échapper un soupir, je passais ma main dans mes cheveux roux, avant de les tresser rapidement pour les ramener tous sur le côté droit. Ils m’encombreraient moins ainsi. La nouvelle question du dénommé Durnik, me fit ouvrir de grands yeux, une dryade. C’était quoi ça encore ?

« J’ignore ce qu’est une dryade pour vous. En mon sens je n’en suis pas une. »

Il me perdait encore plus. D’où venait-il ? Laissant échapper un soupir, je demandais :

« Comment êtes-vous arrivé ici ? Cette femme et cet enfant semblait vous connaitre, pourquoi ne pas être aller les voir ? »

Je n’y allais pas par quatre chemins, la douce Lucy aux bonnes manières était bien loin, mon éducation en tant que pirate me plaisait beaucoup plus. A quoi bon tous ses faux semblants ? Ils ne m’avaient pas mené à grand-chose et malheureusement il semblerait qu’il en soit de même pour Anne.

« Je m’appelle Lucy. »

Lâchais-je d’un ton lasse consciente qu’il ne me lâcherais pas

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La jeune fille était toujours sur ses gardes. Elle ne voulait pas se calmer et garder une méfiance à mon égard qui me semblait disproportionnée. Cependant, je ne la connaissais pas et je ne pouvais pas imaginer son passé. Je ne pouvais donc pas lui en vouloir de ce comportement que je qualifierai d'étrange et de protecteur envers elle-même.

« Alors que faites-vous ici ? »

C'était incompréhensible. Rien ne se passe sans raison. Même la magie existait pour une raison particulière. Tout le monde le savait. Au Ponnant du moins c'était habituel. Il n'y avait pas d'autre solution. Elle avait voulu venir ou elle s'était laissé entraîner mais il y avait une raison.

« C'est étrange. On va trouver un moyen de vous renvoyer ne vous inquiétez pas. »

Je l'aiderai. Je savais plus ou moins ce que je faisais et au pire j'avais quand même ma belle-mère pour m'aider à rentrer. Elle pourrait elle aussi utiliser ses pouvoirs mais il faudrait que je trouve le courage de lui parler et ce n'était franchement pas gagné.

« Une dryade est une femme forte, guerrière qui méprise les hommes sauf pour la reproduction si j'en crois les dires de Xera. Un peu comme des amazones. »

J'avais lu des bouquins sur les amazones à Storybrooke et c'était vraiment passionnant. Enfin je ne savais même pas si elle comprenait ce que je lui disais mais je le disais quand même. Elle me demanda alors comment j'étais arrivé ici. La réponse était des plus simples.

« J'ai jeté un sort. »

Par contre quand elle me parla de ma belle-mère et de mon fils cela me brisa le cœur. Je ne pouvais pas.... C'était trop dur. Je les avais perdu et aller les voir revenait à accepter cela. Je savais que je ne pourrais pas les ramener à la vie. Je le savais et pourtant au fond de moi j'espérais encore que je pourrais le faire. Je passais ma main sur mon visage comme pour me ramener à la réalité. Il était très difficile pour moi d'accepter leur mort surtout après l'avoir occulté pendant vingt huit ans. Je me demandais à quoi ressemblerait mon fils à cet âge ou même ma fille...

« Poledra et Torin... Ma belle-mère et mon... Mon fils. Je ne peux pas... Les voir, leur parler... Ce ne sont pas eux que je cherchais. »

Polgara. Elle seule pouvait m'aider à passer au-dessus de leur mort à tous. Cependant elle ne venait pas. Elle n'était pas là. Elle ne voulait pas me voir. Elle était

« Essayons de trouver un moyen de partir d'ici Lucy. »

Je lui souriais avant de me mettre en route. Je reconnaissais trop de monde et même si je pouvais partir comme je le voulais, je voulais m'assurer qu'elle puisse elle aussi rentrer chez elle. Il n'était pas nécessaire qu'elle reste là. Je sentis tout à coup une main sur mon épaule et je me retournais pour apercevoir les yeux bleus océan de mon beau-père. Je sentis les larmes me monter aux yeux alors que je m'approchais de lui pour le prendre dans mes bras quelques secondes.

« Tu sais déjà ce qu'elle te dirait. »
« C'est tellement dur si vous saviez Belgarath. »

J'étais idiot. Il le savait. Il avait passé des siècles à pleurer la « mort » de Poledra. Il était le mieux placer pour savoir.

« Il y a toujours de l'espoir. »

J'acquiesçais avant de le lâcher. Mon beau-père posa sa main sur mon visage et sur ma barbe. Je riais machinalement. Jamais Polgara n'aurait permis que je garde une barbe pareil. Bon elle n'était pas moche mais elle était déjà trop longue pour ma femme. Je passais mon doigt sur mon alliance avant de reporter mon attention sur Lucy.

« Mon beau-père. »

Comme si cela suffisait comme explication. Je n'étais pas très bavard à propos de mon passé. Je tendais machinalement mon bras à la demoiselle. Des vieux réflexes d'homme d'un autre temps. Même Regina se fichait de moi quand je faisais cela.

« Vous ne connaissez personne ici ? »

Je ne savais pas encore comment dire mais c'était étrange. Elle n'aurait pas dû être ici sauf si elle connaissait quelqu'un ou même je ne savais pas. Etais-ce moi qui l'avait faite venir ici ? Je ne savais pas mais j'allais l'aider c'était certain.

I know it's not the same but I feel it any way. Tell me if thats ok. No, I'll be on my way, should've known. Now I feel insane, am I insane ?
Il réitéra sa question pour savoir ce que je faisais ici, et je sentais mon agacement monter en flèche :

" J'ai déjà répondu à cette question et je en sais pas j'étais dans un de mes cauchemars, j'échappais aux hommes qui m'ont tué, j'ai trébuché et j'ai été embarqué ici ! Si j'avais une réponse à votre question j'y aurais répondu ! "

Croisant les bras sur ma poitrine je sentais mon esprit repenser aux magnifiques visages de Dracula et à la folie meurtrière dans le regard de mon second mari. Des frissons me parvinrent sans le vouloir j'avais révélé que j'étais déjà morte deux fois et je me retenais pour ne pas me frapper moi-même pour ma sottise. Il n'avait pas besoin de savoir que j'étais pas fichue de mourir comme une personne normale. Il me promettait de trouver une solution pour me renvoyer d'où je venais et je relevais mes grands yeux bleus vers lui. La solution était simple il suffisait que je me réveille. J'allais lui dire cela, quand Durnik me demanda si j'étais une dryade, naturellement je lui demandais ce que c'était que cette nouvelle espèce d'être-vivant. Patiemment il m'expliqua, et j'arquais un sourcil. Il venait vraiment d'un drôle d'endroit lui, ou c'était moi qui était bien trop resté dans mon coin aussi.

" Je ne suis pas une dryade, ni même une amazone et je ne méprise pas les hommes, j'ai perdu toutes confiance en eux c'est différent. La vie m'a appris que pour survivre je ne devais compter que sur moi. "

Et sur Anne aussi, mais ça je me gardais bien de le dire, j'avais déjà du mal à m'avouer que j'avais confié mes vies entre les mains de cette pirate. Je m'étais juré de ne plus jamais révéler à personne l'existence de mes neuf vies et de l'évolution progressive de mes capacités magiques à l'issue de chaque vie. D'ailleurs si ce dernier voulait savoir comment j'étais arrivée ici il n'était pas le seul. Quand ce dernier m'apprit qu'il avait jeté un sort, je fronçais les sourcils :

" Vous êtes un sorcier ? "

Si c'était un sorcier de Salem peut-être que c'était ma mère qui l'avait mené à moi ? Avait-elle encore cette capacité-là ? D'ailleurs avait-elle une seule fois était capable de faire une chose pareille ?

" Connaissez-vous Loreleï Westenra "

Je ne savais pas pourquoi j'avais posé cette question, c'était la première fois que je prononçais l'identité de ma mère depuis le jour de sa mort. Au fils des années j'avais fini par taire son nom pour la laisser exister seulement par son appartenance aux sorcières. J'étais une fille indigne, assurément. Désireuse de comprendre moi aussi pourquoi je me retrouvais dans l'univers du quadragénaire je le questionnais sur la femme et le garçon qu'il avait cruellement ignoré alors qu'ils semblaient désireux de converser avec lui. Voyant la souffrance prendre place sur son visage se sentait mon cœur se serrer avant que ses mots ne poussent mes joues à rougir de honte :

" Oh … Je … je suis désolée … je n'aurais pas dû demander "

J'avais vraiment manqué une occasion de me taire moi. Mes doigts jouant nerveusement avec mes cheveux roux, je suppliais mon esprit de me réveiller, avant qu'une tierce personne ne vienne accoster Durnik. Automatiquement ma prise sur mon arme se resserra avant que je ne comprenne qu'il était sans danger, une fois de plus je sentais mon cœur se serrer en entendant les mots de l'homme qui m'avait entraîné dans ce merdier. Le passif de cet homme semblait assez trash et troublé. Le vieil homme semblait très attaché à Durnik, il semblait gentil. Durnik s'intéressa à nouveau à moi et m'expliqua que le vieil homme était son beau-père. Hochant la tête en saluant silencieusement le fameux homme, je louchais sur le bras que le quadragénaire me tendait. Le vieil homme hochant à son tour la tête comme pour m'encourager je posais ma main avec précaution sur le bras qu'il me tendait. Déjà que j'étais hésitante, je fus contrainte de vérifier que mes gants étaient toujours ancrés sur mes mains et que ma peau ne toucherait pas la sienne. J'avais peur de mes pouvoirs comme toujours.

" Non, je ne connais personne ici. C'est sans doute mieux ainsi. "

Lâchais-je avant d'avancer tout en regardant autour de moi craignant littéralement de revoir apparaitre les deux hommes de ma vie qui m'avaient donné la plus belle leçon au monde. L'amour n'existait pas, la beauté était éphémère et les sentiments quel qu'il soit me mèneront à ma perte :

" Si c'est votre sort qui m'a mené ici, alors rompez le, je me réveillerais et théoriquement tout ceci sera terminé non ? "

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Je l'énervais à reposer toujours les mêmes questions mais j'avais appris dans mon métier de psychologue que c'était comme cela qu'on obtenait le plus d'informations réelles. Mais visiblement j'agaçais ma compagne d'infortune. Je devrais peut être revoir ma stratégie.

« De toutes les façons on finit toujours seul. »

J'étais très fataliste mais je ne pouvais pas être autrement. La vie m'avait appris qu'on pouvait être un instant heureux et l'instant d'après malheureux comme pas permis. Je ne voulais plus jamais vivre cela et c'est pour cela que je voulais rester seul. Mais ce n'était pas du tout le cas. Il y avait Regina qui était devenue ma meilleure amie. Il y avait Henry et aussi toutes les personnes que j'appréciais à Storybrooke. Et puis il y avait encore mes amis en vie au Ponant et pour finir il y avait elle maintenant. Lucy. Cette inconnu qui ressemblait tant à une dryade.

« Non je ne la connais pas, je suis navré. »

Et je l'étais vraiment sincèrement. J'aurai voulu lui donner une bonne nouvelle mais je ne le pouvais pas.

« Vous savez je ne connaissais que peu de sorciers. Moi même je ne pensais jamais que j'en serai devenu un. »

Et c'était un fléau au final parce que je savais que je vivrais éternellement mais jamais plus je ne serai heureux. C'était horrible comme sensation. Savoir qu'on ne sera jamais plus totalement heureux et pourtant avec cette jeune fille à mes côtés je me sentais plus apaisé. C'était un constat étrange et malsain un peu. De plus elle semblait vraiment touchée quand je lui dis que les personnes que je n'avais pas été voir était ma belle-mère et mon fils.

« Il n'y a pas de mal. Vous ne pouviez pas savoir. »

Je le pensais sincèrement. Elle ne pouvait pas savoir. Si elle avait su j'aurai eu plus de suspicion envers elle. Elle avait le droit de me poser la question. De toutes les façons nous étions tous les deux les vivants dans cette histoire donc elle avait raison de se méfier.

« C'est plus compliqué que ça. Je me suis concentré pour retrouver Polgara et ça m'a mené ici. Je ne voulais qu'elle. Il faut trouver comment vous êtes venu ici pour défaire le sortilège. Mais je n'en suis malheureusement pas à l'origine... Et je ne peux défaire ce qu'un autre à fait. »

Je réfléchissais passant mes doigts dans ma barbe. Tiens ma barbe. Je n'avais pas pris le temps de me raser alors que je savais très bien que Pol n'aimait pas la barbe. Etais-ce pour cela qu'elle n'était pas venue me voir ? Connaissant ma femme c'était fort probable.

« Par contre je peux vous renvoyer par ma volonté si vous le souhaitez. »

Je n'avais pas forcément envie de la voir partir tout de suite mais je voulais l'aider à repartir même si je me retrouverai une nouvelle fois seul. Je relevais mon regard vers elle et je plantais mon regard dans le sien.

« Si je vous aide à repartir, promettez moi d'éviter le royaume du Ponant c'est trop dangereux là-bas pour le moment. »

Je ne voulais pas qu'elle soit en danger et pour moi la région la plus dangereuse était le Ponant. Je ne savais pas que Essaïon était mort. Je ne savais rien sur mon ancien monde mais je voulais la protéger de ce monde de fou alors que je ne la connaissais ni d'Adam ni d'Eve.

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A quoi est-ce que je m'attendais ? Sincèrement, ma mère n'avait jamais voyagé, elle était morte jeune, j'étais stupide de penser qu'il aurait pu la connaitre. D'ailleurs quand ce dernier me dit qu'il ne savait pas qui s'était j'avais baissé la tête déçu. A quoi est-ce que je m'attendais ? Cette question n'avait de cesse de résonner dans mon esprit. De son côté Durnik était réellement désolé :

" Ce n'est rien, j'aurais été étonné que vous la connaissiez elle est morte jeune "

Ma voix était détachée. Ma mère. Cette femme qui avait tout quitter pour moi, je ne méritais pas son amour, je l'avais renié pour vivre comme une femme normale. L'avais-je réellement pleuré ? Je n'en n'étais même pas sûr. L'écoutant me dire qu'il ne connaissait pas beaucoup de sorcier je souriais avant d'ajouter avec gentillesse :

" On est deux, vous êtes le premier si tentait que vous êtes réel "

Je doutais encore du côté réaliste de la situation. Une nouvelle technique de protection ? Sans doute, après tout s'était ma spécialité de faire cela. D'ailleurs il semblerait qu'en la présence sur quadragénaire, ma langue se délie beaucoup trop rapidement, en moins de dix minutes je lui avais avouer que j'étais d'ores et déjà morte deux fois et que j'étais une sorcière. Cette proximité et cette confiance que j'avais porté automatiquement en cet homme m'effrayait autant qu'elle me rendait perplexe. La question entre nous résidait encore sur la manière dont nous allions pouvoir sortir d'ici et comme c'était lui qui nous avait mené dans une partie de son monde alors, je lui disais d'inverser le sortilège sans pour autant savoir si c'était réellement possible ou pas. Sa réponse me désarçonna légèrement cette Polgara semblait importante pour lui. Il avait risqué le tout pour le tout pour la revoir et lui reparler. C'était plus que ce que personne n'avait fait pour moi, et je devais avouer que j'étais légèrement jalouse de ça. Ce dernier réfléchissait en caressant sa barbe, et je rangeais mon arme le laissant avec ses pensées.

" Si vous me renvoyez ça sera où ? "

Demandais-je avec hésitation, une pointe de peur étant perceptible dans ma voix. Je ne voulais pas retourner auprès de mes meurtriers, ça s'était certain. Fronçant les sourcils face à sa demande quelque peu étrange, je m'humectais les lèvres sondant son regard comme pour percevoir une pointe d'ironie dans ses iris, mais je n'arrivais qu'à voir une réelle inquiétude. Un demi sourire étira mes lèvres tandis que je répondais :

" Je suis une pirate, une sorcière et une pirate, je ne pense pas que mon capitaine va vouloir faire une escale dans cette contrée, mais si l'idée lui viens de la dissuaderais de faire cela si vous voulez… "

Détournant mon regard du sien parce que j'étais légèrement effrayée par les drôles de lueur que je voyais à l'intérieur tout comme l'émotion que ça faisait naitre en moi. Le regard perdu sur les silhouettes qui évoluaient autour de nous je demandais :

" Vous allez aller où vous quand je vous m'aurais renvoyé ? "

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Elle semblait déçue que je ne connaisse pas sa mère. Je comprenais qu'elle puisse être déçue. Je l'avais été quand elle m'avait dit qu'elle ne connaissait pas ma Polgara.

« Je suis navré. C'est terrible de perdre un parent. »

Et j'en savais quelque chose. Mes parents, je les avais perdu jeune mais ça ne m'avait pas empêcher de devenir une belle personne tout comme ça n'avait pas empêché Lucy d'en devenir une elle aussi. Cette rencontre inopinée était très agréable bien qu'elle doutait de mon existence.

« Je suis réel. Enfin autant qu'on puisse l'être. »

Je lui souriais. Moi aussi je doutais qu'elle soit réelle moi aussi. La magie parfois était bien étrange. Elle me demanda où j'allais la renvoyer mais ce n'était pas à moi de choisir l'endroit. C'était à elle. Elle était la seule à pouvoir décider de rentrer chez elle.

« Je vous renverrai où vous le voulez. Il faudra juste penser et visualiser l'endroit où vous voulez retourner. Je prendrais vos mains pendant l'opération il faut que je puisse voir aussi l'endroit. »

Elle n'avait pas d'inquiétude à avoir. Elle irait où elle le voudrait. Je ne lui ferais pas d'entourloupe je n'en voyais pas l'intérêt de toutes les façons. Je lui demandais simplement de ne pas s'approcher du Ponant. Je ne voulais pas qu'elle soit en danger tout simplement et quand elle accepta d'éviter le Ponant.

« Merci beaucoup. »

J'étais soulagé qu'elle me fasse cette promesse même si je me disais de plus en plus qu'elle pourrait se défendre sur mes anciennes terres. Je me demandais si j'aurai un jour le courage d'y retourner. Si jamais je recevais un message de mes amis, est-ce que j'irai à leur secours ? Bien évidemment c'était une question idiote. Par contre j'avais un nouvel endroit à protéger et c'était ma nouvelle ville. Je souriais à Lucy avant de lui donner le nom de cette nouvelle vie que je menais ailleurs :

« Storybrooke. »

Je lui souriais avant de tendre mes mains vers elle. J'attendais qu'elle pose ses paumes sur les miennes puis je fermais les yeux pour concentrer ma volonté. Une fois le miroir visualisé dans ma tête je laissais l'image qu'avait Lucy en tête prendre possession du miroir.

Adieu Lucy.

Je lui disais mentalement ses paroles avant de la renvoyer chez elle et de me remettre à la recherche de ma femme. Deux heures plus tard, je comprenais que Polgara ne viendrait pas et je retournais à mon tour chez moi blessé et dévasté par la peine de ne pas l'avoir vu mais également par le fait que je ne reverrai très certainement jamais cette jeune femme.