Être. Paraître. Voilà à quoi se résumer ma vie pour le moment. Zelena voulait que j’observe ce que je faisais avec plaisir mais ça manquait cruellement  d’action. En plus cette vieille sorcière m’avait dit qu’il fallait que je l’intègre en ville. Elle n’avait rien trouvé de mieux que de me donner mordre souri un cabinet de consultations. Je pensais que j’aurai mon chez moi rapidement mais ce monde était rempli de paperasse et du coup je ne pouvais pas avoir mon cabinet de suite. J’avais e beau râle ça n’avait rien changé. Donc à la place on m’avait gentiment proposé de faire des consultations à l’hôpital.
 
L’hôpital était…. Sinistre et pourtant je m’y connais en sinistritude. Il y avait des gens Par tout et ils arrêtaient pas de se plaindre ! Non mais les gars allez voir un psy si ça ne va pas mais que voulez vous que je fasse pour vous moi ! Je peux réduire considérablement votre temps de vie si vous y tenez mais fallait être plus clair.
 
Je passais trois jours aux urgences avant de péter un câble et de demander à aller en gynécologie. Je me sais être plus tranquille pendant que mon charme irrésistible me servirait à ne pas entendre les femmes chouiner… et bien c’était raté. Il y avait eu celles qui voulaient des bébés sans y arriver et d’autres qui étaient enceinte sans le vouloir. Franchement qu’est ce que ce monde était compliqué ! Du  coup après avoir écouté pendant des heures et des heures ces maudites créatures du diable je prenais une pause. J’aurai bien aimé aller voir un spectacle revigorant mais visiblement je ne pouvais pas compter sur le Libertease en journée.
 
J’avais repris mon travail en étant frustrer et je sentais que Hyde commençait par en avoir marre. Si on nagissait pas de suite contre la méchante reine ça servait à quoi de nous avoir fait venir ? Au final nous étions surs que Zelena était en train de tourner sa veste et ça ne nous plaisait pas du tout mais alors pas du tout ! Je continuais donc mes consultations mais en milieu d’après midi un nom dans ma liste attira mon regard… J’avais senti Hyde sourire en mon fort intérieur. On allait enfin s’amuser mais avant on devait encore s’occuper de trois patientes.
 
J’étais plus souriant à mesure que le rendez vous approchait. J’avais l’impression que j allais enfin apprendre une chose intéressante.
Ne fait pas tout foirer surtout.
Hyde comme toujours n’avait pas confiance en moi. Malgré son scepticisme je pensais que ça se passerait bien. J’attendais quelques minutes à mon bureau avant de me lever et d’aller tranquillement appeler ma dernière patiente de la journée :
 
« Madame Mills Regina. »

Je jubilais. Elle était à ma merci. Je pouvais même sentir son parfum quand elle passa devant moi. Je lui désignais mon bureau et je masseyais en face d’elle.
 
« Bien vous venez donc pour une consultation… de maternité. »

Une lumière éclairs mon œil. Alors comme ça la méchante reine était en cloque. Oh comme Zelena allait aimer cette nouvelle !

Le temps était traître, il passait parfois si lentement et parfois si vite. Un peu plus de deux mois après que j’aie vu « mourir » l’homme de ma vie projeté dans le Styx aux Enfers, un lent défilé des secondes avant que CJ ne revienne la semaine dernière de l’école avec un article qu’elle avait imprimé suite à des recherches internet pour un devoir, un article dans lequel figurait une photo de Robin ! A New York ! Tout était ensuite passé à une vitesse folle. Un road trip en compagnie de Neïlina et Aeline (et CJ cachée dans le coffre de la Mercedes) pour savoir si cet homme était bien Robin ou juste quelqu’un lui ressemblant fortement. Il semblait que c’était bien lui, mais il était amnésique. Toutes, nous avions été persuadées que le ramener à Storybrooke lui rendrait la mémoire, ou qu’une potion une fois sur place y parviendrait, mais la tâche semblait plus ardue et malgré quelques troubles, les souvenirs de l’archer semblaient toujours indisponibles à sa mémoire. J’étais fortement troublée, bouleversée, même, mais je préférais largement le voir amnésique et bien vivant plutôt que mort. Le temps ferait peut-être son œuvre, ou peut-être que de revoir Roland ferait quelque chose. J’avais demandé à Aeline de contacter Petit Jean dans ce but. Mais, comme me l’avaient rappelé mes amis, je devais aussi penser à moi, à ma santé et celle de mon bébé. Il était grand temps de prendre un rendez-vous pour une première échographie. Neïlina et Durnik avaient chacun été adorables de proposer leur présence, mais, malgré mon appréhension, je voulais pas leur imposer quoi que ce soit.

Oui, j’appréhendais de me retrouver dans cet hôpital parce que d’aussi loin que je me souvienne, je n’avais jamais réellement eu besoin des services d’un médecin, encore moins à Storybrooke. Mais j’avais affronté bien pire qu’une personne en blouse blanche, je n’allais pas trembler devant eux tout de même ! Prenant mon courage à deux mains, j’avais téléphoné au service maternité pour une consultation. J’avais entamé mon troisième mois de grossesse, il fallait que je m’assure que tout allait bien. Qu’au moins une chose dans ma vie allait bien. En fait, j’étais probablement terrifiée à l’idée de peut-être apprendre le contraire, mais il me fallait des réponses. Et puis je grossissais à vue d’oeil, était-ce normal ? Je savais bien qu’être enceinte avait ce genre de conséquence, mais tout de même ! Moi qui avait toujours été svelte, c’était compliqué à intégrer qu’en si peu de temps, mes robes étaient si serrées.
Enfin mon tour arriva et un médecin, que j’étais certaine de n’avoir jamais vu, me fit entrer. J’angoissais mais refoulai comme toujours mes sentiments et appréhension pour porter mon masque habituel.

- Bonjour docteur.

Je m’asseyais à son invitation. C’était étrange pour moi, d’habitude c’était moi qui recevais les gens dans mon bureau.

- Oui, euh… il semblerait que je sois enceinte d’environ trois mois et euh… enfin je crois savoir qu’il est nécessaire de faire quelques examens… Enfin, c’est vous le professionnel, vous allez me dire la marche à suivre.

Je n’étais clairement pas dans mon élément. J’aurais tant voulu que Robin soit avec moi.

Regina Mills était enceinte. Quand ma reine l’apprendrait elle serait vraiment très heureuse. Elle aurait un nouveau moyen de pression sur la méchante reine et nous pourrions peut être enfin passer à l’action parce qu’à vrai dire je me faisais quand même pas mal chié dans cette ville. La vie y était agréable mais je m’ennuyais. Je voulais tuer des gens et Zelena me l’avait interdit. La vie était trop injuste parfois. Je l’écoutais attentivement en prenant en note ce qu’elle me disait. Tout était bon à savoir.

« Nous allons faire une prise de sang pour déterminer avec exactitude la datation. »

Je jubilais. J’avais la méchante reine à ma merci et elle pouvait rien faire d’autre que de me faire confiance. C’était tellement jouissif au fond. Je l’invitais à s’asseoir sur une chaise et je prenais de quoi lui désinfecter le bras. Je préparais tout le nécessaire à prise de sang avant d’exécuter le geste. Je souriais à ma patiente avant de ranger les tubes à essai. Bien entendu, il y en avait beaucoup trop pour un simple BHCG mais ça elle l’ignorait et puis ça pourrait servir à Zelena.

« Pouvez-vous me donner la date de vos dernières règles. »

Je me levais de mon fauteuil pour me rapprocher de l’échographe. Je rentrais le nom de Regina dans la machine puis je m’asseyais sur un tabouret. J’étais prêt à lui faire son examen.

« Je vous demanderai de vous allonger sur la table d’examen. Je vais vous faire une échographie. »

Une fois qu’elle fut installée, je mis du gel sur son ventre et je posais la sonde dessus. Je faisais l’examen avec précision. J’avais toujours aimé la médecine et toute cette technologie la rendait encore plus attrayante. Je finis par trouver le bébé et j’allumais le son pour qu’elle entende.

« Là… Ecoutez les battements de leurs coeurs. »

Et oui j’ai bien dit leurs coeurs… Car la méchante reine n’attendait pas un seul mais deux heureux événements. Zelena allait être plus que ravi de la nouvelle.

« Voulez-vous connaître le sexe des jumeaux ? »

Non je n’avais aucun tact et à vrai dire elle était là pour avoir des réponses donc je les lui donnais.

« Vous donnent-t-ils beaucoup de nausées ? »

Quoi ? Je ne faisais que mon métier !

J’avais pris un peu trop de sang mais c’est parce que je savais quoi en faire. J’allais le donner à ma reine Zelena. Elle en ferait ce qu’elle voudrait mais en tout cas pour le moment j’avais un coup d’avance sur ma « maitresse ». Peut être que je garderai ce sang pour moi pour le donner à Zelena à un moment où elle aurait envie de m’étrangler. Ma rousse était mauvaise mais plus que la moyenne et elle s’énervait très voire même trop rapidement. Enfin là n’était pas le sujet. Je levais un regard calme et patient vers la jeune maman. Bon dieu que j’étais bon dans le jeu de la comédie.

« Nous allons aussi faire des vérifications d’usage. Comme pour le diabète gestationnel ou encore vérifier qu’il n’y a aucune malformation génétique. »

Je lui avais répondu gentiment et surtout professionnellement. Elle ne pourrait pas remettre en cause ma parole. De toutes les façons je me doutais que sorti des potions elle ne connaissait absolument rien à la médecine moderne et ça me comblait.

Lors de l’échographie, je lui annonçais qu’elle attendait des jumeaux et je lui répétais alors la nouvelle pour qu’elle l’assimile bien :

« Et oui leurs vous attendez des jumeaux. »

Deux pour le prix d’un. Oh comme Zelena allait être fier de moi ! Elle allait avoir de quoi faire pour faire tomber sa sœur. Je lui demandais alors si elle voulait connaître le sexe des enfants. C’était facile. Il suffisait simplement de savoir où regarder.

« Alors… Là vous voyez ? Il s’agit de votre fille…. Et ici… Et bien vous aurez le choix du roi ! Il s’agit d’un garçon. »

Je lui montrais les deux bébés sur l’écran. Elle n’y comprendrait rien comme toutes les autres mamans mais au moins je faisais semblant de faire mon travail.

« Le papa va être content de la nouvelle mais un conseil demandez lui de s’asseoir avant. »

Je riais doucement. Ouais parce que déjà un gosse c’était chaud mais deux… Non c’était vraiment une plaie d’avoir des jumeaux.

« C’est bon signe en effet ! »

Au moins, elle ne vomirait pas sur les chaussures de ma reine quand elle s’en prendrait à elle. Bon par contre, j’étais un peu triste pour elle. Dire qu’elle ne connaîtrait sûrement jamais ses enfants. C’était triste au fond. Mais j’avais toujours ce sourire doux sur le visage. J’étais le meilleur des acteurs vraiment. Je finissais l’échographie et je lui donnais du papier pour qu’elle puisse s’essuyer ;

« Je vous imprime les images. »

Je lançais l’impression puis le temps que cela se fasse je posais mon regard clair sur la jeune femme.

« De quoi avez-vous besoin Madame Mills ? »

La consultation touchait à sa fin ou du moins j’avais fait le nécessaire pour cette fois-ci. Je lui souriais et je sortais mon carnet pour lui prescrire des vitamines et autres bonnes choses pour les bébés et elle. Je n’étais pas un monstre après tout.

Je la tenais à ma merci mais ce n’était pas le moment de la faire tomber. Il fallait que me montre patient. Il fallait que je me frêne pour que sa chute soit plus grande encore. Elle allait bientôt tomber et elle était assise en face de moi. Elle ne savait pas ce qu’il allait lui tomber sur le coin du nez et pourtant je savais qu’elle allait s’en mordre les doigts d’avoir ainsi baisser sa garde. Elle était au bord du gouffre sans même s’en rendre compte. Madame Mills vous marchait droit vers un mur que vous ne pourrez pas éviter et pourtant vous ne pouvez que penser à vos enfants à venir. C’est une bonne chose. Pour le moment, je sais que c’est normal de ne penser qu’à eux sur cet instant mais bientôt vous comprendrez que vous mettre des œillères n’était pas la bonne solution. Mais pour le moment je me devais de la calmer. Alors c’est ce que je fis, le plus simplement du monde, le plus courtoisement possible.

« Ne vous inquiétez pas. Nous allons nous voir tous les trimestres pour s’assurer que les bébés vont bien et si nécessaire vous pourrez toujours me contacter à ce numéro. »

Je prenais un post-it pour lui noter mon numéro de téléphone. J’avais une capacité assez rapide à m’adapter à tout nouveau mode de vie et celui-ci était pour ainsi dire le plus drôle. La technologie était assez impressionnante et ça me fascinait totalement. Je finissais d’écrire sur le papier mon numéro et je le tendais à ma patiente. Quand elle le prit je me levais et je faisais le tour de mon bureau pour la raccompagner jusqu’à la porte de mon bureau.

« Je vous souhaite une très bonne journée Madame Mills. »

Je lui tendais ma main pour la lui serrer avant de l’inviter à prendre la sortie de mon bureau. J’avais tellement envie d’appeler Zelena immédiatement pour lui donner tout ce que j’avais appris sur notre ennemie commune mais je devais attendre un peu. Je devais me montrer prudent à ce sujet. Elle avait quand même des pouvoirs et elle pouvait m’écouter. J’étais peut-être un peu parano sur ce coup-là mais il valait mieux prévenir que guérir non ? – oui je sais mon jeu de mot est pourri.