Ivy Belfrey &
Jack Frost

Flashback;
La petite semblait craindre ne pas être la seule protégée de Jack. Il rigolait à la simple pensée qu’elle soit possessive de sa personne. Qui l’avait été depuis la totalité de son existence si ce n’était qu’elle? Il hochait de la tête positivement, tiltant sa tête sur le côté alors que ses lèvres formaient un rictus du rire qu’il retenait. Elle était mignonne, voilà ce que l’esprit pensait, à le vouloir uniquement pour elle. Pourtant il n’était pas un animal de compagnie, encore moins un que l’on met en cage, l’esprit était un vieux vagabond qui sautait de ville en ville afin d’explorer de nouveaux lieux. Ce n’est pas demain la veille qu’il aurait des chaînes au bout des pieds.

La petite acceptait sa proposition, mais demandais de rentrer d’abords, ce qui était logique en voyant ses lèvres se gercées d’un bleu iconique. Elle était pourtant sage et avait bien raison de ne pas vouloir engendrer les foudres de lady Tremaine. « Pourquoi par la fenêtre? » murmurait-il soudainement avec une surprise visible au visage. « Ce n’est pas comme si elle me voyait ! Je peux me promener dans le manoir à ma guise, tant qu’on m’ouvre la porte, cela va de soi. » furent ses derniers mots avant qu’il ne se projette au sol en apportant la petite avec lui. Une fois les pieds dans la neige, écrasant un des bonhommes créés plus tôt au passage, il marchait en direction de l’énorme maison devant eux. « Que dis-tu de me présenter les lieux, Drizella? »

Ivy Belfrey &
Jack Frost

Flashback;
Son sourire ne quittait simplement plus ses lèvres. Il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer la petite l’attendant à sa fenêtre jusqu’à ce qu’il daigne enfin de se présenter sur les lieux. Il y avait quelque chose de charmant à savoir que quelqu’un vous attendait, signifiant que votre présence était agréable et cela faisait doucement fondre le cœur de l’esprit. Ce qu’elle ignorait était qu’elle était elle-même l’ancre de l’adolescent, son seul sentiment d’appartenance dans ce monde qui oubliait sa même existence, elle était la seule maison dont il avait réellement de besoin. Il respirait doucement, son souffle invisible faisant virevolter la neige autour d’eux afin de dégager le chemin jusqu’au manoir, il profitait de cette douce naïveté dont elle faisait preuve. Elle l’attrapait par la main, sautillant presque sur place en apprenant qu’il visiterait son manoir, ce qui le fit rire sous cape.

« Tu peux absolument tout me montrer, personne n’en saura rien. » dit-il d’une voix douce alors que les deux êtres entraient dans la demeure. La maitresse des lieux ne manquait certainement pas de gout, ce même si l’endroit lui paraissait tout de même sombre, mais peut-être n’était-ce là que l’aura qui émanait de la dame Trémaine. Attiré dans le salon, Jack scrutait les lieux de ses yeux, avant d’être apporté au pied du foyer. Jack prenait place sur le sol observant la flame qui dansait devant lui tout en accordant une oreille attentive à la petite. L’enfant se rapprochait autant que possible afin de réchauffer son petit corps gelé par la faute de l’adolescent, son regard baissait alors vers le sol en couvrant une certaine honte. « Je vois…» dit-il d’une voix distante avant de s’avancer à son tour vers le feu. Il y plongeait sa main dans un espoir enfantin de s’y réchauffer, mais les flammes s’écartaient de sa peau dans une dance répulsive, il observait alors simplement sa main d’un air lointain. « J’ai…sûrement aussi aimé les salons. » dit-il vaguement en ne s’attardant pas à la migraine qui venait de le tirailler. Un souvenir de jadis venant le bercer doucement d’un œil spectateur, un gamin aux cheveux bruns amusant la foule, mais rien de tout cela ne lui semblait familier. L’amnésique tirait un sourire mélancolique en reprenant sa main afin de la passer dans ses cheveux d’un geste lasse.

« Drizella… » soufflait-il doucement tel un murmure oublié. Les yeux de l’adolescent divergèrent vers le médaillon qu’elle avait au cou. « Si tu aimes ce salon, alors je l’aime aussi. » dit-il finalement en reprenant son sourire, cachant cette vague de tristesse l’ayant poignardée au cœur. Elle était encore jeune, peut-être qu’un jour il lui avouerait être mort, être amnésique. Peut-être qu’un jour il lui admettrait qu’elle était tout ce qu’il avait en ce monde.