S’il y avait une époque où chaque jour passé à Storybrooke se ressemblaient, il n’en était plus jamais le cas. Parfois je regrettais presque cette période heureuse ou je n’avais que pour seule occupation de récupérer mes loyers et terrifier les habitants. Les choses avaient bien changé ces dernières semaines. Beaucoup se demandaient ce que le cruel Mr Gold, à nouveau identifié sous le nom de Rumpelstitskin. J’observais et tirais mon avantage. Le retour de la magie, les arrivées diverses et variées, c’était à se demander quand ce bal incessant allait se produire. Vint-huit ans ne représentaient rien dans mon éternelle existence, cependant manquait toujours quelque chose, mon fils. Je me sentais terriblement seul, il était vrai que depuis toutes ces années j’y étais habitué, mais l’on ne s’y plait pas forcement. Ma solitude avait été brisée du temps où Belle vivait à mes cotés, mais je l’avais perdue, comme je perdais toutes personnes m’apportant un sentiment d’amour. Je devais y renoncer, mais j’avais toujours ce maudit espoir accroché à la botte, celui de retrouver mon fils. Il était pourtant loin de se douter de ce qui allait se produire ce jour là, loin d’imaginer retrouver une personne perdue depuis bien trop longtemps. Une disparition sans espoir.

J’étais affairé à placer certains objets dans l’arrière boutique qu’il me faudra nettoyer puisque les gens se sentent en permanence obligé de poser leurs doigts sur ut ce qu’ils voyaient, quand la porte s’ouvrit. Quelle ignoble surprise que d’avoir visite de Regina Mills, je pouvais sans peine reconnaitre sa voix. Sa nouvelle voix, toujours plaintive et débordante de bons sentiments. Je soupirais et retourna au devant de la boutique évidement ses doigts étaient posés sur cette vitrine dont le cruel destin semblait d’être à jamais souillée par des innombrable mains, à quoi bon lutter ?

« Qu’il y a-t-il de si important à me dire qui me vaille plus d’intérêt que tous tes chiots égarés ? »

J’avais toujours un mot tendre pour ma vieille amie. Celle-ci s’aventura sur des mots qui étaient éloignés des discours d’antan de la méchante reine. Cependant, puisqu’elle s’était donné la peine de venir, je pouvais toujours faire mine de m’intéresser à ses problèmes. Une confession, rien que ça… Je me fis silencieux, laissant les mots vomir de sa bouche de maire. Je ne m’attendais pas à entendre une telle chose, Belle ? Vivante ? C’était à peine si j’avais entendu la suite de ces mots, ses soit distantes excuses qui voulaient me faire croire que la situation aurait pu être pire. Alors qu’elle parlait encore, j’avais déjà fait le tour du comptoir et arrivé à la hauteur de Régina. Oh bien sur que j’éprouvais de la haine, de la colère envers elle, mais Belle était ici et vérifier ces mots étaient une priorité sans précédent. Cette révélation avait éveillé une vieille blessure et je m’assurerai que Regina en connaisse prochainement de telles.

« Oh non très chère, ne parlons pas si vite de quittance… »

Je me mis face à elle, de gestes terriblement lents.

« Mais sois rassurée, je ne veux pas te tuer ma chère, cela me priverai du plaisir de te voir souffrir. »

Sur ces douces paroles, je traversais la boutique jusqu’à la porte que je poussais avec un léger empressement. De l’espoir m’animait si soudainement, c'était tout à fait exceptionnel et plus fort que toute ma volonté. Et c’est là que je l’ai vue…

« Belle… »

C’était réel.

Elle était encore plus magnifique que dans mes souvenirs, Belle, cette femme qui avait je l’avais cru, emporté tout mon amour dans sa tombe. Comme il m’avait été douloureux de la perdre, de masquer à Regina la peine que m’eut causée l’annonce de son trépas. A présent sur mon visage se dessinait un sourire de soulagement, j’aurais volontiers déversé bien des larmes pour exprimer mon bonheur, mais quoi que l’on puisse penser de moi, je pouvais être relativement pudique, bien que je n’avais rien à cacher à Belle. Depuis que j’étais Mr Gold, j’étais différent que je le veuille ou pas. Cela ne pouvait pas être un mal après tout, j’avais à nouveau l’apparence d’un homme. Ce que Belle a toujours voulu voir en moi. L’homme derrière la bête, une si belle légende, un conte de fée pas comme les autres. Mes bras l’accueillirent sans attendre, il m’avait semblé impossible de pouvoir à nouveau le toucher, la prendre dans mes bras, entendre sa voix douce qui apaisait mes émotions violentes et son visage qui avait apporté tant de lumière à ma sombre existence. Je serrais si fortement son corps contre le mien, ne pouvant décrire cette sensation. Bien sur, si Régina ne l’avait pas séparée de moi tout ce temps, je n’aurais pas ressenti cet instant intense ; mais ma douleur de l’avoir perdu pour toujours et la peine d’un deuil que je n’avais pas su achever… Je ne pouvais pas la pardonner, je ne pouvais pas oublier ce vide laissé encore. Cette solitude, mon attachement à l’espoir vain de retrouver mon fils. Elle avait rendu ma route moins lugubre et si aujourd’hui j’approchais enfin de mon but, que seul me restait à découvrir un moyen de quitter Storybrooke ; elle était revenue. Elle avait rapporté une part de moi, cette part minuscule de bonté de mon cœur. Elle aussi pourtant je l’avait trahi, laissée pour mes pouvoirs. Pour retrouver mon fils, je savais qu’elle comprendrait. Elle a toujours tout compris, alors que moi-même parfois je ne voyais pas…

L’intervention de Regina ne fut pas utile. Bien sur qu’elle devait nous laisser, pensait-elle être la bienvenue dans cet instant si heureux ? Non sa présence était comme un cheveu sur la soupe, ou dans la sauce… Lugubre désir de la voir mariner dans sa propre cervelle… Mais l’heure n’était pas à la vengeance, mais elle viendra. Nul ne pourra m’empêcher d’écraser cette petite reine, après tout, à présent qu’elle avait jeté le sort noir… Je n’avais plus besoin d’elle, qu’elle meurt m’indiffère, surtout depuis qu’elle se prenait pour une héroïne pour les beaux yeux du gamin le plus insupportable de toute cette maudite ville : Henry.

Tenant toujours Belle dans mes bras, mon regard sombre fixa la méchante reine avec une promesse silencieuse d’une douleur sans fin. Elle pensait avoir souffert au cours de sa vie, mais avoir perdu l’amour de sa vie à cause de Blanche Neige n’était encore rien. Pire l’attendais, pire viendra. Je posais les mains sur les épaules de Belle pour la reculer quelque peu, contempler son visage et lui dire d’une voix tremblante

« Je ne pensais jamais te revoir. »

Ma main droite caressa sa joue, sa peau était si douce, toujours aussi parfaite, comme si c’était hier que je la fis partir de mon château, comme si rien de terrible ne lui était jamais arrivé.

« Viens, entres… »

La hatais-je, parce que nous avions en effet beaucoup à nous dire. J’avais besoin de savoir où elle s’était trouvée tout ce temps, comment moi, j’avais pu ne pas être averti de sa survie ? Avais-je été aveuglé par mon chagrin ? Encore une fois.

Oups...

J'ai dit qu'elle était morte ? Tu as dû mal comprendre...

Spoiler:

J’étais si heureux d’avoir retrouvé Belle, ou plutôt qu’elle m’ait retrouvé. Il y avait que si peu de moment heureux dans ma vie, tout se termina bien souvent en tragédie, j’avais beau essayer de garder le contrôle, de chercher à réparer mes erreurs, les choses se terminent rarement bien, le prix d’être du côté du pouvoir, mais le pouvoir me rendra vainqueur un jour. J’en suis persuadé, je retrouverai Baelfire, comme Belle m’a retrouvé. Cela me donnait de l’espoir, je n’avais plus ressenti ça depuis longtemps, me sentant fatigué et aigris par les déceptions de la vie. Belle était de retour, la vie était subitement moins terne et bien que j’étais toujours le même, à quelques détails près ; que je savais pertinemment que des mésententes persisteront, mais j’aimais Belle. Elle me rendait heureux, elle me rappelait quel genre d’homme j’aimerai être, qu’il me fallait viser être. Mais les ténèbres elles, ne sont pas de cet avis, elles perçoivent la femme que j’aime comme une menace, elle est bien trop lumineuse pourtant pour qu’ils puissent prendre le contrôle sur moi quand je suis avec elle. Je le sens, c’était magique… Le pouvoir de l’amour, j’y ai toujours cru, je ne l’ai simplement jamais véritablement connu avant de rencontrer Belle. Je la fis se hâter à l’intérieur de ma boutique, je mettais ma haine de coté, bien que mes vieux démons s’agitent déjà à l’idée de se venger de Regina. Je m’étonnais même de l’avoir laissé filer, a croire que l’amour de Belle était encore plus fort que je ne le pensais. Elle n’avait pas changé, elle était toujours aussi magnifique bien que je pouvais distinguer sur son visage quelques traits de fatigue.

« Je croyais que tu étais morte… Mais tu es là maintenant, c'est... C'est merveilleux » Je n'avais pas d'autres mots pour exprimer ce que je ressentais.

J’étais grandement soulagé d’apprendre le contraire, mais la colère était encore palpable dans le grain de ma voix, je ne pouvais tolérer cela. J’étais un être diabolique, mais j’étais également terriblement protecteur envers ce que j’aime à savoir mon pouvoir et certaines personnes. Ces personnes ne se réduisant qu’à très peu de personne, dont Baelfire et Belle se partageaient la première marche. Je caressais sa joue, ses cheveux longs. J’étais comme dans un rêve…

« Où étais-tu ? »

J’avais besoin de savoir, de comprendre ce qui était arrivé à Belle, par curiosité évidement, mais également quelque part pour évaluer à quel point mon châtiment devra être terrible. Le pardon n’était pas mon fort, il ne le sera certainement jamais. Bien que j’avais pu épargner, grâce à Belle, mais je doutais qu’elle puisse réitérer ce miracle pour Regina. Je lui proposais alors de s’asseoir, mes yeux ne pouvaient la quitter, je ne voulais plus jamais la quitter.

Le ténébreux eut beaucoup de peine d’apprendre que Belle l’eut appelé en vain, il aurait tant voulu l’entendre et venir à son secours. Il n’était pourtant pas un chevalier servant, mais pour Belle, il serait prêt à n’importe quoi, mis à part peut-être renoncer aux ténèbres et son grand pouvoir. Il était furieux d’une certaine manière, mais heureux. C’était d’une telle contradiction que son cœur s’emballait. Pourtant, il ne montrait rien, il y avait bien longtemps qu’il avait appris à ne plus montrer sa peine, non. Mais il montrait sa joie à Belle, il la lui montrait parce que c’était ce qu’il voulait qu’elle puisse lire en lui, qu’elle oublie un temps, le temps de ces retrouvailles, à quel point il pouvait être sombre. Il ne put s’empêcher de lui demander où elle fut tout ce temps et la réponse était loin de lui plaire. Belle, sa Belle, en prison. La colère montait en lui, mais il se contenta d’écouter comme il savait si bien le faire après tout. Bien qu’entendre était plus facile, mais il avait toujours été naturel pour lui d’écouter Belle, de peser ce qu’elle disait… Il se laissait influencer par elle, qu’il le veuille ou non. Elle avait une emprise sur lui, elle contrôlait une parcelle de sa noirceur. Une petite victoire, dans un océan d’obscurité qui occupait son cœur.

Bien que Belle ne soit restée que deux semaines en prison, c’était déjà bien tôt ! Certes, le ténébreux avait lui-même enfermé Belle, il ne fallait pas l’oublier. Il l’avait faite dormir dans un ignoble cachot, alors il semblait dérisoire de croire que cela aurait pu l’affecter que de savoir qu’elle avait été placée derrière les barreaux. Il éprouva une certaine jalousie d’abord à l’égard de cet homme qui eut sauvé Belle car cela aurait dû être lui, mais il en fut assez rassuré et se sentait malgré tout redevable de cet homme. Du moins, il ignorait encore que celui-ci occupait son château et profitait grandement de celui-ci et qu’il ne lui devait donc plus rien. La malédiction les avait séparés, par chance, le chapelier les avait réunis à nouveau. Lui qui avait maudit les agissements de ce fou qui l’encombrait de nouveaux habitants qui venaient parfois oser lui demander son aide.
A croire qu’il devra également une certaine reconnaissance à Jefferson.
L’amour cause bien des tracas.

« Tu t’en es sortie. »
Belle était une héroine, peut-être pas la plus glorieuse, mais une héroine tout de même. Il n’aurait jamais cru pouvoir aimer à tel point une femme, aimer à nouveau. Mais il n’eut rien choisi, c’est comme ça l’amour… Il tenait toujours la main de Belle dans la sienne, il était si heureux de l’avoir retrouvé qu’il ne pouvait se résoudre à la lâcher.

« Ce Robin aussi est aussi à StoryBrooke ? Comment as-tu su que tu devais venir ici ? »

Gold ne pouvait s’empêcher de lui poster ces questions, mais il savait qu’il devra remettre tout cela à plus tard, il y avait bien des choses qu’ils devaient rattraper.