Te voilà enfin là ou tu voulais, pour une fois tu ne marches pas dans le vide, tu n'aires pas comme un fantôme sans avenir. Tu touches du bout du doigt ton but ! Rencontrer cette reine qui s’est vu pousser des ailes par la vengeance. Elle a déplacer tout un royaume en réponse à ses malheurs et elle à réussit. Comment ne pas inspirer le respect et la peur dans ces conditions. Régina, la méchante reine. Cette femme aussi belle que dangereuse. Cette nouvelle ville malheureusement te déroute totalement. C’est machine qui avancent sans chevaux, ses habitations en bétons et bois. Ses accoutrements sans aucun style ni raffinement. Ce monde est encore plus étrange que celui que tu as traversé. Mais voyons le bon côté des choses, tu vas apprendre avec les plus grands. Avec la plus grande. Mais d’abord, il a fallu faire comme tous les expatriés, se plier aux règles de cette contré. Cacher sa vraie nature, car il se trouve qu’il y a des étrangers au monde des contes. Et tu as appris que c’est dangereux pour tous s’ils découvrent la vérité sur cette ville. Tu as rencontré bien plus de personnes en un jour que durant ton périple. Logements, nouveaux vêtements, visite de la ville. Tout ceci semble si futile quand tu sais ce que tu veux exactement.

« Ici c’est la mairie, vous y trouverez les bureaux du Maire Régina Mills, et les administratifs pour quelconques questions, c’est ici que vous viendrez si c’est urgent. » La seule chose que tu as retenue c’est le prénom dans cette phrase, Régina. Elle est ici, à quelques portes de toi. Profitant d’un moment de distraction tu entres dans les bureaux. C’est immense, est presque royale. Les yeux grands ouverts tu es un peu perdu et cherches comment la trouver, avant d’apercevoir une jeune femme assise derrière une très haute…Table ? Hésitante tu approches. « Excusez-moi…. Je…. Je voudrais voir la Méch…. » Tu te souviens qu’à présent ici il ne fallait user des surnoms de contes mais de leur nom « civil » te reprenant rapidement tu recommences « Régina…..mi…les….Madame le Maire! » La jeune femme te regarde comme si tu venais de faire un spectacle de clowns. « heuu…..vous aviez rendez-vous ? » Plissant les yeux tu la regardes, un rendez-vous ? Tu ne la courtises pas tu veux simplement lui parler. « Je ne veux pas la charmer, je veux simplement lui parler…. C’est important, j’ai parcouru tant de terres pour la retrouver » la jeune femme semblant clairement se moquer de toi « Et vous n’aviez pas de cheval pour aller plus vite ! » Que…. Elle se fiche de toi !

« Excusez-moi …Je ne vous autorise pas à être aussi désinvolte avec moi ! » Le soupir gras de la femme t’agace de plus en plus, dans ce monde le respect semble avoir pris ses jambes à son cou. « Vous n'avez pas rendez-vous, donc prenez rendez-vous et revenez Madame » tu la fixes froidement. Depuis ton exil de ton île tu as changé, pas beaucoup mais assez pour savoir assumer des actes tels que celui-ci. Serrant le poing une bulle de la taille de la jeune femme déverse un flot d’eau glacée. Évidemment, tu n’en reçois aucune goutte « je ne prendrai pas rendez-vous, pas après tout ce temps. » Effarée, la demoiselle se lève brusquement en écarquillant les yeux « C’ETAIT QUOI CA…..QU’EST-CE QUE TA FAIS ! » Plissant les yeux tu t’offusques de la voir crier aussi fort. « Continuez comme ça et je vous fais manger du poisson par la queue. » La colère de cette femme effrayée commence à faire raisonner les murs de cet établissement. Tout ce bruit fait sortir plusieurs personnes de leur petit placard. Et là, c’est l’illumination, tu vois te dresser devant toi celle que tu as tant cherchée. La méchante reine. Un large sourire s’affiche sur ton visage radieux. Alors que le couloir lui est totalement inondé sauf le petit cercle qui entoure ta personne. Habillée comme une fille d’ici personne ne peut deviner ta vraie identité, mais la magie peu en donner des indices.

C’était aujourd’hui que les « réfugiés » avaient droit à un petit tour de la ville. Ils feraient un passage par la mairie, et Regina en profiterait pour les recevoir dans l’auditorium pour leur faire un petit rappel sur les choses à savoir et celles à ne surtout pas faire. Alors qu’elle peaufinait son petit discours, elle entendit qu’on s’agitait dans le couloir, et même quelques éclats de voix. Que se passait-il encore ? N’y avait-il pas moyen d’avoir la paix ? Furieuse, elle sortit en trombe de son bureau et descendit les escaliers pour se retrouver au milieu d’une pagaille impliquant quelques employés de la mairie, sa secrétaire totalement détrempée, et une jeune femme au drôle de sourire. Voyant l’étendue d’eau qui s’arrêtait presque miraculeusement autour de cette dernière, madame le maire ne mit pas longtemps à comprendre ce qui avait pu se passer.

-Allez, du vent ! C’est une mairie ici, pas un cirque ! lança-t-elle à l’attention des quelques curieux qui étaient sortis de leurs bureaux et services pour voir les deux jeunes femmes se disputer.

Alors qu’ils partaient, Regina s’approcha de sa secrétaire détrempée, après avoir lancé un regard noir à l’inconnue.

-Vous, ne bougez pas.

Elle reporta son attention sur Louise, l’incita à s’asseoir, et d’un mouvement du poignet devant son visage, lui fit perdre connaissance. Elle lui tint la tête d’une main, et de l’autre, elle fit se renverser à distance le ballon de la fontaine à eau. Elle fit ensuite revenir Louise à elle. Elle serait un peu engourdie, suffisamment pour avoir des souvenirs trop flous pour être certains.

-Quelle maladroite ! Louise, appelez l’équipe d’entretien, mon rendez-vous ici présent a renversé la fontaine.

Elle jeta un œil à Calypso dont elle ignorait l’identité encore pour le moment.

-Venez, très chère, nous avions rendez-vous.

D’un signe de tête, elle l’incita à la suivre. Elles ne tardèrent pas à atteindre le bureau.

-Vous avez intérêt à me fournir une bonne explication. N’avais-je pas été claire en disant qu’il fallait absolument faire preuve de discrétion ? PAS de magie ! Articula-t-elle.

La belle brune referma la porte derrière son interlocutrice et l’invita à s’asseoir, avant de se mettre en face d’elle à son bureau.

-Alors, qui êtes-vous ? Que voulez-vous et pourquoi avez-vous trempé ma secrétaire ?

Dire qu’elle pensait que la journée se passerait sans encombre… Etait-il possible que dans cette ville, il ne se passe rien d’incroyable durant au moins une journée ?

-Cette fille que vous avez … trempée, elle vient du monde sans magie. CE monde. Et au vu du métier qu’elle veut faire, je ne parle pas de celui pour laquelle je l’emploie, elle peut être extrêmement dangereuse, pour vous, pour nous, pour tout le monde dans cette ville. Alors je vous demanderais à l’avenir de faire preuve de plus de prudence.

L’heure des remontrances était passée, et il était temps maintenant d’entendre ce que la jeune femme avait à dire, car Regina le voyait, elle voulait lui parler.

-Je vous écoute.

Enfin elle est là, devant toi. Aussi impressionnante que ce que l’on raconte sur elle. Sa prestance, et son aura englobent une grande partit de cette mairie. Mais tu dois avouer qu’elle reste un peu effrayante en colère comme ça. Tu ne voulais pas la mettre dans de mauvaises conditions pour votre première rencontre mais malheureusement ton geste fut de trop sur sa « secrétaire » pour cacher ton fatal coup de d’eau elle endort ça …. Subordonné ? Et accuse ta maladresse pour cette inondation. Perplexe tu la trouves bien cachotière pour une grande majesté. Ici n’est-elle pas celle qui régit ce lieu ? Alors pourquoi tant de secrets ?. Bref ton but touche presque à sa fin, docile tu n’ouvres pas la bouche, en même temps vu l’atmosphère et l’état d’esprit de la grande méchante reine, mieux vaut ne pas aggraver les choses, après plusieurs directives tu la suis vers ce qu’il semble être son domaine privé. La porte fermée derrière vous. Tu la dévisages comme si tu voyais un rêve se réaliser. Tout ce temps pour enfin en arriver là, tu n’y croyais plus par moment, tu pensais que c’était peine perdu. Mais tu as quelque chose que personne ne peut t’enlever, la détermination, c’est peu être cela qui t’a sorti de tant de situations.

Elle te rappelle les règles qui régissent cette ville en appuyant bien sur le fait que la magie est proscrite ici. Ce n’est pas encore assimilé dans ta petite tête, tu as toujours vécu avec cette partie de toi. C’est comme ci l’on te demandait de ne plus écrire de la main droite. Faut te laisser du temps quand même. C’est alors qu’une nuée de questions sèchement prononcée vers toi. Un peu vexée et désappointée, tu fronces les sourcils et retrousses ton petit nez. « Je dois avouer que je n’ai pas fait la meilleure impression à mon arrivé, je m'excuserai envers votre domestique s'il le faut. Mais vous pourriez être plus agréable avec moi, savez-vous depuis combien de temps je suis à votre recherche Reine Regina !? » Aussi sèche qu’elle tu commences enfin à prendre parole. « Je me présente alors, je suis Calypso, Océanide des sept mers. J’ai pris part au voyage qui mène à ce pays pour venir vous trouver…. Je ne pensais pas être aussi refroidi mais j’accuse intérieurement ce petit moment gênant entre nous pour repartir sur de bonnes bases. »

Approchant tu défais ta veste et cherches un endroit ou te poser, tu as attendu trop longtemps ce moment pour faire les choses mal. La regardant tu lui souris avec de grands yeux turquoise. « Si vous voulez bien m’accompagner ce sera plus agréable pour discuter du pourquoi de ma venue ici. » Inspirant grandement tu essaies de mettre en ordres ce que tu vas lui avouer. « Avant tout vous devriez connaitre la raison qui m’a obligé à quitter mon royaume et mon rôle d’Océanide. Tout ne se résume qu’a une seule et même personne, Poséidon » la fixant ton regard se noircie et devient presque bleu nuit. La colère te monte au nez rien qu’en prononçant son nez « il a détruit ma vie, mon monde et mon avenir. Je n’ai même plus d’existence dans mon propre royaume ….Évidemment, cela ne vous concerne en rien, je vous ennuie peu être avec mes démons, mais pour ce que je vais vous demander, il faut en connaitre les bases qui me motive. » Ton regard devient subitement perçant en ce plongeant dans le sien « je veux apprendre à vos côtés, vous êtes connue à travers les terres de notre monde comme la femme qui a déplacé tout un royaume et ses habitants durant 28 longues années juste pour soulager votre vengeance. Vous êtes un modèle pour les femmes comme moi. »

Tu baisses la tête comme pleine de remords « j’ai dû quitter mon chez-moi pour parcourir les vastes territoires qui complète notre monde, j’ai rencontré bien nombre de personnes, mais aucune n’as été à la hauteur de faire passer mon envie de vengeance, c’est pour ça que je suis là devant vous aujourd’hui. » Serrant les poings tu la fixes de nouveaux avec une ferveur réservée aux dieux de ce monde « Apprenez moi à détruire celui qui m'a fait tant souffrir ! Je vous le demande, je vous supplie presque » tes yeux deviennent presque humides en pensant à tout ce que tu as vécu pour en arriver ici, assise sur ce sofa en face de celle qui représente ta délivrance.

Une fois la nouvelle venue dans son bureau, Regina s’affaira à lui rappeler les règles régissant la ville, dans un souci de discrétion et de sécurité. La jeune femme sembla offusquée du ton quelque peu emporté qu’employait madame le maire. Sans doute ne se doutait-elle pas de la pagaille qu’elle avait semée, et surtout celle qu’elle aurait pu semer ! Heureusement que madame le maire avait pu rectifier le tir à temps. Voyant la réponse de la demoiselle, la belle brune ne tarda pas à lui répondre.

-Très bien, pour commencer, il ne s’agit pas d’une domestique, mais d’une employée. Les choses sont différentes dans ce monde. Ensuite, ici je ne suis plus reine, mais maire de la ville.

La dénommée Calypso insistait pour repartir sur de bonnes bases. Madame le maire souffla puis hocha la tête. Elle avait commis une erreur, certes, mais qui n’en commettait pas ?

-Très bien, Calypso. Ici, je suis Regina Mills. Il n’y a pas de reine qui tienne, c’est compris ? demanda-t-elle d’une voix plus douce cette fois. Asseyez-vous.

A ce qu’elle disait, l’océanide la cherchait depuis un moment. La laissant s’installer, et assise en face d’elle, Regina écouta son interlocutrice se confier sur la raison de sa présence ici. Elle évoqua le dieu de la mer, Poséidon. Regina savait qu’il était l’un des deux frères d’Hadès qui lui était présent à Storybrooke. Encore une affaire de divinités, voilà qui n’augurait rien de bon. Alors que l’ancienne méchante reine craignait le pire pour sa ville qui pourrait alors devenir le terrain de jeu des dieux de l’Olympe s’il leur venait l’envie de se livrer une gueguerre comme ils en avaient l’habitude, elle entendit alors Calypso la qualifier de modèle pour les femmes comme elles.

-Je vous demande pardon ? s’étonna-t-elle, les yeux écarquillés.

Et elle continuait. Elle parlait de vengeance, elle parlait d’en finir avec Poséidon. Mais comment pouvait-elle penser que Regina saurait quoi faire, il était un dieu ! Personne ne peut venir à bout d’un dieu.

-Très chère, je crois que vous vous méprenez. Pour commencer, vous êtes peut-être impressionnée par ce que le Sort Noir a pu produire. Il est vrai que d’avoir déplacé tous les habitants d’un royaume ici en leur ôtant la mémoire était un coup de maître, seulement comme vous le savez, et comme l’atteste votre présence ici, la malédiction a été brisée. Alors autant dire que pour une vengeance réussie, on repassera. De plus, je tiens à vous signaler que si je puis attester d’une chose, c’est que la vengeance n’est absolument pas la solution à vos problèmes. S’il est quelque chose que j’ai compris, c’est que cela ne mène à rien sinon à la solitude. Est-ce là ce que vous voulez ?

Regina ressentait la détresse de Calypso qui avait presque les larmes aux yeux. C’était très difficile de devoir lui dire non, et d’attiser probablement sa tristesse et sa colère, mais Regina n’était plus cette femme-là, du moins elle s’y employait.

-Je me donne un mal de chien à essayer de changer, parce que j’ai compris que c’était la meilleure chose à faire, pour moi comme pour les autres, alors je ne vous laisserai pas commettre les mêmes erreurs que moi. Du moins, je n’y participerai pas. Quant à Poséidon, enfin c’est un dieu ! Il est invincible. Laissez-le donc où il est et menez votre vie. Ne m’en veuillez pas, mais je vous assure que c’est la meilleure chose à faire. Vous ne gagnerez rien à vous acharnez ainsi, croyez-moi, ce genre de quête est vain.

Serait-elle convaincue par les arguments que Regina avançait ? Pourtant, comme Calypso elle-même l’avait dit, si quelqu’un s’y connaissait en vengeance, c’était elle.

Raide comme un poteau tu l’écoutes comme une élève assidue sur les règles, encore ses règles qui régissent ce nouveau monde. Tellement différent et curieux. Tu ne comprendras jamais pourquoi les gens ici pensant du mal de vos origines. En quoi c’est un drame de venir d’un monde ou la magie existe ? Bref une fois qu'elle termine de te faire le sermon de la grande reine de ce pays tu hoches la tête mais une question t’importune « mais n’êtes vous pas la reine ou le maire quel qu’en soit le titre, de ce royaume… Ce n’est pas vous qui établissiez les règles et les lois qui le régissent, alors pourquoi doit-on constamment ce cacher si vous êtes la propre régente? Je ne comprends pas…. » Non tu ne comprendras jamais ce mode de fonctionnement, déjà que le monde des mortels du monde des contes t’est surprenant ici…C’est encore plus incompréhensible. Dans ton tournement, elle t’invite à t’installer chose que tu n’attends pas pour faire. « Régina…Millsse ….. Je ne pourrais pas vous nommer ainsi…. Vous êtes une reine après tout ! Ce monde n’a-t-il donc aucun respect pour les grandes figures qui y habitent ? »

Malgré les premières impressions tu décides quand même de lui expliquer le long périple qui t’amène ici. Elle semble à l’écoute à ta plus grande satisfaction. Ça te soulage que malgré tout elle puisse être une oreille attentive. Mais tu déchantes rapidement quand elle prend enfin la parole. Elle t’explique pleins de choses qui se bousculent dans ton esprit, mais une chose te frappe énormément. Qu’elle te fasse un sermon sur la valeur de la vengeance. Celle qui a dépassé la frontière en terme de reconnaissance de vengeance vient te dire que c’est une chose qui causera ta perte. Tu ne comprends plus à présent. Tu restes bouche bée, ébahie voir même choquée. Tout l’espoir que tu as placé en elle vient de s’écrouler comme un château de cartes. Une claque dans la figure comme jamais tu ne l’aurais imaginé. Après Ingrid, voilà que ton dernier espoir part en fumée. « je…..Comment….. » Tu ne sais même plus quoi dire face à elle et son monologue sur l’absurdité de se venger. « Donc pour vous je dois rester dans l’ombre d’un homme qui a gâchée ma vie, voler mon avenir et bannis comme une mal propre de mon propre royaume. Aujourd’hui je n’ai plus de famille plus de vie plus de royaumes. L’amour ma toujours trahis et vous voulez que je fasse comme si de rien n’était ? »

Te pinçant les lèvres pour ne pas déborder de trop dans la colère qui montes-tu la regarder droit dans les yeux. « j’ai parcourue tellement de territoires pour vous retrouver, j’ai tenue dans ce monde ingrat juste pour vous rencontrer et enfin mettre un terme à mes tourments et tout ce que je gagne à la fin de tout ceci s’est un recadrement et un sermon sur la valeur du changement et du pardon ?. Vous avez une ville sous votre égide, une maison ou vivre, une famille à retrouver….. Pour ma part je n’existe même plus aux yeux de mes paires, j'aire comme une vulgaire sans abris dans le monde des contes comme vous le nommait ici et ne parlons pas d’ici…. Emmagasiné comme des animaux dans une grande pièce. J’ai tenu et accepté tout ceci juste pour vous voir, et je me rends compte que ce n’est qu’une grande déception. »

Te relevant tu la regardes de ton mètre soixante-dix « navré de vous avoir importuné par ma piètre histoire de vie. Je vois bien que je gâche votre temps. » La déception était si grande que tu ne pouvais pas la garder pour toi, les yeux en larmes tu ne vois plus le bout de ton tunnel.

Regina tentait tant bien que mal de calmer sa colère suite à l’intervention de cette Calypso qui aurait pu, encore une fois, les griller auprès de Louise. Elle l’avait entrainée dans son bureau et avait réexpliqué les termes des conditions d’une vie saine et sereine à Storybrooke. Elle concevait parfaitement qu’un changement aussi radical pouvait être déroutant pour certains, mais cette femme était dotée de magie, elle devait donc faire preuve de raison et de prudence. Madame le maire tâcha donc de se rendre disponible moralement pour toute question ou demande qu’elle aurait, afin de l’aider à mieux s’intégrer et surtout ne prendre aucun risque.

-Il n’est plus question de royaume ici. Storybrooke est une ville, qui est inclue dans une région du monde sans magie qui s’appelle le Maine. Vous devez retenir ceci : dans ce pays, il n’y a pas de royaumes, pas de roi ou de reine, pas de créature, pas de magie. Juste des humains et des… animaux ? Qui ne parlent pas. Voilà. Donc ici, oui je suis le maire de Sotrybrooke, c’est donc moi qui ai la lourde responsabilité de ce qui se passe, et je me dois de faire appliquer les lois du pays, donc celui du monde sans magie, ici. Avec l’aide des autorités comme le shérif par exemple.

Regina tâchait d’être la plus explicite possible, mais ce n’était pas toujours évident .

-En fait, pour faire simple, pour les personnes du monde sans magie, notre monde et nous-même, ne sommes que légendes, des personnages imaginaires et imaginés par des auteurs. S’ils connaissaient la vérité, nous serions tous en danger, et notre monde aussi. La curiosité malsaine des gens les pousserait sans doute à nous enfermer, nous séparer et hors de Storybrooke, nous n’aurions plus de magie. Garder ce secret est un faible prix à payer pour notre sécurité et notre liberté à tous, vous ne croyez pas ?

L’ancienne reine ne put réprimer un sourire face à la remarque de son interlocutrice sur le respect des convenances dues à son rang.

-C’est tout à votre honneur. Appelez-moi comme bon vous semble tant qu’il n’y a pas de témoins. Sinon, « Regina » suffit.

A présent toutes deux assises face à face, madame le maire était beaucoup plus détendue et était prête à écouter les raisons qui avaient poussé la créature aquatique à venir jusqu’à l’ancienne méchante reine. Et l’histoire faisait froid dans le dos. Encore un désir de vengeance. Regina était désolée pour elle parce qu’elle avait maintenant pris conscience que ce genre de dessein n’amenait à rien, et elle tentait de le lui expliquer. Mais elle savait également qu’une personne aveuglée par la soif de vengeance n’était pas toujours prête à écouter de sages conseils. La méchante reine elle-même n’avait su écouter son propre père qui avait essayé des années durant de la raisonner. Tâchant de se montrer bienveillante, Regina secoua lentement la tête.

-Non, Calypso, je ne vous conseillerai jamais de vivre dans l’ombre de qui que ce soit. Ce que je dis, c’est que cette colère et cette rage qui vous dévorent de l’intérieur ne vont pas disparaître, même si vous parvenez à vos fins. Et honnêtement, au vu de l’identité de celui dont vous parlez, je doute que vous y parveniez. Je suis navrée de vous balancer cette vérité au visage, mais aussi douloureuse soit-elle, il faut que vous l’entendiez. Il s’agit d’un dieu. Je comprends que vous souffriez, croyez-moi, si quelqu’un le conçoit, c’est bien moi. Mais croyez-en une personne qui a gâché la moitié de sa vie à essayer de faire du mal à celle qui lui en avait fait, cela ne mène à rien. Vu de l’extérieur, vous avez l’impression que j’ai réussi ? Tout ce que j’ai fait, c’est me punir moi-même d’avantage. Alors si je puis vous donner un conseil bien avisé, c’est d’essayer de vous reconstruire une vie agréable. Pourquoi ne pas prendre votre arrivée à Storybrooke comme un nouveau départ ? Faites des rencontres, faites-vous des amis, trouvez un travail. Cela vous changera les idées, vous devez apprendre à vivre autrement.

Ce que disait Calypso à propos de sa vie était si triste, cette fille était seule, et Regina ne pouvait que comprendre combien c’était pesant. Elle ne voulait pas la voir tomber dans des travers tels que ceux qu’elle avait vécu, parce que d’une part, ça détruisait une personne, et d’autre part, cela pouvait être dangereux pour les autres habitants de la ville.

-En ce qui concerne les logements, les constructions avancent bien, et très bientôt vous pourrez avoir votre propre appartement, et les trois premiers loyers seront gratuits. Il vous faudra trouver un travail, afin de mieux vous intégrer et pouvoir vivre par vous-même. Je suis évidemment disposée à vous aider.

Les conditions de leur accueil au Couvent Ste Meissa n’étaient pas aussi dramatiques qu’elle le décrivait, ils étaient loin d’être tous amassés dans une seule pièce, mais pour une nymphe, il était logique que cela semble perturbant. La jeune femme se leva, et Regina en fit de même, machinalement, mais elle ne voulait pas la laisser partir avec autant de rancœur.

-Attendez, je vous en prie, ne partez pas comme ça. Vous ne gâchez pas mon temps, je suis aussi là pour ce genre de choses. Je vous en prie, restez encore un peu, je voudrais vraiment vous aider à trouver des solutions… Ne fermez pas la porte à ceux qui veulent vous aider, ce serait vraiment la dernière chose à faire.

Regina l’avait tant fait par le passé qu’elle avait bien compris que c’était ce genre d’erreurs qui l’avait conduite à faire de pire en pire.

La rencontre de tes plus beaux rêves tourne vite au cauchemar. Après tant de route, tant de rencontres, tant de galères pour finir dans un monde qui n’est pas le tien, qui est loin de convenir à ta façon de vivre. Et auquel tu vois bien ne pas correspondre aux normes. Les yeux humides, le cœur pincé, et les frissons de déception qui te parcourt le corps. Ce jour est bien triste pour toi. Tu te retrouves coincé dans cette ville à ton désavantage, ou tu ne connais personne et auquel tu dois cacher ta vraie nature. Les paroles de Régina aussi bonne soit elles se heurtent à ton mal-être bien que la maire mette toute la bonne volonté du monde, c’est comme si le sol se dérober sous tes pieds. Tout ce qui tourne dans ton esprit c’est la défaite de tout ce chemin. Elle essaie de te réconforter en parlant de logement qui seront disponibles bientôt. Mais c’était loin, très loin de ce que tu désires. Tu te fiches d’avoir un logement, un travail ici. C’est elle et Uniquement ELLE que tu es venue poser bagages dans cette ville. Contrairement à beaucoup des exilés, tu n’as aucun avantage à venir échouer dans ce monde. Tu n’as personne à retrouver ou reconquérir.

Ta seule motivation était la méchante Reine. Mais encore une fois le destin se fiche bien de toi et te tournes le dos grassement. Elle te parle de reconstruction, de rencontre, de nouveau départ. À cet instant T c’est une chose qui est tout sauf envisageable pour toi. La frustration dont tu es envahie brouille tout autre solution qui peut être présenté à toi. Et ton visage, ton expression le montre bien. « Refaire ma vie…. J’avais déjà de grosses difficultés à voyager dans mon propre monde vous pensez sincèrement que je vais réitérer cela avec des gens qui n’ont aucune culture de ma vie passée et jouer un rôle qui ne me correspond pas ? » Alors que tu comptes tourner les talons pour vider ta colère, ta déception et ta tromperie. « M’aider comment ? En faisant un tour de la ville et travailler comme bénévole quelque part pour passer inaperçu envers ses gens qui sont susceptibles d’avoir peur de nous ? J’ai déjà perdu ma vie je ne perdrais pas ma dignité » venant enfin la regarder en face tu lui exposes clairement tes larmes roulant sur tes joues. Épuise par tout ce que tu as vécu et fais durant ses dernières années.

« Je n’existe peut-être plus aux yeux de mon père Océan mais j’en reste pas moins La véritable Océanide des sept mers ! » Personne ne peut t’enlever ce titre, tu es née pour ce rôle et ce n’est surement pas Poséidon qui l’effacera. « Si vous voulez vraiment m’aider à l’heure actuelle, renvoyez-moi chez moi. Si je ne peux même plus utiliser mes pouvoirs ici je préfère encore mieux errer dans le monde des contes comme vous le citez et pouvoir garder ce qu’il reste de ma personne »

Regina se rendait bien compte que Calypso était venue pour son ancienne « elle » et qu’elle se heurtait ainsi à la désillusion de trouver une ancienne méchante reine devenue une sorte de « gentille maire ». Le souci, c’était que désormais, la belle brune voulait se tenir à son plan qui était de devenir meilleure. Ça lui avait souri jusqu’à présent, elle avait pu retrouver son fils qui lui faisait confiance, elle avait l’amour de Robin, elle était enfin heureuse. Elle n’allait certainement pas tout gâcher pour une parfaite inconnue. EN revanche, elle essayait de lui montrer que pour elle, ça avait bien fonctionné et que c’était aussi possible pour Calypso. Mais l’océanide était têtue et bornée, tout comme Regina l’avait été dans sa jeunesse quand elle n’avait que sa vengeance en tête. Elle savait donc qu’il serait impossible de la raisonner ainsi à chaud. Il fallait lui laisser du temps, le temps de se remettre de sa déception, le temps de comprendre comment la vie fonctionnait à Storybrooke, le temps de peut-être s’apercevoir que madame le maire avait raison.

Calypso était amère, surement autant que l’était sa déception, et Regina ne savait plus que faire pour l’apaiser. Sans doute qu’il n’y avait rien à faire et qu’il fallait la laisser se remettre de ses émotions. D’ailleurs, des émotions, il en passait par son esprit, la maire de la ville pouvait désormais voir des larmes dévaler les joues roses de la créature aquatique. Machinalement, l’ancienne reine attrapa un mouchoir d’une boite posée dans son bureau et élégamment dissimulée dans une sorte d’étui métallique brillant.

-Tenez, dit-elle doucement en lui tendant le mouchoir en papier. Ecoutez, je comprends ce que vous traversez. Je vous propose de vous laisser une petite semaine, le temps de vous acclimater, et ensuite, vous prendrez une décision quant à rester ou partir. Qu’en dites-vous ?

D’autant qu’elle devait se rendre dans le monde des contes pour défaire Ingrid et son fichu miroir. Il fallait que Calypso attende avant d’y retourner sans quoi elle risquait d’être prise dans l’envoutement elle aussi.

-Je vais devoir m’absenter, je vous demande d’attendre jusqu’à mon retour, et ensuite, si vous êtes toujours du même avis, je vous renverrai de l’autre côté. Cela vous convient-il ?

Regina pouvait comprendre ce besoin de repartir chez elle, mais y repartir pour n’y trouver que de la glace et des personnes devenues dangereuses car sous le charme magique et glacial de la reine givrée, à quoi bon ? L’ancienne méchante reine espérait très fort qu’avant son départ de son bureau, Calypso lui donne son accord sur cette proposition.

La déception de Calypso était palpable et si quelques années auparavant, Regina n’aurait eu cure de son avis, aujourd’hui, savoir que cette personne avait parcouru les royaumes pour la trouver et se voir finalement infliger une telle déconvenue la peinait un peu, même si c’était pour la bonne cause puisqu’elle espérait la faire changer d’avis, tout comme elle-même avait su changer, ou du moins s’y employait. La naïade avait perdu de sa vivacité, et madame le maire lui expliqua quels étaient ses projets, lui demandant alors d’attendre son retour pour prendre une décision. Si elle réglait le souci dans le monde des contes, elle n’aurait aucun mal à la renvoyer chez elle, n’ayant pas la crainte qu’il lui arrive quelque chose par sa faute. La nymphe voulut lui poser une autre question, et Regina acquiesça, espérant réduire un peu sa déception.

-Oui bien sûr, dites-moi ?

Et là, contre toute attente, Calypso évoqua le nom de Robin. L’ancienne méchante reine haussa un sourcil. Que lui voulait-elle ? Le cherchait-elle à des fins amicales ou au contraire de vengeance comme elle avait pu le laisser entendre pour Poséidon ? De toute façon, elle finirait bien par savoir qu’il était là, que ce soit par elle ou non, alors autant essayer de connaître la raison qui la poussait à le chercher.

-Vous parlez de Robin ? Robin de Locksley ? Oui, il est à Storybrooke. Puis-je savoir ce que vous lui voulez ? Vous étiez amis de l’autre côté ?

Intérieurement, Regina espérait que oui. Elle ne voulait pas que celui qu’elle aimait soit confronté à des ennemis, et ce avant leur départ pour défaire le sort d’Ingrid. Calypso parla d’une dette. Regina se montrait prudente.

-Quel genre de dette ?

La nymphe assura qu’il n’y avait pas que la vengeance qui la motivait et cela rassura la maire de la ville qui lui fit un petit sourire.

-Robin travaille au collège, il dispense des cours de tir à l’arc.

Puis, l’ancienne reine perdit légèrement son sourire face à la question que lui posa son interlocutrice. Sa curiosité semblait inextinguible, mais c’était légitime, et si la réponse à cette question pouvait l’aider à calmer ses désirs de vengeances, Regina était prête à l’aider.

-Eh bien, pour tout vous dire, mon fils m’a beaucoup aidée. C’est d’abord pour lui que j’ai voulu changer, il m’a montré que m’enliser dans la noirceur ne m’apporterait que solitude et déconvenues. Il a su me montrer que je n’avais pas toujours été comme ça, que j’avais changé pour le pire, alors j’ai compris que je pouvais à nouveau changer pour le meilleur. Je ne dis pas que c’est facile, Calypso, bien au contraire, mais c’est un combat qui vaut la peine d’être mené, parce qu’à la clé se trouve votre bonheur, votre fin heureuse. J’en ai pris conscience, et je m’aperçois que je suis beaucoup plus heureuse désormais.

Tout ce que Regina espérait, c’était qu’il puisse en être de même pour la nymphe.