« - Allez, c’est fini pour aujourd’hui, messieurs-dames. Merci pour votre attention et à la semaine prochaine ! »

Transpirant, mais ravi du cours que je venais de donner, j’allai ranger le matériel, tandis que mes élèves allaient se doucher et se changer. Je n’avais pas d’autre cours de prévu ce jour-là, alors, quand le dernier de mes élèves passa la porte du Sword Bridge, je décidai de rester un moment pour m’entraîner en solitaire. Au moins ainsi, je pouvais me servir de ma propre épée, celle que ma mère avait fait forger pour moi quand j’étais devenu roi de Gorre : ma belle épée en acier damassé noir et au pommeau en forme de cerf que je connaissais si bien.

Après m’être désaltéré, j’allai sortir ma chère lame de l’endroit où je la gardais et me mis en position au centre de la salle d’entraînement. D’un mouvement lent, je dégainai mon arme et laissai le fourreau tomber à terre. Je fermai les yeux et me concentrai sur ma respiration. Visualisant un ennemi en face de moi, je me mis à faire plusieurs enchaînements les yeux fermés, me remémorant mes années d’apprentissage d’Epouvanteur. Ce n’était pas mon père qui m’avait appris à me battre, mais mon maître, l’Epouvanteur Gregory : mon père ne s’était pas assez soucié de moi pour m’apprendre à devenir un chevalier. Un bâtard né hors mariage ne méritait pas l’attention d’un ro tant qu’il y avait une petite chance que sa femme lui donne un fils légitime. C’était mal connaître ma mère et son amour démesuré pour son fils ; jamais elle n’aurait accepté de donner un autre fils que moi à Baudemagus, elle voulait me voir sur le trône. Elle seule était venue me trouver durant mon enfance et m’avait témoigné un peu d’amour. Pourtant, après toutes ces années, je m’étais rendu compte que cette femme était toxique et manipulatrice.

Après un long moment à enchaîner les gardes et les coups de taille et d’estoc dans le vide, je sentis un regard posé sur moi. N’ayant pas entendu la porte s’ouvrir, sûrement trop pris dans mon entraînement, je me tournai vers le nouvel arrivant.

« - Bonjour ? Excusez-moi, je n’ai pas entendu la porte s’ouvrir. Vous souhaiteriez vous inscrire ? » demandai-je en rangeant mon épée et en allant chercher une serviette pour m’essuyer le visage.

Je le regardai enfin et je restai un instant interdit. Même si je n’avais jamais ressenti d’attirance pour les hommes, je ne pouvais pas m’empêcher de le trouver très beau et très charismatique.

J’étais en ville depuis une semaine. Carrie travaillait plus tard ce soir et je me sentais un peu seul. J’avais d’explorer la ville, mais je devais faire attention à ne pas me faire prendre par les hommes de Victor ou même ce dernier directement. Je marchais donc dans les rues en pensant aux batailles que j’avais faites par le passé. Seigneur que cela me manquait un entraînement à l’épée. J’avais amené la mienne dans ma malle, mais elle était trop grande pour être sortie de cette façon. Une épée acérée et à deux mains d’une lourdeur intense. Peu d’hommes étaient capable de la manier. J’étais également fortement doué pour l’escrime et l’épée à une bain. Les guerres me manquaient un peu tout à coup lorsque je m’arrêtais devant un emplacement nommer Le Sword Bridge. J’haussais un sourcil avant de sourire. Un centre d’entraînement pour escrimeur qui semblait encore ouvert malgré l’heure tardive.

J’entrais dans l’établissement avec la subtilité qui était la mienne. Je regardais autour avant de finalement voir un homme au milieu de la salle qui enchaînait les mouvements en entraînement solo. Je ne pouvais me retenir de faire en sourire en coin. Je m’appuyais dos à une poutre en métal et je croisais les bras. J’étais à demi dans la pénombre et je le regardais faire. Il avait des lacunes, mais moi j’avais plus de 500 ans d’entraînement derrière le dos. Il remarquait finalement ma présence et me parlait. Je m’avançais doucement faire lui en applaudissant lentement. J’avais mon manteau en cuir noir sur le dos, une chemise blanche et des pantalons noirs avec des chaussures assorties en cuirs que j’avais pris soin de bien astiqué pour qu’elles reluisent.

- Excellent enchaînement. Mais vous avez une faiblesse au niveau de votre talon et cheville droite. Ils bougent trop et ils sont instables. Contre un véritable adversaire vous seriez mort. Du moins, si cet adversaire était moi. Néanmoins, votre démonstration était impressionnante. Vous avez d’excellente qualification et je ne doute aucunement que vous êtes un maître d’armes excellent.

Je m’approchais de lui doucement encore plus en regardant les épées accrochées et prêtes pour l’utilisation avant de plonger mon regard envoûtant dans le sien. Il était charmant garçon mais sans plus.

- Vous désirez peut-être un partenaire d’entraînement à la hauteur de votre talent? Je me nomme nomme Vladimir Stoker et vous êtes?

Je lui tendais la main par politesse. Elle serait froide et sans vie réelle mais la politesse était toujours de mise.