Encore une belle journée qui venait de se terminer. Des cours toujours plus intéressant. Des projets qui prenait forme. Et surtout, tu te sentais tellement bien à l'idée de ne pas rester enfermer quelque part. C'était peut-être bête. Depuis le temps tu devrais avoir pris cette habitude mais... le fait de pouvoir bouger tout les jours. De voir du monde. De pouvoir faire de nouvelles découvertes chaque jour. C'est quelque chose dont tu avais tellement rêvé quand tu étais encore sous l'emprise de Mère Gothel que chaque jour ici était un cadeau à tes yeux. Oui ce n'était pas toujours facile. Il y a d'ailleurs eu des moments très dure. Des moments où tu avais failli te faire manipuler. Mais ces moments, ils t'avaient endurci. La vie ce n'était pas resté enfermé quelque part. La vie ce n'était pas juste une ligne droite. La vie, la vraie vie c'était des rebondissements. Des hauts. Des bas. C'est ça qui te plaisait et qui malgré tout te rendait si heureuse. Alors pour en revenir au sujet principal, oui, l'école d'art dans laquelle tu étais inscrite te plaisait réellement. Pouvoir étudier des œuvres pour améliorer tes propres tableaux. Pouvoir en apprendre plus sur la musique, maîtriser d'avantage ta voix. Tu étais heureux. Et parlant de peinture, pour une fois tu étais restée dans l'enceinte de l'établissement après les cours. Les salles restaient toujours ouvertes quelques heures après les cours pour permettre à ceux qui voulait bosser de le faire. Tu en avais profiter pour travailler sur une toile qui allait compter pour tes notes de fin d'année.

Tu étais donc dans cette salle remplies de toiles vides, de toiles à moitié peintes, de toiles terminées. Cette salle remplie de pinceaux de toutes les tailles possibles et de peintures de toute sorte. Cette salle où seule l'imagination était la limite de ceux qui voulaient créer.

- J'ajoute quelques couleurs qui ne plaisent qu'à moi...

Tu souriais, la peinture s'ajoutant sur ta toile au rythme de la mélodie que tu chantais. Chanter en peignant. C'était une habitude que tu avais depuis bien longtemps. Ça t'occupait quand tu étais dans ta tour et... quand on fait quelque chose pendant dix-huit ans, ça en devient un réflexe. En plus de laisser libre cours à ton imagination, chanter te faisait être encore plus être dans ton petit monde, oubliant parfois ce qui pouvait se passer autour de toi. Il t'arrivait aussi de danser un peu. Ne vous demandez pas pourquoi tu te retrouvais souvent avec de la peinture sur toi, faire des grands mouvement avec un pinceau qui venait juste d'être trempé dans la peinture, ça n'aidait pas. Et puis, suite à un petit tour sur toi-même, tu avais réalisé que tu n'étais plus seule dans la pièce. Une demoiselle rousse était juste à la porte. Riant, un petit peu gênée, tu avais replacé une mèche de cheveux derrière ton oreille avant de lui répondre, toujours un sourire accroché aux lèvres.

- Bonjour! Je peux vous aider?

Blanche-Neige, qu’ici on appelait Mary-Margaret, était une enseignante exceptionnelle selon moi : elle était passionnée douce et savait mener ses élèves sur la route de l’apprentissage et du savoir tout en leur donnant le goût d’en savoir plus. Je voulais être comme elle. Elle était mon amie et à mon arrivée à Storybrooke voilà plus d’une année, bien avant la conquête de la ville par Frollo, notre départ dans la Forêt Enchantée pour lui échapper, notre retour pour reprendre la ville qui était passée aux mains d’Hadès, eh bien elle m’avait aidée à m’intégrer à ce monde tout nouveau pour moi en me permettant de mettre à profit mes dons et mes origines. C’est ainsi qu’elle m’avait d’abord proposé d’effectuer des stages pour apprendre le métier d’enseignante en enseignant moi-même deux disciplines : le chant et les connaissances sur les fonds marins, ce qu’ici ils appelaient la biologie marine. Si au départ la notion de travail et de paiement ne m’étaient pas inconnues car j’avais côtoyé le monde des bipèdes en faisant la connaissance d’Eric, je n’avais encore jamais eu le loisir de moi-même travailler pour gagner de l’argent qui servait à payer des choses… Ces choses magnifiques que je trouvais au fond de l’océan suite à des naufrages. Et aussi payer son loyer et ses factures, j’avais appris cela. En tout cas, depuis mon retour à Storybrooke, j’avais pu retrouver ma fille et même si elle avait grandi de presque sept années en seulement un mois, eh bien je me sentais de nouveau entière. J’avais mon mari et Melody auprès de moi, tout ne pouvait qu’être parfait.

Voulant sans cesse améliorer mes capacités de future professeure, et en faisant quelques recherches sur cet objet qu’ils appelaient « ordinateur », j’avais compris que pour mieux faire comprendre des choses aux élèves, il leur fallait des exemples. Je n’osais pas trop chanter devant eux car ma voix pouvait ensorceler les hommes, et ce n’était pas ce genre de chose que je voulais montrer, je ne voulais pas effrayer ces jeunes gens. Aussi, Blanche me proposa de rencontrer une autre jeune femme à la voix exceptionnelle : Raiponce. Elle n’était pas sirène mais sa voix aussi avait des capacité magiques, mais elles étaient bien plus discrète. Aussi, après avoir glané quelques informations sur cette demoiselle, j’appris qu’elle était aussi dans l’établissement scolaire, la partie réservée aux plus grands, et qu’elle étudiait l’art. Après ma journée de cours, je décidai de m’y rendre en espérant la croiser. J’avais pu voir à quoi elle ressemblait, toujours grâce à l’ordinateur. L’on m’indiqua une salle et en m’approchant, je pus entendre au loin cette fameuse voix. Un sourire naquit sur mes lèvres : oui, ce devait être elle. Je m’approchai et ouvrit la porte. Je la vis alors gesticuler avec une tige poilue à l’extrémité qui comportait de la couleur liquide. Elle me remarqua et je m’approchai d’un pas en souriant.

- Bonjour ! Toutes mes excuses, je ne voulais pas t’interrompre. Tu es bien Raiponce, n’est-ce pas ? demandai-je avec enthousiasme. Je m’appelle Ariel. Je … ta voix est magnifique ! Je suis enseignante, enfin, encore stagiaire, mais j’enseigne le chant. Et justement je me demandais si tu accepterais de m’assister un peu certaines fois, pour mieux expliquer les techniques aux élèves.

J’avais tendance à beaucoup parler quand j’étais enthousiasmée, et je l’avais été en entendant son magnifique timbre de voix.

Par réflexe tu avais commencé à remettre un peu les affaires autour de toi en ordre. Il faut dire que quand tu laissais parler ton imagination, ton espace de travail devenait un vrai bazar. Des pots de peintures par terre, d'autres encore à moitié ouvert sur les tables, d'autres poser sur un petit tabouret pour mettre à côté a de ta toile. Divers pinceaux au sol, dans les pots, des chiffons, des crayons pour voir ce que donnais une nouvelle idée avant de la graver définitivement à la peinture. En résumé, c'était un beau bazar. Et encore, par rapport à ta chambre c'était presque organisé là. Attrapant tout les pinceaux et les mettant tous au même endroit et bien visible pour ne pas oublier de les laver, tu t'étais de nouveau tourner vers la nouvelle venue à la belle chevelure rouge.

- C'est bien moi, oui. Enchantée Ariel!

Tu souriais, pour ne pas changer de d'habitude. Continuant un peu ton rangement tout en l'écoutant attentivement. Pas que ça te gênait que quelqu'un voit ton bazar, tout le monde dans la section art savait de quoi tu étais capable, mais ton regard s'était posé sur l'heure. Si tu ne commençais à pas ranger un minimum maintenant, tu allais te faire disputer par le concierge pour qu'il puisse fermer l'école tout à l'heure. Et pas question de laisser tout en plan. Seul la toile allait rester en suspend. Enfin. Les choses un peu plus en place tu t'étais avancée vers elle a ton tour, ton regard s'illuminant.

- Ooh, je suis touchée, merci beaucoup...

Tu l'étais vraiment. Ta voix chantée avait toujours eu une place importante dans ta vie. Si autrefois elle était utilisée pour activer tes pouvoirs te guérison sans comprendre qu'il s'agissait de manipulation, tu avais toujours aimé chanter à côté de ça. Et depuis que tu étais ici et pouvait chanter pour ton simple plaisir, pas seulement pour passer le temps, et pour utiliser tes pouvoirs pour aider de bonnes personnes, tu te sentais d'autant plus libre.

- Assister une professeure dans ses cours de chant? Je.. Ce serait avec plaisir! Mais je ne suis qu'une élève, je ne sais pas que je pourrais apporter de plus que vous..?

Tu ne doutais pas de tes capacités, là n'était pas le problème, mais jamais tu n'avais donné de cours ou quelque chose de la sorte. Des conseils à tes amis oui, mais là aider pour un cours, c'était différent.

- Si vous enseignez le chant vous devez avoir une merveilleuse voix en plus.

En entrant dans la pièce, j’avais eu le loisir, quelques secondes avant d’interrompre Raiponce dans ce qu’elle faisait, de constater qu’en plus du chant, cette demoiselle savait aussi peindre. Quelle chance ! Je n’avais jamais pu faire de telles choses sous l’océan mais j’avais eu la chance de voir des toiles grâce à mes visites d’épaves que j’explorais et dans lesquelles je prélevais divers objets pour ma collection.
En tout cas, cette charmante blondinette était tout à fait sympathique, elle souriait et manifestait de l’enthousiasme à ce que je disais, je l’appréciais déjà car je nous trouvais quelques similitudes.

- Enchantée également. Et bravo pour cet art que tu pratiques.

Je la voyais ranger, rassembler des choses, et machinalement, je me mis à l’aider tandis que nous échangions. Je récupérais des pinceaux aux longs et fins manches de bois que je lui tendis.

- Oh je ne suis pas une spécialiste de l’enseignement, moi-même j’apprends, je ne suis qu’une stagiaire auprès de Blanche… Mary-Margaret… Madame Blanchard ?

J’ignorais sous quel nom Raiponce connaissait mon amie la princesse Blanche-Neige. Je savais en revanche qu’elle était connue de tous, c’était un fait. Elle était si douce, aimante et gentille. Elle ne méritait que d’être entourée d’amis sincères et loyaux.

- Ce que tu peux apporter, c’est ta propre technique, et tâcher de l’expliquer aux élèves. Leur faire comprendre ce que tu ressens quand tu chantes afin qu’ils arrivent à faire de même pour se libérer.

Raiponce supposa que comme j’enseignais, j’avais ne voix merveilleuse. Je lui souris d’un air amusé.

- Tu sais, je suis une sirène. Toutes les sirènes savent chanter, je n’ai pas beaucoup de mérite. Il faut juste que j’essaie de ne pas envoûter les hommes quand je le fais. C’est un pouvoir un peu particulier que nous avons et je ne l’aime pas car il servait, dans le temps, à forcer les marins à faire naufrage. Mais depuis des années, mon père avait interdit aux sirènes et aux tritons d’approcher la surface et le monde des humains, alors cette horrible tradition s’est un peu perdue.

C’était depuis que ma mère était décédée à cause des humains. Je n’étais alors qu’une enfants. J’appris bien plus tard que ma mère me ressemblait beaucoup, ou plus que que c’était moi qui lui ressemblait car, tout comme moi, elle était fascinée par le monde de la surface.

- Si ça t’intéresse, il faudrait que tu me donnes ton planning de temps libre afin que je puisse voir ce qui coïncide avec l’un de mes cours. J’enseigne aussi sur la vie aquatique et les fonds marin. Ça s’apparente plutôt à ce qu’ils appelle ici la biologie marine, expliquai-je.