Toi seul peut me mener à elle

Ariel & Hadès

Ma mère était partie bien trop tôt, je n’avais pas eu le temps de la connaître, d’après mon père, j’étais de mes sœurs celle qui lui ressemblait le plus mais je n’avais pas pu parler à ma mère, lui dire que je l’aime et qu’elle me manque atrocement, c’est pourquoi malgré l’interdiction de mon père, je m’étais rendue aux rives de la Grèce pour pouvoir parler avec mon oncle qui n’est nul autre qu’Hadès, le dieu des Enfers. Puis rapidement, il m’avait fait signe de le suivre, nous venions de passer le lac des âmes errantes ou un truc dans ce genre là et nous voilà à présent sous un ciel obscur et un air pesant. L’océan commençait vraiment à me manquer mais au moins, j’étais là, je pourrais avoir la preuve que ma mère va bien.

Nous errions tous deux dans les rues mornes de cette ville étrange où erraient des âmes perdues d’après les dires du dieu de l’Enfer. Lorsqu’il m’expliqua que ceux qui étaient là étaient souvent les personnes qui ne se rendent pas compte qu’elles sont mortes, souvent tuées violemment et qui garde une connexion avec le monde des vivants, l’image de ma mère me vint en mémoire. Et si elle était ici ? Si ces foutus pirates l’avaient envoyées ici ? Je m’en voudrais tellement. Mais Hadès semblait avoir compris ma crainte et me rassura en me disant que ma mère n’était pas là.

« Lorsque tu as énoncé le fait de mort violente, son visage est passé dans les flux de mon esprit, pendant une seconde j’ai cru qu’elle serait ici mais si c’était le cas, je pense que je l’aurais vu depuis, tu as sans doute raison, je ne la trouverais pas ici. »

Je suivis mon oncle jusqu’aux archives, ça ressemblait à une grande bibliothèque, je regardais autour de moi, intriguée par cette « magnificence » de ce lieu qui se trouve pourtant dans un monde plutôt sombre. Nous nous trouvâmes dans une rue qui faisait penser à l’Egypte avec les objets présents et lorsqu’il s’approcha du grand bâtiment, les portes s’ouvrirent pour le laisser entrer, moi sur ses talons. J’écoutais avec attention ce qu’il me disait en regardant autour de moi, c’était immense. J’avais entendu les vieux poissons parler de la bibliothèque d’Alexandrie mais je ne savais pas grand-chose dessus.

« Donc, ça veut dire qu’on peut trouver des informations sur ma mère ? » dis-je alors que ce dernier me demanda la seconde d’après le nom de ma mère. « Elle s’appelait Athéna. » dis-je avant de m’approcher des murs du bâtiments, mon regard se porte sur des étagères un peu plus loin, mais je fus ramener dans la réalité par mon oncle. « Pardon, je me suis égarée dans mes pensées, je ne le ferais plus. »

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Ariel & Hadès

Hadès ne pouvait se retenir de penser qu'il s'adoucissait un peu trop à son goût depuis ses visites pour aller voir Macaria. En temps normal, il aurait simplement envoyer bouler la sirène sans prendre trop de pincettes... Jamais il ne se serait retrouvé ici à tenter d'expliquer à cette jeune fille naïve quel était son travail et encore moins de la ramener jusqu'à ses précieuses archives. Au fond de lui, il essayait de se convaincre qu'il faisait celà, histoire de penser à autre chose et éviter de ressasser son instant présent qui était particulièrement chaotique. Au lieu de tourner en rond, au moins il s'occupait l'esprit...

" C'est assez compliqué en soit... Il y a certaines morts si violentes que ceux qui périssent ne savent même pas qu'ils le sont. Ils sont alors piégé dans un quotidien à l'infini qui peuvent les rendre fou par la suite... Parfois, ils arrivent à retrouver leur chemin, avec l'aide d'autres surtout... Mais certains continuent jusqu'à devenir complètement dingue et c'est de là que naissent ce qu'on peut appeler des esprits vengeurs ou poltergeists qui peuvent être un fléau pour les vivants. "

Et normalement, c'était dans son devoir de les ramener à la raison... Mais Hadès s'était détourné de ce chemin depuis un bout déjà. Il se fichait de savoir si une âme avait bien fait son passage ou non... Il avait plutôt une préférence pour les collectionner ici. Il n'y avait aucune raison matérielle, c'était juste par plaisir... et caprice personnel. Il se sentait plus... puissant à faire celà.

" Et ton père n'aurait jamais laissé ta mère errer ici. Ni même Poséïdon... Ils ne sont pas n'importe qui et elle n'était pas n'importe qui... "

Arrivé dans un vaste hall, Hadès claqua des doigts alors qu'un comptoir et tout ce dont il avait besoin pour se poser et boire quelque chose apparut. Une ombre noire encapuchonnée s'approcha de lui et la regarda avec prétention. Du coin de l'oeil, il vit la jeune Ariel s'approcher d'une étagère. Il claqua de la langue sèchement en signe de menace. Elle s'excusa et revint vers lui. Il l'invita à s'asseoir.

" Quelque chose à boire ? J'ai encore ce fameux vin de Pompéï. J'en ai eu pas mal pour quelques négociations de traversés. Mais l'histoire ne nous dit pas où ils se sont rendus. "

Pompéï avait été pour Hadès une vraie délectation. Tant d'âmes, tant de négociations... Il s'était déniché pas mal d'objets rares et de vins en contre-partie de traversé. Sauf qu'ils auraient bien pu se débrouiller par eux même... Et comme il l'annonça: qui dit traversé, ne dit pas où ils ont atterrit et cela il ne le décide pas. Les feux de l'enfer ou le paradis. C'était encore quelque chose au dessus de lui qui le décidait. Il montra du menton la forme noire qui semblait attendre des instructions, tout en continuant de se servir un verre de vin.

" Je te présente mon archiviste. C'est lui qui va chercher après le dossier sur ta mère. En attendant, prenons le temps pour discuter, chère petite nièce... Alors... Que pense-tu de mon grand frère ? L'as-tu déjà croisé ? Est-il toujours à prêcher les bonnes paroles contre vents et marrées ? "

Il se retourna vers elle, avec un léger air amusé qui accompagnait son jeu de mots à la hauteur de Poséïdon.

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Je ne quittais pas Hadès des yeux et écoutait avec attention ce qu’il me disait après que je lui ai dit que lorsqu’il avait parlé de mort violente, j’avais immédiatement pensé à ma mère mais je fut rassurée par ses propos. Il m’expliqua d’ailleurs d’où venait le terme d’esprit vengeurs ou poltergeist que l’on entendait dans le monde humain. En soit, c’était très intéressant et un sourire rassuré naquis sur mes lèvres lorsque mon oncle me dit que je n’avais pas à avoir peur, ni mon père, ni Poséïdon n’aurait laissé ma mère ici. Il avait raison, elle n’était pas n’importe qui.

« C’est sûr, elle n’était vraiment pas n’importe qui. » dis-je avec un sourire.

Alors que nous étions rentrés dans le grand hall des archives, je m’approcha dangereusement d’une étagère et entendis Hadès me ramenait à la raison et après m’être excusée, je revins vers lui alors qu’il avait fait apparaître d’un claquement de doigt, de quoi boire. Un léger sourire apparu sur mes lèvres, plus pour faire croire que j’étais au mieux de ma forme mais en fait, j’étais vraiment très intriguée par ce qui m’entourait, c’était quelque chose de nouveau pour moi et je suis vraiment curieuse donc c’était dur de ne pas regarder sur les étagères mais j’avais toujours en tête ce que m’avait dit Hadès. Je n’avais pas le droit de désobéir et je devais faire attention car c’était dangereux ici donc je m’abstiendrait.

Il me présenta une silhouette encapuchonnée qui devait apparemment s’occuper du dossier de ma mère. Je fis un simple signe de tête à l’intention de la silhouette qui me faisait plus peur qu’autre chose et je m’asseya face à mon oncle lorsqu’il me demanda de m’asseoir avant de me parler de Pompéï.

« Merci, je ne bois pas de vin mais je veux bien un peu d’eau si tu en as. » dis-je simplement « T’as recueillie toutes les âmes de la guerre de Pompéï du coup ? En tout cas, t’es sacrément malin pour pouvoir avoir eu ce vin. » lui dis-je avec un sourire.

Une fois que j’eu mon verre d’eau en main, je posa mon regard sur mon oncle après que ce dernier m’ait demandé si j’avais déjà rencontré Poséïdon avant d’ironiser sur son cas. Un sourire naquit sur mes lèvres.

« Merci pour le verre. » dis-je à Hadès avant de reprendre « Oh et bien, j’ai dû le voir une ou deux fois, mais il a toujours été très gentil avec moi. Il arrive que mon père aille à sa rencontre mais c’est rare que je puisse le voir mais je peux te dire une chose, c’est que mon père lui ressemble beaucoup. Pas physiquement, plutôt au niveau du caractère. Mais c’est vrai qu’il est…enfin qu’il est lui. Comment il était avant ? » demandais-je au dieu des Enfers « Après tout, tu connais mon grand-père mieux que quiconque. » lui dis-je simplement.

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Le Dieu des enfers eut un petit sourire en coin amusé face à la jeunesse et l’insouciance de la demoiselle qui était en face de lui. Il serait si facile de profiter de la situation et de la détourner du droit chemin à l'instant présent. Il pourrait aussi lui reprendre ce collier et l'emprisonner ici à jamais... Il fallait avouer que l'idée lui avait traversé l'esprit. Mais rapidement, l'image de son grand frère revint, et il se dit que ce n'était pas forcément l'idée du siècle. Il préféra alors s'abstenir.

La jeune sirène lui demanda un verre d'eau. Hadès ne put s'empêcher de lâcher une légère exclamation amusé. Une sirène qui demandait un verre d'eau. De plus, son innocence venait d'être prouvé par cette demande. Il la servit, tout en gardant sur son visage cet air amusé, avant de lui tendre le verre.

" Tu es bien sage... D'ordinaire, mes invités me demandent des boissons plus fortes. Surtout pour venir ici, il semblerait que ca leur donnerait un peu de courage... Mais tiens... " Il lui avança son verre, la regarda droit dans les yeux avant d'ajouter. " Mais tenir ce verre t'évitera surement de toucher à ce que tu ne dois pas. "

Il s'assit à son tour, tout en s'accoudant sur le côté, son verre à la main. Il écouta la jeune sirène continuer son discours. Il sirota une gorgé de son breuvage avant de lui répondre:

" Les âmes doivent passer par mon monde pour la plupart. Celle-ci ont eu une fin tragique, je ne pouvais pas passer à côté, je ne me suis pas privé pour en profiter et récupérer quelques petites choses de valeur. Les mortels seraient souvent prêt à tout pour avoir une seconde chance. " Il fit une pause, tourna ses yeux bleues vers la rouquine, et ajouta tout en ciblant cette fois son interlocutrice. " Comme le fait de revoir une dernière fois ceux qui sont partis. Sais-tu que tu ne fais pas exception ? Je t'ai mise en garde plusieurs fois et malgré tout, tu te retrouves ici devant moi. Tu sais que tu es totalement à ma merci ? L'amour peut faire faire des choses stupides... "

Il refit une pause, son regard se perdit un instant. Sa pensée se dirigea vers sa fille. Il pesta intérieurement d'avoir encore cette partie encore trop bonne pour s'attacher à quelqu'un... Ce qui le mettait vraiment en mauvaise position. Il soupira et reprit:

" ... Tu n'as donc pas peur de moi ? Pourtant je traîné une histoire assez chaotique sur mon passage ? Bien que la vérité a été passablement déformée et changé par ceux qui se pensent dans la lumière. "

Il avait aussi demandé des nouvelles de son frère Poséïdon. Elle lui répondit assez ouvertement. Hadès était assez curieux de savoir ce que son frère devenait. Il n'était pas de ceux qui racontaient sa vie d'avant, surtout que pour lui c'était assez douloureux quand celà refaisait surface. Il pouvait revoir l'homme qu'il avait été il y a longtemps. Il avait tellement de bonnes intentions, tellement de naïveté... Et il s'est fait berné. Non pas par ce frère-ci mais bel et bien par Zeus.

" Je n'ai pas vraiment de mauvais souvenirs de lui... Sauf quand il a choisi de prendre le parti de Zeus. Ils ont tous choisi de le suivre. Aujourd'hui, bien que je ne veux pas me mêler de ses affaires, je le considère un peu comme un traître. J'avais pensé que... "

Il s'arrêta au milieu de sa phrase, se mordit l'intérieur de la joue, le regard ailleurs. A vrai dire, ce que pensait Hadès est qu'il s'était retrouvé seul au moment où il aurait eu le plus besoin de quelqu'un. Il pouvait encore revoir cette scène qui le changea à jamais. Il avait pourtant cru voir une étincelle dans le regard de Poséïdon... Il aurait cru qu'il l'aurait soutenu mais... Il n'en fit rien. Son grand frère a eu beau éprouver toute la compassion de l'univers à son égard, il n'a pas agi. Et c'était ca qui l'avait totalement miné à jamais. Il s'est juste retrouvé seul à un moment où il aurait eu besoin d'être épaulé. Au moins par une personne. Au moins par lui... Il avait perdu confiance en sa propre famille. C'en suivit des années de solitude qui le rongea totalement... Il se secoua la tête revenant à lui. Tout ceci n'avait duré qu'une seconde, mais pour lui c'en était assez.

" ... Ce sont de vieux souvenirs qui n'ont plus aucune importance. "

Il vit l'archiviste revenir avec un rouleau. Hadès se leva en faisant un signe du menton vers lui. L'ombre lui donna le parchemin magique sur lequel le nom de la mère d'Ariel y était.

" Très bien. " Il s'arrêta et la regarda. " Tu es sûre de vouloir savoir ce qui est arrivé à ta mère et de lui parler ? Après celà, tu sais que je peux te demander n'importe quoi ? "

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Ariel & Hadès

Peut être que c’était une mauvaise idée de venir à la rencontre d’Hadès afin d’avoir une chance de voir ma mère mais à présent que j’étais là, je voulais aller au bout des choses. Je savais que je lui serais redevable mais je n’en avais que faire, je voulais pouvoir voir ma mère et la serrer dans mes bras, enfin j’ignorais si je le pouvais mais je le voulais plus que tout au monde, j’étais prête à tout. M’emparant du verre d’eau que me tendait mon oncle, je bu une gorgée, faisant un simple sourire sans réponses aucune, écoutant ses dires.

Je fais un signe approbatif de la tête alors qu’il me fait part du fait que je ne faisais pas exception à la règle, que j’étais de ses mortels qui voulaient revoir une dernière fois ce qui étaient partis et repris finalement la parole, après quelques minutes de silence.

« Oui j’en suis consciente mais c’est ce que je veux. » dis-je simplement.

Je donnerais pour la revoir, pour la sentir près de moi et pour revoir son visage.

« L’amour est également ce qu’il y a de plus fort. » dis-je en relevant les yeux vers mon oncle « Il est capable de rompre tous les mauvais sortilèges. » dis-je tout en gardant mon regard sur le frère de mon grand-père.

Je ne le quitte pas des yeux, pour tout dire, il m’intrigue et puis il ne semble pas méchant, avec moi tout du moins. Je respire longuement et finis par reprendre la parole lorsqu’il me dit qu’il n’a pas traîné une très bonne histoire derrière lui.

« Tu sais, il est rare que j’écoute les histoires qu’on me raconte sur les membres de ma famille, je préfère me faire ma propre idée, tu n’es pas un monstre, enfin pour moi en tout cas, tu as accepté de m’aider, puis tu m’as laissé le choix, si tu étais vraiment comme ils le disent, tu n’en aurais eu rien à faire de moi et je ne serais certainement pas là. J’ai conscience de tes pouvoirs et de qui tu es mais je sais que tu ne me feras pas de mal alors non, je n’ai pas peur de toi. »

Après tout, je restais un membre de sa famille non ? Et même si j’étais la petite fille de Poséidon, je n’étais pour rien dans cette guerre entre Zeus, mon grand-père et Hadès n’est-ce-pas ? Puis il me demanda des nouvelles de Poséidon, lui parlant de lui, je finis par lui demander de m’en dire un peu plus, vu qu’il était à même de le connaître mieux que moi mais je compris rapidement qu’il n’avait pas grand-chose à dire de plus.

L’écoutant néanmoins avec attention, je repris finalement après avoir vu l’archiviste revenir et qu’il m’est prévenu que je lui serais redevable si j’étais sûre de vouloir parler à ma mère. Je lui fis un signe approbatif de la tête avant de prendre la parole.

« Oui, j’ai conscience de ce que cela implique et je veux savoir, je veux savoir ce qui lui est arrivé et je te serais redevable, j’en suis consciente mais j’ai besoin de savoir. » dis-je simplement.

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Hadès ne croyait plus en l'amour... Enfin c'est ce qu'il pensait encore depuis peu mais il avait rencontré Macaria et son avis était en train de changer. Elle faisait parti de ces mortels qui étaient prêts à tout pour retrouver un instant avec un être cher. Ariel n'en faisait pas exception. Je ne savais pas si ce qu'elle disait était vrai mais il semblerait que oui, l'amour était le plus puissant contre sortilège...

Hadès la mis en garde vis-à-vis de ce qu'il était... Elle devrait même avoir peur de lui à cet instant présent et du fait qui l'ait emmené dans son antre qui n'avait rien d'un endroit chaleureux. Si il était bon ? Il en doutait aujourd'hui. Peut être qu'il avait été un dieu honnête il y a longtemps... Mais il avait changé et pas en bien. Tout celà était la faute à Zeus.

Si il ne lui faisait pas de mal, c'était parce que Poséïdon était son frère et qu'il ne voulait pas l'avoir dans les jambes. Si il respectait ce frère là ? Pas vraiment, disons que c'était un statut quo pour l'heure. Il observait Ariel et ne pouvait s'empêcher de se dire que cette histoire avec Macaria le rendait moins froid que d'ordinaire et pour lui, ce n'était pas concevable... Il détourna alors son regard de la sirène tout en ajoutant:

" Tu ne devrai pas penser celà... Tu ne me connais pas en réalité et tu devrai peut être écouter ces histoires... Aujourd'hui, je suis peut être de bonne humeur mais si on se recroise, les choses peuvent être différentes... "

Il regarda le parchemin magique qui contenait les informations sur la mère d'Ariel mais bien plus encore. Elle ne semblait pas démordre, et dans un sens, Hadès avait été trop loin pour faire marche arrière. Il lui tendit alors le parchemin afin qu'elle puisse le prendre. Il semblait fait d'une matière fluide et bien qu'il semblait fait de poussière et fumée, il semblait froid et dur au toucher.

" Prends le. Tu auras le droit de l'utiliser une seule fois avant qu'il ne s'évapore et revienne à son lieu d'origine. Tu n'auras qu'à l'ouvrir et dire le nom de ta mère. Elle apparaîtra devant toi. Tu auras alors cinq minutes, pas plus pour discuter avec elle. Tu peux l'utiliser quand tu te sentiras prête. "

Allait-il lui demander quelque chose en échange ? Hadès ne faisait pas de cadeau. Il regarda l'ombre archiviste qui était à côté de lui et le fit fuir d'un regard. Il savait pourtant qu'il ne pouvait pas demander quelque chose qui pourrait arriver aux oreilles de Poséïdon mais il y a peut être quelque chose au fond de l'océan qui pourrait l'intéresser.

" En retour... Je te demande un coquillage. Un de ceux qui sont les plus beaux et qui se trouvent au fond de l'Océan. Ceux dans lesquels on peut entendre la voix claire et limpide de l'Océan. "

Ces coquillages étaient les plus beaux et quand on collait son oreille dessus on pouvait entendre un son particulièrement mélodieux et qui pouvaient vous remplir d'une grande joie. Pourquoi ? Hadès tripota un instant son poignet, la manche de sa veste cachait le cadeau que Macaria lui avait, un bracelet d'apparence modeste mais qui voulait dire beaucoup pour lui. Oui, ce coquillage, il voulait en faire un cadeau pour Macaria.

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« J’en ai conscience à présent. » dis-je à Hadès.

Il ne m’avait pas fait de mal cette fois-ci, car au fond, je savais qu’il ne voulait pas me faire de mal. Je le savais au fond de moi mais en même temps, pouvais-je réellement aller contre l’idée que la prochaine fois, ce serait différent ? Il avait le parchemin en main, le parchemin qui me permettrait de pouvoir parler à ma mère. Je me mordis la lèvre inférieure, il avait la solution à mon problème, je pourrais parler à ma mère. Ce que j’avais rêvé depuis tellement longtemps allait se réaliser, j’allais pouvoir lui parler, lui dire à quel point je l’aime et à quel point elle me manque.

Levant le regard vers Hadès, je me saisis du parchemin, il était froid et dur même si je savais que ce n’était en un sens qu’illusion.

« D’accord. Merci… Oncle Hadès. » dis-je finalement.

Oui, je m’y faisais, je descendais des dieux de l’Olympe et j’étais la petite nièce du Dieu des Enfers, c’était assez étrange de penser cela mais je m’y faisais. Le parchemin en main, je posa mon regard sur Hadès lorsqu’il me demanda un coquillage en échange. Je savais exactement où le trouver. Un sourire naquit sur mes lèvres.

« Je sais exactement où trouver le coquillage que tu désires. Rammènes-moi près de l’eau et j’irais le chercher pour te le rapporter. »

Je me levai, manquant de tomber, aillant du mal sur mes deux jambes et respira longuement avant de prendre le parchemin qui se trouvait entre mes mains. Avalant difficilement, je déroulai le parchemin, j’avais peur qu’il m’échappe des mains, je le maintenait fermement. Puis, j’énonça son nom avec clarté.

« Athéna. »

Elle finit par apparaître comme si elle était en chair et en os, elle était devant moi et me souriait comme si elle ne m’avait jamais quittée. J’avais l’impression d’être face à une réplique identique à la mienne, alors c’était vrai, je ressemblais plus à ma mère que je ne le pensais.

« Oh maman, tu m’as tellement manquée.
- Ariel, ma petite chérie.
- Nous n’avons que peu de temps, c’est étrange de te voir sur des jambes mais je m’y ferais. Je voulais juste de te dire que je t’aime plus de tout au monde maman, papa serait tellement heureux de te voir. Explique moi maman, explique-moi comment tu es morte. Tu es heureuse là où tu es ? Tu penses à nous ?
- Ariel, tu es une petite sirène courageuse et prête à tout pour avoir des réponses mais fais attention à ce que tu fais, écoutes ton père. J’ai été victime de la malveillance et la méchanceté des pirates, ils m’ont capturée et ils m’ont tuée car je n’ai pas voulu trahir ton père, c’est pour cela que ton père craint les humains, surtout fais attention à toi ma chérie, soit prudente.
- J’aimerais tellement que tu puisses être auprès de moi maman, auprès de mes sœurs et de papa. Ce serait différent avec toi, papa serait différent.
- Je t’aime, je vous aime tous. Je veille sur vous, je suis dans un endroit meilleur à présent, je ne risque rien là où je suis, tu ne dois pas t’inquiéter pour moi. Veille sur toi-même ma princesse et veille sur ton père et tes sœurs. Je te sais courageuse, loyale et… un peu rêveuse aussi. Dit-elle en riant légèrement.
- J’aurais voulu te sauver maman, je le voulais tellement.
- Tu étais petite ma chérie, tu n’aurais rien pu faire… Je suis dans un endroit meilleur maintenant Ariel, ne t’inquiètes plus pour moi. Sois heureuse, c’est tout ce que je te demande. »

Elle tend ses bras, je m’approche d’elle et la sert dans mes bras. Elle est bien réelle. Une larme roule sur ma joue et je lui murmure à l’oreille.

« Maman, je t’aime… »

Elle me sourit et caresse ma joue avant de disparaître dans une fumée bleue en même temps que le parchemin. Un léger frisson me parcoure. Je me tourne vers Hadès et reprends la parole.

« Ramène-moi au bord de l’eau s’il te plait. Une fois que je serais sous l’eau, j’irais te chercher le coquillage que tu désires et lorsque je l’aurais, je te convoquerais pour te le donner. »

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Même si celà ne lui ressemblait pas, il avait fait un cadeau à Ariel... En quelque sorte... Le fait d'être père de son côté l'avait surement plus adoucit qu'il ne le pensait. Elle lui dit qu'elle lui ramènerait le coquillage une fois arrivé. Comment ne pas être sûr qu'elle bluff ? Parce qu'elle était l'innocence même... Sans parler que si elle lui faisait un coup tordu, il pouvait la ramener à lui. Il ne s'inquiétait pas là dessus.

Alors qu'il lui donna le parchemin, il s'en retourna ensuite boire un verre de vin, en laissant mère et fille discuter un instant. Bien qu'il regardait dans la direction inverse, il ne pouvait s'empêcher d'écouter. Il n'aimait guère voir ce genre de scène et celà le rendait encore acariâtre d'y assister. Tant d'amour, de niaiserie en un seul échange... Alors que d'autres souffraient bien plus. Il ne put s'empêcher de penser à sa fille qui était dans ce maudit temple et qui devait subir la dictature de ces prêtres. Hadès avait d'ailleurs réglé le compte à certains d'entre eux. Il les avait condamné à la souffrance éternelle dans son royaume. Il les faisait actuellement payer pour leur faute d'avoir osé s'en prendre à sa fille.

Il attendit qu'Ariel revienne à lui alors qu'elle lui demanda de la ramener vers l'eau. Il posa son verre et s'approcha près d'elle. Ils avaient fait l'allée à pieds pour lui montrer un peu son royaume mais ici, il pouvait se permettre un retour plus expéditif. Il posa sa main sur son épaule et ils disparurent à deux dans des flammes bleues.

A peine quelques secondes plus tard, ils réapparurent sur le bord de plage. Hadès gardait un air interdit et particulièrement froid. Il reprit le collier qu'il lui avait donné et la laissa se reculer dans l'eau alors qu'il fit évaporer son sortilège qui lui avait donné des jambes. Il dit sèchement:

" Demain à l'aube, je veux ce coquillage. "

Il ne voulait pas laisser l'Hadès plaisant rester dans sa mémoire. Il n'était pas un gentil et la fleur qu'il lui avait faites ne devrait pas se reproduire. Il voulait à tout prix se donner une bonne conscience à ce moment présent et l'échange entre Athena et Ariel l'avaient un peu refroidit. Il se recula et disparut dans des flammes bleues, il savait qu'elle l'appellerait dans ce laps de temps. Elle n'avait pas vraiment le choix de toute manière.

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J’étais heureuse d’avoir revu ma mère, cela avait changé quelque chose en moi mais à présent, je savais que cela était sans doute une erreur. Hadès me redonna ma queue de sirène et une fois que je fus dans les flots, je leva le regard vers Hadès et fit un signe positif de la tête avant de me laisser couler sous l’eau, ne tardant pas à nager jusqu’à Atlantica. La main face à moi, je ne tarda pas à ouvrir un portail et passa au travers avant de me retrouver au centre de mon royaume.

Retournant dans ma chambre, je m’installa devant ma coiffeuse et commença à démêler mes cheveux avant de voir mes sœurs qui viennent de me rejoindre.

« Ariel, où étais-tu ?
- Oh, j’étais ici et là.
- Tu es bizarre petite sœur. T’as fait quoi ?
- J’ai vu maman.
- Comment t’as pu voir maman, elle est morte quand on était petites.
- Je suis allée voir Oncle Hadès. »

La soirée passa avec un nombre incalculables de questions de leur part, sur ce que m’avait dit maman, sur pourquoi j’étais allée voir Hadès, ce qu’il m’avait dit et tout le tralala. Bon, le seul truc qu’il fallait pas que je fasse, c’est dire à mon père que j’y étais allée. Je n’avais que très peu dormi cette nuit, au petit matin, je m’étais emparée de mon sac bandoulière et sans réveiller mes sœurs, je m’étais enfuie par la fenêtre avant de me rendre au champ d’algues pour pouvoir récupérer le coquillage convoité par mon oncle.

Arrivée à destination, je remarqua rapidement de quel coquillage il me parlait. Le saisissant, je le fis glisser dans mon sac et très rapidement traversa un nouveau portail avant de me retrouver sur les rives de la Grèce Antique. Je n’avais en tête que l’image de l’Oncle gentil, mais j’avais remarqué qu’il ne souhaitait pas que je garde cette image là et c’est pour cela sans doute qu’il s’était montré froid comme ça avec moi. Une fois près de la côte, je m’asseya sur le sable et respira longuement avant de finalement invoquer Hadès.

« Hadès, j’ai ce que tu m’as demandée. » dis-je simplement.

Je restais là, fixant le soleil à l’horizon qui commençait à se lever, le bout de ma nageoire toujours dans l’eau et le coquillage que je devais donné à Hadès dans le creux de ma main.

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