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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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C'était au détour d'un couloir de l'hôpital que Hilda était tombée sur lui. Littéralement. A courir après un brancard elle avait heurté le Docteur Ravenswood qui officiait comme psychiatre. Une connaissance de longue date mais dans leur autre vie. A cette époque il était père d'une enfant avec laquelle il entretenait des rapports un peu particuliers. Hilda se souvenait de cette jeune fille dont le père ne laissait pas concrétiser l'union qu'elle souhaitait ardemment avec l'élu de son coeur. Tout n'avait été que drame dans cette famille et la fée, avait fait au mieux pour apaiser les esprits. Comme sa mission magique l'imposait.
Pourtant en ce jour, Hilda avait du se rendre à l'évidence. C'était elle qui avait besoin d'aide désormais. Ce qui avait été...difficile à admettre et plutôt le comble pour une Fée Marraine. On ne pouvait pas dire que sa "mutation" d'humaine storybrookienne à fée se passait pour le mieux. Ses pouvoirs revenaient timidement et ils étaient viciés par des émotions humaines et négatives jamais ressenties auparavant. Les ailes de la fée commençaient à réapparaître mais Hilda ne les sentait pas suffisamment fortes pour la porter et retourner à Noëlland. Elle s'épuisait à aider les autres et ressentait des choses qui la submergeaient. De la colère, du mépris, de l'agacement entre autres. Mais surtout de la peur. Une fichue peur qui la clouait au sol et l'empêchait de prendre son envol.
C'est pourquoi elle avait donné rendez-vous au Docteur en ce début de soirée dans la tour de l'horloge. Elle aimait le point de vue offert sur la petite ville de Storybrooke et puis elle se sentait un peu plus proche de Noëlland. Le soleil commençait à se coucher mais les cheveux de l'ambulancière brillaient de poussière de fée. Inefficace pour l'instant. Tout juste bonne à éclairer des lieux et à sa faire remarquer. Ce que Hilda n'aimait pas du tout ! Elle n'eut pas besoin de se retourner lorsqu'elle entendit des bruits de pas.
- Merci d'avoir fait le déplacement Docteur.
Elle l'accueillit avec un sourire chaleureux. Tous deux avaient finit par entretenir des rapports cordiaux. Malgré le drame, malgré les circonstances. Plume vint se blottir contre sa maîtresse qui la caressa. La chienne ressentait le mal être de sa maîtresse. Il fallait vraiment qu'Hilda s'en débarrasse !
C’est étrange comme certaines destinées semblent être liées pour toujours. Lorsque la malédiction avait été rompue, jamais je n’aurais pensé revoir des personnes rencontrées dans le Monde des Contes. Après tout, seule ma petite fille adorée occupait toutes mes pensées et je ne songeais qu’à la revoir, elle ! C’était un vœu bien difficile à réaliser alors qu’elle avait été retenue prisonnière dans un royaume par cette affreuse reine Cora ! La seule partie d’elle qu’il me restait était le cœur de ma princesse, tenu lui aussi fermement entre les serres de cette horrible sorcière ! J’étais donc devenu mélancolique et rongé par la tristesse et la rage de devoir service la femme qui m’avait pris ce que j’avais de plus cher.
Pourtant, la Providence avait semé sur mon chemin quelques jolis hasards qui me permettaient d’oublier un peu ses soucis. Tout d’abord, j’avais revu Jasper ! Mon brave serviteur et séduisant amant avait également fait le voyage jusqu’à la ville de Storybrooke. Heureux de le retrouver, nous nous étions installés dans mon manoir où nous avions repris nos bonnes vieilles habitudes. Mon fidèle ami m’avait encouragé à reprendre mes travaux en psychologie qui me passionnaient tant. Il espérait qu’ainsi je pourrais retrouver un sens à ma vie. Suivant ses précieux conseil, je travaillais à présent à l’hôpital en tant que psychiatre… le Docteur Jekyll, ou plus exactement le Docteur Ravenswood était de retour !
C’est dans cet établissement que je rencontrais ma deuxième bonne étoile. Cette très chère fée des Etoiles qui durant toute l’enfance de ma Mélanie avec veillé sur sa vie. Malgré quelques tensions inhérentes à mon tempérament possessif, je m’étais habitué à cette présence. Elle avait été d’un grand secours pour les soins apportés à la dépression de mon enfant après avoir « malencontreusement » perdu l’homme de sa vie. Dans ce manoir peuplé de démons et de fantômes, la fée avait été pour chacun de nous un baume relaxant qui apaisait nos tourments. Cependant, elle n’avait pas pu empêcher ce qui était arrivé à Mélanie ! Pourquoi les deux personnes auxquelles je prêtais une entière confiance n’avaient pas été là lorsque le drame causé par Cora s’était produit ? D’un certain côté, même si j’appréciais grandement Jasper et Hilda je ne pourrais totalement faire l’impasse sur leurs inactions, pas tant que ma fille ne serait pas à mes côtés !
Après avoir échangé quelques mots avec la jolie blonde, cette dernière m’avait confié vouloir me voir en consultation. Voilà qui était à la fois étrange et cocasse ! Sans vraiment réfléchir, j’avais donc accepté de la rencontrer ! Nous avions tant de chose dont nous devions parler pour rattraper le temps. Lui venir en aide était également une manière pour moi de rembourser la dette que je devais à la fée marraine.
Le jour J, je m’étais donc rendu à l’horloge où elle m’avait fixé rendez-vous. Même si cette ville n’était pour moi qu’un purgatoire, je devais bien reconnaître que ce couché de Soleil était tout bonnement splendide. De plus, l’astre lumineux ne faisait que rehausser la beauté éclatante de la fée qui pourtant semblait toute dédiée à la nuit. Elle me salua alors sans me jeter un regard. « Je dois bien admettre que j’ai été surpris lorsque vous m’avez annoncé vouloir me retrouver ici. L’ambiance confinée de mon cabinet vous effraye-elle ? Remarquez, je vous comprends… Après avoir passé plus de 100 ans enfermé dans mon manoir, j’apprécie le réconfort apporté par un rayon de Soleil ou une légère brise. C’est très agréable ! » Je n’avais pas à lui mentir. Elle connaissait mon histoire aussi bien que moi ! Même si cela me gênait, je ne pouvais nier que j’appréciais de pouvoir faire preuve d’une pleine et entière honnêteté. « Je suis très curieux de savoir ce qui m’amène ici. Je suis également très flatté que vous ayez fait appel à mes services. » Puis soudain, je souris à l’adresse de la jeune chienne qui venait de manifester. Je la regardais tendrement, j’avais toujours grandement apprécié les chiens. « Voudriez-vous vous asseoir très chère ? En fait comment dois-je vous appeler à présent ? »
Hilda se sentait comme clouée au sol. Ses jambes lui paraissaient si lourdes ! A courir toute la journée, à soulever des poids, à secourir des patients elle ne se ménageait pas tellement. Puisqu'elle n'avait pas l'habitude du corps humain il lui était difficile d'en prendre soin comme il le fallait. Du temps où elle était fée ces désagréments de fin de journée n'existaient pas.
Mais surtout elle se sentait en proie à une vulnérabilité qui lui déplaisait. Elle ignorait encore si elle avait fait le bon choix en demandant de l'aide à Hayden. Il lui en voulait de sa passivité envers la disparition de la jeune Mélanie. Il était un père aimant et inquiet. Stella savait très bien ce qu'elle avait fait -ou pas fait- et pourquoi. Il n'y avait aucun problème à ce sujet. Mais ce dont elle était certaine c'est que si Hayden lui demandait des explications là-dessus, il n'apprécierait pas de les recevoir. Elle ne se retourna pas tout de suite parce qu'elle sentait des larmes silencieuses couler sur ses joues. Parfois c'était bien pathétique d'être humain !
- Je ne sais pas pourquoi...mais le confinement de votre cabinet n'y est pas pour grand chose je pense. C'est peut-être une façon...de prendre de la hauteur tout simplement ? Pardonnez mon raisonnement désordonné. On ne peut pas dire que je maîtrise encore tout à fait les émotions humaines.
Mais au moins elle comprenait à présent comment ses protégés pouvaient être en proie au bon comme au mauvais. Séchant ses stupides larmes du revers de sa manche elle se retourna enfin. Et la vue de cet homme qui semblait ne pas avoir pas changé la rassura. Elle se sentait heureuse même. Comme si elle retrouvait un membre de sa tribu.
- Je suis touchée que vous ayez répondu à mon appel...J'ai simplement peur de ne pas être de très bonne compagnie ce soir.
Et Plume alla faire un petit bout de fête au jeune-homme. Ils s'assirent tous les deux, comme Hayden l'avait suggéré. Et ça faisait drôlement du bien !
- Vous pouvez m'appeler comme avant si vous le voulez. Ici je suis Hilda Van Holp. Ambulancière récemment divorcée.
Régina n'avait pas manqué d'imagination la concernant. Par chance cette vie lui convenait. Elle ressemblait beaucoup à l'autre finalement.
- Et vous mon ami ? Y a t-il un changement vous concernant ?
Le sourire était revenu, elle se sentait à nouveau bien. Ces changements d'humeur c'était quelque chose parfois.
Jamais je n’aurais pu imaginer que je serais si heureux à l’idée de retrouver la fée marraine de ma fille. Même si notre rencontre avait été faite au travers d’évènements plus que tragiques, elle avait été une lumière rassurante qui éclairait nos pas dans l’obscurité. Je me sentais reconnaissant envers tout ce que cette fée avait fait pour nous et c’était le moment parfait pour moi d’y parvenir. Ma vieille amie semblait cependant en proie à des émotions très vives et trop humaines pour elle. Sa métamorphose avait sans doute été une terrible épreuve. Epreuve dont je pouvais comprendre tous les rouages puisque ma deuxième et terrible personnalité était plus semblable à un monstre assoiffé de sang qu’à un véritable être humain. Mon sérum avait été une drogue dont il m’avait été terriblement difficile de me séparer et encore aujourd’hui je devais lutter contre mon envie de la reprendre à nouveau. Pourtant retrouver mon humanité était une quête que je ne cessais de poursuivre inlassablement. Même si ses tourments n’étaient pas aussi meurtriers, elle me ressemblait plus que ce que les nos histoires voulaient laisser suggérer.
- Ne vous inquiétez pas. L’important est que vous puissiez vous sentir à l’aise dans cet environnement. Se confier n’est pas un exercice facile et si vous préférez le faire ici, cela me convient tout à fait ! Je passe beaucoup trop de temps enfermé dans mon cabinet.
L’ancienne fée se tourna alors dans ma direction, je lui souris d’une manière bienveillante. C’est à cet instant que je pus voir les restes de larmes qui avaient coulé sur son joli visage. J’étais attristé de la voir dans un tel état, elle qui d’ordinaire respirait le bonheur et la joie de vivre. Etrangement, les expressions de mes congénères m’avaient toujours mis mal à l’aise. D’une nature plus secrète et introvertie, j’avais de la peine à trouver mes mots lorsqu’il s’agissait de les réconforter ou de les soutenir dans ces épreuves. J’en avais pourtant fait ma profession et essayais de tenir mon rôle de thérapeute du mieux que je pouvais.
- Après tout ce que vous avez fait pour ma famille, c’est bien naturel ! Cela fait bien longtemps que j’aurais dû tenter de vous recontacter. Je suis navré de ne pas l’avoir fait plus tôt. Ne vous préoccupez pas de mon ressenti, je suis ici pour le vôtre !
Le beau chien husky de Stella se dirigea vers moi et je me mis à jouer avec elle. Il y avait si longtemps que je n’avais pas bénéficier de la compagnie d’un animal de compagnie. Ce petit bonheur me donnait presque envie d’adopter à nouveau l’un de ses superbes animaux qui brillaient autant par leur loyauté que par leur empathie. Je relevais ensuite mon attention vers la fée et nous allâmes nous asseoir.
- Dans ce cas permettez-moi de vous appeler Hilda puisque nous sommes ici, à Storybrooke. De mon côté, je vous prierais de m’appeler par mon nouveau prénom, Hayden.
Hayden… ce prénom qui m’avait été donné durant la malédiction, avait également été celui que je portais à l’époque où je vivais dans le royaume moderne. Je l’avais utilisé pour la première fois auprès de mon frère d’âme et de mon double Absolem que je n’avais plus revu depuis des années. J’avais choisi de le garder en l’honneur de tous les bons moments passés ensemble et qui peut-être ne reviendraient plus. Hilda me demanda alors ce que je devenais et cela me fis grandement sourire.
- Ne sommes-nous donc pas ici pour parler de vous ma chère ? Dites-moi, pour quelle raison avez-vous souhaitez me convier à notre rendez-vous de ce soir ?
Je n’avais pas envie de parler de tous mes êtres chers coincés dans le Mondes des Contes. Pas plus que je ne souhaitais évoqués l’épisode malheureux avec Cora qui retenait ma fille en otage. En tant que thérapeute, il était de mon devoir de me préoccuper avant tout de ma future patiente.
Hayden venait de souligner un point crucial "se confier n'était pas facile". Jamais Hilda n'avait encore eu l'occasion de le remarquer. Parce que se confier était propre aux humains. C'était elle qui recevait les souhaits, les prières mais jamais le contraire. Elle comprenait de plus en plus ce qu'ils devaient ressentir à chaque fois.
- Nous avons tous été très occupés. Et même encore. J'ignorais que vous étiez là ou je ne m'en souvenais pas...C'est le hasard seul qui nous a mis en contact.
Il y avait certainement d'autres personnes de ses connaissances qui étaient ici mais ils étaient si nombreux ! Impossible de toutes les localiser.
- Un heureux hasard qui tombe à pique !
Elle voulait lui dire que ce qu'elle avait fait pour la famille d'Hayden n'était rien d'autre que son travail. Une mission envoyée par les hautes instances féériques. Comme toutes les interventions qu'elle avait fait auprès de ses protégés. Alors...pouvait-on vraiment dire qu'elle était désintéressée ? Ces questions là ne la préoccupaient pas avant...
- Entendu Hayden. Je vais donc essayer de vous parler...de moi.
Hilda rougissait jusqu'aux oreilles. Elle éprouvait un sentiment confus. Pour une fée c'était tomber bien bas que de parler de soit de manière intime. De se mettre en avant. D'attendre des choses d'un mortel. C'était tellement indigne qu'elle sentait des larmes de honte lui piquer les yeux.
- J'étais une fée puis je suis devenue une humaine qui redevient fée. J'éprouve tellement de choses que je ne ressentais pas avant ! Tout se mélange ! J'ai parfois du mal à faire le distinguo entre ce qui est bien et ne l'est pas. J'ai parfois envie de me fâcher, de frapper, de secouer et de hurler !! J'étouffe...
Elle reprit son souffle ayant déblatéré tout ça d'un coup.
- Et puis cette enveloppe humain est trop fragile. Je dois sans arrêt me reposer si je ne veux pas avoir mal à quelque part. Manger, prendre des médicaments, des soins. Je ne vous parle même pas du chamboulement quand mes pouvoirs reviennent ne serait-ce qu'un peu. C'est comme si j'avais passée des heures à être secouée dans un panier à salade! Je passe tellement de temps à m'occuper de moi que ça fait baisser la qualité de mon travail.
C'était désagréable au plus haut point. Mais ce n'était pas le pire encore.
- Et je suis seule pour affronter tout ça. Ils me manquent tant !
Noëlland, Pixie Hollow, Arendelle. Tout son petit monde était si loin. Elle se sentait comme un fragment de terre séparé de son champs. D'un autre côté elle se demandait ce qu'ils penseraient de son nouveau elle. Etait-elle toujours digne d'être fée marraine ?
Hilda évoqua le fait que notre rencontre était un curieux hasard. Je ne pus m’empêcher de sourire. Il est vrai que notre rencontre tombait à point nommé. Après tout, l’ancienne fée qui se tenait devant moi semblait être totalement perdue et je me sentais prêt à lui tendre la main. Cependant, je ne cessais de me demander si notre rencontre était réellement due au hasard… « Je vous avoue ne jamais avoir cru au hasard. Je crois plutôt que notre vie est tracée bien à l’avance ! Si le destin m’a placé sur votre route, c’était peut-être pour que je puisse enfin vous payer la dette que je vous devais depuis bien longtemps ! Et pour une fois que je la rembourserais avec plaisir… ». Bien que restant mystérieux, Hilda aurait peut-être compris que je faisais référence à la très lourde dette que je devais à Belzébuth. Une dette remboursée dans le sang et le meurtre alors que celle d’Hilda me proposait de retrouver une part de mon humanité. Je ne pouvais que m’en réjouir !
Je l’avais alors invitée à me parler d’elle. C’était un exercice auquel elle n’était pas habituée mais qui serait crucial dans son processus de guérison. Cependant, si elle se sentait trop mal à l’aise je pourrais toujours rebondir et lui proposer un partage d’expérience. Mais pour le moment, l’heure était à l’écoute. Elle me parla alors de la peine qu’elle avait à vivre une identité, versant sans cesse entre la fée qu’elle était à l’origine et l’humaine que la Malédiction l’avait forcée à devenir. Elle me parlait également du mal qu’elle avait à faire une distinction claire entre le Bien et le Mal. C’était une situation que je connaissais extrêmement bien, pour l’avoir vécu moi-même entre Jekyll et Hyde. « Ce que vous ressentez est parfaitement normal, Hilda ! Il n’est pas facile de changer sans cesse d’enveloppe corporelle… vous finissez par perdre lentement son identité sans savoir réellement qui on est. Cependant, je vous avoue que je ne m’y connais que très peu en fées. Pourriez-vous me dire ce qui vous rend si différente d’une humaine… en termes de sentiments ou de ressenti de votre environnement ? » Cette question avait pour premier but de me renseigner sur une nature qui m’était totalement inconnue. Je verrais ensuite si mon deuxième objectif pourrait être atteint.
Hilda poursuivit alors son discours, me parlant des besoins auxquels elle était soumise en tant qu’être humain. « Cela ne doit pas être évident pour vous de constater tant de changement dans votre corps et votre vie… Cependant, je pense que vous vous montrez un trop intransigeante avec vous-même en ce qui concerne votre travail. Les symptômes que vous décrivez sont communs à beaucoup d’êtres humains. Il est important que vous puissiez des moments pour vous occuper de vous, avancez à votre rythme sans faire de comparaison avec votre ancienne nature. C’est ce que vous avez de mieux à faire. » Je m’arrêtais un instant, la laissant libre de réagir à ces quelques paroles. Je repris après un bref instant de silence. « Vous me disiez que vos pouvoirs étaient revenus, comment se manifestent-ils ? Dans quelles circonstances ? »
Mon amie me parla alors de ses amis bloqués dans le Monde des Contes alors qu’elle était ici, se sentant très seule. « Avez-vous repris contact avec vos amis depuis la rupture de la Malédiction ? N’avez-vous pas de connaissances dans cette ville qui pourrait comprendre et partager votre fardeau ? Car je sais qu’il existe d’autres fées dans à Storybrooke. »
Attentive et tendue Hilda écoutait Hayden la rassurer. Mais malgrè tout elle se sentait comme prise en faute. Comme si elle avait fait une bêtise qu'elle regretterait plus tard. Sentiment tout à fait inexplicable. Elle n'avait rien fait de mal ! L'impression de trahir sa nature féérique peut-être. Et à dire vrai cela ne s'arrangea pas lorsque son interlocuteur évoqua une dette qu'il paierait avec plaisir.
- Je ne veux pas être considérée comme une créancière. S'il vous plaît ne m'écoutez pas parce que vous vous sentez obligé. Vous ne l'êtes en rien.
Ca lui faisait de la peine ça aussi. Cela signifiait-il que les rapports désintéressés entre les humains n'existaient pas ? Fallait il qu'il y aie forcément un enjeu ? Cette idée là lui faisait rejeter avec plus de force encore l'humanité qu'elle possédait. Plutôt mourir que de devoir vivre de cette manière! Elle demeura attentive toutefois. Hayden lui tendait la main et cherchait à comprendre la nature des fées.
- Eh bien...nous ne sommes pas toutes pareil. Il y a plusieurs...races si on peut dire. Les plus connues sont des humains qui deviennent fées, mages... Je suis née du coeur d'un edelweiss et je fais parti de la grande famille des élémenteaux. Autrement dit biologiquement parlant je suis un être éthérée. Les humains peuvent me toucher ou me voir parce que je le choisis pas parce que je suis faite comme ça.
Elle n'allait pas s'étendre d'avantage sur l'aspect biologique car ça pouvait être long. Mais avec ces notions élémentaires son ami pourrait toucher du doigt le problème que pouvait poser l'enveloppe humaine.
- Je n'ai pas d'âme. Je m'étiolerais au fil des siècles pour ensuite me désintégrer tout à fait et me dissiper. Du fait, les sentiments, les sensations sont différents. Nous n'avons pas d'âmes à entretenir et à mener jusqu'à l'illumination vous comprenez ? C'est d'ailleurs pour cette raison que nous pouvons guider les humains. Parce que nous sommes désintéressés et de passage.
Expliquer la partie des pouvoirs étaient plus difficile.
- Je n'ai pas de pouvoirs. Je suis les pouvoirs ou plutôt un échantillon. Voler est aussi naturel pour moi que marcher pour vous. Me transformer l'est autant que de vous habiller...Tous les humains qui font de la magie doivent travailler fort. L'apprentissage est infini. Physiquement comme mentalement il faut se préparer. Sans quoi vous serez détruit. Essayez donc de verser de l'acide dans un contenant en plastique et vous verrez le résultat. En revanche si vous le versez dans un tube à essai ça ira nettement mieux.
Elle soupira
- Je suis un tube à essai qui est devenu plastique et qui redevient tube à essai. Alors quand l'acide monte en moi, je peux être rongée. Une émotion un peu forte ? Mes cheveux s'illuminent de poussière d'Etoile. Qui sert juste à faire de moi une torche parce que voilà je suis encore humaine. Mes ailes apparaissent lorsque j'en ressens le besoin. Mais elles ne sont pas assez forte pour voler. Et tant que je serais humaine je crains qu'elles ne le soient jamais. Lorsque tout cela se produit je me sens secouée et parfois à bout de souffle. Mes os me font mal.
Sensations tout à fait nouvelles et extraordinaires pour la petite fée éthérée qu'elle avait été. Hayden lui parla alors des autres fées qui étaient ici. Hilda en avait également entendu parler. Elle lui sourit reconnaissante de cette si merveilleuse idée
- Vous avez raison mon ami ! Je devrais me rapprocher d'elles. Si je ne l'ai pas fait c'est parce que...nous ne sommes pas pareilles. Elles étaient humaines avant de devenir fée. Alors...elles ne doivent pas vivre les choses de la même manière. Quant aux humains que je protégeais et qui sont ici. Imaginez leur déception de me voir dans cet état !
En fait c'est à Bleue que Hilda pensait en cet instant. La mère supérieure. Mais n'importe. Elle serait contente de la retrouver. Elle se rendit compte, grâce à son ami, que peut-être elle avait un peu trop noirci le tableau.
- Une fois de plus vous avez raison! Ma famille de Noëlland a pu me localiser à la levée de la malédiction et nous avons des contacts réguliers. C'est eux qui viennent parce que moi...eh bien je ne peux pas encore retourner sur mon étoile.
Et elle lui manquait bien son étoile.
- Et puis, je vous ai vous n'est ce pas ? Hasard ou destinée il semblerait que la vie se plaise à nous réunir.
Lorsque je parlais à Hilda de la dette que je lui devais, cette dernière répliqua en me faisant comprendre qu’elle ne souhaitait pas avoir l’impression d’être ma créancière. Il est vrai que la forme n’était appropriée et ne reflétait pas exactement mon sentiment profond. Je me montrais maladroit mais cela faisait bien des années que j’avais laissé derrière moi l’homme que j’avais été pour ne me concentrer plus que sur des aspects plus mercantiles et concret, comme si j’étais incapable des sentiments sincères et de les exprimer correctement. J’essayais tout du moins de rattraper mon erreur. « Je ne vous vois pas de cette manière, je ne l’ai d’ailleurs jamais fait. Si… si le terme de créancière vous dérange considérez-vous comme ce que vous avez toujours été, comme une amie. Et je vous l’ai déjà dit… cela me fait très plaisir d’être là pour vous ! » Je n’étais sans doute pas un modèle de vertu mais j’avais fait preuve en cet instant d’une honnêteté de plus en plus rare.
Je ne me gênais alors pas pour poser des questions à Hilda sur les fées et sur sa véritable nature. Depuis toujours, j’avais vécu dans un monde d’humains où la science régnait en maîtresse incontestable. Je n’avais que rarement eut l’occasion de rencontrer des êtres magiques et lorsque cela m’arrivait, ces derniers se révélaient bien plus souvent être du côté du Mal que du Bien. D’ailleurs à bien réfléchir, la blondinette était la seule fée qui avait croisée ma route. Et jamais encore nous n’avions parlé à cœur ouvert de ses problèmes personnels. Buvant littéralement ses paroles, je cherchais un angle d’approche qui aurait pu m’aider dans cette situation. Je ne pus m’empêcher de réfléchir lorsque Hilda me parla du fait qu’elle n’ait pas d’âme et que ses actions ne pèseraient donc pas dans la balancer après sa mort. Il est vrai que durant des siècle la peur de l’Enfer et le repos de l’âme était une chose précieuse qui motivait les personnes à bien se comporter tout au long de leur existence. « Je crois comprendre ce que vous voulez dire, en effet ! Les bonnes actions vous sont guidées par instinct, parce que c’est votre mission de venir en aide aux autres. Vous ne le faites donc pas par crainte de ne pas aller au « Paradis » à votre mort et par pur égoïsme… Pensez-vous que l’égocentrisme est un défaut inhérent à l’Homme ? Croyez-vous qu’il soit capable d’agir par altruisme ? ». Il me fallait également découvrir en quoi cette nature humaine pouvait lui sembler aussi déplaisante… à part l’aspect évident que cela n’était pas sa propre nature.
Mon amie déclara alors qu’elle n’avait plus de pouvoirs. Contrairement aux humains, la magie des fées était innée. Elles n’avaient nullement besoin de l’apprendre contrairement aux êtres humains. La situation était donc très difficile pour elle. Ses pouvoirs passaient sans cesse d’un état à l’autre basculant entre les capacités des fées et celles des humains. « Il est vrai que votre situation n’est pas évidente et également très contrariante. Je ne suis malheureusement pas la personne la mieux indiquée en ce qui concerne la maîtrise de vos pouvoirs. En revanche, peut-être qu’un travail sur vos émotions pourrait vous aider à retrouver une certaine sérénité en attendant de maîtriser parfaitement vos pouvoirs. Et en cela, je pourrais tout à fait vous apporter mon aide. Qu’en pensez-vous ? »
Je lui conseillais alors de reprendre contact avec ses anciennes connaissances fées qui pourraient lui fournir une aide que je ne pouvais pas lui donner. « Je comprends mais cela ne vaudrait-il pas le coup d’essayer ? Après tout, si leurs origines ne sont pas les mêmes que la vôtre, vous avez tout de même fait partie de la même communauté. Elles ont appris à maitriser leurs pouvoirs et ont été confrontées aux mêmes missions que vous. Ne pensez-vous pas qu’elles seraient au contraire les meilleures conseillères qui soit ? Si vous avez peur de cela, tentez l’expérience au moins une fois et peut-être avec une fée dont vous étiez très proche ! » Elle me fit également part de ses craintes de décevoir les personnes qu’elles avaient protégé jusqu’alors. « Pensez-vous vraiment qu’ils seraient déçus ? Vous avez fait tant de bien autour de vous Hilda. L’apparence est superficielle lorsque de véritables liens se sont établis entre deux personnes. Croyez-moi, ils ne songeront qu’au bonheur de pouvoir vous retrouver. » Je ponctuais cette remarque d’un léger sourire qui se voulait convainquant.
Le sujet dériva alors pour se concentrer sur Noëlland et ses amis qui lui manquaient tant. « Je suis heureux de savoir que vous avez pu rentrer en contact. Ainsi si vous ne pouvez bénéficier de leur présence physique, vous pouvez tout du moins leur parler. Et ne vous découragez pas, peut-être trouveront-ils un moyen de vous faire revenir parmi eux. Si c’est cela que vous désirez bien évidemment. » Hilda affirma alors qu’elle m’avait également. Cette affirmation me fit réellement plaisir. Parler avec elle me procurait une sérénité que j’avais rarement connue depuis des années. « Bien évidemment, et je resterais à vos côtés autant que vous le souhaiterez. Pour être honnête avec vous, vous m’avez manqué ! »
Hayden eut tôt fait de rassurer Hilda sur la nature de leur relation. Et déjà cela apporta à la fée une sorte de mini soulagement. Elle lui était reconnaissante et lui sourit. Peut-être, certainement, même qu'elle était trop décalée pour faire face au monde des Humains. De par son monde et son éducation elle ne s'était jamais conditionnée à y vivre. Alors c'était précieux d'avoir un ami qui pourrait l'aider à y voir plus clair.
- C'est juste que l'on voit des possibilités, que nos protégés ne voient pas. Parce que justement ils sont encombrés émotionnellement. Si je devais résumer notre mission je dirais qu'il s'agit de leur montrer ces pistes qui ne leur tombe pas sous le sens. Et d'être bienveillants de les soulager autant que possible. Mais le choix leur appartient toujours. Pour faire tout ça il faut aimer les humains.
Il existait des extrémistes humanophobes mais ça ne concernait jamais les fées marraines. Certains êtres magiques se faisaient parfois une joie de gâcher la vie des Hommes et de l'enlaidir. C'était ainsi.
- L'Homme est tout à fait capable d'agir par altruisme. Mais épisodiquement. Ce n'est pas de l'égocentrisme, c'est simplement que son existence fait qu'il doit penser à lui-même. Car personne ne le fera à sa place. Un humain trop altruiste se fera avoir par ceux qui le sont moins ou pas du tout. Il ne sera pas adapté à votre monde. Vous êtes obligés de souffrir et de connaître des épreuves pour apprécier la valeur de ce qui vous sera offert ensuite. Sinon vous demeurerez dans l'ignorance et jamais vous n'évoluerez. Ce qui est en haut est en bas...
Santa représentait l'altruisme par excellence. Stella était contente d'avoir pu l'enlever du monde des Hommes pour le préserver. Et elle n'avait pas été déçu de ce qu'il avait fait ensuite. Hayden eut l'idée du siècle : la gestion des émotions.
- Mais oui ! C'est exactement ce qu'il me faut ! Vous êtes vraiment un excellent psychiatre!
Il était certain que si elle arrivait à maîtriser ça la gestion de ses pouvoirs ne serait plus un problème. Mais il allait aussi falloir qu'elle apprenne à se ménager physiquement et à se nourrir correctement. Le menu traditionnel féérique était beaucoup trop léger pour un corps de femme qui avait de gros besoins. Et plusieurs fois par jour en plus.
- Vous voyez c'est évident mais je n'y avais pas pensé toute seule. Bleue est ici et elle saura m'aiguiller malgré le fait que nous n'avons pas la même constitution. D'après ce que vous me dites une chose se dégage. Je dois maîtriser l'humaine qui est en moi pour pouvoir redevenir complètement fée. C'est le chemin de l'apaisement qu'il me faut emprunter et pas celui du conflit. Avec votre aide et celle de mes amis je vais trouver comment concilier tout ça j'en suis certaine.
Ce qui était moins "drôle" c'est que ça faisait d'elle une sorte de phénomène de foire. Hilda aurait bien voulu connaître quelqu'un qui soit dans le même état qu'elle. Juste pour voir. Hayden mit en avant le bien qu'elle avait fait auparavant et que ses protégés ne lui en voudraient pas de la voir ainsi.
- J'aimerais bien aller dans votre sens là-dessus aussi mais je n'y parviens pas. Ils seront déçus. C'est un peu comme lorsque vous vous rendez compte que votre chanteur préféré fait tous ses concerts en playback.
Et puis...il y eut ce petit moment de grâce. Ce moment où Hayden déclara à Stella que non seulement il serait à ses côtés mais qu'en plus elle lui avait manqué. La fée était touchée par une si jolie déclaration. Sa petite main alla se nicher dans celle de son ami.
- Vous aussi vous m'avez manqué! Vous comptez tellement pour moi !
C'était vrai et en même temps c'était une révélation. Jamais, jusqu'ici elle n'avait voulu se poser la question. Il y eut à ce moment précis comme un chant de sirène venu de nulle-part.
Notre discussion se déroulait à merveille. Après être revenu sur mes paroles maladroites je fus rassuré de la voir sourire à nouveau. Comme si cette explication avait suffi à la mettre à l’aise. Il est vrai que de mon côté, je ressentais la même chose. Pourquoi à tout prix chercher des raisons mercantiles à mes motivations ? Cela n’avait pas de sens, surtout dans le cas présent ! J’avais alors voulu en apprendre plus sur la nature des fées à laquelle je n’y connaissais rien. Je fus alors ravi de voir mon amie faire preuve d’autant de compréhension à mon encontre. J’avais alors tenté d’avancer des hypothèses auxquelles elle donna raison à ma plus grande fierté. Le but des fées marraines étaient d’accompagner les humains sur le droit chemin pour leur montrer des opportunités que leurs œillères les empêchaient de voir. En somme, c’était exactement ce qu’elle m’invitait à faire à présent. Sauf que dans ce cas précis, les rôles étaient inversés et je devenais son parrain. « Je vois parfaitement ce que vous voulez dire. En somme, votre rôle n’est pas si différent que celui d’un psychologue, d’un psychiatre ou d’un coach de vie ! » J’étais dès lors tout à fait à même de comprendre sa situation.
Je l’interrogeais ensuite sur sa vision de l’être humain et la réponse qu’elle avançait était des plus passionnantes. L’Homme conditionné pour assurer sa propre survie ? C’était une définition très juste et qui mettait en avant toute la complexité de l’être humain. J’aimais sa vision des choses qui révélait toute sa clairvoyance et sa compréhension magnanime de l’être humain. Je ne pouvais que lui donner raison. « C’est une très belle définition que vous apportez-là ! Je ne peux que m’accorder à votre point de vue. L’être humain est une créature si fragile, il est normal qu’elle pense à se protéger aussi bien physiquement que psychologiquement. » Ces propos m’amusèrent car ils étaient le reflet parfait du malentendu lorsque j’avais voulu expliquer à ma chère fée des étoiles la raison pour laquelle je cherchais à l’aider. « Mais l’être humain est un animal sociable, il sait qu’il doit compter sur les autres pour survivre… ce qui justifie peut-être son besoin d’altruisme ».
Je laissais cette remarque en suspens. Hilda serait tout à fait libre d’y rebondir ou de ne pas y répondre. Ecartant ces considérations philosophiques, je m’attardais plus longuement sur ce que je pourrais faire pour elle. J’avais le désir profond de l’aider à avancer mais encore fallait-il que je trouve une bonne solution. Je décidais alors de me baser sur mon travail de psychiatre. Peut-être qu’en l’aidant à maîtriser ses émotions, je pourrais lui faciliter la vie ? Cette idée semblait tout à fait lui convenir et elle conclut en m’adressant un très joli compliment. « Je suis ravi que cette solution vous plaise. Je vous proposerais donc de nous rencontrer régulièrement et assez rapidement pour vous aider à atteindre cet objectif du mieux-être dans votre vie quotidienne. » Je souris ensuite lorsqu’elle s’accorda à mon idée d’aller parler à ses amies fées de sa situation. « Connaissant la fée Bleue, je suis certain qu’elle sera ravie de vous aider ! Il est difficile de vivre avec des parts si différentes de soi, croyez mon expérience ! Cependant, je sais qu’une réconciliation avec soit vaut parfois mieux qu’un conflit permanent. Cela vous permettra ainsi d’éviter de vous épuiser pour rien. » Tout en prononçant ces paroles, je serais la seringue qui se trouvait dans la poche de mon manteau. Je venais de synthétiser un nouveau sérum pour me transformer en Hyde. Si Hilda l’avait su, elle aurait probablement ris au nez de mon discours si contradictoire avec mes projets personnels. Je repris très rapidement mon discours. « Je suis persuadé que cela vous aidera énormément. Mais si ce n’est pas le cas, nous pourrons toujours revoir notre méthode. Si vous avez besoin d’un appui pour parler à vos amies, n’hésitez surtout pas à me le dire ».
J’avais un peu de peine à entendre son discours lorsqu’elle parlait de ses protégés. Hilda demeurait persuadée qu’elle finirait par les décevoir. Sa comparaison avec les chanteurs m’amusa. Poursuivant sur cette lancée, je repris mon discours « Cela n’empêche pourtant pas les fans de continuer à les écouter et les admirer ! Accordez-leur le bénéfice du doute, Hilda ! S’ils tiennent réellement à vous, ils finiront par le comprendre et l’accepter. »
Je lui adressais ensuite une promesse que je comptais bien tenir. Celle de rester à ses côtés aussi longtemps qu’elle aurait besoin de moi. Je fus alors surpris de sentir sa main se nicher dans la mienne. Je la regardais, légèrement troublé par son attitude… Ma très chère fée des étoiles ! Mes yeux plongés dans les siens, je l’écoutais me faire part de son affection pour moi. Je me sentais très touché par ses paroles ! Comment pouvait-elle autant tenir à moi alors qu’elle connaissait tout de mon histoire ? Alors qu’elle savait quel genre de monstre que je pouvais être ? Sa clémence et sa confiance était sans doute la raison pour laquelle je m’étais tant attaché à elle. Il est vrai que je me sentais bien en sa présence et je tenais à elle bien plus que je n'aurais voulu le reconnaître. Posant ma main sur la sienne, je tentais de retrouver mes mots. « Hilda je… ».
C’était les seules paroles que je pus prononcer. Soudainement, nous entendions une musique s’élever au loin. Nous fûmes subitement emportés pour nous retrouver plongés en Enfer quelques instants plus tard.
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Mer 26 Juil - 23:22
C’est étrange comme certaines destinées semblent être liées pour toujours. Lorsque la malédiction avait été rompue, jamais je n’aurais pensé revoir des personnes rencontrées dans le Monde des Contes. Après tout, seule ma petite fille adorée occupait toutes mes pensées et je ne songeais qu’à la revoir, elle ! C’était un vœu bien difficile à réaliser alors qu’elle avait été retenue prisonnière dans un royaume par cette affreuse reine Cora ! La seule partie d’elle qu’il me restait était le cœur de ma princesse, tenu lui aussi fermement entre les serres de cette horrible sorcière ! J’étais donc devenu mélancolique et rongé par la tristesse et la rage de devoir service la femme qui m’avait pris ce que j’avais de plus cher. 
