J’ignorais présentement depuis combien de temps j’avais quitté Corona. Mes ressources en pommes avaient cependant radicalement baissé vu que j’en donnais à Max à chaque fois que nous nous arrêtions. J’avais vu trois lunes depuis mon départ, si je me perdais à calculer, je dirais que le soleil actuellement au zénith vaut pour un quatrième jour. Il ne me faut que peu de temps pour me retrouver dans un nouveau royaume. J’en avais vu deux précédent et Flynn ne s’y trouvait pas alors peut être que dans ce royaume ci, quelqu’un l’aura vu.
Descendant de cheval, j’attrape les brides de Max et lui donne une pomme avant de me diriger vers une écurie à l’entrée du village.
« Je peux vous laisser mon cheval ? » demandais-je au vieil homme présent « bien sûr mademoiselle » je le remercie d’un sourire avant de lui donner dix pièces d’or et caresse Max en lui promettant de revenir vite et attrape ma sacoche avant de la passer à mon épaule. Elle contenait une photo, ou plutôt l’ancien avis de recherche de Flynn, ainsi que deux trois fruits pour manger. Il ne me restait plus grand chose, il faudrait vraiment que je pense à acheter de la nourriture avant de repartir.
Me promenant dans le village, je m’arrête à quelques stands, remarquant rapidement que je me trouvais dans la royaume du prince Eric, parce qu’il était connu pour renfermer de nombreux pêcheurs et du poisson, sur les stand, il y en avait à revendre. Il faudrait que j’en parle à mes parents à mon retour, peut être que nous pourrions mettre en place de nouveaux échanges avec le royaume parce qu’à Corona, nous manquions un peu de poisson, il faut bien l’avouer. Abaissant la capuche de ma cape, je dévoile ma chevelure blonde toujours tressée. Parce que je n’allais clairement pas m’amuser à me promener avec mes vingt sept mètres de cheveux sans les avoir attachés au préalable.
« Bonjour, je vais vous prendre une tarte à la fraise s’il vous plait. » énonçais-je au boulanger. Il y avait de nombreuses patisseries au stand mais je dois avouer que la fraise me faisait de l’oeil déjà depuis un petit moment « Et voilà jeune demoiselle. » Je lui donne la somme en pièces d’or et le remercie avant qu’il ne me dise ne pas avoir croisé Flynn dans le village. Retournant à l’entrée du village, je récupère Max à l’écurie et me dirige vers la mer. Je voulais aller sur la plage, m’asseoir et manger un peu. Donnant deux pommes à Max après avoir remis la sangle de la scelle correctement dévoilant l’insigne de Corona, je m’assied sur le sable à ses côtés et commence à manger ma tarte avant de pousser un soupir « Flynn, si tu savais comme tu me manques… » lâchais-je alors sans me rendre compte qu’une jeune femme à la longue chevelure rousse venait d’apparaître sur la plage.
La quête d'un objet magique inestimable à échanger contre la liberté de notre fille nous prenait, à Eric et moi, un temps considérable. Ce fut suite à une discussion avec ma tante Ursula que ce plan nous était venu, et il nous semblait, pour l'heure, le plus judicieux à suivre. Tant que Melody était dans le palais sombre de Regina dans le royaume de la Forêt Enchantée, elle était protégée car la bâtisse était ensorcelée pour que plus aucun enfant ne soit enlevé, par magie du moins. Regina elle-même avait pâti de cela avec ses jumeaux, et elle avait très bien compris le souci qui nous accablait, mon prince et moi. Je savais donc ma princesse en sécurité chez elle, ce qui nous laissait le temps de chercher quelque chose pour troquer sa liberté. Quelle horreur, quand j'y songeais. J'avais été stupide, jeune et aveuglée par l'Amour et mon désir ardent d'être auprès d'Eric coûte que coûte. Littéralement coûte que coûte, sans réfléchir aux conséquences. Mon prince avait été si bon de me pardonner, et aujourd'hui nous oeuvrions de concert pour résoudre cet épineux problèmes.
Nos pérégrinations nous avaient menés à son petit royaume qui jouxtais la Forêt Enchantée. J'avais laissé Eric rejoindre son palais afin de probablement prendre des nouvelles et gérer ses affaires, de mon côté, j'avais ressenti le besoin de faire quelques pas sur la plage. J'avais même pris le temps d'aller nager un peu, laissant ma nature de sirène reprendre le dessus. Puis, j'étais sortie de l'eau et avais remis mon bracelet pour ne plus me transformer en cas de présence d'eau sur mon corps. Je marchais au bord de l'eau, laissant mon esprit aller et venir au grès du son si apaisant des vagues sur le sable, quand j'aperçus un peu plus loin la silhouette d'un cheval, puis d'une jeune femme. Curieuse, je m'approchai. La curiosité avait toujours été l'un de mes traits de caractère.
Étant à présent suffisamment proche, je reconnus les armoiries du royaume de Corona. En effet, ayant épousé un prince, j,avais au début un peu étudié tout cela. Rapidement, certes, mais j'avais toujours trouvé les blasons si jolis que cela m'avait un peu intéressée.
- Bonjour, me permis-je, souriante. Je vois que vous n'êtes pas d'ici, êtes-vous perdue ?
Je savais mieux que personne combien l'on pouvait se sentir paumé en arrivant dans un nouveau royaume. Cette jeune femme semblait gentille et son cheval aussi. Alors, s'ils avaient besoin d'aide, il me ferait grand plaisir d'y pourvoir.
- Je m'appelle Ariel, je suis l'épouse d'Eric, le prince de ce royaume. Je connais bien les environs, alors si je peux vous aider, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Je m’étais installée sur la plage pour pouvoir déjeuner un peu et regarder l’horizon. J’allais depuis plusieurs semaines de royaumes en royaumes. Je ne cessais de me dire que peut être il lui était arrivé quelque chose. Peut être qu’il ne voulait simplement plus de moi, peut être qu’il n’était même pas dans ce monde. Et s’il était resté coincé là-bas ? S’il se trouvait ailleurs ? En danger ? Voilà que je me mettais à imaginer le pire alors que la jeune femme à la chevelure rousse vint à ma hauteur. J’efface ces mauvaises pensées de mon esprit et ramène mon regard sur la jeune femme avant de lui sourire.
« Bonjour. » énonçais-je alors avant de reprendre « je suis enchantée de vous rencontrer majesté, je m’appelle Raiponce, je suis la princesse de Corona. » me présentais-je alors à mon tour avant de reprendre « et je vous présente Pascal et Max » énonçais-je en montrant tour à tour mon caméléon et mon cheval. Passant une mèche blonde derrière mon oreille, je finis par reprendre la parole « en fait, je vais de royaume en royaume depuis notre retour pour retrouver mon compagnon. La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était…dans un autre monde. » avouais-je alors « avant qu’on ne revienne tous. » expliquais-je.
Entortillant l’une de mes mèches, je finis par lever le regard vers la rousse « Lorsque la malédiction de la méchante reine a été jetée, j’ai entendu dire qu’il se trouvait dans les geôles de Corona mais ce qui est étrange, c’est que je l’ai revu là-bas, dans l’autre monde mais depuis que nous sommes là, je n’ai aucun moyen de le retrouver. Je ne sais pas où il se trouve et je ne cesse d’avoir de mauvaises pensées, j’ai toujours peur qu’il lui soit arrivé quelque chose de néfaste. » avouais-je alors à la jeune femme avant de me rendre compte que je parlais beaucoup.
« Je suis désolée, je parle beaucoup, mais c’est que…cela fait un moment que j’ai quitté mon royaume et pour l’instant, mes recherches sont vaines. Je ne peux m’empêcher d’être inquiète pour lui, surtout avec toutes les menaces qui planent au dessus de nous. » avouais-je alors.
Pascal grimpe sur mon épaule avant que je ne sente max me mettre un coup de tête tout doux contre ma nuque. Je lève la main pour lui caresser le museau, tout en gardant mon regard sur la jolie rousse « en tout cas, vous avez un royaume magnifique. » énonçais-je alors.
J'observais la jeune femme et ses animaux. Je connaissais désormais les chevaux, mais le petit vert qui changeait de couleur avec une langue frémissante m'était inconnu. Ma curiosité était sans fin depuis qe j'étais une toute petite sirène et ce trait de caractère n'avait jamais cessé de croître. La belle blondinette se présenta alors, une princesse également. J'inclinai de ce fait la tête en signe de respect, lui adressant mon plus beau sourire.
- Enchantée, princesse. Et Max et Pascal aussi. D'ailleurs... Ce joli Pascal, pouvez-vous me dire à quelle espèce il appartient ? Je n'avais encore jamais vu un petit individu comme lui.
Eurêka aurait sans doute eu la réponse, mais autant m'adresser directement à l'humaine qu'il accompagnait. Puis, Raiponce m'expliqua la raison pour laquelle elle voyageait seule. Enfin, pas vraiment seule puisqu'elle avait Max et Pascal. Je sentis mon coeur se serrer en entendant son histoire. Automatiquement, je songeai à mon prince et toutes ces périodes où nous étions séparés, et quand je n'avais plus vu Melody physiquement pendant si longtemps. Véritablement les pires moments de ma vie.
Instinctivement, je me joignis à ses animaux pour la réconforter en attrapant sa main libre en signe de soutien.
- Oh, ma chère Raiponce... commençai-je pleine de compassion. C'est une situation véritablement horrible que vous vivez, et que je ne connais que trop bien. Mais vous savez, si votre compagnon est véritablement votre grand Amour, il est certain que vous finirez par être réunis. Gardez confiance.
Il me vint alors une idée et j'esquissai un sourire rassurant à son encontre.
- J'ai une idée. Voudriez-vous m'accompagner au palais ? Il est juste là, dis-je en désignant du menton la majestueuse bâtisse perchée sur le flanc de falaise qui surplombais le rivage. Nous irons voir le chambellan, vous donnerez une description de votre compagnon et il fera passer un avis de recherche. Ainsi, s'il passe dans les parages ou y est déjà passé, nous l'apprendrons rapidement. Les habitant de la ville sont très gentils et serviables, s'ils peuvent vous aider, ils le feront, assurai-je, souriante.
Je relâchai sa main avec douceur.
- Et ce serait l'occasion de vous donner un vrai repas, ainsi qu'à vos deux adorables amis, qu'en dîtes-vous ?
Elle devait mourir de faim, la pauvre. Je ne savais que trop bien combien voyager pouvait creuser un estomac. Et je brûlais d'impatience de connaître un peu mieux cette demoiselle qui m'apparaissait fort sympathique. Surtour, je voulais l'aider à retrouver son amoureux.
« De même. » énonçais-je avec un sourire avant de reprendre la parole alors que Pascal fixait la rouquine, installé sur mon épaule « C’est un caméléon. Ils sont capable de changer de couleur à volonté et j’avoue que parfois, c’était difficile de le retrouver quand on jouait à cache cache dans ma tour. » énonçais-je avec un petit rire.
Finalement, je me mets à lui expliquer ma situation ainsi que la raison de ma présence en ces lieux. Je dois avouer que le voyage commençait vraiment à se faire long, surtout que je n’avais pas les moyens de trouver des nouvelles de Flynn. Peut-être se faisait-il appeler Eugène ici ? Je ne pouvais même pas le savoir. J’ignorais tout même de sa vie là-bas. Mais je sentais que je devais continuer à la chercher. Mes pas pouvaient me mener à lui. Cependant, la destinée commençait à se faire longue à forte d’attente et de patience. Vingt huit années nous avaient séparés l’un de l’autre et notre retour ici s’en jouait encore également. Je dois bien avouer que j’en avais le coeur gros. Cependant, je ne perdais pas espoir. Je lève le regard vers Ariel et lui souris.
La jeune reine a raison. Si Flynn est mon véritable amour, je finirais par le retrouver « Merci pour ces paroles qui me rassurent Ariel, je dois avouer que vivre sans lui devient de plus en plus compliqué. Après tout, il m’a sauvée la vie… » avouais-je alors. c’était lui qui m’avait sortie de ma tour après tout. C’était avec lui que je m’étais éveillée au monde et que j’avais fini par découvrir la vérité concernant Gothel. Ma soi-disant « mère » qui n’était rien de plus qu’une affreuse sorcière qui n’en voulait qu’au pouvoir de mes cheveux. Sentant le museau de Max se poser sur mon épaule, je le caresse de la main avant de ramener mon regard sur la jeune femme avec un sourire.
« Avec plaisir. Merci beaucoup. » énonçais-je alors avant de reprendre « Puis, je pense que ça pourra faire du bien à Max également de pouvoir se reposer avec ces congénères, ça lui changera de ma frimousse qu’il voit depuis que nous sommes partis. » énonçais-je avec un petit rire « J’espère que vous avez un stock de pommes. » lâchais-je « Ce cher Max raffole des pommes rouges. » énonçais-je « Oh ça je n’en doute pas, le peu de personnes que j’ai croisé en ville ont été vraiment très gentils. » ajoutais-je.
Passant une mèche blonde derrière mon oreille, je souris à la jeune femme avant de la suivre jusqu’au château. Elle avait raison, j’avais bien besoin de repos, mes jambes commençaient à m’en faire vent et je sentais bien que cela ferait également du bien à Max de pouvoir se reposer. Puis, je ne pourrais pas refuser un bon repas que je n’avais pas eu depuis plusieurs jours déjà. Et peut être que je pourrais apprendre à connaître Ariel ainsi que son époux. Il me tardait déjà de pouvoir le rencontrer.
Moi qui avais toujours aimé apprendre, me voilà servie avec cette jeune femme qui m'enseigna que le petit être dénommé Pascal qui gambadait sur elle et me fixait était un caméléon. Je n'avais jamais rien vu de tel, et mon regard azur ne cessait de l'observer. J'espérais qu'il ne se sentirait pas dévisagé, mais j'étais si curieuse ! Il était véritablement adorable ! Les animaux terrestres avaient encore tant à m'apprendre. Je ne savais quasiment rien d'eux avant de devenir humaine, le seule que j'avais aperçu était Max, le chien d'Eric, sur son bateau. D'ailleurs, je me fis la réflexion qu'il portait le même prénom que le cheval de Raiponce.
- C'est fascinant ! laissai-je échapper avant de finalement reporter mon attention sur mon interlocutrice.
La pauvre Raiponce était séparée de son amoureux depuis bien trop longtemps, elle le cherchait partout et je ne pouvais que comprendre son inquiétude. Moi aussi j'avais été séparée d'Eric longtemps, j'avais même été séparée de ma fille, c'était dire si je connaissais le sentiment qu'éprouvait la princesse blonde. Je lui fis alors savoir que je partageais sa peine mais que je restais persuadée qu'elle retrouverait son Flynn.
- Vous n'avez pas à me remercier, répondis-je avec un sourire rassurant.
Puis, je lui fis part de mon idée et elle sembla abonder dans mon sens, ce qui me fit plaisir. Je voulais l'aider. Je me mis à rire à sa remarque sur les pommes.
- Oui, bien sûr, et des carottes aussi. Les chevaux d'ici en raffolent, peut-être que Max aussi ?
Puis, avec douceur, je pris son bras et nous commençâmes à avancer vers le palais d'Eric.
- En effet, les villageois sont très gentils et ouverts d'esprit aussi. Quand je suis venue la première fois, j'étais muette et pourtant, tout le monde a essayé de faire au mieux pour que je me sente à l'aise.
Il ne nous fallut pas plus qu'une quinzaine de minutes de marche avant d'atteindre l'entrée du palais. Les gardes nous ouvrirent en me reconnaissant, puis je fis signe, tout sourire, à un palefrenier de s'approcher.
- Je vous confie Max, le cheval qui accompagne la princesse Raiponce. Il aime beaucoup les pommes.
Le jeune homme hocha la tête, souriant aussi, et prit les rênes de l'équidé après avoir doucement flatté son encolure pour faire connaissance, puis ils s'éloignèrent.
- Venez, c'est par ici.
Nous avançâmes jusqu'au hall d'entrée, majestueux et délicat. Là, des domestiques vinrent à notre rencontre. Ils débarassèrent Raiponce de sa cape.
- S'il vous plaît, veuillez préparer une chambre pour mon amie la princesse Raiponce de Corona. Elle sera notre invitée quelques temps.
En un rien de temps, nous nous retrouvâmes dans la salle à manger dont les fenêtres donnaient une vue splendide sur les Sept Mers.
"Quand j'étais petite, je n'avais pas le droit de quitter ma tour alors dès que je pouvais apprendre quelque chose, c'était vraiment incroyable donc je comprends totalement ce que vous pouvez ressentir." énonçais-je avec un sourire.
Je me souviens quand j'étais petite. Je me souviens de cette douleur dans mes entrailles face au refus de ma mère de m'emmener découvrir la vie, le village, le monde. A présent, pouvant vivre pour de vrai, je me demande comment aurait pu être les choses si elle avait accepté. Bien sûr, peut être que ça n'aurait jamais pu se produire étant donné qu'elle voulait garder "sa fleur de soleil" pour elle seule. Bref. Tournant le regard vers la jolie rousse, je finis par reprendre la parole.
"Vous êtes très gentille, c'est normal que je vous remercie, vous avez accepter de m'aider sans soucis." avouais-je alors.
La jeune femme ne tarde pas à me faire part de son idée. Finalement, j'étais bien tombée en me retrouvant dans ce royaume et peut être que c'était peut être une chance de plus pour moi de pouvoir retrouver mon Flynn adoré. Et je suis sûre que Max serait plus qu'heureux de pouvoir passer une nuit dans une écurie et de manger autre chose qu'uniquement des pommes.
"Oh oui ! Il adore ça et il sera sans doute ravi de manger autre chose que ce que j'ai pu lui donner jusqu'ici." énonçais-je avec un petit rire, amusée de la situation.
Passant une mèche blonde derrière mon oreille, j'avance avec bonheur aux côtés d'Ariel tandis qu'elle m'explique que les villageois sont très gentils et bienveillants ici. Muette ? Comment est-ce possible ?
"Pardon mais vous avez dit avoir été muette ? Comment est-ce possible ?" demandais-je alors.
J'étais peut être un peu curieuse mais ça m'intriguait beaucoup. Vraiment. Il nous faut peu de temps pour se retrouver au château. Je souris à Max quand je l'observe partir avec un palfrenier, ravi sans doute de pouvoir voir d'autres chevaux et pouvoir se reposer.
"A plus tard Max" énonçais-je avec un sourire avant de ramener mon regard sur Ariel "je vous suis." énonçais-je avec un sourire.
Nous voilà à l'intérieur. Les domestiques me retirent ma cape tandis que Pascal descend de mon épaule pour grimper sur un petit haussement du mur. je souris.
"Fais attention Pascal" énonçais-je avant que ce dernier sursaute et ne revienne se poser sur mon épaule.
Un petit rire m'échappe avant que je ne ramène mon regard sur la rousse avant de me rendre compte qu'il était peut être temps que ma chevelure ait le droit à un bon nettoyage. Cela faisait pas mal de temps maintenant que je n'avais pas pu me laver autrement que dans les rivières ou les chaumières où j'ai pu passer la nuit. Je me pince les lèvres avant de reprendre la parole après avoir observé la beauté des sept mers.
"La vue est si magnifique." énonçais-je alors à la souveraine avant de reprendre la parole "Pardonnez moi Ariel, penseriez-vous qu'il serait compliqué pour les domestiques de m'aider avec mes cheveux ? Je crois qu'il est temps de les laver." avouais-je avec un petit sourire, malgré tout amusée de la situation "Mais ils sont...vraiment très longs." lâchais-je alors.
Effectivement, vingt mètres de cheveux, c'est beaucoup...
C'était assez étonnant, je me revoyais beaucoup dans Raiponce. Nous avions beaucoup de point commun d'après moi, ne serait-ce que la curiosité sur le monde qui nous entourait. Puis, elle aussi avait été séparée de son bien-aimé. Son histoire m'avait touchée et il me semblait inconcevable de ne pas lui venir en aide, aussi avais-je simplement secoué la tête de gauche à droite en souriant à sa remarque, ma chevelure de feu jouant sur mes épaules.
La voir interagir avec ce petit Pascal étonnant me faisait penser à mes amis Polochon et Sebastien. Je songeai que depuis notre retour dans les royaumes, je n'avais pas pris le temps de les revoir. Il fallait dire que notre quête de liberté pour Melody afin de la soustraire à cet odieux pacte que j'avais passé avec le Ténébreux occupait toutes nos pensées à Eric et moi. Je me promis alors de pallier ce silence rapidement alors que la curiosité de mon interlocutrice me ramena à la conversation. J'esquissai un sourire gêné.
- C'est une longue histoire, mais pour résumer, étant plus jeune, je n'étais pas la plus avisée des sirènes, et voulant absolument devenir humaine pour pouvoir être avec mon prince, j'ai troqué ma voix contre des jambes. Ainsi, j'ai été muette un certain temps. Et croyez-moi, pour une sirène, c'est très difficile à vivre.
À mesure que nous parlions, la distance se réduisait et finalement arrivées au palais, le cheval fut emmené dans son lieu de repos attitré alors que mon invitée et moi entrions. Je demandai alors aux domestiques de tout préparer pour Raiponce quand celle-ci me posa une question qui m'étonna.
- Bien sûr, vous pouvez avoir toute l'aide que vous voulez. Ces dames aiment beaucoup laver les invités, dis-je d'un air amusé en repensant à mon arrivée au palais.
J'étais vêtu d'un reste de voile de bateau car, à peine sortie de l'eau suite à ma transformation en bipède, je n'avais littéralement rien sur le dos, et les intendantes du palais m'avaient littéralement jetée dans un bassin pour me laver des pieds à la tête. Ma première expérience d'un bain fut quelque peu marquantes.
- Je plaisante, oui bien entendu, elles vont vous aider. Je vous laisse vous préparer dans vos appartements, vous pourrez me rejoindre dans le salon quand vous serez prête, une collation vous sera servie et nous pourrons discuter avec le chambellan. À tout à l'heure.
Je laissai une domestique l'emmener retrouver ses appartements où une tenue propre lui était allouée, et de mon côté je m'occupai de toute faire préparer pour elle. Je voulais qu'elle se sente comme chez elle, aussi j'essayai de me renseigner en cuisine sur ce qui était de coutume de manger à Corona. Finalement, les cuisiniers et moi avions conclu de préparer quelques mets de chez elle, d'ici et même d'autres royaumes. Ainsi nous avions du chocolat importé d'Arendelle, des gâteaux de Corona, du café d'ici, du thé des royaumes du sud et bien d'autres petites choses délicieuses.
Le temps de tout faire installer dans le salon, le chambella arriva. Je lui exposai la situation et il attendait impatiemment de rencontrer la princesse de Corona.
"Je n'en doute aucunement" énonçais-je à la jolie rousse quand cette dernière répond à mes questionnements concernant le fait qu'elle puisse avoir été muette pendant un temps. Cela effectivement ne devait pas s'avérer facile pour quelqu'un comme elle mais semble t'il qu'elle a fini par trouver la solution. L'amour sans nul doute "Parfois, on peut faire des choses folle par amour." énonçais-je alors. Je serais prête à donner ma propre vie si c'était pour pouvoir sauver celle de Flynn. Je ne me vois pas vivre sans lui, sans sa présence, j'ai l'impression que mon coeur est incomplet et je sais que je finirais par le retrouver, à un moment ou un autre. Il demeurait mon véritable amour et il ne pouvait en être autrement, je me refusais à l'imaginer.
Finalement, la distance nous séparant du château se réduisait à mesure que nous échangions et nous fûmes rapidement sur les lieux. Alors que nous continuions à discuter, j'en vins à demander à l'ancienne sirène s'il était possible d'avoir de l'aide pour coiffer ma chevelure. Ils en avaient bien besoin mais il est vrai que cela s'avèrerait délicat sans aide extérieure. La rousse sembla quelque peu surprise et ironisa même sur le fait que les domestiques appréciés laver les invités avant de se reprendre en énonçant qu'il n'y aurait pas de problème.
"Merci beaucoup Ariel" me permis-je alors de l'appeler.
Je fus conduite jusqu'aux appartements qui m'étaient dédiés avant que Pascal ne descende de mon épaule pour grimper sur le lit et pris la couleur des draps. Cela me fis esquisser un sourire avant que je n'approche de la fenêtre qui donnait la vue sur les flots et l'horizon.
"C'est vraiment magnifique..." murmurais-je alors avant d'avaler difficilement.
Je me rendais compte que les jours s'écoulaient, que les heures s'amenuisaient lentement et même si je gardais espoir de retrouver Flynn, je commençais à me dire que peut être qu'il n'était pas revenu...ou peut être que la Fée Noire l'avait enlevé. C'est finalement la venue des domestiques qui me permettent de sortir de mes songes alors que l'une d'elle dépose Pascal sur un petit coussin pour finir de préparer le lit. Je souris.
"Venez Princesse, l'eau est prête et nous allons vous aider." énonce une dame à l'allure imposante "Merci" répondis-je alors avant de me préparer et de détacher la tresse qui maintenait mes cheveux. C'est ainsi qu'elles purent percevoir leur véritable longueur "Vous avez vraiment une longueur impressionnante si je puis me permettre." Je ris légèrement devant la stupéfaction de la jeune femme qui venait de se joindre à nous. Une fois dans le bain, je ferme les yeux et profite d'un peu de repos et le bonheur de sentir de l'eau chaude sur ma peau, changeant de la rivière dans laquelle je prenais de l'eau pour faire le maximum de toilette que je pouvais. Comme je m'en doutais, le lavage de mes cheveux pris plus d'une bonne heure et demanda trois personnes en plus. Nous en arrivâmes à la fin et je pu profiter d'un peignoir en éponge chaud et c'était vraiment appréciable.
Retournant dans la chambre, je me dirige vers le coussin où dormait paisiblement Pascal et lui gratte le dessus de la tête avant qu'il n'émerge du sommeil et grimpe sur mon épaule. Une robe m'attendait sur le lit. Les domestiques avaient dû voir que mes vêtements avaient besoin d'un bon lavage. Bien sûr, j'avais fait mon maximum pour pouvoir faire une lessive de temps à autre mais effectivement, ça ne leur ferait sans doute pas de mal. Au moins, la robe avait une belle couleur violette, rappelant ma propre tenue.
Une fois habillée, il fut temps de s'occuper de mes cheveux. Ils furent tressés car cela demeurait la coiffure la plus simple pour maintenant vingt et un mètres de cheveux. Et une fois prête, Pascal qui était descendu de mon épaule y grimpa de nouveau et je fus convié à me rendre dans le salon où devait m'attendre la Reine ainsi que le Chambellan. Deux bonnes heures s'étaient écoulées depuis que j'avais vu Ariel et ce fut la première chose qui me vint à l'esprit.
"Excusez mon retard, s'occuper de ma chevelure a pris plus de temps que prévu." énonçais-je alors avec un léger sourire "Je crois que les domestiques ne s'attendaient pas à devoir s'occuper d'une longueur de cheveux de vingt et un mètre." lâchais-je alors.
M'approchant, je pose mon regard sur Ariel.
"Merci pour la robe votre Majesté." énonçais-je alors avant de me tourner vers le Chambellan "Vous devez être le Chambellan, je suis la Princesse Raiponce de Corona, je suis enchantée de vous rencontrer." me présentais-je alors.
La princesse de Corona et moi étions d'accord sur une chose : l'Amour pouvait faire faire des choses folles. J'esquissai un sourire d'approbation à cette remarque avant de la laisser retrouver ses appartements et la salle de bain pour se décrasser et s'occuper, avec l'aide des dames du palais, de son impressionnante chevelure, magnifique, il fallait le reconnaître. Je me doutais qu'elle en avait pour un moment et cela me permit de donner des directives pour qu'on lui prépare de bonnes choses à manger. Plus que la recevoir avec les égards dûs à son rang, je voulais apaiser cette voyageuse en peine d'Amour, car je ne savais que trop bien combien cela était douloureux d'être loin de l'être aimé.
J'avais rejoint le salon, le chambellan était là aussi et les derniers mets déposés sur la table qand Raiponce fit son apparition. Elle était superbe dans la robe que les domestiques avaient préparée pour elle. Un sourire étira mes lèvres et je l'invitai du regard à nous rejoindre. Le chambellan s'inclina et vint lui faire un baise-main avant de tirer lui-même le dossier d'une chaise pour aider la princesse à s'asseoir.
- Vous n'avez pas à me remercier, Raiponce, et vous pouvez m'appeler Ariel, tout simplement.
Nous prîmes donc place autour de la table et des domestiques vinrent auprès de notre invitée pour lui demander ce qu'ils pouvaient lui servir. Diverses boissons, chaudes et froides, étaient présentes : limonade, jus de fruit, thé, café, chocolat chaud venant d'Arendelle. Et les mets étaient des spécialités locales mais également de Corona, notamment des biscuits. J'espérais que cela lui ferait plaisir.
Le chambellan prit la parole, toujours pragmatique, tandis qu'un domestique lui servait une tasse de thé dont il raffolait.
"- La princesse Ariel m'a informé que vous étiez à la recherche de votre fiancé. Je voudrais en avoir une description précise afin de placarder des avis de recherche. Où est-il..." ajouta-t-il pour lui-même avant de claquer des doigts.
Aussitôt, l'assistant du chambellan rappliqua, un carnet de croquis à la main, prêt à dessiner avec un fusain noir.
"- Mon assistant va croquer le portrait de l'individu, il vous faudra être précise dans la description."
De mon côté, j'observais l'échange entre eux, en espérant que l'initiative porterait ses fruits. Je ne connaissais pas Flynn, mais je pouvais l'imaginer grâce aux mots de ma nouvelle amie. Je portai à mes lèvres un verre de limonade, attendant que le dessin convienne à Raiponce pour voir à quoi il ressemblait réellement.
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Jeu 3 Aoû - 11:32
