J’avais donc une réputation et une réputation véridique en plus. Je savais les rumeurs tenaces mais après des siècles tout de même. Je souriais en coin avant de hausser les épaules et de répondre :

« La réputation n’est pas fausse alors. »

Je souriais en coin mauvais. Je pouvais être le pire des salops quand je m’y mettais. Même si j’avais mis cette vie de côté, je ne pouvais nier que je l’avais apprécié. Le sujet dériva sur la perte de mémoire de la jeune femme. Je lui donnais alors une de mes précieuses potions qui étaient efficaces. Sauf que là visiblement la jeune femme ne retrouvait pas le mémoire.

impossible.

J’acquiesçais en silence aux paroles de mon double maléfique. Ce n’était pas possible et ça me fascinait. Hyde surprit mes pensées et me mit en garde :

« Etrange… »
N’y pense même pas !

Je souriais en coin avant d’entamer une conversation silencieuse avec lui tout en écoutant d’une oreille attentive ce que la jeune femme me disait.

Tu n’es pas son père, elle n’a qu’à se débrouiller toute seule !
On peut quand même essayer de l’aider.
Fait ce que tu veux c’est toi qui commande là.

J’avais gagné avec trop de facilité mais j’étais content. J’allais pouvoir faire les choses comme je le voulais et pas comme mon autre moi le désirait. Je souriais à la jeune femme compatissant. Elle voulait me montrer des dessins. Soit. Je ne pourrais pas beaucoup l’aider à mon avis mais pourquoi pas après tout.

« Si vous voulez nous pourrions nous revoir demain vers dix sept heures. Vous pourrez me montrer vos dessins à ce moment là. »

Et voilà que je m’improvisais psy. Il fallait vraiment que j’arrête de voler aux secours des demoiselles en détresse. Pourtant une chose me surprit : Hyde n’avait pas été moqueur ni même sarcastique. Il avait silencieusement acquiescé à mon entreprise. Cela était étrange mais une force nous poussait à aider cette jeune femme.

Alors que je pensais mettre un terme à notre entrevu, la jeune femme fit un malaise une nouvelle fois. Je sentais l’exaspération de mon double maléfique. Il détestait quand je jouais au médecin. Il n’avait aucune conscience professionnelle bien au contraire. Hyde aimait le sang et les morts. Du coup c’était tout naturellement qu’il me maudissait à chaque fois que j’essayais d’aider les autres. Du coup, je l’entendais me dire :

ça t’apprendra à vouloir aider les jeunes filles en détresse !

Je levais les yeux au ciel pour en accueillant la jeune femme dans mes bras. Je pris un ton inquiet. Je ne devais pas paraître trop méchant. Elle se mit même à crier. Non mais elle était étrange cette fille !

« Mademoiselle ? MADEMOISELLE ! »

Je la soulevais dans mes bras avant de l’allonger sur la table d’auscultation. Je posais mes doigts sur son poignet pour prendre son pouls et j’attrapais mon stéthoscope pour prendre sa tension. Je posais une main sur son front avant de la voir vouloir se relever. Je posais mes mains sur ses épaules.

« Allongez-vous, je vous en prie. »

Je la forçais à se rallonger sur le lit avant de continuer mon examen clinique. Elle me demanda de l’aider. Je comptais bien le faire même si mon double était en train de m’insulter. Quelque chose me pousser à aider cette jeune femme. Je ne pouvais pas aller contre.

« Je vais vous aider mais avant toute chose que s’est-il passé ? »

Je devais comprendre si je voulais l’aider. Il n’y avait pas d’autre solution. Je m’asseyais sur le tabouret qui était à côté de ma table d’examen. Je croisais mes bras contre mon torse attendant une réponse de sa part. Il était tant qu’elle mette cartes sur table. Elle me devait bien ça après tout je venais de l’aider encore une fois.