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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Chose promise, chose dût. Dès le lendemain, je fais me retour au couvent pour prendre de nouvelles de ma Bohémienne. Selon les sœurs elle ne s'est pas réveillée depuis son évanouissement. C'est le problème de la magie, ça fatigue. Je dois bien reconnaitre que nos retrouvailles ont dû la troubler. Et c'est normal après tout ce qu'on a vécu ensemble, dès qu'elle me verra de nouveau, elle sera prise par la passion, l'émotion. Je ne lui en veux pas de s'être perdue devant moi. C'est n'est pas la première à qui cela arrive et elle ne sera pas à dernière. J'informe les sœurs que je vais veiller sur elle pour la matinée. Bien sur parce que je veille sur le bien-être de mes concitoyens, tout particulièrement cette danseuse. Je compte bien m'occuper personnellement de son cas.
Je monte les marches du couvent pour passer à l'étage des chambres. Ma belle se trouve dans la chambre au fond du couloir. Sans me presser j'avance jusqu'à la porte. Je ne prends pas la peine de toquer de toute manière elle dort encore. Je pousse la porte et entre. Sa chambre est plutôt dépouillée. C'est une toute petite pièce éclairée par une seule fenêtre centrale. En dessous il y a une petite commode, à côté est posé une chaise où ses vêtements de ville sont disposés prêts à être porté. Et à l'opposé il y a le petit lit d'où je peux voir dépassé les cheveux noirs de la Bohémienne son visage est un peu caché par sa position tournée. Posé telle une couverture sur elle, mon manteau. Ah ces bonnes fées ont de la suite dans les idées. Avec ce manteau prêt d'elle, elle a gardé mon odeur tout le reste de la nuit. Je suis sûre qu'elle a faite de très beau rêve en ma compagnie. Ce que je dis est vrai, une fois que j'ai planté mes griffes. Plus personne ne peut s'en défaire. Et cette belle endormie n'y coupera pas.
Je m'approche du lit pour l'admirer. C'est une créature sublime, c'est normal que personne n'y résiste. En très peu de temps elle a réussi à corrompre cet imbécile de Quasimodo, cet idiot de Phoebus et moi-même, je dois l'avouer. Tous les trois nous nous sommes battus pour savoir qui réussirait à l'avoir dans son lit. Et c'est cet ignare de capitaine qui a gagné la 1er bataille mais pas la guerre. La preuve je suis celui qui l'ai pour moi en ce moment même. Je pourrai en faire ce que je veux, selon ma simple volonté et ce Phoebus ne pourra rien faire pour elle. Comme elle sera déçue d'apprendre qu'il n'est pas parmi nous. C'est vraiment dommage. Ou peut-être que le destin chercher à nous réunir de nouveau. Auquel cas, c'est réussi.
Je prends la chaise qui se trouve près de la commode pour la poser près de son lit. Je fais le moins de bruit possible. Je ne voudrai pas la réveiller. Avant de m'assoir je replace délicatement une mèche de ses cheveux qui cache son visage. De là où je suis, je veux pouvoir l'admirer.
Délicatement je lui prends le bras d'une main et je place mon autre main dans la sienne. Je viens coller la joue contre sa peau finie et douce. Je sens son parfum qui m'enivre toujours autant. Cette fragrance me fait perdre la tête à chaque fois. La joue toujours collée à son bras je remonte tendrement jusqu'à sa main tout en humant toutes les senteurs émanant d'elle. C'est terriblement indécent mais si excitant. Je finis enfin par arriver au niveau de sa main. J'y dépose de nombreux baisers et notamment dans le creux sa main, elle est fraîche et douce. Je pourrai rester éternellement comme cela.
Je finis par reposer doucement son bras le long de son corps. Je vais finalement m'assoir sur la chaise que j'ai préalablement installée.
Heureusement j'ai pensé à emporter de quoi m'occuper. Il n'est pas question de rester oisif. Je sors un livre de ma veste. C'est un ouvrage que j'ai trouvé à la bibliothèque avant que tout ne brûle "accidentellement". Il est d'un certain Victor Hugo et s'intitule Le Bossu de Notre Dame. L'histoire me plaît beaucoup et je me sens très proche de l'un des personnages. En faite, je ne lis pas vraiment, je passe plus de temps à scruter le moindre mouvement de ma belle endormit. J'attends patiemment qu'elle se réveille pour commencer la phase deux de nos retrouvailles.
Je me sens portée, portée par mes songes. Je suis à Camelot, je reconnais les lieux. Je suis sur la place centrale, près de la foire que ma troupe a installé. Ils sont là, ils divertissent les gens, dansent, rient. La fête bat son plein.
Clopin est là, je le vois. Je veux aller lui parler, le voir, le serrer dans mes bras. Il m'a tellement manqué... Rien que son sourire m'apaise l'âme, il n'a jamais changé.
Je m'apprête à m'élancer vers celui qui m'a élevé lorsque quelque chose me retient par ma jupe et me tire en arrière. Je fais volte face et me retrouve face à Phoebus.
Il me regarde, s'approche de moi. Je sens mon sang qui ne fait qu'un tour. Sa main s'approche de mon visage, il me caresse la joue, me sourit.
Je ne retient plus mes larmes et me laisse aller dans ses bras... Il est si bon de retrouver ceux qu'on aime...celui que j'aime.
Je relève la tête, je veux profiter de chaque contours de son visage, de la couleur de ses yeux, de son parfum...
Je ressens soudain une odeur... de cendres, de feu... La chaleur monte brusquement, je regarde autour de nous, Camelot s'embrase.
Le feu, partout, je regarde de nouveau mon aimé qui n'est plus là... Frollo a pris sa place. Je ne peux plus bouger, j'étouffe sous les flammes, je hurle à pleins poumons.
Il me fixe, me sort son sourire carnassier avant de me dire :
"Je sais marquer tout ce qu'il m'appartient".
Un sursaut me fait ouvrir les yeux, je m'assoit aussitôt. Je suis dans ma chambre... au couvent. Je porte ma main à ma tête et la douleur à ma tempe est toujours présente. J'halète le temps d'atterrir, je suis en nage. Une espèce de veste recouvre mes jambes, la lumière du jour est perçante et je dois fermer de nouveau les paupières pour éviter de m'aveugler.
Je prends plusieurs inspirations lentes et essaye de me calmer en me frottant les yeux. J'ouvre une demie paupière et jauge ce qu'il se trouve sur mes jambes.
"Mais qu'est ce que...?"
Depuis combien de temps je dormais? Je me sens vaseuse et j'ai l'impression que la pièce tourne autour de moi. Je baisse mon regard au hasard sur le sol et je tombe nez à nez avec une paire de chaussure, en cuir noir, plutôt apprêtée. Je remonte doucement mon regard et remarque les jambes du pantalon à pince, d'un gris anthracite profond.
Non...
Mes yeux remontent, encore, je tombe sur des mains marquées par le temps tenant un vieil ouvrage, puis une chemise d'un blanc immaculé, des boutons de manchettes brillants.
Non, non..
Mes yeux finissent leur route sur un visage que dont je ne réalise pas qu'il se trouve en face de moi. Les yeux plongés dans les pages du livres, attentifs. Ce visage m'effrayant bien plus que le mal en personne... .
Par pitié dîtes moi que je ne me suis pas réveillé de ce cauchemar...
C'est une relation toute particulière que j'ai avec cette femme et elle sait me le rendre. Je veux la posséder toute entière mais elle me résiste encore et toujours. Cependant je sais comment faire tomber des barrières de résistance et cela passe par l'usure. Et j'arrive toujours à mes fins. De plus je ne laisserai jamais personne me priver de ce que je souhaite. J'ai décidé que cette femme m'appartiendrait et il en sera ainsi. Et cela par tous les moyens qui sont en ma possession. je me suis juré de ne jamais échouer, jamais !
Etre en sa présence aujourd'hui, de bon matin me fait me sentir plus proche que jamais de mon objectif. Je suis dans sa chambre, seul, alors qu'elle est encore endormie, elle est toute à moi, je pourrai faire ce que je veux d'elle mais je ne dois pas. Malheureusement nous ne sommes plus à Camelot ou Nottingham. Les lois sont différentes et j'ai une nouvelle place à tenir, je ne dois pas tout ficher ne l'air. Cette Bohémienne reste un passe-temps, une occupation , je ne dois pas me laisser emporter par le flot de mes sentiments impurs envers cette femme. Je dois rester maître de mes émotions, pour garder un contrôle absolument sur la situation qui m'entoure et de plus il ne faudra pas que des esprits malveillants trouvent des éléments qui peuvent se retourner contre moi. Il en n'existe pas je pense, mais peut-être que si je m'attache trop à cette sibylle il se pourrait que je perde une partie de mon intégrité et ça je le refuse.
Mais pour l'instant n'en parlons plus, je dois veiller sur cette diseuse de bonne aventure, je l'ai promis aux sœurs et ça me fait plaisir également. De pouvoir passer un peu de temps à la regarder, à l'observer, à l'admirer. Je peux voir la moindre parcelle de son cœur et peut-être même de son âme. Il suffit seulement qu'elle accepte de m'ouvrir les portes de son esprit. Je sais qu'un jour j'y arriverai, je suis un homme patient.
Je vois que la belle endormie est quelque peu agitée dans son sommeil, elle bouge dans tous les sens, ses yeux sont sur le point de s'ouvrir, ça ne semble pas très agréable comme rêve, peut-être suis-je présent, j'en serai très honoré. C'est à ce moment qu'elle ouvre les yeux et s'assoit sur son lit d'un bon. Il ne sert à rien de manifester ma présente tout de suite, elle me verra bien assez tôt. Je préfère la laisser reprendre ses esprits. Elle semble un peu perdue, elle ne doit pas comprendre comment elle a fait pour passer de la chapelle à cette chambre, de la nuit au jour. Puis elle finit par voir le manteau, la surprise la saisie et elle porte son regard dans ma direction, elle me dévore du regard de bas en haut pour finalement arriver à mon visage qui l'attend avec un sourire carnassier.
Dans son monde? Je dirai plutôt un enfer! Le réveil brusque n'arrange en rien à mon sentiment de malaise. Le simple son de sa voix me provoque un frisson le long de mon échine. Pourquoi est ce qu'il se sent obligé de suivre chacun de mes mouvements, de mes déplacements? Le comble, c'est que c'est l'unique personne que je connaisse qui refait surface de mon passé. Le destin peut être si cruel parfois...
Il ne sert à rien d'être résistante, il à l'air d'adorer ça. Il me rappelle la mélasse dans laquelle j'avais marché quand j'étais plus petite. Tenace, ne voulant pas quitter mes chaussures. A quoi bon se montrer opposante si c'est pour l'avoir comme ombre les jours durant? Je respire à plein poumons, essayant d'évacuer la peur qui ne me quittait plus à présent.
Autant lui parler calmement. Au moins de cette manière, cela sera plus simple de comprendre ce qu'il fiche ici, dans ma chambre et surtout ce qu'il me veut.
" Que me vaut l'honneur de votre visite cher Monsieur Frollo?" dis je en m'effleurant la bosse que j'avais sur la tempe.
Il est évident que la peur se fait ressentir dans ma voix, mais peu importe. Il sait qu'il m'impressionne, il sait qu'il a l'avantage. A quoi bon me voiler la face? Je redépose à nouveau les yeux sur ce qu'il avait posé sur moi, me sentant plus souillée que jamais.
"Je suppose que vous vous êtes permis d'entrer dans ma chambre comme bon vous semblait, marquer votre territoire à l'aide de votre...veste? Ceci est fort peu convenable envers une femme si je puis me permettre". dis je en repoussant le dit vêtement du bout des doigts feignant une mine de répugnance.
Le sarcasme a toujours été ce que je préfère utiliser. Au moins, il comprendra qu'il est indésirable même si je sais qu'il ne quittera pas cette chambre sauf selon son plein gré. Les sœurs ont elles autorisé cet homme à rester à mon chevet? Je m'en doute, elles sont postées absolument partout, elles n'auraient pas pu le louper... Et puis, n'est ce pas le nouveau dirigeant de cette ville de pacotille?
Je ne supporte pas ce lien que j'ai avec cet homme, ce lien qui me poursuivra, puisque gravé sur ma peau abîmée. Quoi que je fasse, je porte le souvenir de ce monstre et où que j'aille.
J'ose plonger mon regard dans le sien, je ne vois que des pensées salaces, perverses, et pourtant, je l'affronte. Je ne souhaite qu'une seule réponse, une seule.
Nous sommes tous les deux entre le rêve et la réalité. Je crois que je n'ai jamais été si proche de cette Bohémienne, je sens que je peux la faire craquer à n'importe quel moment malgré la résistance qu'elle m'oppose toujours un peu mais c'est tout à son honneur. J'adore la voir frissonner, ça fait trembler toutes les parties de son corps, je vois sa peau changer et tout cela seulement parce qu'elle m'a vu. Elle ne me dit pas tout ce qu'elle ressent en ma présence mais je n'ai en ai pas besoin il suffit que je la regarde pour voir que je lui fais de l'effet. C'est exactement la réaction que je cherchais. Par chance je suis son seul point d'attache avec son passé dans cette ville, il n'y a ni bossu ni capitaine. Il n'y a que moi, moi et moi seul pour lui rappeler de bons souvenir de notre vie à Camelot.
Elle se relève doucement sur son lit comme si tout ce qui est en train de se passer est normal. Je referme mon livre sans la quitter du regard, je ne veux pas perdre un instant de ce moment seul avec elle. Elle reprend calmement son souffle comme pour me montrer qu'elle n'a pas peur. Je remarque avec sa question qu'elle ne s'offusque pas de ma présence ici, elle me demande simplement la raison, si j'ai quelque chose à lui dire ou autres. Cela veut dire que j'ai réussi à implanter dans sa tête l'idée que ma présence à côté d'elle est normale. J'oserai presque dire comme un amant qui vient retrouver sa maitresse dans sa chambre. C'est excitant.
-Je suis venue m'enquérir de votre état. Après votre chute dans la chapelle, je me suis inquiété, malheureusement à cause de mon grand âge je n'ai pas réussi à vous porter jusqu'à l'intérieur du couvent alors je me suis allé demandé de l'aide auprès des sœurs qui vous ont ramené. Je me suis permis de laisser mon manteau sur vous je ne voulais pas que vous attrapiez froid sur les pierres glaciales de la chapelle. Il aurati été dommage que vous tombiez malade. dis-je sur un ton calme qui me caractérise bien. Tout en parlant je caresse du bout des doigts la couverture de mon livre.
Je rigole doucement en la voyant repousser mon manteau avec dégoût.
-Je vois que vous n'avez rien perdu de votre impétuosité légendaire et j'en suis heureux, ça prouve que mon geste n'était inutile. Je vous ai préservé de la froideur du sol. C'est le plus important et c'est ce que je suis venu vérifier aujourd'hui. Je finis par me lever, je dépose le livre sur la chaise et viens m'assoir le long du lit près d'elle. C'est à ce moment qu'elle ose enfin me regarder dans les yeux, je plonge à mon tour le mien dans le sien. Elle a des yeux verts de jade, certains sillons brillent sous les effets du soleil en milliers d'étincelles. Ils sont magnifiques, tout comme elle. C'est la plus belle créature qui m'est été donnée de voir durant ma longue vie et je ne remercierai jamais assez le ciel pour cela.
-Pourquoi tu m'obsèdes, je pensais que c'était évident. Dis-je d'une voix plus basse et plus rauque. -Tu es celle qui a réussi à briser tous mes codes d'honneur et de moral, tu es la seule qui a fait enflammer mon cœur de pierre, tes yeux de feux m'embrassent et me hantent. Tout en toi me dévore et me consume. Les enfers les plus noirs m'appellent lorsque je pense à toi, mon âme plein de désir se noircit. Et pourtant je suis là, près de toi, prêt à te posséder … Et moi est ce que je t'obsède ?dis-je avec mon sourire carnassier.
Lancé dans une logorrhée à tout épreuve, Frollo me dépeint ses fausses bonnes intentions aussi hypocrites les unes que les autres. Un homme de cette trempe ne ferai jamais rien sauf s'il en va de son propre intérêt. Essayer de me faire croire que le manteau était là dans le but de me tenir chaud est tout bonnement saugrenu. Je ne sais que trop bien que son but est, tout comme la brûlure, une façon de marquer son territoire. Tout comme un pauvre chien des rues obligé de lever la patte, Frollo, lui, sème ses affaires partout sur mon chemin.
Pendant qu'il me fait la sérénade à dormir debout, je lève un sourcil interrogateur tout en minaudant de la tête. Sans bouger de ma place, je me contente de le regarder tricoter les mots comme une tisseuse.
C'est son point fort, je l'admet. Il a toujours été grand orateur. Il sait convaincre les foules et les tenir dans le creux de sa main. Ce qu'il m'étonne, c'est ce manque de jugeote dont il fait preuve. Après avoir tenté de me brûler vive, il ne croit tout de même pas que je vais lui tomber dans les bras éperdument amoureuse de lui?
Voulant lui faire perdre patience pendant qu'il déblatère, je me permet de me redresser lentement de toute ma hauteur dans mon lit et de feinter regarder ailleurs, comme s'il m'ennuyait. L'arrogance est ce que je préfère utiliser.
Je retourne vers lui mon regard sur ses dernières paroles. Me demander s'il m'obsède? Je ris intérieurement. Je le regarde de haut en bas en le détaillant. L a cruauté de cette homme n'a fait qu'accentuer ses rides autour de ses yeux, pourtant son regard est loin d'être haineux envers moi. Son sourire par contre... Je lui ferai bien perdre à cet immonde pourceau.
"Si vous m'obsédez?" demandais je sur un ton sérieux dans l'espoir de le perturber, plutôt bonne comédienne, je me permet une petite improvisation.
"Je ne dirai pas vraiment que vous m'obsédiez, Frollo. Non en fait je possède une autre façon de voir les choses" dis je en me levant de mon lit en prenant soin de sortir par le côté opposé.
Je me permet des pas lents, je fais glisser mes pieds sur le sol en laissant mes doigts caresser les moulures en bois constituant mon lit. Je finis par de nouveau poser mon regard sur lui. Des centaines de regards d'hommes s'étaient posés sur moi, oui, mais le sien n'était en rien comme ceux des autres.
"En toute honnêteté, vous êtes d'un âge avancé pour ne pas dire vieux, je ne vois pas en quoi je serai intéressé d'une quelconque façon. De plus *je découvre la partie brûlée de ma cuisse dans le but de la lui montrer* après le fâcheux sort que vous m'aviez réservé je doute fort de votre bonne santé psychiatrique."
Je me permets de nouveaux pas dans sa direction, je m'approche de plus en plus dans le but qu'il retienne mes dernières paroles de manière définitive. Je penche mon visage vers le sien, le plus proche qu'il n'aient jamais été.
"La seule et unique raison pour laquelle je souhaiterai poser mes mains sur votre corps ce serait pour vous asséner la même torture que vous m'aviez infligé, que vous hurler jusqu'à ce que votre gorge prenne feu, que vous deveniez aussi fous que ces pauvres hommes croupissant dans les asiles. Je veux que vous brûliez vif dans le même brasier que vous m'aviez promis à Camelot pour m'être refusé à vous, que vous me suppliez de vous achever tant l'horreur vous serait insurmontable. Que je vous regarde périr dans les pires souffrances et me délecter de ce spectacle, nous sommes nous bien fait comprendre... Cher Juge?"
Je n'ai pas de pouvoirs magiques derrière lesquelles je pourrais me cacher, ma plus grande qualité est celle d'être un orateur, assez doué je dois dire. Et elle m'a souvent de plusieurs situations délicates, notamment au tribunal ou devant un roi trop exigeant et qui perd toutes raisons. J'ai réussi à en calmer plus d'un. Donc ce n'est pas cette représentante du sexe faible qui va m'effrayer. Bien au contraire, j'adore les petits jeux de rôle. Je suis assez friand de ce genre de jeux sur mon propre territoire comme ça je peux voir jusqu'où certaines personnes sont prêtes à aller pour tenter de m'impressionner, souvent c'est assez amusant. Je le vois tout de suite, pendant que je parle, la Bohémienne lève les cils comme pour marquer son indifférence, je me retiens de rire je ne voudrai pas la couper dans son grand jeu d'actrice. Elle pense qu'elle peut encore me tromper après tout ce qu'il s'est passé, mais je connait la psychologie humaine et encore plus celle des femmes. J'ai imposer ma marque sur elle, elle ne pourra jamais s'en défaire même dans les bras d'un autre. Jamais! Mais si elle veut jouer un rôle de femme forte je suis son premier public. Sur le passage de l'obsession elle semble avoir sa propre vision de la chose et elle veut m'en faire part avec ses mots.
-Je suis à ton entière disposition. dis-je avec un petit sourire en coin.
J'observe son petit manège de la démonstration de force. Nous jouons à qui sera le plus impressionnant, tels deux paons en compétition. Seulement le mâle a un plumage bien plus spectaculaire. Elle se lève du lit le plus loin possible de moi, indifférence ou elle résiste à cet aimant entre nous deux ? J'hésite encore. J'entends ses pieds délicats qu'elle laisse frotter sur le sol, doucement elle finit par se rapprocher de moi et c'est à ce moment qu'elle ouvre ses ailes.
Je la regarde droit dans les yeux et non pas là où elle veut que je regarde, technique d'intimidation primaire mais qui faire toujours son effet. Il n'y a rien de tel qu'un brin de pression psychologique. Notre nouveau jeu sera à qui baissera les yeux en premier. Elle parle de physique, de vieillesse je suis un peu déçu qu'elle n'arrive pas à voir plus loin que ça mais bon je lui pardonne son ignorance. Elle finit par comprendre qu'il y a plus que du physique entre nous. Mon état psychiatrique ? Oh je pense qu'il est parfaitement normal je n'ai pas de soucie à me faire à ce sujet. La danseuse continue de s'avancer pour finalement placer son visage à quelques centimètres du moins. Parfaitement impassible, j'écoute chacun de ses mots avec délectation, c'est une si belle musique à mes oreilles. Je saisis beaucoup de mots, des mots violents pour une si jeune personne, mais j'ai l'impression que nous nous retrouvons sur le sort que nous voulons réserver à l'humanité. En tout cas la gitane voudra me voir périr des nombreuses façons dans le seul but d'avoir réparation pour le sort que je lui avais initialement réservé. Je pourrai presque la comprendre, mais moi aussi il faut entendre que les situations étaient différentes et mes projets aussi. Maintenant tout a changé, sauf mon désir grandissant pour cette femme.
Mais le temps n'est plus à la plaisanterie désormais. D'un geste vif je lui attrape la gorge que je serre au bon endroit et suffisamment fort pour qu'elle ne tente pas de se débattre. Je me lève de toute ma hauteur pour la forcer à faire un pas en arrière.
-Tant de mots si durs dans la bouche d'une si jeune fille, ça ne te va vraiment pas. Qu'est ce qu'en diraient tes compagnons ? C'est vrai ils ne sont pas là. Mais moi je suis là, bien présent et n'espère pas pouvoir changer les règles du jeu. A Camelot, tu avais toute la plèbe avec toi mais maintenant tu n'as plus personne sauf … moi. Fais bien attention à qui tu donnes ta confiance tu pourrais être déçu. Cependant tu as fait un très beau discours et je tiens à te féliciter pour ça, au festival des fous ça auraient fait fureur. Dis-je d'une voix plus grave qu'à l'ordinaire. Dès que j'ai fini d'un geste sec je l'ai geste sur le lit.
-J'espère qu'on aura d'autres conversations de cette qualité c'était très enrichissant.
J'espérais vraiment que mon discours lui cloue le bec, de toute évidence ce n'est pas le cas. L'expression qu'il aborde par la suite commence à me mettre mal à l'aise.
Il me saisi par la gorge d'un geste bien trop vif pour un homme de son âge. Le souffle coupé, je tente de lui griffer les mains, mais sa prise est décidément trop serrée. Son discours est digne des paroles d'un sociopathe. Il n'a pas le droit de parler de mes proches! Je lui arracherai les yeux pour ça!
Au fur et à mesure que les morts sortent de sa bouche, son regard devient de plus en plus noir, m'effraye et me tétanise. La panique me gagne tandis que l'oxygène s’amoindrit dans mes poumons. Les larmes montent à mes yeux sous la suffocation et mes forces s'amenuisent.
Il a raison sur un point, il n'y a que lui et je suis seule. Et même si je devais en arriver au pêcher de me retirer la vie moi même, je me débarrasserai de sa folie pour moi quoi qu'il arrive.
Sur ses derniers mots, il me jette alors d'un simple mouvement sur mon lit, tel un pantin désarticulé. Je tousse comme une perdue, ma gorge me brûle et je peine à retrouver mon souffle.
Je ne peux pas le laisser partir comme ça.
Sans regarder ce que je faisais exactement, les yeux larmoyants, je saisis par magie la lampe de chevet à côté du lit et la projette sur la porte avant qu'il ne l'atteigne.
Il est hors de question que je le laisse entrevoir une once de peur ou de faiblesse, je ne suis pas prête de le laisser avoir l'avantage.
"Même si vous étiez le dernier homme présent sur terre, je préférerai me scalper chaque parcelle de mon corps à vif plutôt que de ressentir de l'affection pour vous. Allez donc rejoindre votre épouse qui doit vous attendre telle une idiote pendant que vous accomplissez vos méfaits et loucher sur une autre femme".
dis je en relevant la tête dans sa direction.
Ma voix est rauque, brisée par la violence et la peur que me provoque cet homme. Avant qu'il ne la saisisse, je chauffe la poignée de porte à blanc par sorcellerie. Si je dois être marquée, il le sera aussi.
Je ne parviens plus à retenir mes larmes plus longtemps, je les laisse aller et me tiens la gorge pour me soulager de la douleur.
D'un coté j'espere qu'elle allait se rebeller. J'ai un petit faible pour son visage vexé, accusé, contrarié. Autant d'expression sur son visage qui la fait vivre plus que jamais. A camelot elle se sentait forte protéger par toute sa communauté de manouche et aussi par cet imbécile de Quasimodo mais maintenant c'est fini. Elle est seule, sans protection ni soutien. Elle n'aura d'autre choix que se tourner vers moi et moi seul. Avoir sa gorge si fragile entre mes mains me fait frissonner de … de désir. Je me retiens de l'embrasser dans le cou pour sentir ses lèvres sur ma peau et sentir son essence. Cette odeur si particulière dont elle seule a le secret. Je pense que je pourrai dire si elle est entrée dans une pièce seulement par son odeur. Je peux voir la peur tirer ses traits, elle a du mal à respirer, je pourrai la tuer sur le champs si l'envie m'en prenait. Mais il serait dommage de gâcher de pareille retrouvaille. Je finis par la relâcher sur le lit pour qu'elle ne se fasse pas mal mais je ne veux pas qu'elle pense que je vais en rester là, loin de là. Je la regarde un instant suffoquer avant de récupérer mon manteau et le reste de mes affaires, il est temps pour moi de clôturer le premier acte de cette rencontre. Je lui fais part de mon intention de la lui reparler très prochainement et je m'avance doucement vers la porte. Je prends mon temps parce que ma prisonnière a encore quelque à me dire. Elle a vraiment une superbe voix ! Cependant je m'arrête à la mention de ma femme, je me retourne amusé vers la Bohémienne.
-Oui tu as raison ma femme, elle m'attend mais six pieds sous terre et je pense qu'elle est bien mieux là où elle est, plutôt qu'avec moi! Et me concernant j'espère que tu viendras à changer d'avis, on ne sait jamais peut-être qu'un jour je pourrai t'être utile. J'avance ma main pour attraper la poignée de la porte et je sens une brûlure me prendre toute la main. Heureusement je retire très vite cette dernière mais ma peau est déjà brûlée. Je secoue une fois mon bras comme pour essayer de faire passer la douleur mais je trouve quelque chose de mieux à faire. Je lance un regard provocateur la coupable et sors délicatement de la poche de ma veste, celle la plus proche de mon cœur, son foulard violet. Celui qu'elle m'a donné le jour de notre première rencontre. C'est un foulard d'un tissu violet fort délicat décoré d'étoile d'or. Délicatement je l'enroule autour de ma pauvre main meurtrie.
-Voilà quelque chose qui nous rapproche un peu plus toi et moi. Je te souhaite une bonne journée. dis-je en lui faisant un signe de la tête et je quitte la pièce fière de ce qu'il vient de se passer.
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Jeu 20 Déc - 20:07
