Retrouvailles inattendues feat. Raiponce

Une taverne au milieu des bois. Rien de plus ou de moins. J'avais eu envie de partir du château durant quelques jours. J'avais besoin de m'éloigner de tout ce luxe. J'avais besoin de prendre du recul et de réfléchir. Ma rencontre avec Zelena m'avait marqué. Bon ou mauvais ? Entre les deux ? Me nuançant dans des teintes plus sombres et claires sans l'ombre d'un doute. J'étais donc assis tranquille. Taverne qui faisait également office d'auberge. J'avais promis de rentrer d'ici sept jours au grand maximum. Où allais-je au final ? Je l'ignorais. Personne ne me connaissait dans le coin réellement. Je ne donnais que mon prénom sans donner le «Mills de Locksley». Je n'en avais pas honte, mais je ne voulais pas de cérémonie sur mon passage. Je voulais du calme et de la quiétude.

Vêtu avec du cuir comme pantalon, léger plastron par-dessus ma chemise et mon épée à côté de moi à ma table, j'étais dans ma bulle et je réfléchissais. C'est avec étonnement que je me mettais à penser à la belle blonde. Raiponce ... Cette femme que je n'avais jamais revu au final. Je tentais de me souvenir des traits de son visage. Des traits doux et un sourire envoûtant. Son regard qui se plantait dans le mien alors que les lanternes sortaient de cette faille. Le sourire sur son visage et ensuite ... Je l'avais perdu. J'avais, semble-t-il, le don de perdre les femmes qui comptaient un peu dans ma vie. Je sentais mon coeur se serrer. J'avais cru que Amy serait la bonne. J'avais donné beaucoup pour finalement me faire poignarder dans le dos. Je souffrais en silence comme toujours sans faire réellement attention à ce qui se passait autour. La clef de ma chambre dans la poche de mon pantalon. L'aubergiste posait un bol avec un bouilli de légumes et de viandes devant moi. Je le remerciais d'un signe de tête en le payant sans doute un peu trop. Je commençais à manger lentement. Le regard fixé sur les rainures sur bois. Une chandelle usée éclairant ma table. Quelques rires autour, mais je n'y faisais pas attention.

Il n'y avait rien de pire que de plonger dans des souvenirs comme je le faisais en ce moment. Je ne savais pas trop ce que je voulais. J'ignorais qui j'étais et j'allais devoir me trouver. Le temps ferait son oeuvre. J'entendais un peu de bruit et je levais légèrement la tête. Une femme qui était entrée. Rien d'extraordinaire ... Rien... Attendez une minute...

- Raiponce ...

J'avais murmuré son prénom. Figé et incapable de bouger. Il y avait quoi dans ce bouilli de légumes et de viandes ?

@Raiponce de Corona

J’avais fuit ma prison depuis quelques semaines à présent. Heureusement, j’étais tombée sur un gentil couple de fermier qui avaient eu la gentillesse de me venir en aide sans me poser tout un tas de question. J’étais donc restée chez eux durant un temps car comme je ne pouvais pas les remercier avec de l’argent, j’avais décidé de mettre ma main à la pâte afin de les aider au mieux. Je savais que moon aide serait bienvenue pour leur tâche quotidienne. Puis, vint le moment où je décidais de les quitter car je voulais absolument retrouver Flyn. La fermière me donna un peu d’argent car elle ne voulait pas que je reste sans rien. Elle considérait que s’était la part que j’avais gagnée et ce n’était pas négociable.

Je la prenais dans mes bras en leur promettant de revenir et je me mettais en route. J’avais pris aussi de quoi tricoter car je me disais que je pourrai toujours vendre ce que je savais faire afin de ne pas rester sans revenu. Je marchais depuis des heures mais je savais qu’une auberge était sur le chemin. J’avais donc prévu d’y dormir et de repartir dès le lendemain matin. Le fermier m’avait donné une dague car il avait peur pour moi.

Ceci dit, il n’avait pas tort, une fille qui voyage seule, ce n’est pas très prudent. Une fois arrivée devant l’auberge, je poussais la porte et j’entrais. J’allais demander à l’aubergiste de quoi me restaurer et je lui précisais que je voulais aussi une chambre. Je n’avais pas du tout entendu Flyn prononcé mon prénom. J’allais m’assoir à la première table avec une chaise libre et je baissais ma capuche. Il faisait vraiment bon à l’intérieur et les clients n’avaient pas l’air d’être trop rustre, ce qui était franchement appréciable.

L’aubergiste m’apporta un repas chaud qui sentait délicieusement bon. Depuis que j’avais quitté ma tour, je gouttais à de la cuisine diverse et variée et ça, s’était vraiment les joies de la vie ! Je le remerciais avec un joli sourire et j’attaquais mon repas en prenant quand même le temps de ne pas manger trop vite. Je ne pouvais m’empêcher de me demander à quel endroit pouvait se trouver Flyn, est-ce que ce dernier pensait à moi ? Ou alors, m’avait-il oublié ? Je regardais les flammes danser dans la cheminée en laissant mon esprit se poser tout un tas de questions.

Raiponce … Raiponce avait été marquante à tellement de niveau. Plus que je ne voulais le croire. Je me mentais à moi-même et j’avais évoquer légèrement le fait d’aller la retrouver pour la ramener ici. Étais-je amoureux de cette blonde ? Je ne lui avais même pas donné mon véritable nom en fait. J’étais perdu dans mes pensées avant d’entendre du bruit et là … À ce moment précis, je comprenais que je n’aurais même pas besoin de réfléchir à un moyen tordu pour la revoir. Son prénom quittait mes lèvres alors que j’avais cessé mon mouvement pour manger. Autant le dire, il était rare que je réagisse de la sorte. Je ravalais ma salive en continuant de me demander si je ne rêvais pas.

Je continuais de l’observer en la suivant du regard. Elle était encore plus belle que dans mes souvenirs. Je fermais finalement ma bouche et je posais mon couvert pour continuer de la regarder. La lumière du feu faisant rayonner ses cheveux blonds encore davantage. Elle regardait la cheminée et me faisait presque dos. Je me levais très lentement en baissant la tête. Quelques coups inaudibles sur la table de bois en me demandant si je devais aller vers elle. Courageux que j’étais, je m’approchais lentement avant de me mettre dans son angle mort. Je la regardais encore quelques secondes avant de finalement me racler la gorge. Parler, je devais parler.

- Hum … Bonsoir Raiponce.

Elle ne m’avait pas vu depuis un moment. J’avais de la barbe désormais, les côtés du crâne rasé et le dessus plus long. J’avais pris plusieurs centimètres également et ma carrure avait augmenté. Allait-elle me reconnaître ? Allait-elle encore … Je ne sais pas … Je ne sais pas ce qu’elle avait pu garder comme souvenir de moi en fait. Moi, je la voyais encore comme elle était à ce jour dans mon esprit. Oh, nous avions tous les deux vieillis, mais … elle restait une femme magnifique désormais et non plus une adolescente. J’avais un petit rire nerveux. J’allais devoir lui dire que j’étais Richard et non Flynn … Prince Richard Mills de Locksley même … Mon Dieu …

- Tu n'as pas changé ... Enfin si ... Je ...

Nerveux en tout point. J'avais envie de la serrer dans mes bras et non à la fois. Je ne savais pas où me mettre tout simplement. Je jetais un oeil autour en espérant que personne ne viendrait m'appeler «mon prince» devant elle.

J’étais complètement perdu dans mes pensées, lorsqu’une voix me tira rapidement de ma rêverie. Je tournais la tête. Un homme se trouvait à côté de moi. Je ne le reconnu pas tout de suite, mais son timbre de voix m’était familière. Il avait changé mais en bien. Il était devenu très musclé mais ses traits étaient toujours ceux que j’avais connu il y avait des années de ça. « Flyn ? Mon Dieu c’est toi ? » Je me levais d’un bon, j’étais tellement heureuse de le retrouver, moi qui pensais ne jamais le revoir. La vie vous accorde de belles surprises parfois.

Tout un tas de questions commencèrent à se bousculer dans ma tête. Où était-il depuis tout ce temps ? Est-ce que tout allait bien pour lui ? Où vivait-il ? Je devais me mordre les joues pour éviter de débiter tout ce que je voulais lui demander. « Je n’ai pas changé ? Tu trouves ? J’ai l’impression pourtant. En tout cas, tu as changé mais en bien. » Je décidais de le serrer dans mes bras. « Je suis tellement contente de te voir si tu savais ! » Je fermais les yeux et je restais dans ses bras sans bouger.

Il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas sentie en sécurité. Je me doutais que celle qui se prenait pour ma mère devait encore être sur mes traces. Tôt ou tard, elle finirait par me retrouver, mais je ferai tout pour lui échapper à nouveau. Je reculais la tête pour regarder Flyn dans les yeux. «Mais ne reste pas debout, viens » Je lui prenais les mains et je le faisais assoir à côté de moi. « Alors, raconte moi ! Où est-ce que tu étais durant toutes ces années ? On va parler de toi en premier. »

Ca allait-être difficile pour moi de garder le silence et de l’écouter sans interruption J’étais tellement contente de le revoir ! En revanche, je sentais des regards poser sur nous de personnes que je ne connaissais pas. J’avais l’impression qu’il fixait Flyn, mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi ? Je chassais ces questions de ma mémoire et je reportais mon attention sur lui. Je demandais de quoi boire à l’aubergiste car clairement, nous allions avoir soif à force de parler de tout ce qui nous était arrivé depuis toutes ces années de séparation.

Je ne voyais pas trouble. Ce n’était pas un mirage. Raiponce était bel et bien à quelques centimètres de moi. Je plongeais mon regard dans le sien en sentant une chaleur m’envahir. Boule d’émotions intenses dans le creux de mon ventre alors qu’elle se levait d’un bond. Je souriais bêtement. Je me sentais un peu idiot de lui faire face comme ça après tout ce temps. J’avais changé. J’avais grandi, j’avais pris en masse et en testostérone c’était plus que clair. Je hochais simplement la tête pour confirmer ce qu’elle venait de me demander. Entendre ce prénom de sa bouche me faisait drôle. Flynn … Je me passais une main sur la nuque en ravalant ma salive. Je manquais de mots. Je ne savais pas comment réagir. J’étais pétrifié par la belle blonde en fait. Spontanée comme à son habitue. Elle venait me serrer dans ses bras. Je restais sous le choc une fraction de seconde avant de l’entourer avec mes bras. Ma tête qui se posait sur la sienne avec douceur. Je respirais son odeur en fermant les yeux.

- Je suis heureux de te retrouver également Raiponce …

Je la gardais contre moi et je défiais quiconque de venir la retirer de mes bras ou même de l’approcher. Je sentais un côté protecteur et possessif m’envahir alors que je jetais un regard léger autour. Elle se reculait pour me regarder dans les yeux. Je retirais une mèche de son visage avec douceur. Regard toujours dans le sien. Hypnotisé par l’amour que j’avais pour elle. Elle m’envoûtait. Elle … Elle faisait battre mon coeur rapidement. Elle me prenait les mains et je me laissais docilement asseoir près d’elle. J’en oubliais le repas que je prenais. Elle me posait des questions et je me passais une main sur la nuque en fermant les yeux.

- Écoute Raiponce je … Je ne sais pas par où commencer. Il y a tellement de choses…

Je savais que l’on posait des regards sur moi. Le prince Mills de Locksley ça ne passait pas innperçu. L’aubergiste venait chercher mon repas et le poser la petite table alors que j’allais répondre à Raiponce. Il amenait même une consommation à la blonde comme elle lui avait demander.

- Besoin d’autre chose mon prince ?

- Non … Non c’est très bien merci …

Grillé … J’étais grillé et je riais nerveusement en joignant mes mains ensemble. J’appuyais mon menton sur ces dernières en la regardant.

- Surprise …

Tout était presque parfait, je venais de retrouver Flyn mais je devais être certaine d’avoir mis assez de distance entre ma prétendue mère et moi. Maintenant que nous nous étions retrouvés, je ne laisserai personne nous séparer. Je ne voulais pas que notre étreinte cesse, mais j’avais tellement de questions à lui poser. Prince ? Venait-on vraiment de l’appeler ainsi ? Et le plus étrange, c’est que ce dernier n’avait pas semblé être surpris. Je n’en revenais pas… En à peine une fraction de seconde, mon monde venait de s’écrouler. Je posais sur lui un regard de déception et de tristesse.

« Prince ? Pourquoi t’a-t’il appelé ainsi ? Tu n’aurais quand même pas osé me mentir depuis le jour où nous nous sommes rencontrés ? »

Une petite partie de moi espérait vraiment que non. Car s’il m’avait menti, je serai vraiment déçue. Lui que je pensais sincère. Je n’avais personne dans ma vie à part ma pseudo mère et lui qui avait grimpé jusqu’à ma tour. Ma mère ne cessait de me dire que ce monde était cruel et dangereux. Je la croyais et puis, je le découvrais par moi-même. Pour le moment, tout allait bien. Je n’avais pas rencontré de personnes mal intentionnées.

Je regardais Flyn, enfin, si ce dernier s’appelait vraiment comme ça, dans les yeux et je le fixais, attendant une réponse de sa part. Je n’avais jamais compris pourquoi des personnes mentaient dans le but d’obtenir ce qu’elles désiraient. Un peu comme la personne qui m’avait enlevée dans le fond.Ils devaient tous penser que leurs raisons étaient légitimes, mais attention au retour de bâton… Moi, j’avais été sincère avec lui, je lui avais tout dit de moi sans jamais déformer quoi que ce soit, j’espérai qu’il en était de même pour lui. Mais on ne cessait de me dire que j’étais trop naïve.

Il était clair que son mensonge aurait des conséquences et qu’il avait plutôt interêt à avoir une bonne raison de m’avoir manipuler de la sorte. Très franchement, je ne comprenais pas pourquoi les gens agissaient de cette manière, alors qu’il est pourtant si simple de dire la vérité. Car cette dernière finit toujours par nous rattraper au bout du compte. Et les conséquences peuvent être graves ou irréversible. Je le regardais un peu comme si je ne le connaissais pas, comme si je ne savais plus du tout qui j’avais en face de moi.

Lors de ma rencontre avec Raiponce, j’ignorais tout de cette vie. J’ignorais mes origines et je ne savais pas que j’étais un prince. Nous étions des adolescents et de l’eau avait coulé sous les ponts depuis. J’étais devenu un homme et elle une femme. J’avais eu le coeur brisé en pensant que j’avais croisé l’amour. J’avais connu plus de malveillance, de colère et de trahison que bien de gens dans une seule vie. Je ne voulais pas lui mentir à la belle blonde. Je voulais qu’elle sache … Qu’est-ce que je voulais qu’elle sache en fait. L’aubergiste venait de m’appeler mon prince et je sentais le sol se dérober sous mes pieds. Je me sentais de travers sans réellement savoir ce que je devais dire ou faire. Je voyais dans le regard de Raiponce une sorte de colère. Je lui disais un faible “surprise” avant qu’elle ne me parle. Je prenais une profonde inspiration.

- Je … Je ne savais pas que j’étais un prince à ce moment-là. Je l’ai appris lorsque j’ai croisé ma mère et mon père dans la Forêt Enchantée. Tu dois me croire Raiponce, je l’ignorais. Le seul mensonge que je t’ai donné … C’était mon nom…

Je ravalais ma salive. Je m’attendais à recevoir une claque, une giffle, les sauterelles, les grenouilles et un coup de poêle en même temps. Je savais ce que c’était. Je me passais une main dans la barbe en m’appuyant le dos dans la chaise pour la regarder.

- Je ne sais pas pourquoi j’ai dit que je m’appelais Flynn. Mon véritable prénom est Richard. Le titre complet est prince Richard Mills de Locksley. Je suis le fils de la reine Regina Mills et de Robin De Locklsey. Ils sont plus connus sous le nom de la Méchante Reine et Robin des Bois.

Mal à l’aise face à cette révélation. J’avais moi-même eu du mal à digérer la chose et là, de me faire appeler mon prince devant Raiponce. Je ne voulais pas que les choses se passent ainsi et pourtant, c’était le cas. Je ravalais ma salive en la regardant dans les yeux. Elle me regardait comme si j’étais un étranger et je pouvais la comprendre. Je ne me comprenais pas moi-même au fond. Je poussais un immense soupir.

- Je suis désolé Raiponce …

Des excuses sincères. Je ne pouvais pas m’excuser pour le titre car je l’ignorais, mais pour le nom … Ça ne changeait aucunement les sentiments que je pouvais lui porter par contre. Je mettais ma main à couper à ce niveau. J’étais amoureux de la belle blonde.

J’étais toujours autant en colère. Enfin, j’étais surtout blessée. Comment ce dernier avait-il pu me trahir de cette manière ? Je lui avais raconté toute ma vie sans mentir sur quoi que ce soit. Il devait se douter que donner ma confiance, ce n’était pas une chose évidente pour moi. Je l’écoutais en croisant les bras. D’accord, je voulais bien croire qu’il ignorait qu’il était Prince. Il ne savait pas qui été ses parents après tout. Je pouvais donc bien lui pardonner ça. Mais ça ne retirait pas le fait que ce dernier m’avait quand même menti sur son nom.

« Je veux bien te pardonner sur ça. Car en effet, tu ne pouvais pas savoir que tu était un Prince, mais en revanche, ton nom tu le connais… Et ça reste un mensonge. Je te faisais confiance, comment tu as pu me faire une chose pareil ? » Je ne savais même plus comment je devais l’appeler, tout était en train de se mélanger dans ma tête. « Eh bien je ne connais pas tes parents, mais je dois bien avouer que leur nom ne met pas indifférent. Surtout celui de ta mère. » Je m’enfonçais les ongles dans les avants bras tellement j’avais envie d’hurler.

Je voulais vraiment savoir pourquoi il m’avait menti, pourquoi il ne m’avait pas fait confiance au point de me mentir sur son prénom. Je levais les yeux vers lui. « J’entend tes excuses et je constate, avec tristesse, que je me suis trompée sur toi. Je pensais que tu m’aimais mais je me rends compte que je me suis lourdement trompée. Car quand on aime une personne, on est sincère avec elle non ? » Je sentais les larmes monter à mes yeux. Ca ne servait à rien que je reste plus longtemps.

« Je vais m’en aller à présent, alors je te souhaite bonne chance dans la quête que tu entreprends s’il y en a une. » Je n’avais qu’une envie, pouvoir pleurer toute seule dans une pièce, loin des regards de tout le monde et surtout du sien. Je me levais. « Adieu Richard. » Je me mettais dos à lui, mais pour le moment, mes jambes refusaient de faire quoi que ce soit. J’avais besoin de digérer toutes les informations que je venais de me manger en pleine figure. J’aurai tellement voulu avoir un compagnon de voyage à ce moment précis.

Il y avait moult chose que l'on ne m'avait pas appris dans ce monde et ma vie. On ne m'avait pas appris à utiliser les bons mots et encore moins à agir avec aplomb. J'étais sans doute brutal et maladroit dans mon approche. Je comprenais la souffrance et le mensonge que je lui avais infligé. Je comprenais la douleur qu'elle pouvait ressentir, mais tout de même ... Méritais-je de me faire traiter de la sorte pour un simple prénom et nom ? J'avais honte et je sentais mon coeur se briser en mille morceaux. J'en avais parlé un peu à ma mère et mon père. Je leur avais expliqué comment je me sentais au fond de mon coeur et pourtant ... Pourtant je me retrouvais démuni face à cette blonde magnifique qui me donnait envie de déplacer des montagnes. Un hasard des plus magiques. Le destin qui décidait de nous mettre sur la route de l'un comme de l'autre en cet instant et moi ... Je constatais l'ampleur de ma connerie.

Je levais la tête alors qu'elle me disait qu'elle pensait que je l'aimais. Comment pouvait-elle douter des sentiments que j'avais pour elle ? Je ravalais ma salive en grognant un peu. Mal à l'aise à gérer la tonne d'émotions que j'avais à l'intérieur de moi. Incapable de dire le moindre mots alors qu'elle me reprochait ce petit mensonge. Avait-elle réellement compris que je ne savais pas pour mes parents ? Mesurait-elle l'ampleur de la détresse qui m'habitait ? Je la regardais se retourner alors qu'elle se la jouait grande reine du drama. Du Raiponce furieuse dans toute sa splendeur. Je me levais.

- Si tu doutes des sentiments que je te porte ... C'est que tu as mal compris à quel point j'étais amoureux de toi et que je ne dis pas à personne, pas même à ma jumelle, à quel point ton absence a pu me tourmenter. Je respecte ta décision ... Je vais partir.

Je posais la clef de ma chambre sur la table avant de m'approcher derrière elle. Un baiser sur le dessus de sa tête avant de prendre mes armes qui trainaient. Je marchais d'un pas lourd en sortant. Légère pluie qui commençait. J'allais à la petite écurie pour voir mon cheval et je venais prendre ma selle. Le regard dans la vide alors que la pluie s'intensifiait. Temps de merde en prime ... Super ... Je serrais fortement la mâchoire en sentant la colère et la douleur reprendre toute la place. Cet envie d'exploser et de hurler. Je devais me contrôler fortement.

Je m’étais défoulée sur lui sans penser aux conséquences que mes mots allaient avoir comme impact. Je savais que les mots pouvaient être pire qu’une arme dans certaines situations. Mais pour le coup, ça avait vraiment été plus fort que moi. Mes mots étaient sorti de ma bouche tel un torrent déchaîné que je ne contrôlais plus. Après lui avoir dit tout ce que je pensais, je me sentais vraiment mieux, mais je constatais que je venais de faire la plus grosse bêtise de toute mon existence. Je venais de le retrouver et ce dernier allait partir. Je ne pouvais pas le laisser faire ça.

« Non ! Richard ! Attends ! »

Mais ce dernier était déjà sorti et je me doutais qu’il allait prendre la direction de l’écurie. Je me mettais alors à courir en me fichant complètement de la pluie qui était en train de tomber. Je ne pouvais pas le laisser partir encore une fois. Oui, j’avais été méchante,mais je m’étais sentie trahie et blessée par le seul homme que j’avais connu. Ne pouvait-il pas comprendre que ça me faisait mal ? Il n’avait pas été honnête envers moi et la colère avait pris le dessus.

Ce dernier n’était pas encore parti. Il avait la selle de son cheval dans les mains et il s’apprêtait à la lui mettre sur le dos. Je me mettais donc entre lui et son cheval. J’étais trempée et essoufflée et je ne devais pas être belle à voir. Mais je m’en fichais, dans l’immédiat, j’avais plus important à faire que de m’occuper de mon apparence. Je ne voulais pas que ce dernier s’en aille et j’étais prête à tout pour que l’on reparte sur de bonnes bases. Ca ne pouvait pas se terminer de cette manière, ça ne devait pas !

« Richard attends ! Je suis vraiment désolée. C’est juste que j’ai été blessée et je ne m’attendais pas du tout à ce que tu me fasses une telle révélation. Tu es le seul homme que je n’ai jamais connu et le seul que j’aime. Tu peux quand même comprendre que ce mensonge me fasse mal ? Je suis désolée d’avoir agit de la sorte, je t’aime et je ne veux pas te perdre encore une fois. » Une larme roula sur ma joue. Oh non, je ne voulais pas qu’il parte. « Je t’en prie… Reste avec moi. »

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