Réfléchissant à la question de ma moitié, je fronçais légèrement les sourcils. J’ignorais la puissance de mon ancien hôte, il devait être puissant pour réussir à envouter autant de personne en même temps.

« Il manipule les esprits, ça c’est certain, sinon il n’aurait jamais réussi à faire ce qu’il a fait. Il est puissant je pense, et je ne suis pas certain que tes capacités puissent le contrer. Je préfèrerais que tu ne t’en approche pas tant qu’on n’en découvre pas plus sur lui … »

Je détestais la magie. Encore plus lorsque ça pouvait la mettre en danger. Je n’avais peur de rien dans ma vie, exceptée la fée noire. La femme qui nous avait élevé était le pire être au monde, l’unique personne qui ait réussi à me dompter, enfin jusqu’à ce que je rencontre Charlotte.

« La magie n’est pas la solution à tout. On peut toujours se renseigner sur lui en utilisant les manières traditionnelles. S’il te plait Charlotte promet moi que tu utiliseras tes capacités magiques uniquement s’il n’y a plus aucuns autres choix. Tant qu’on n’a pas d’allier pouvant lutter contre elle, autant ne pas tenter le diable tu ne crois pas ? »

Il fallait qu’elle comprenne. Je l’avais toujours laisser suivre ses rêves. Je l’avais toujours soutenu pour faire en sorte qu’elle soit heureuse. Cependant, maintenant pour une fois, il fallait qu’elle comprenne. Il fallait qu’elle se montre raisonnable autant pour sa vie que la mienne. Le sujet dériva sur une femme qu’elle avait rencontré et qui visiblement abordé le sigle de sa marque mais sur une écharpe qui n’était pas d’elle. Une fois de plus je fronçais les sourcils en me méfiant automatiquement. Écoutant Charlotte, je me pinçais mes lèvres et finissais par exprimer mes craintes.

« Ok, dessine-moi cette femme et je ferais en sorte de la rencontrer pour en découvrir davantage sur elle. »

Je lui souriais en lui faisant un clin d’œil avant d’y révéler les personnes qui m’attiraient aussi dans cette ville. Comme je le redoutais, Charlotte n’était guère enchantée par on attraction envers la boutique du Ténébreux. Face à l’autorité dont elle faisait preuve j’ouvrais de grands yeux avant de lever les mains en l’air :

« Ça marche, si j’y vais-je ne serais pas seul »

Mensonge ou pas ? Je n’en savais encore rien, mais je découvrirais ce qu’il m’attirait dans cet endroit.

« Tu veux aller voir un psychologue ? Il y a quelques choses qui te tracasse ? »

Demandais-je particulièrement inquiet. J’avais retenu qu’une chose qu’elle savait quoi raconter au psychologue. S’il y avait bien une chose que je désirais c’était que Raiponce soit heureuse et en paix, avais-je faillis à ma tâche ?

« Il semblerait qu’on est un plan d’action alors ! »

Ajoutais-je en souriant avant de l’embrasser sur la tempe en la câlinant tout en jouant avec les boucles rousses de ses cheveux.

« Tu veux que j’aille te chercher quelques choses à boire ou à manger ? »

☾ anesidora

Pourquoi avais-je autant peur que Charlotte cette femme ? Craignais-je que ce soit Gothel ? Ou bien était-ce dans un souci de la préserver d’une profonde déception ? Car après tout, cette femme qui l’attirait, pouvait être une profonde déception. Je connaissais ma Raiponce, elle était passionnée. Elle s’attachait vite aux gens qu’elle rencontrait et souvent, ils n’atteignaient pas ses espérances et elle en souffrait. Je l’avais fait souffrir de cette manière et je refusais que cela se reproduise. Aussi je voulais aller tâter le terrain avant toute chose. C’est pour cela que je lui demandais de la dessiner sur un papier. Patiemment je l’admirais dessiner en me demandant comment j’avais pu l’attirer ne serait-ce qu’une seconde ? Elle était talentueuse. Elle était brillante et savait pratiquement tout faire. Face à elle je ne valais rien, le seul art dans lequel j’excellais était la fourberie. Perdu dans mes pensées et ma contemplation, je ne voyais pas le temps passer aussi quand elle me tendait le portrait de cette femme je retins un « déjà ». Prenant le portrait je fus frappée par une chose, le visage de cette femme. L’espace d’une seconde j’avais eu l’impression de regarder celui de ma femme. Mais elles n’avaient pas la même chevelure et à y regarder plus attentivement, le portrait de l’inconnue dégageait également une certaine dureté qui couplait à la douceur qui était retranscrite donnait envie de craindre cette femme tout en forçant le respect. Étrange, notais-je intérieurement avant d’ajouter avec un air faussement aguicheur destiné à faire disparaitre mon incompréhension :

« T’avais oublié de me dire qu’elle était une belle femme ! Tu penses que je pourrais lui plaire ? »

Offrant un clin d’œil à ma femme, je l’embrassais sur la tempe tout en récupérant son portrait avant de lui parlait de Durnik, ce psychologue qu’une chose me poussait à aller voir. Pourtant dieu sait que j’avais une sainte horreur des psychologues. Ils étaient beaucoup trop intrusifs. Je pensais que Charlotte s’en méfait aussi jusqu’à ce qu’elle m’avoue avoir envie d’y parler. Automatiquement, je sentais une vague d’inquiétude me saisir et je la questionnais. S’il y avait bien une chose que je voulais faire de bien dans ma vie c’était la rendre heureuse et fière. Et si j’étais en train d’échouer ? Bon d’accord je n’étais pas toujours facile à vivre mais qui était parfait ? Je m’étais amélioré pour elle. Ses mots ne firent qu’accentuer ma crainte. Elle doutait d’avoir fait le bon choix en me suivant. J’avais l’impression que le sol se dérobait sous mes pieds avant qu’elle ne s’empresse de me rassurer.

« Il est sûr que je ne serais pas contre qu’il t’apprenne le sens du mot prudente ! »

Ajoutais-je avec un léger rire. J’aimais Charlotte mais entre sa maladresse maladive et son aptitude à se mettre dans les situations les plus dangereuses possible parfois je rêvais de faire comme notre mère et l’enfermer dans notre chambre là où elle ne mettrait pas sa vie en péril.

« Tu sais comme la Raiponce craintive que tu étais quand je t’ai fait sortir de ta tour d’ivoire quoi »

Ajoutais-je en souriant en songeant à la première fois que je l’avais vu de près. Elle avait été aussi désespérante et exubérante qu’elle avait été mignonne et attachante. Cette peur qu’elle avait eu du monde réelle couplé à cette curiosité fugace de découvrir le monde m’avait fait tomber irrévocablement et éternellement amoureux d’elle. Même si au départ j’avais cru qu’elle était complètement folle. Replaçant une mèche de ses cheveux j’hochais la tête quand elle me demanda un peu de chocolat : une requête simple à satisfaire, et entièrement dans mes cordes. Tendrement je lui rendais son baiser avant de m’éclipser pour aller lui chercher du chocolat. Une fois ma quête accomplie je lui remontais et une fois qu’elle l’eut en main, je retirais mon costard et restais en caleçon avant de me glisser dans le lit avec elle. J’étais exténué et bienheureux à l’idée que mon aimé était bien en vie.

☾ anesidora