Tu es sûre ? La question d’Ariel résonnait dans ma tête, déclenchant des tremblements dans tout mon corps. Étais-je sûre ? Bien sur que non je n’étais pas sûre. C’était mon orgueil qui parlait, rien de plus. Je ne voulais pas qu’il sache ce que j’étais devenu. Je ne voulais pas qu’il me voit ainsi défigurer. J’avais peur. J’étais terrorisée à la simple idée qu’il l’apprenne. La peur me tétaniser et l’âme de la Juliette que j’étais, l’âme de celle qu’il aimait brillait encore en moi. Seulement, elle était étouffée et le seule moyen qu’elle avait pour vivre encore c’était de ne pas risque de croiser le regard désappointer de mon mari sur moi. La petite sirène s’attela a réitérer mes propos, et je l’écoutais bien que chaque mot qu’elle prononçait me donnait le même effet qu’un coup de poignard dans le cœur. Une fois qu’elle eut fini j’haussais la tête essuyant la larme que j’avais perdue et la dernière je l’avais décidé :

« Oui, ajoute aussi qu’il ne doit pas tenter de me venger ou quoi que se soit d’autre. »

En somme je voulais qu’il m’oublie. J’étais en quelque sorte l’épouse parfaite, celle qui permettait à son époux de la tromper comme bon lui semblait sans se soucier des conséquences, car il y en aurait aucune. A cette réflexion, je laissais échapper un rire un tantinet désespéré avant de demander à Ariel :

« C’est la seule chose à faire n’est-ce pas ? Tu l’as bien vu il n’y aucun moyen pour que je sorte d’ici en vie ... »

Regroupant mes jambes contre mon torse une seconde fois, je laissais échapper un soupir avant déposer mon menton dans le creux de mon genoux :

« Pourquoi lui dire la vérité si c’est pour le faire souffrir sur le long terme, notre mariage a causé bien des malheurs. On a forcé les choses, on a cru que notre amour pouvait vaincre tous les orages. On a cru que les dieux étaient avec nous, mais il n’en est rien. Nous avons rendu nos familles malheureuses, nous avons certainement créé une guerre et regarde le résultat. Il est dieu sait où sur cette terre, et moi je suis prisonnière des frontières de cette maison. Il est temps de mettre fin à ce cercle vicieux de souffrance. Tu ne trouves pas ? »

Ma réflexion exposée, je laissais échapper un nouveau soupir, avant de tourner la tête vers la rouquine, attendant sa réponse quand une nouvelle question me venait, une question qui n’avait rien à voir avec moi ou ma situation.

« Ariel, es-tu déjà tombée amoureuse ? »

Il ne fallait jamais dire jamais, c’était ce que m’avait dit Ariel, une phrase que j’avais tant de fois prononcer. Ou du moins une phrase que l’ancienne Juliette était du genre à dire cela. Préférant me taire plutôt que d’argumenter je rebondissais sur le sujet qui hantait mes nuits et qui commençait à devenir le sujet préféré de la petite sirène : Roméo. Tout à coup prise d’un énorme doute, je désirais l’entendre me dire que j’avais raison or elle n’en fit rien. En amie dévouée elle m’avait promis de dire tout ce que je lui avais demandé même si en son sens cela ne changerais rien au fait que mon marie aurait toujours des sentiments pour moi. Laissant échapper un soupir je regardais l’océan apperçevant un dauphin sauté dans l’eau avec liberté. Même cet animal jouissait de plus de liberté que moi comment pouvais-je attendre que mon prince charmant vienne me sauver des griffes des cygnes. Malgré ma profonde tristesse, je souriais à Ariel sans chercher à argumenter davantage. Moi-même je ne croyais pas spécialement à cette théorie. Malgré tout cette option me semblait la plus réalisable. Il fallait que je change de sujet. Dès que cette pensée traversa mon esprit, je me demandais si Ariel avait elle aussi son cœur pris par un homme. Sans le moindre détour, je lui posais ma question qui semblait l’étonner, bien qu’un sourire naisse sur ses lèvres. Elle m’avoua qu’il s’appelait Eric, automatiquement, je sentais un magnifique sourire étirer mes lèvres, prenant le parchemin qu’elle me tendait, je le regardais avant de sentir mon sourire se faner lorsque j’apercevais les jambes de son prince :

« Mais il est humain c’est ça ? »

Demandais-je avec un masque compatissant sur le visage avant de me rapprocher de la petite sirène en posant ma main sur son épaule avant de lui demander

« Comment tu l’as connu Ariel ? Il sait que tu es une sirène ? »

Replaçant une des ses mèches de cheveux derrière son oreilles, je sentais mon esprit s’évader sa situation me rappelant étrangement la mienne en plus dramatique encore. Elle ne vivait même pas dans le même univers que l’homme qu’elle aimait. A côté d’elle ma situation était idyllique.

« Ton père il ne peux pas t’aider ? Tu m’as dit qu’il déplacerait des montagnes pour toi, il doit certainement pouvoir faire quelque chose pour te rendre heureuse si tu lui demande. »

Elle l’avait sauvé de la noyade. Une information qui ne me choqua pas le moins du monde. J’imaginais mal la douce Ariel restait de marbre face à un homme en train de se noyer. L’univers était cruel. L’univers lui avait permis de tomber amoureuse d’un humain alors que lui vivait sur terre et elle dans l’océan. Une vague de désespoir m’envahissant j’essayais de ne rien laisser paraitre lui proposant une alternative. Son père avait l’air puissant. Il semblait l’aimer plus que sa propre vie. Un homme aimant son enfant à ce point là ne pouvait pas être insensible à la détresse de sa fille. Contrairement à mon père d’ailleurs, songeais-je amère à l’image que mon esprit m’envoyait du vissage de mon géniteur qui envahissait mon esprit. Forte-heureusement j’écoutais les paroles d’Ariel et fut prise d’effroi en apprenant le décès de sa mère. Une grimace naissant sur mon visage je baissais les yeux avant de poser ma main sur celle de la petite sirène avec sollicitude :

« Je suis navrée pour ta mère, les circonstances de la mort de ta mère ont été horrible… »

Marquant une pause, je regardais l’océan imaginant le roi Triton déchainait les eaux sauvages contre les Hommes, certainement l’issu la plus dramatique que l’histoire pourrait prendre. Laissant échapper un soupir avant de poursuivre :

« Ton histoire me rappelle la mienne… Tu sais Ariel aucun cas n’est désespéré s’il y a encore un fou capable de se battre pour lui. Je sais que mon histoire avec Roméo ne c’est pas terminée de la meilleures des manières, mais nous avons tout les deux commis beaucoup d’erreur. On a imposé notre amour à nos familles en les mettant face aux murs, en se mariant dans le plus grand des secrets ne mettant dans le secret que quatre personnes, dieu et son représentant. On pensait qu’une fois notre alliance accepté par dieu nos parents se plieraient à notre décision mais il n’en fut rien. Mon cousin provoqua Roméo et tua son frère d’arme avant que mon mari ne tue à sn tour mon cousin par simple esprit de vengeance. A partir de ce moment là tout c’est enchainée et j’en suis désormais là où j’en suis… »

Marquant une pause, je laissais échapper un soupir avant de jouer avec le sable avant de relever les yeux vers la rouquine qui m’écoutait divaguer depuis un moment déjà :

« Je te raconte tout cela pour de bonne raison : que tu comprennes que je comprends les sentiments que tu ressens et qu’ainsi tu entendes ce que j’aurais aimé qu’on me dise quelques mois plus tôt quand ma situation était identique à la tienne : Ne mens pas. Ne fais pas les choses dans le dos de ton père. Affronte le et essaie de lui expliquer les choses simplement, ton père est différent du mien. Le mien n’en avait cure de moi ou de mes désirs, qu’il nommait plus souvent caprice que désir. Je suis persuadée qu’il comprendrait et saurait faire la part des choses si tu parvenais à lui faire comprendre que ton Eric t’aime véritablement et qu’il est nécessaire à ton bonheur. Assure-toi que ton amour pour lui est sincère et qu’il en est de même pour lui et après mets ton père dans la confidence avant de t’engager dans une guerre des peuples. »

Caressant le visage de mon amie, je décidais de faire un pacte avec la demoiselle consciente que j’allais certainement être contrainte de briser cette promesse pour sauver mon âme des slaves destructrice de la maison des cygnes.

« Tu sais quoi Ariel faisons un pacte : n’abandonne pas ton amour bats toi pour lui et de mon côté je ne perdrais pas l’espoir de revoir le mien un jour »

L’histoire d’Ariel était terrible bien que je ne comprenais pas son attachement à sa mère ou son père, mais je pouvais imaginer que des parents aimant et disponible ca changeait forcément la donne, gardant le silence je l’écoutais. Elle vidait son sac et exprimait ses criantes, mieux valait qu’elle le fasse plutôt qu’elle se laisse pourrir par ses dernières. Malgré sa jeunesse et la souffrance Ariel avait une force, elle croyait en l’humanité. Elle croyait toujours que tous les humains n’étaient pas comme ceux qui avaient tué sa mère et elle avait raison. Elle était plus forte qu’elle en avait l’air cette petite sirène et je savais que je devais l’aider d’une manière ou d’une autre alors je lui racontais ma tragique histoire. Cette histoire qui nous avait précipité mon mari et moi dans de funeste situation. Cependant, j’avais réussi à tirer une leçon de mes erreurs, si j’avais parlé à Tybalt à cœur ouvert comme je l’avais toujours fait, il ne se serait jamais senti trahi au point d’aller provoquer Roméo et ses amis. Certes, il n’aurait pas cautionné la direction qu’avait pris mon cœur, mais il l’aurait respecté pour s’assurer que je reste heureuse, il aurait certainement menacé l’héritier des Montaigu de l’éventrer de ses mains si un jour il me voyait pleurer à cause de lui, mais il ne l’aurait pas provoqué au point de tuer un d’entre eux. Nos erreurs avaient causés la mort de deux personnes extraordinaire. Ariel devait comprendre qu’elle ne devait pas marcher dans mes pas, elle devait avouer la vérité à sono père d’une façon ou d’une autre qu’importe, mais elle ne devait agir dans son ombre sans risquer de se brûler les écailles.

« Ne laisses pas tes peurs régir ta vie Ariel, crois en mon expérience mentir causera encore plus de dégât et te détourner de ton amour brisera ton âme et tu ne le mérites pas ! »

Concluais-je avant de lui proposer un pacte, Ariel voulait que je garde espoir. Elle voulait que je reste dans la lumière en acceptant qu’un jour je parviendrais à sortir de cette maison maudite et que ce jour là je trouverais une fin heureuse. De mon côté je ne souhaitais qu’une chose qu’elle ne renonce pas en l’amour, même si pour cela je devais lui faire une promesse qui finirait certainement par me tuer. Comme je l’avais suspecter cette dernière accepta sans hésitation fière de voir qu’elle gagnait aussi par avoir ce qu’elle désirait avant de farfouiller dans son sac en bandoulière pour en sortir une magnifique pierre ovale violette, petite mais qui illuminait dans la paume pale de sa main grâce au rayon du soleil. Un sourire étirant mes lèvres, je la laissais en déposer une dans ma propre paume de main. Elle voulait m’en offrir une pour que je me rappelle de son attachement pour moi et de sa promesse. Refermant mes doigts autour de cette dernière je sentais un sourire magnifique illuminer mon visage :

« Merci Ariel, tu es un ange je te jure de la garder malheureusement je n’ai rien à t’offrir… »

Regardant l’horizon, je voyais le soleil descendre dans le ciel et je sentais le poids de la culpabilité me saisir à nouveau tandis que des bruits de porte qui s’ouvre nous parvenaient. Me retournant vers la petite sirène je laissais échapper un soupir avant de la congédier pour son propre bien.

« Il est temps pour toi de partir Ariel, d’autres cygnes vont arriver, elles ne doivent pas te trouver…. »

Enlaçant mon amie, je posais un baiser sur sa joue avant de grimacer de douleur avant d’ajouter en me levant :

« Rappel toi de ce que je t’ai dit Ariel, merci pour ton aide ! »