J’étais arrivée depuis environ une semaine. J’avais horreur de ne rien faire de mes journées et je devais m’occuper. Je ne trouvais pas grand-chose concernant la magie. J’avais besoin de m’inclure d’avantage dans la société de Storybrooke. Je m’habillais donc pour aller m’acheter un journal. Je marchais lentement dans les rues lorsque je voyais un panneau d’affichage. Je m’approchais et je regardais les annonces. La plupart d’entre elles étaient des recherches concernant des gens, des ventes de meubles et des emplois plutôt physique. J’étais complètement nulle de mes mains, ce n’était pas pour moi. Je continuais de regarder jusqu’à ce que mon regard se posait sur une annonce en provenance de la mairie de Storybrooke. La mairesse recherchait une secrétaire avec de l’expérience. C’était exactement dans mes cordes.

Je décrochais la feuille et regardais autour de moi en étant un minimum perdue. La mairie était où exactement? Je marchais encore un peu avant de trouver le fameux bâtiment. C’était joli. J’avais amené quelques curriculum vitae avec moi, c’était une chance. J’entrais et je posais mes documents ainsi que mes qualifications sur le bureau prévu à cet effet. Il semblait y avoir déjà plusieurs documents pour le poste. J’aurais sans aucun doute ma chance.

Je sortais finalement pour rentrer chez moi après avoir faire un arrêt au magasin de monsieur Gold, le prêteur sur gage. J’adorais me promener dans les allées de sa boutique et acheter des objets de style victorien pour mon appartement. Je rentrais après quatre longues heures de courses. J’étais heureuse de mes nombreux achats. Je plaçais chaque objet méticuleusement dans son environnement. L’endroit commençait à ressembler à quelque chose de familier avec un style digne du vieux Londonia d’où j’étais originaire. Je ne remarquais pas le message laissé sur mon répondeur. J’étais trop absorbée par la décoration de mon appartement. Une fois l’installation des épais rideaux faits, je remarquais le petit clignotement rouge sur le téléphone. J’écoutais le message avant de sourire presque diaboliquement.

La mairesse de Sotrybrooke, Regina Mills, voulait me passer en entrevue pour le poste de secrétaire. C’était absolument parfait. J’étais attendu pour le lendemain à 13h00. Je me servais un verre de vin rouge en prenant mon temps pour le boire. Si je décrochais cet emploi, je serais en mesure d’augmenter mes connaissances sur la magie ainsi que sur chacun des habitants de cette ville.

Je dormais paisiblement cette nuit-là. Je me préparais lentement pour mon rendez-vous. Un tailleur pantalon noir avec des bottes à talon haut. J’attachais mes cheveux dans un chignon bas avec des petites mèches folles en ajoutant ensuite des boucles d’oreilles à pendant or. Mon maquillage était discret et de bon goût. Je ferais clairement bonne impression. La mairesse ne devait pas être une femme habillé en tailleur tissus de canapé de la tante de Harry Potter non?

Je me rendais à la mairie pour 12h45. On m’assignait un fauteuil confortable dans la salle d’attente. J’avais pris soins d’amener mes diplômes ainsi que mon cartable contenant d’autres documents. J’attendais mon tour avec impatience. La décoration était magnifique mais trop tape à l’oeil à mon goût. Je ne savais pas grand-chose de la guerre qui s’était déroulé un peu auparavant, mais je ne doutais que la ville avait connu de grands bouleversements si je me fiais à certains endroits détruits. Je regardais à l’extérieur. Une fine neige tombait. Je fermais les yeux quelques secondes avant de les rouvrir. Londonia me manquait un peu en cet instant …

Qui dit nouvelles fonctions retrouvées, dit nouvelle assistante. En réalité, cela faisait un moment que la mairie de Storybrooke n’avait plus de secrétaire, cela datait de l’avènement de Frollo. Visiblement, il avait fichu à la porte la jeune femme qui occupait le poste, et Hades n’avait pas pris la peine d’en embaucher une. Et on voyait ce que cela donnait… Une mairie sens dessus-dessous. Le bureau du maire était un véritable foutoir sale et plein de reste de substances illicites. Regina avait été quelque peu fâchée de voir le peu de respect que son prédécesseur avait des fonctions de maire, et elle était venue avec sa fille CJ et… Zelena, remettre un peu d’ordre avant de se réinstaller. A présent, Regina le savait, elle aurait énormément à faire, sans compter sa vie personnelle avec autant d’enfants dont deux qui n’avaient jamais vu de ville moderne. Il lui fallait plus que jamais de l’aide à la mairie, aussi avait-elle fait passer une annonce dès le premier jour. Quelques candidatures avaient été reçues et elle en était ravie. Visiblement, on n’avait plus peur d’elle et de travailler avec elle. Elle s’était occupée de rappeler chacune des candidates, programmant rapidement des entretiens dès le lendemain. A vrai dire, la maire était impatiente, il y avait tant à faire. La journée du lendemain serait totalement consacrée à recevoir les candidates et en choisir une en fin de journée.

La troisième candidate venait que quitter son bureau. La nouvelle maire se sentait mal de devoir lui refuser le poste quand elle la rappellerait, mais elle ne convenait vraiment pas. Aucune expérience, un peu trop de désinvolture, et fort peu de ponctualité. L’ancienne méchante reine avait besoin de pouvoir compter sur celle qu’elle choisirait, elle serait son bras droit, elle représenterait la maire à l’accueil et au téléphone, elle serait chargée de missions plus importantes que lui apporter du café, il fallait qu’elle puisse lui faire aveuglément confiance. Commençant à désespérer, elle soupira et alla jusqu’à la porte pour aller chercher une certaine Wendy Darling. Elle se rappelait du conte de Peter Pan. Etait-ce la même Wendy ? Si tel était le cas, il n’y aurait pas besoin de se cacher, elle aussi serait au fait de la véritable nature de la plupart des habitants de la ville et elle comprendrait bien des choses sans que Regina n’ait besoin de mentir.

- Mademoiselle Darling ? Bonjour, entrez, je vous en prie.

Elle s’écarta pour la laisser entrer, referma la porte vitrée de son bureau où la décoration intérieure était bien différence de l’austérité épurée du reste de la mairie. Le bureau avait retrouvé son classieux noir et blanc, le saladier de pommes rouges sur la grande table de réunion, mais quelques portraits avaient garni les meubles, des photos de sa famille.

- Asseyez-vous, lui dit-elle en désignant la chaise de l’autre côté de son bureau tandis qu’elle s’y installait.

Le CV de Wendy était posé devant elle et Regina le parcourut une nouvelle fois des yeux.

- Merci d’être venue. Je vais commencer par me présenter et présenter le poste et ce que j’attends de la candidate, puis vous pourrez à votre tour vous présenter et me dire si vous êtes toujours intéressée.

Elle lui sourit et lui servit un verre d’eau à l’aide d’une carafe disposée sur le côté.

- Je suis donc Regina Mills, maire de Storybrooke depuis plusieurs années. J’ai récemment eu deux prédécesseurs qui ont… disons… géré la ville différemment. A présent, je souhaite que Storybrooke retrouve ses valeurs, celles que ses habitants aiment. Il y a beaucoup de travaux à entreprendre et j’aurai besoin de pouvoir compter sur ma secrétaire pour prendre les nombreux appels, gérer mon planning de rendez-vous et savoir quand me transférer un appel ou simplement prendre un message.

Elle regarda le CV quelques secondes avant de relever les yeux vers Wendy.

- Je vois que vous avez une solide expérience en secrétariat, j’imagine que ces tâches vous sont familières.

C’était véritablement la seule des candidates à avoir autant d’expérience et Regina se demandait si cette expérience était le fruit des faux souvenirs apportés par la malédiction ou si elle avait réellement réussi à quitter la ville, ignorant la véritable histoire de celle qui se trouvait en face d’elle.

- Parlez-moi de vous.

La mairesse était sortie de son bureau pour venir me chercher. Je lui souriais poliement en entrant dans ce dernier. Il était encore plus beau que la salle d’attente. Il faut dire qu’il m’en fallait peu, je le trouvais cependant un peu froid dans ses teintes de noirs et de blancs. Par chance, un superbe plat avec des pommes rouges vives se trouvait au centre d’une immense table pour les réunions. Je m’assoyais à la place qui m’était désignée en gardant mon beau sourire.

Je n’avais pas le temps de répondre que madame Mills se mettait à parler en regardant mon CV. Je faisais simplement oui de la tête pour lui signifier que j’avais compris ses instructions. Les tâches qu’elle me demandait d’exécuter était plus que simples contrairement à ce que j’avais l’habitude de faire pour les nombreux avocats américains que j’avais croisé depuis le début des années 1990. Je prenais une gorgée d’eau fraîche en la remerciant. Je gardais le dos bien droit ainsi qu’un port de tête irréprochable. Une habitude que j’avais prise avec les enseignements de Londonia. Certaines choses ne nous quittaient jamais, celle-ci en faisait partie.

Je la laissais terminer avant de parler à mon tour. Elle allait sans doute me poser d’autres questions et je me devais d’être prête à chacune des éventualités.

- Premièrement madame Mills, je tiens à vous remerciez de me recevoir pour un entretien aujourd’hui. J’apprécie grandement l’opportunité que vous m’offrez. J’ai effectivement travaillé pour de nombreux avocats à Londres avant d’immigré aux États-Unis au début des années 90. J’ai travaillé pratiquement une dizaine d’année comme secrétaire et assistante personnelle de William Tatcher de New York. Il possède l’un des plus grands cabinets cependant je ressentais le besoin de m’éloigner de l’effervescence des grandes villes.

Je prenais une petite gorgée d’eau avant de continuer.

- Je suis habileté pour gérer vos appels ainsi que votre agenda sans aucun problème. Il s’agit là pour moi de tâches de bases dans le travail d’une secrétaire accomplie. Je suis également habileté à rédiger des lettres en bonne et due forme pour vous ainsi que de prendre des notes en sténographie durant vos réunions. Vous ne verrez même pas ma présence, je vous l’assure. Je sais me faire extrêmement discrète et oublier lorsque les occasions le demandes.

J’avais absolument besoin de rajouter une couche. Je me souvenais alors de mes périodes de gardiennage avec mes frères. J’avais également pris soins souvent des enfants de mes patrons. J’étais une sorte de nanny anglaise en plus d’être une secrétaire. Mon accent était plus que prononcé. Je regardais les photos des enfants de la mairesse en souriant.

- Vos enfants sont absolument magnifiques si je puis me permettre. Sachez que je me suis également occupé des enfants de monsieur Tatcher en plus de mes tâches au bureau. Si vous êtes prise dans une réunion ou si vous désirez passer une soirée avec votre mari, je serais plus que ravie de m’occuper de vos enfants. Les enfants sont notre futur et ils méritent un encadrement des plus adéquats.

Je voulais la mettre en confiance au maximum. Qui ne rêverait pas d’une secrétaire anglaise doublé d’une nanny avec d’Excellentes compétences et des références parfaites. Je sortais une lettre de recommandations de monsieur Tatcher ainsi que d’un cabinet anglais.

- Voici deux lettres de références de monsieur Tatcher et une du cabinet W & W de Londres. Vous avez également un troisième document rattaché avec mon certificat de secouriste. Je me permet d’ajouter que je trouve votre robe magnifique madame Mills. Avez-vous d’autres questions?

Je penchais un peu la tête en lui souriant toujours.

Dire que Regina était déjà lasse de faire passer ces entretiens était un euphémisme. Seulement, elle ne pouvait se permettre de ne pas avoir de secrétaire et grâce à cet incompétent d’Hadès, il y avait fort à faire. Donc, elle se devait de prendre le temps pour chacune des candidates, espérant trouver la perle rare ou, à défaut, le moindre mal. Et jusqu’à présent, Wendy était celle qui présentait le mieux et surtout qui, sur son curriculum, avait le plus d’expérience dans un job similaire. Aussi, madame le maire était-elle impatiente de la recevoir.

L’entretien put démarrer, Regina parla la première pour se présenter et mettre en confiance la demoiselle. Celle-ci prit à son tour la parole et il fallait le reconnaître, elle avait l’air d’être la parfaite candidate pour le poste. Regina buvait presque ses paroles. Elle était polie, elle présentait bien, elle avait de l’expérience… Bon, évidemment, la belle brune avait conscience qu’à un entretien, tout un chacun donnait le meilleur de lui-même quitte à dire que ce que le recruteur voulait entendre. Mais tout de même, elle sentait quelque chose de particulier chez mademoiselle Darling. Déjà, elle répondait à ses questions avant même que Regina ne les pose. La maire hochait la tête, son regard allant sans cesse du CV à celui de son interlocutrice.

- Très bien, très bien. Il est certain que Storybrooke vous change des grandes villes, c’est indéniable…

Elle se demandait si elle était réellement sortie de la ville ou si elle parlait des faux souvenirs donnés par la malédiction. Pourtant, elle portait le nom de la Wendy du conte… Regina allait tenter une approche en ce sens lorsque Wendy parla de sa famille, elle avait sûrement vu les clichés des enfants. Le sourire de Regina se crispa légèrement. Sa famille était ce qu’elle avait de plus précieux et elle avait déjà failli la perdre une fois.

- Merci, répondit-elle.

Cependant, comment résister à une personne qui semblait qualifiée pour le poste à pourvoir et qui en plus proposait des extras aussi alléchants que du baby sitting ? Henry et CJ seraient sans doute un peu énervés d’avoir une gardienne, mais l’option était toujours bonne à prendre, on ne savait jamais ce qui pouvait se passer.

- C’est très gentil. Mais pour l’heure, j’ai surtout besoin de quelqu’un pour ici.

Regina prit alors les lettres de recommandation. Elle avait même un brevet de secouriste ! Incroyable, d’où sortait cette femme parfaite ? La maire de Storybrooke hocha la tête en parcourant rapidement les documents du regard.

- Merci d’avoir pris la peine de prendre ces documents, c’est très apprécié. Si vous n’aviez pas postulé ici, où auriez-vous aimé travailler ? Et dans l’optique où je vous choisirais, quand pourriez-vous commencer ?

Elle ne voulait pas non plus lui signifier tout de suite que chacune des particules de son corps lui hurlait de la choisir, c’était plus qu’évident au vu des précédentes candidates qui, malgré toute la bonne volonté du monde, étaient loin d’être aussi qualifiées que cette Wendy Darling.

Je savais que j’étais plus que qualifier pour se poste et jouer la carte de la nanny en prime allait m’ouvrir et me garantir la confiance de la mairesse de Storybrooke. Je lui souriais poliment et l’écoutais avec toute mon attention. J’avais développé ce don pour bien paraître en public et même devant mon époux. Il me répétait souvent que dans notre intimité, je n’étais pas obligée de jouer le jeu devant lui. Il me manquait atrocement durant une fraction de seconde. Cet homme, qui était probablement mort depuis toutes ces années, était mon meilleur ami et un confident hors pairs. Il n’avait cependant pas su me sauver. Notre mariage n’était qu’une belle et éternelle devanture pour cacher son homosexualité.

- Si je n’avais pas postuler ici, j’aurais sans doute regarder du côté de l’hôpital comme adjointe administrative médicale ou encore dans un cabinet de psychologue ou d’avocat. Si cette option aurait été vaine, je me serais tournée pour être nanny à temps plein. J’adore tant les enfants et leur vivacité d’esprit et dans l’optique où vous me choisiriez, sachez que je suis disponible dès demain s’il le faut. Les heures de travail ne me font pas peur madame Mills, loin de là.

En effet, les longues de travail de mon mari suivi des réceptions sans fin avaient eu du bon dans ma vie passé. J’étais devenue endurante et manquer de sommeil n’était pas une chose qui me dérangeait. Un bon café ou encore un bon thé bien corsé et j’étais repartis pour de longues heures debout en talons haut avec un corset à faire des sourires. Celui qui n’a jamais porté ces deux objets de tortures à la fois ne peut comprendre le supplice et la force que cela nécessite. Surtout, lorsque l’on échappe un objet au sol. Je regardais le bureau de la mairesse en souriant toujours. Ma grande maison de Londonia me manquait. Les hauts plafonds du bureau me rappelait cette dernière bien que le style était totalement différent.

- J’aime beaucoup la décoration de votre bureau, vous avez su mélanger le baroque et le moderne à la perfection. Vous avez un goût irréprochable. La touche de rouge avec les pommes sur la grande table est absolument parfaite.

Mon côté flatteur ressortait plus que jamais. Je me sentais nostalgique dans un certain sens. Ma vie luxueuse m’avait abandonné lorsque j’étais arrivé dans ce monde sans magie. Jouer du piano dans une immense salle me manquait. C’était un loisir que j’adorais et un talent que mon mari se plaisait à mettre en avant lorsque les choses devenaient tendues lors d’une réception quelconque. Je touchais le collier que je portais subtilement. Je l’avais fait faire en mémoire à mon ancienne vie. Il ne venait pas de mon monde, mais au moins, c’était un peu de lui dans un certain sens. Il s’agissait d’un camée en ivoire et en or. Le seul luxe que j’avais pus m’offrir.

- Avez-vous d’autres questions madame Mills?

Regina posait des questions assez standard dont les réponses n’en demeuraient pas moins importantes. De temps à autre, elle glissait quelques « pièges » pour voir comment la candidate s’en sortait, essayer de déceler le vrai du faux. Une chose était sure, Wendy était celle qui s’en sortait le mieux, sur toute la ligne. Regina n’avait qu’une envie, appeler directement les deux autres candidates qui allaient venir dans la journée pour décommander, et dire aux deux précédentes qu’elles n’étaient pas prise. Mais tout un chacun à Storybrooke devait repartir sur de bonnes bases, elle y compris, elle se devait donc de laisser les mêmes chances à toutes. Wendy semblait être une personne altruiste qui aimait venir en aide aux autres. Une sorte de Blanche-Neige 2.0, comme aurait pu dire Henry. Elle avait l’air d’être travailleuse et sérieuse. Bien entendu, Regina n’était pas dupe, elle se doutait bien qu’une candidate qui voulait vraiment un poste disait au futur employeur ce qu’il voulait entendre, néanmoins les réponses fournies par miss Darling donnaient envie de lui laisser sa chance immédiatement.

- C’est une bonne chose, répondit-elle en souriant lorsque la rouquine assura que les heures de travail ne l’effrayaient pas. Parce que si vous travaillez pour moi, ce ne sera pas une promenade de santé.

Mais au vu de la polyvalence dont se targuait la jeune femme, nul doute qu’elle saurait faire face aux diverses tâches qui, par ailleurs, ne lui étaient pas inconnues pour la plupart.
Wendy était issue d’une bonne famille, elle avait reçu une éducation impeccable, Regina savait le reconnaître puisqu’elle-même avait été élevée avec le même type de règles. Complimenter sur la décoration faisait partie du jeu. La belle brune lui sourit en hochant la tête.

- Merci. Oui j’ai comme une… adoration pour les pommes.

Elle prit encore quelques notes rapidement avant de poser son stylo et regarder à nouveau son interlocutrice dans les yeux.

- Non, je n’ai pas d’autres questions, je pense que j’ai fait le tour de ce que je voulais savoir. Vous, en avez-vous ? Dans tous les cas je vous recontacte ce soir sans faute.

Savoir qu’elle était disponible dès le lendemain était une sacrée épine sortie du pied car Regina avait déjà tout un tas de chose à confier à la personne qui la seconderait à la mairie. Elle avait en tête notamment les différents appels à passer pour la rénovation des quelques bris causés par la bataille, et bien sûr les invitations à faire parvenir à tous pour la fête de Noël qu’elle voulait organiser pour la ville chez elle.

Ainsi la femme en face de moi avait une adoration pour le fruit défendu. Intéressant. Je lui souriais poliment en prenant une dernière gorgée d’eau. Elle n’avait visiblement plus aucune question à me poser que c’était tant mieux. Je me levais donc doucement en replaçant mon veston par habitude avant de tendre la main à Regina Mills.

- Qui n’a pas une adoration pour quelque chose madame Mills. Nous avons tous et chacun nos adorations et elle détermine en quelque sorte la personne que nous sommes.

Je lui serrais la main avec une certaine force qui démontrait ma détermination. Cette femme n’avait absolument aucune idée de qui elle avait réellement en face d’elle.

- Je n’ai aucune question à vous posez madame Mills. Je vais attendre votre appel ce soir pour savoir ce qu’il adviendra de mon sort.

Je prenais mon sac avec douceur avant de marcher lentement vers la porte du bureau. Les pensées se bousculaient dans ma tête comme jamais. J’ignorais dans quoi je mettais et surtout à qui j’avais réellement affaire. Les choses n’étaient jamais ce qu’elle semblait être. J’étais la meilleure dans ce qui avait à trait à la dissimulation. J’avais caché mes sentiments durant de nombreuses années avant de succomber à la tristesse et la dépression. Je me stoppais net et je me tournais vers la femme qui était en réalité la méchante reine.

- N’oubliez jamais que ce sont les pensées agréables qui nous permette de voler de nos propres ailes et ce peu importe l’endroit où nous sommes.

Allait-elle comprendre? J’ignorais à quel point les gens de cette ville était ferré en contes modernes. Whale avait été très discret à ce sujet, mais je faisais confiance à cet homme. Il dégageait quelque chose de hypnotisant et il comprenait mes états d’âmes comme nul autre. Je marchais lentement dans les couloirs de la mairie en faisant claquer mes talons sur le carrelage. Regina ignorait alors qu’elle venait de perdre une grande bataille. Une bataille silencieuse et encore plus dangereuse que toutes celles qu’elle avait pu faire jusqu’à maintenant. Je fermais les yeux en marchant et je revoyais Peter qui m’embrassait et je tentais de repousser ce souvenir si douloureux. Je repensais ensuite à mon mari, cet homme qui avait voulu mon bonheur et moi le sien.

Je sentais ma respiration s’accélérer. Pourquoi je pensais à eux en cet instant? Je poussais lentement la lourde porte d’entrée du bâtiment en me disant que l’amour était la pire magie de toute la création.