Des années durant, l’horrible sorcière fit de Freya qu’une vulgaire bête, elle était son jouet, un objet parmi tant d’autres. En effet, ce bracelet fit taire la partie humaine de Freya, la réduisant sous forme de louve, exactement comme le roi Drogo faisait quatre ans avant. Ironie du sort.

Freya n’était pas consciente de ses actes, elle ne savait pas ce qu’elle faisait, quelle horreur elle était devenue. Elle ne vivait pas par elle-même, elle ne vivait que part Cora. Cette dernière trouva Freya bien pratique, et durant quatre longues années, marquant les pires années du pays des merveilles, car il n’y a qu’un seul pas entre le clair et l’obscur, elle obligea Freya de tuer tous ses ennemis. Et dieu sait combien cette sorcière en a. Freya exécuta donc des centaines de personnes, mais, étrangement, elle fut heureuse car en toute bonté d’âme qu’est la reine de cœur, elle lui autorisait de manger ses proies. Freya était donc contente de manger les victimes de Cora. Elle ne comprenait évidemment pas le cercle vicieux dans lequel elle vivait, elle était inconsciente de ce qu’elle faisait, réduite à l’était animal.

Cependant, un beau, ou terrible jour, Cora, sans s’en rendre compte permit à Freya de se délivrer. En effet, depuis peu, une nouvelle reine avait fait apparition : Juliette, la reine blanche. Cora, ne voulant qu’être la seule souveraine durant son séjour qu’elle espérait de courte durée au Wonderland, décida d’éliminer la petite sœur portant une prophétie en sa faveur. Les deux sœurs devaient en effet mettre fin au règne de Cora, mais la puissante sorcière en décida bien évidemment autrement et engagea son pion Freya de tuer Alice, la petite sœur de Juliette.

Alors, Freya, en bonne esclave, ne tarda pas à marcher sur les traces d’Alice, de la retrouver, puis de la tuer. Ce fut une exécution simple et rapide, presque pas douloureuse, hormis le cri terrible qu’Alice avait prononcé lorsque Freya la tua. La magnifique louve s’apprêtait à dévorer la jeune fille décédée lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’était pas seule. En effet, la reine blanche était présente, et elle poussa un cri résonnant encore quelque part au fin fond du pays des merveilles. Elle déclencha un terrible orage et tenta de frapper la louve avec sa foudre. Mais elle ne permit qu’une chose à Freya : fuir le plus loin possible.

Freya couru, couru encore jusqu’à arriver dans une impasse. L’orage avait cessé, la louve avait peur, elle n’avait jamais ressentie ce sentiment autrefois. Elle était désemparée, ne savait que faire. Cependant, une bête apparue, enfin, un homme avec une peau de bête, semblable à la peau d’un serpent. « Vous souhaitez partir ma chère ? », Freya ne comprenait pas, mais elle était sous forme de louve, elle ne pouvait pas parler. L’homme-serpent continua de lui parler, et lui proposa d’aller dans un autre monde, et que Freya avait de la chance, car il ne lui demanderait rien en retour. Elle ne comprenait pas, elle faillit refuser, mais elle se rappela que si elle ne partait pas le plus loin possible, la reine blanche l’exécuterait. Alors elle accepta, l’homme fit une petite moue joyeuse et lui dit « alors, ma chère, je vous souhaite la bienvenue dans la forêt enchantée ! Mais, ne prenez pas vos aises, votre séjour sera de courte durée… »

Freya se réveilla alors dans un endroit bizarre, mais sublime. Elle ne comprenait pas où elle était puis se rappela du nom : la forêt enchantée. Elle avait entendu Cora parler de cet endroit, qu’elle voulait y retourner. Si elle savait que Freya y était en ce moment même… La louve n’eut qu’un court instant pour reprendre ses esprits quand elle entendit la voix d’une femme. « Oh darling, c’est donc ceci qui va me permettre d’avoir mon château ? Elle m’a l’air plutôt faible », c’était une terrible femme, encore plus effrayante que Cora, elle portait des habits visiblement en fourrure, Freya reconnut que c’était du chien, noir et blanc, se sentant en danger, Freya grogna. La femme fourrure et l’homme serpent continuèrent cependant de parler. «  Oui ma chère, ne la sous-estime pas, cette louve a été reine. Mais, peu importe, tu dois me donner ce que tu m’as promis. » La femme souffla alors un air vert dans un flacon et le donna à l’homme. « Je ne comprends pas à quoi ma magie va te servir Rumple, mais peu importe, tant que j’ai mon château. » Elle s’approchait maintenant vers Freya et lui souffla ce même air vert dans la figure qui calma Freya sur le champ. « Bonjour darling, je suis Cruella D’Enfer, je suis certaine que toi et moi allons bien nous entendre. »

Cruella, une nouvelle sorcière, amena donc Freya vers un palais luxueux, il était évident que cette femme aimait le luxe, elle portait d’ailleurs des habits qui devaient sûrement coûter une fortune. Freya n’en avait jamais vu des comme ça. Ce qui rendait cette femme machiavélique et foncièrement cruelle, était son maquillage bien trop excessif, ses cheveux couleurs blanc et noir, mais ce qui la rendait bien plus horrible, étaient ses affaires en fourrures.

Elles se rendirent toutes deux au château luxueux, et Cruella parla à Freya. Elle lui dit qu’il fallait que la louve ait envie de tuer le monarque qui était dans ce château. Freya refusa de suite, sortant les crocs. Elle continua, en lui disant que si la louve refusait, elle resterait avec elle toute sa vie, et finirait sûrement en « sac à main », elle n’avait aucune idée de ce que c’était. Mais, le ton menaçant de Cruella rappela celui de Cora, elle accepta donc, pour se débarrasser de la sorcière, mais aussi car son cœur était dépourvu de sa partie humaine, elle n’éprouvait aucun sentiment, juste un estime pour elle-même. Elle alla donc tuer ce monarque. En entrant dans la salle où le monarque était, il avait l’air de connaître Cruella, il s’adressa donc à elle. «  Tu ne me fais pas peur, Cruella, tu es inoffensive, incapable de tuer quiconque ! », la sorcière lâcha alors un rire machiavélique et lui répondit, chaque mot plus hautain et piquant : «  Oh darling, moi ? Inoffensive ? Demandes alors à la mère de Bambi. Mais, la rigolade est terminée. Ma louve, mon cœur, c’est à toi. » Pendant que Freya déchiquetait morceau par morceau le monarque, l’enchanteresse alla s’assoir sur son siège, et but un verre de vin. «  Pars, darling, pars. Tu es désormais libre. »

Freya partit, et eut, pour la première fois depuis longtemps, un sentiment. Un sentiment humain, elle se rendit compte qu’elle était comme ça à cause de ce bracelet, elle n’était pas foncièrement méchante, dépourvue de cœur comme Cruella ou Cora. Bien entendu, ce n’était pas une héroïne, mais son cœur était toujours là derrière la force du bracelet qui la rendait horriblement méchante. Elle prit également peine pour ces deux terribles femmes, qui devaient être terriblement seule et malheureuse derrière leurs pouvoirs. Elle avoua tout de même que Cruella était tout de même gentille de l’avoir laissé partir, enfin, gentille n’est sûrement pas le mot approprié.

Cependant Freya avait oublié une autre femme importante, une femme qui contrôlait le temps et qui désirait une vengeance. En effet, alors que Freya cherchait toujours un abri sure dans la forêt enchantée, elle fut prise par surprise par la reine blanche et son aigle, la femme créa alors des tornades autour de la louve, apeurée, qui fut projetée violemment contre un arbre. Elle comprenait, mais, elle ne se laissa pas faire, elle se releva tant bien que mal. Freya était connue pour ne jamais abandonnée, elle avait mené les plus grandes batailles. La femme blanche se mit alors à rire, et ce fut la goutte de trop. Freya crut que cette femme était encore une sorcière telle que Cora ou Cruella, son rire était si diabolique, mais elle et son aigle n’avait pas l’allure de méchants, elle se murmura à elle-même « N’y a-t-il donc aucune personne gentille dans ce monde ». Freya n’avait aucune raison, elle ne pensait que par elle, ne se rendait pas compte qu’elle avait déchiqueté sa sœur devant ses yeux, elle avait perdu la raison. La reine blanche était sur le point de tuer Freya lorsqu’une femme se plaça devant elle. Elle était en train de risquer sa vie pour Freya, cela faisait bien longtemps que quelqu’un ne l’avait défendue, ou même aidée. La jeune femme ne se démonta pas et convint la reine blanche d’arrêter. Belle, car telle était son nom, enleva le bracelet que Freya portait maintenant depuis tellement longtemps. Freya se transforma alors en humaine. Quatre ans, quatre ans qu’elle n’avait pas sentie l’air passer dans ses sublimes cheveux blonds. Elle était belle, mais sale, tremblante, apeurée. Freya regarda alors son poignet, et leva les yeux vers Belle. Elle ne dit rien durant quelques secondes et la regarda avec la plus grande gratitude du monde. Belle posa une main sur la joue de Freya et lui sourit. Puis, la reine blanche, témoin de la scène ordonna à Freya de partir. Cette dernière, décida de partir, car elle avait tout simplement peur, elle venait de frôler la mort : elle se releva, et, par pur orgueil, lança un regard noir et un terrible grognement à la reine blanche. Puis elle partit à vive jambes.

Freya courut alors, elle déboucha dans une sublime petite clairière, cliché des contes que sa mère lui lisait, enfant. Elle rêva, elle rêva de cette vie où elle vivait dans la forêt enchantée, dans ce sublime pays, bien que bizarre. Peut-être sa vie aurait été meilleure ? Moins désastreuse ? La vie de Freya était jusqu’ici dépourvue de moments de bonheurs intenses, son véritable amour était décédé, tué par les mains de son père, elle avait été maltraitée par Cora,  sa vie n’avait pas été facile, parsemée d’horreurs plus terribles les unes que les autres, mais aussi d’instants de bonheurs, les moments avec Will, les deux ans de règne sur le pays des merveilles, Cheshire. Le moment que Freya s’apprêtait à vivre était son dernier souvenir au pays magique, et, il était heureux.

Freya, dans cette petite clairière, fut frappée par la beauté des lieux, le soleil tapait doucement sur sa peau abimée, et, de la petite clairière une sublime femme avec une cape rouge en sortit. Freya sortit alors les crocs, se sentant menacée et ayant peur que cette femme était une nouvelle méchante. La femme en rouge sortit alors les crocs pour la rassurer, et s’approcha doucement lui disant qu’avec elle, elle était enfin en sécurité. Et ce fut vrai, elle s’occupa de Freya : elle la nourrit, la soigna, l’habilla. Freya était à nouveau de toute beauté, elle n’avait pas perdu un grain de son charme, même après toutes ces années. Seul son cœur avait noirci par ses horreurs commises. La femme en rouge se présenta alors, elle s’appelait Scarlette Lucas. Freya eut alors une illumination, un éclair d’intense soulagement et de bonheur s’effectua. Lucas était le nom de famille de jeune fille de sa maman, Freya demanda à Scarlette si elle avait déjà entendue parler d’Anastasia Lucas. Scarlette réagit tout de suite : «  Anastasia ? Mais bien-sûr que oui ! C’est la cousine à ma mère ! C’est une légende de la famille… Elle est devenue reine d’un pays fort étrange loin de nos terres ! » Freya expliqua alors qu’elle était sa fille, et que Anastasia était malheureusement décédée… Freya exprima énormément de peine en contant l’histoire de sa mère, du moins ce qu’elle en savait. Scarlette, émue face à l’histoire, posa pleins de questions sur l’histoire de Freya et sur le pays des merveilles. Freya conta son histoire, cela prit alors une grande partie de la nuit, quand elle eut finie, Scarlette était respectueuse face à Freya, presque admiratrice. Elle était consciente que Freya n’était pas une héroïne comme Blanche ou Charmant, mais elle l’admirait. Elle espérait alors que Freya ne succomberait jamais totalement aux ténèbres, même si le fait que tuer son père et de le faire devant tout le royaume était un peu similaire à la méchante reine. Freya ne paraissait pas comme la méchante reine, même si elle était capable d’actions similaires, voire pire que elle. Scarlette promit alors qu’elle raconterait son histoire, mais qu’elle devait se reposer. Freya alla alors se reposer, et Scarlette aussi.

Au petit matin, Freya se réveilla. Elle n’avait rien dormis de la nuit. Tous ses souvenirs revenaient un à un, tout ce qui s’était passé durant les quatre ans où Cora l’avait contrôlée. Son cœur était maintenant encore plus noirci, elle était en balance entre le bien et le mal. Mais, ce qui sauvait Freya était ce désir de ne pas devenir comme Cruella et la reine de cœur, de ne pas être si seule, si méchante. Les personnes qui l’avaient fait le plus noircir étaient également les personnes qui empêchaient Freya de devenir comme elles.

Freya se leva, chercha Scarlette, mais elle n’était pas là. Elle sortit alors, et regarda aux alentours. Il n’y avait pas un seul bruit, mis à part un son sourd qui se rapprochait de seconde en seconde, elle se retourna alors, et vit un énorme brouillard noir qui fonçait droit devant elle, elle n’eut qu’une réaction : «  Oh non, qui est encore cette nouvelle sorcière ? »

I am The legitimate heiress of the Wonderland

Tous les compteurs étaient remis à zéro et les dés étaient trafiqués pour faire tourner la chance du côté des ténèbres.