Mon regard était complètement capturé par la femme qui était devant moi. Ce simple moment partagé avec elle apportait la douceur et la chaleur ressentie d'un foyer aimant. La joie émanant de notre si curieuse symbiose était presque palpable. Oui, elle ressentait la même chose que moi à cet instant. Était-ce ce que l'on vivait quand nous étions frappés par un coup de foudre? Je n'arrivais pas à comprendre ce qui m'arrivait, mais je n'avais qu'un désir... la garder près de moi et la redécouvrir sous toutes ces facettes. Elle était si magnifique, qu'elle me faisait chavirer doucement. Le petit commentaire que je lançais faisait réagir l'infirmière.

- Ah... oui, vu de ce côté, il aurait pu être moins brutal. Dis-je en passant une main sur ma nuque.

Je lâchais un petit rire en accompagnant le sien avant d'être interrompu par l'une des collègues de Mary. Je la laissais oeuvrer sans rien dire pour entraver ses gestes. Une fois que nous étions seuls, je répondis à sa question sur mon possible célibat. Visiblement, la jolie brune avait été envahie par une vague de soulagement à cette nouvelle. Je pouvais même voir apparaître une légère rougeur colorer ses joues. Elle... elle était vraiment belle.

Alors, cette sensation qui me poussait de la garder à mes côtés afin de percer à jour ces secrets pour en apprendre davantage sur elle me revenait. Je ne pouvais retenir mon dernier commentaire qui créait une petite hilarité chez ma charmante interlocutrice. Puis, la femme ajoutait son grain de sel à mon idée d'un café.

- D'accord, je vous attends et promis... je reste sagement sur le lit!

Je lui adressais un petit sourire avant qu'elle ne quitte la pièce. Une fois seul dans la chambre, j'osais enfin dégager doucement ma jambe meurtrie de sous les draps afin de voir le plâtre. Il s'arrêtait au niveau de mon molet. Donc, je le ramenais sous la couverture avec précaution. Lentement, un petit inconfort se formait. J'allais devoir aller aux toilettes, mais je ne pouvais pas bouger hors du lit... impossible donc de me soulager.

Ensuite, Mary revenait avec quelques aliments et deux cafés. Un nouveau petit sourire redressait mes lèvres à ses explications. Alors, je prenais avec joie mon breuvage qu'elle avait, semble-t-il, dosé à la perfection de lait, sans y gouter pour le moment! J'avais cette désagréable pression qui commençait à prendre de l'ampleur. Sa voix s'élevait et elle ajoutait une idée qui me convenait parfaitement.

- Oui bonne idée, je suis entièrement d'accord! Sa question me mettait en réflexion et je tranchais. Je crois que c'est le cheval, même si j'ai rarement eu la chance de montrer en selle.

Elle avait peut-être remarqué que je vivais quelque désagrément, car l'infirmière me questionnait.

- Oh non, tu n'as rien dit de déplacer ou quoique ce soit. Je... j'ai besoin d'aller à la salle de bain. Je suis désolé de te demander ça, mais ... tu peux m'aider s'il te plait?

Je laissais une petite expression de malaise à cette demande... mais je n'avais vraiment pas le choix.

J’avais l’impression de vivre un conte de fée! Quelle était les chances pour que je tombe amoureuse d’un homme que j’avais croisé au premier regard ainsi? Je me sentais presque comme dans Grey’s Anatomy! J’étais sur un petit nuage que j’étais incapable de décrire en fait! J’étais souriante comme je l’avais rarement été depuis la naissance de mon fils. Oh, Neal me rendait heureuse mais cela n’avait rien à voir avec ce que je pouvais vivre en ce moment. J’étais donc revenue de ma petite escapade à la cafétéria en gardant le sourire comme jamais et m’installais avec Dave pour jouer une partie de carte. Il semblait cependant troublé mais j’ignorais pas quoi exactement! Il me divulguait son animal favori et je souriais. Il devait tellement être beau sur un cheval blanc à parcourir la forêt comme un prince charmant!

Je distribuais les cartes avec douceur en gardant le sourire comme toujours. Je lui répondais avec une immense douceur avant de le questionner sur quelque chose de totalement différent.

- J’adore les oiseaux. J’ai l’impression que je pourrais chanter avec eux comme Blanche-neige dans le dessin animé de Disney.

Dave me révélait ensuite la nature de son trouble. En effet, il avait un besoin d’aller à la salle de bain. J’étais tellement dans les nuages que j’en oubliais de lui demander si ses besoins fondamentaux étaient comblés! J’étais surprise et je ne le cachais pas en lui répondant.

- Oh… OH! Ce besoin là doit être comblé! Je vais t’aider bien évidemment.

Je retirais la petite table avec notre buffet improvisé et je l’aidais à se lever lentement. Je lui offrais mon soutient jusqu’à la salle de bain et je rigolais toute seule durant le trajet. C’était tout un premier rendez-vous en quelque sorte. Est-ce que c’était un rendez-vous en fait? Oui, je crois bien que oui.

- À peine rencontré et déjà je t’amène aux toilettes. On va être intime tous les deux visiblement.

Je continuais de rigoler avec légèreté et je le laissais faire ce qu’il avait à faire alors que j’étais de l’autre côté de la porte. Je continuais de sourire et je me regardais dans le petit miroir en me disant que je devrais peut-être opter pour une coupe de cheveux différente non? J’avais la tête ailleurs et je pinçais mes joues pour mettre un peu de rose sur ces dernières. Je ne remarquais pas qu’il avait ouvert la porte et je continuais de faire des mimiques devant le petit miroir avant de sursauter en le voyant.

- Mon Dieu Dave! Arrête! Ce n’est pas drôle! Bon peut-être un peu …Mais arrête de rire!  

Ce petit moment passé en sa compagnie ressemblait de plus en plus à un rendez-vous improvisé. Je devais admettre que ce n'était pas pour me déplaire, même face à l'étrangeté de cette rencontre. Discuter avec elle était très agréable et me poussait à en apprendre davantage sur Mary. Donc, malgré mon malaise assez troublant, je tentais d'écouter ses réponses. Ainsi, elle appréciait les oiseaux. Son explication sur la relation qu'elle entretenait avec son animal favori créait chez moi un doux sourire. Sérieusement, je n'avais pas de la difficulté à l'imaginer souriante entourée d'oiseau. Ça devait être un tableau absolument magnifique et j'espérais même un jour d'avoir la chance d'y assister!

Je... ah mon dieu que je n'arrivais pas à croire ce que j'avais demandé, mais je lui annonçais le besoin urgent qui m'encombrait. Là, à cet instant, si la honte pouvait me consumer complètement... elle l'aurait sans doute fait, lorsque l'infirmière prenait conscience de mon trouble. Est-ce que mes joues avaient légèrement rougi ? Pourvu que non! La jolie brune se dépêchait de me laisser la place adéquate pour faciliter mon déplacement. Je lui en étais bien reconnaissant!

Elle fournissait aussitôt son soutien pour me faire gagner la petite salle de bain adjacente à la chambre. Le rire de la femme était assez contagieux, car je me surprenais à l'accompagner.

- Oui... on dirait bien!

Je me glissais donc dans la petite pièce afin de... bon, on a compris! Ayant terminé ce que j'avais à faire, j'ouvrais lentement la porte avant de m'avancer méticuleusement vers le seuil. Je surprenais Mary qui s'examinait dans le miroir avant de commencer à émettre d'étrange expression en se pinçant les joues. Je ne pouvais m'empêcher d'être attendri par cette vision avant de rire de bon coeur. Elle était tout simplement trop mignonne pour être vraie! Évidemment, l'ahurie remarquait mon apparition bruyante en lâchant un petit sursaut adorable.

- Je... je suis désolé! dis-je en arrêtant progressivement de rire en me retenant sur le cadrage de la porte en me tenant sur ma jambe intacte. Mais, si je peux me le permettre, tu as un sourire et un rire vraiment magnifique.

Alors, avec son aide je reprenais le chemin inverse pour m'installer à nouveau sur le lit et remettais en place notre petite table. J'attrapais quelques chips au passage avant de prendre les cartes pour les distribuer pour le jeu.

- Que préfères-tu entre la ville ou la campagne?

Lorsque je lui posais cette question, mon regard ne quittait pas une seule seconde mon interlocutrice des yeux en conservant mon petit sourire sur le coins des lèvres.

Loin de me douter que nous nous étions déjà rencontrés. Je profitais de ce coup de foudre en me laissant guider par mon instinct. Le pompier était blessé, mais l’opération s’était bien déroulée et dans quelques semaines, il serait en mesure de reprendre son travail et ses activités normales. Je mentirais de dire que je n’avais pas envie de le revoir. Je ressentais ce désir au plus profond de mon air. Je le laissais donc aller se soulager d’un besoin primaire et j’en profitais pour me regarder dans le miroir. Il me surprenait alors dans cette fâcheuse position. J’étais totalement gênée et je continuais de rougir comme jamais. Il semblait s’amuser de cette situation. Je m’approchais de lui avec douceur avant de lui tenir le bras pour le ramener vers le lit.

- Vilain flatteur. Je te remercie Dave. J’aime beaucoup ton sourire et ton rire également.

Je le laissais s’installer et je m’assurais qu’il était confortable avant de m’installer moi-même. Je prenais quelques croustilles avant de prendre les cartes qu’il distribuait. Je regardais jeu avant d’être surprise par sa question. Je levais les yeux vers le plafond en réfléchissant. C’était une bonne question. Je jetais une carte avant de croiser son regard.

- La forêt. Je préfère la forêt en réalité. Cet endroit si paisible en pleine nature. L’odeur des feuilles mortes, le bruit d’un ruisseau et le son des animaux. Le chant des oiseaux faisant écho dans le plus grand des calmes. Le craquement des branches sous le poids d’une personne.

J’avais alors une petite vision de quelques secondes qui venait me perturber. Je le voyais debout dans un habit de cuir. Beau comme un prince qui me regardait avant que je ne prenne la fuite dans cette même forêt. Il criait mon prénom que je n’entendais pas. J’échappais mes cartes avant de secouer la tête pour ramener mes pensées à cet endroit et à ce moment précis.

- Je suis maladroite.

Je rigolais un peu et je ramassais les cartes tombées sur le sol. J’étais un peu troublée en réalité. Je n’avais jamais eu ce genre de vision. J’avais ensuite une pensée pour mon fils Neal et je décidais de ne pas cacher sa présence à Dave. Pourquoi ? Aucune idée. Je levais le regard vers lui en ayant un sourire gêné.

- Je …Je dois te dire que j’ai un fils. Il a neuf mois et il se nomme Neal. Étrange, il a ton nom de famille en prénom. Enfin bref … je comprendrais que ça soit une chose qui te dérange. Une mère célibataire ça n’a rien de bien attirant lorsque l’on y pense.

Je gardais une petite lueur d’espoir. Une étincelle dans le creux de mon coeur que ça ne le dérangeait pas.