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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Je ne savais pas si j’en voulais vraiment à Peter Pan pour la mort de mon frère. Il m’avait donné une solution pour le faire revivre, il n’avait juste pas précisé que cette solution était rattachée au Pays Imaginaire et qu’en le quittant elle n’aurait plus aucune efficacité. Mon frère Liam était mort à cause de la confiance qu’il avait mise dans le roi. Dans sa quette de l'Ombrêve. Cela avait été la genèse de ma vie de Pirate. Il en était ainsi.
De temps à autre, j’effectuai des missions pour Peter Pan, rapportant ce qui leur était nécessaire et qu’ils ne pouvaient trouver sur l’Ile. Nos rapports étaient donc cordiaux. Je n’oubliais pas ses paroles quant au prix qu’il me faudrait payer un jour. J’avais une dette. Lorsqu’il avait sauvé mon frère, il m’avait dit que toute magie a un prix. Même si cela n’avait été que temporaire, je savais que tôt ou tard je devrai m’acquitter de ce qui avait été conclus.
L’arrivée du Jolly Roger était toujours un évènement parmi les enfants perdus qui n’avaient de perdus que le nom tant était solide la famille qu’ils s’étaient construite autour de Peter Pan. Nous apportions des matières premières, des objets étranges récoltés dans les différentes autres régions que nous avions traversées. Peter Pan venait en premier à bord et une fois qu’il avait donné son accord, alors nous déchargions et le troc commençait. Je le trouvais parfois autoritaire, mais il fallait cela pour veiller sur les plus jeunes, j’étais comme lui en tant que Capitaine sur mon navire. Rigueur et discipline pour une vie sans trop de heurts, en un endroit clos, il faut savoir mettre des règles pour éviter l’anarchie et la frustration qui pourrait mener au chaos.
Nous devions rester quelques jours, le temps de reprendre des forces et l’habitude du pied terrestre. Le soir était tombé et à la faveur de la clarté de la Lune, je marchais le long de l’une des plages de l’Ile. Le temps était clément et je n’avais pas même une cape. Juste ma chemise et mon pantalon de cuir noir. A mon côté mon épée et dans ma botte une petite dague qui ne me quittait. Non par inquiétude, mais plutôt par habitude. J’observais au loin les courbes du Jolly Roger. Ses voiles ramenées et sanglées. Il offrait son flanc aux rayons lunaires pour mon plus grand plaisir. J’en étais fier.
Des éclats de voix déchirèrent le calme de la nuit et inquiet qu’un membre de mon équipage ne brise par son comportement le fragile pacte de non-agressivité que nous avions avec Peter Pan, je me dirigeais vers les éclats pour y mettre un terme lorsque j’identifiais les fauteurs de trouble.
Aux abords des hautes herbes qui prenaient naissance non loin de la plage, je vis une jeune fille aux cheveux blonds en prise avec un gaillard qui la dépassait d’une tête. Les paroles étaient crues, et je le vis lever un poing qui aurait pu s’abattre si je n’étais intervenu. « Holà ! Est-ce un comportement à adopter avec une jeune fille ? »
D’autres enfants entouraient les deux protagonistes. J’étais un intrus, un adulte qui plus est, et le regard mauvais de celui qui avait levé le poing me transperça. Indifférent à cela, je m’approchais nonchalamment, une main posée sur la poignée de mon épée. « Quel que soit le différent, je suis sûr qu’il est possible de trouver un arrangement. »
Je n’en étais pas sûr, mais je pouvais toujours essayer. J’avais déjà vu le lascar, bagarreur avec d’autres. Cela ne me concernait pas. J’aurais pu passer mon chemin, mais non. Je considérai cela comme une intervention nécessaire.
Voilà un moment que je traînais au pays imaginaire. Si au début j'avais eu un grand mal à trouver ma place, je pense que maintenant c'était plus ou moins chose faite. Mes relations avec Peter s'étaient adoucies et une sorte de lien particulier c'était créer entre nous. Et si, au départ je faisais tout pour passer le moins de temps possible en sa compagnie, les choses étaient bien différentes aujourd'hui. Nous nous retrouvions souvent pour discuter et passer un peu de temps ensemble, nous baladant et d'autres choses du genre. Je n'hésitais jamais à donné mon opinion sur ses décisions et ses paroles si cela ne me plaisait pas et ça, même devant les garçons perdus. Il ne m'en tenait plus rigueur même si il y a encore quelque temps il avait des envies de meurtre à mon égard, bien qu'il n'est jamais fait quoi que ce soit pour me faire du mal d'une quelconque manière. Il s'était même adouci avec moi, et ça, ça n'échappait pas à certain qui ne comprenaient pas pourquoi j'avais le droit à tellement de traitements de faveur comparé à eux. Autant, certains garçons étaient tout à fait agréables, autant d'autres étaient détestables et ne me portaient pas du tout dans leur coeur, faisant ce qu'ils pouvaient pour me discréditer aux yeux de Peter. Notamment ce très charmant Félix et son super ami Jared. C'était sûrement ceux qui me détestaient le plus.
Cette journée était marquée par l'arrivée d'un bateau pirate qui venait livrer des choses à Peter. Je ne voyais tout ça que de loin car ce dernier faisait tout pour me tenir éloignée de certaines choses, le plus possible. L'éternel garçon se justifiait en me racontant que les pirates étaient vils et mauvais et qu'il ne valait mieux pas qu'ils voient une femme. Je n'étais pas complètement stupide, mais je ne préférais pas argumenter sur tout ça, je me contentais pour une fois de faire ce qu'il voulait, profitant de ce petit moment de solitude au camp que cela m'apportais. Mais es autres occupants revinrent bien trop vite à mon goût. Le reste de la journée se déroula sans encombre, pour ma part, je me tenais assez loin d'eux tous aujourd'hui, n'ayant pas forcément envie de me mêler à ce quotidien-là, même si je l'avais choisie. Je flânai dans la forêt ou sur la plage, là où mes pas voulaient bien me conduire. Lorsque je revins de mon petit tour, Peter me pris à part pour me dire qu'il avait une chose à faire et qu'il allait s'absenter un peu. Je n'aimais pas ça, mais bon que pouvais-je dire? Une dernière grimace pour lui notifier que je n'étais pas ravie, puis il quitta le camp avec l'Ombre.
En cette soirée, posée sur un tronc d'arbre pas loin du feu, je sentais quelques regards pesants braqués sur moi. Pas du tout d'humeur à ce genre de chose, je décidais de repartir dans la forêt. Alors que je commençais à me détendre, je me sentis observée, suite à cela, quelques garçons perdus firent leur apparition, avec leur super accoutrement pour faire peur aux nouveaux arrivant, mais malgré leurs capuches, je pouvais aisément deviner de qui il s'agissait. Leur attitude était menaçante, je compris qu'il ne fallait pas que je reste là. Sans attendre, je me mis à courir, ne sachant pas trop où j'allais. Heureusement pour moi, je courrais vite, plus vite qu'eux en tout cas. Je me trouvais maintenant à la lisière de la forêt, non loin de la plage, endroit où j'espérais trouver refuge jusqu'au retour de Peter. Mon but presque atteint, ce fut sans compter sur Jared qui avait réussis à me retrouver avant les autres. Je n'étais pas tombé sur le moins agressif de tous, bien au contraire. Une violente dispute éclata entre nous, je voyais bien qu'il ne m'aimait pas du tout et qu'il était prêt à tout pour que je m'en aille. "Ta place n'est pas ici Charlie, demande à l'Ombre de te ramener ça vaut bien mieux pour tout le monde !" Je fronçais les sourcils, il était hors de question que je parte de Neverland peu importe combien il essayait e m'intimider. "Hors de question, j'ai autant ma place que toi ici !!" Enervé par mon comportement, Jared était prêt à m'asséner un coup-de-poing, lorsque quelqu'un intervint.
Un homme était là, un adulte, un pirate pour être exact. Il me semblait l'avoir déjà vu, de loin lorsque j'observais leur manège avec Peter. Si les pirates étaient si mauvais que ça, je ne pense pas que ce dernier serait intervenu pour m'aider face à ce garçon qui aurait pu m'assommer en une fois si il l'avait voulu. Ce dernier n'était pas du tout heureux de cette intervention et le fit savoir très rapidement. "Passe ton chemin pirate ! Tout ceci ne te concerne pas !" A ses mots, les autres enfants perdus présents nous entourèrent l'homme et moi. Tout ceci ne me disait rien qui vaille, ils étaient nombreux et je savais qu'ils n'auraient aucun scrupule à user de la force pour le faire bouger. Je me rapprochais de mon "sauveur" et lui dit à voix basse : "Ne restez pas là, ils n'hésiteront pas à s'en prendre à vous !" J'aurai pu dire sauver moi sauvez moiii ! Mais non, je m'en voudrais si il lui arrivait quelque chose alors qu'il essayait de m'aider.
Je n’étais pas sur mon territoire, mais en tant qu’invité j’avais tout de même droit à un certain statut sur l’île. Encore fallait-il que ces gamins le respectent, ce qui ne semblait pas dans leurs intentions. Mais je ne fermerai pas les yeux.
A son ton, je sentais bien qu’il méprisait la condition dont j’étais si fier. Jalousie ? Colère ? Cela ne m’importait guère. Avec un grand sourire, je répondis plein d’assurance en continuant à avancer pour être prêt de l’adolescente.
« Cela ne me concerne pas, mais Peter sûrement. Je ne crois pas qu’il apprécie que l’on frappe une jeune fille. »
Je le défiais en lui montrant que je ne le craignais pas et bien sûr les autres suivant le petit chef commencèrent à nous entourer.
A son tour, elle se rapprocha de moi pour me glisser quelques mots, qui me prirent par surprise. Elle s’inquiétait pour moi. Avait-elle l’habitude de se faire frapper ? Sur son visage et sa peau, aucune marque n’était visible, mais bien sûr sous ses vêtements il pouvait y avoir de nombreuses cicatrices.
« Tu vas dégager ! Maintenant ! A moins que tu ne veuilles avoir de gros problèmes ! » Lança l’agresseur, peu enclin à l’apaisement. Ils étaient une dizaine et certains commençaient à ramasser des cailloux, de bouts de bois. Sans me départir de mon sourire, ni bouger ma main du pommeau de mon épée, je demandais sans cesser de le fixer du regard.
« Tu veux te la jouer à la loyale, ou vous voulez m’attaquer comme une tribu de macaques ? »
Cela sembla soudainement jeter un froid. Puis certains commencèrent à imiter des cris de singe et à se déplacer en sautant, trouvant l’idée risible.
« STOP ! » Hurla celui qui ne faisait qu’une tête de moins que moi. Ils se calmèrent immédiatement et resserrèrent les rangs Le visage empourpré, il saisit à son côté une fine épée courte et la tendit vers ma gorge.
« Toi ! Moi ! »
De mon crochet, j’écartais la lame plus semblable à une aiguille qu’à un coupe-chou et acquiesçait, avec une courte révérence.
« Avec Plaisir. »
Il était hors de question que je me batte avec mon épée, j’aurai cassé la sienne au premier coup. Saisissant avec délicatesse les doigts de la jeune fille, comme s’il se fut agi d’une princesse, j’écartais de mon crochet quelques gamins sans les brusquer et la plaçait un peu à l’écart pour ne pas qu’ils lui fassent de mal, puis je détachais mon fourreau de ma ceinture et le lui tendit avec un clin d’œil et un murmure complice.
« Prenez-en soin. J’y tiens énormément. »
Je revins alors vers mon adversaire qui haranguait ses camarades pour qu’ils l’encouragent. Je n’étais pas le favori, loin de là.
« Tu aurais pu garder ton épée ! Ca va être trop facile ! » Brava-t-il.
Je ne savais s’il était inconscient ou s’il était réellement si sûr de lui. Toutefois, bien que Pirate, je n’avais pas envie de le blesser plus que nécessaire. Si possible uniquement dans son égo, mais je pensais bien qu’il souhaiterait voir couler le sang et de préférence le mien. Ce que je ne comptais pas laisser arriver.
Avec prudence nous prenions chacun nos marques. Je le laissais porter le premier coup que j’évitais sans peine d’un pas sur le côté.
Je me retins de lui lancer une phrase acide du genre : « C’est tout ce que tu peux faire ? ». En effet, je voulais qu’il se calme pas le contraire. Il porta plusieurs coups que j’évitais, tantôt d’une esquive, tantôt d’une parade de mon crochet ou de ma courte dague.
« ATTAQUES ! » Hurla-t-il soudain en fonçant sur moi. De nouveau mon crochet dévia sa pointe qui visait mon cœur. Même s’il était rapide, j’étais rompu au combat et donc j’avais l’avantage de l’expérience et de la force.
Je me rapprochais de lui soudainement et immobilisant son poing dans mon crochet, nos lames croisées, près de nos visages, je lui murmurais à l’oreille.
« Tu ne veux pas perdre la face et je le comprends. Mais tu ne gagneras pas. Je te propose une égalité honorable. »
En se repoussant mutuellement, nous nous étions écartés de deux pas chacun. Je lui laissais le choix. A voir si de l’égo ou de la raison qui l’emporterait.
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Dim 26 Fév - 14:56
