Ce fut pendant tout le temps où je serrais ma sœur dans mes bras que je pris conscience du vide qu’elle avait laissé dans ma vie depuis notre séparation.
La tenir serrée ainsi sur mon cœur me fit verser quelques larmes de joie. Je l’avais enfin retrouvée, après tout ce temps, après toutes ces aventures et mésaventures.

Elsa n’avait pas changé, elle était la même que dans mes souvenirs. Elle s’inquiéta de mon état de santé et voulut savoir si je n’étais pas blessée. Elle s’inquiétait toujours ma grande sœur. C’était sûrement son rôle d’aînée, non ?
Elle me fit également la promesse que nous ne serions plus séparée à l’avenir. Je voulais tellement la croire sur ce sujet ! Mais le passé m'avait souvent prouvé que je pouvais avoir tort de la croire les yeux fermés.

« Oui, je vais bien. Même très bien maintenant que je t’ai retrouvée. Et cette fois-ci, je ne compte plus te quitter ! Je resterai avec toi quoi qu’il arrive. Sauf bien sûr si tu me demandes de ne pas te suivre, mais je risque de m’inquiéter pendant tout le temps de ton absence. » lui dis-je.

Je serrais à nouveau fort dans mes bras ma sœur avant que celle-ci ne me repoussa gentiment en me demandant si je connaissais Mery. Mery ? Je suivis son regard qui s’était posé sur mon guide involontaire du jour.

« Ah ! Tu parles de la reine Merida ! Oui, on se connait un peu. On a fait une escale à DunBroch pendant notre voyage de noces avec Kristoff. Tu n’as pas reçu ma lettre de là-bas ? Pourtant, je suis certaine de t’en avoir envoyé au moins une voire deux.
Et pourquoi tu l’appelles Mery ? Vous êtes des amies ? Elle m’a expliqué brièvement votre rencontre dans la mairie de Storybrooke. Tu me racontes les détails ? »

Elsa m’écoutait à peine. Elle se dirigea vers Merida pour la prendre elle-aussi dans ses bras. Seraient-elles plus que des connaissances ? Que s’était-il passé entre ces deux-là à New York ? Ma sœur me ferait-elle de nouveau des cachotteries alors qu’elle savait pertinemment que je n’aimais pas ça ?
Ce fut à ce moment-là que je pris conscience de la présence d’une quatrième personne dans ces instants de retrouvailles. Cette silhouette me rappelait quelqu’un, venant d’un lointain passé. Quand elle se tourna légèrement et que je vis son visage, je la reconnus immédiatement.

« Belle ! Comme je suis contente de te voir ! Comment vas-tu depuis la dernière fois que l’on s’est vues ? Cela remonte à une éternité ! Tu as fini par retrouver les souvenirs que tu cherchais auprès de Grand Pabbie ? Raconte-moi tout !
Au fait, je me suis mariée avec Kristoff, tu sais, le vendeur de glace qui parle tout le temps à son renne ? Mais, depuis que le Sort Noir nous a fait quitter la Forêt Enchantée, je ne sais pas où il est… Et toi ? Tu lis toujours autant ou tu as de nouvelles occupations ? »

Comme à mon habitude, je posais des milliers de questions à la personne présente devant moi. Comme d’habitude, je disais beaucoup de choses sur ma vie sans que cela ne me fut demandé, encore plus quand j’étais heureuse. On ne se refait pas !

Codage par Libella sur Graphiorum

La douleur de l'absence d'un être cher, reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être.

Le soulagement laissa place à la joie. Les deux femmes qui comptaient le plus dans ma vie allaient bien, je n’aurais su être plus heureuse. Retrouver Anna me faisait du bien, sa présence était incomparable. Bien vite, je la retrouvai telle qu’elle était, volubile, ne cessant de poser des questions et d’ajouter des informations. Je souris en la regardant avant qu’elle ne me demande plus de précisions sur notre rencontre avec Mery… qui était ici Merida. Je devais m’y faire. Je n’eus pas le temps de répondre, et heureusement car je sentais déjà le rouge assaillir mes joues. J’en profitai pour aller retrouver la reine de DunBroch, à qui j’aurais eu tant à dire mais la seule parole qui sortit fut chuchotée à son oreille, comme s’il s’était agi là d’un secret. Sa réponse me fit si chaud au coeur, d’ailleurs ce dernier s’emballa légèrement. J’aurais voulu la rassurer, lui dire qu’elle n’avait pas à s’en vouloir, que moi, je ne l’avais pas quittée des yeux jusqu’à ce que la brume m’empêche de la discerner… Mais rien ne put sortir, ma gorge était comme nouée en cet instant.

Puis, le petit groupe se reforma, Anna reprit ses questions, ce qui me fit sourire avec tendresse en secouant légèrement la tête. Je songeai à ce que m’avait dit Belle quand j’avais qualifié ma sœur d’adorable, et je réalisai que, peut-être, pour ceux n’étant pas formés à l’exercice, l’entendre débiter des flots de paroles plus vite que son ombre pouvait peut-être être déstabilisant. J’échangeai alors un regard complice avec ma compagne de route avant de reporter mon attention sur la reine de DunBroch qui se demanda où nous avions tous échoué.

- Belle et moi, nous nous sommes retrouvées à Agrabah, avec d’autres personnes.

Dont mon détestable ancien patron de New York qui était Hadès en réalité.

Par tous les dieux du Nord, jamais je n’oserais dire à Anna ce que je faisais à New York… ce que cette malédiction m’a fait faire…

- Tu sais, Arendelle entretient de bonnes relations avec ce royaumes, le sultan a été généreux et a offert de l’aide pour rentrer dans la Forêt Enchantée. C’était plus près qu’Arendelle et visiblement, comme toutes ces histoires de malédiction ont débuté dans ce royaume, il paraissait plus opportun de s’y rendre en premier.

Et finalement, quel bon choix, puisque je pus retrouver et ma sœur, et Mery. Je regardai Belle pour qu’elle puisse apporter à son tour son explication, sa vision des choses et de ce retour étonnant.

- Je n’ai pas la moindre idée de pourquoi nous n’avons pas tous simplement rouvert les yeux à Storybrooke comme prévu… Mais peut-être que cela a un lien avec ces Inquisiteurs qui voulaient détruire la ville, avant que nous ne nous retrouvions à New York.

Mon regard parcourait chacun de mes interlocutrices, me demandant si quelqu’un avait une idée ou entendu parler de quelque chose.

Ma conversation avec Belle allait bon train. Cela faisait tellement longtemps qu’on ne s’était pas vu et on avait beaucoup de choses à se raconter.
Mais ne voulant pas faire trop bande à part et voulant passer du temps avec ma sœur, nous nous approchâmes des deux reines.

Celles-ci évoquaient les mondes dans lesquels elles avaient atterri après avoir franchi la frontière de Storybrooke. Je fus heureuse d’apprendre que ma sœur et mon amie avaient été ensemble dans cette épreuve dans un pays ami avec le nôtre.
Agrabah avait toujours été un pays avec lequel nos échanges commerciaux avaient été mutuellement bénéfiques.

“J’ai atterri au Pays des Merveilles. Au beau milieu du labyrinthe de la Reine de Cœur... Je n’avais pas beaucoup aimé mon premier passage dans ce coin du pays pendant mon voyage de noces, je n’ai pas plus aimé y retourner de force...  
J’y étais avec Emma et Henry mais aussi avec le Dieu Poséidon. Quel caractère de cochon celui-là ! Il n’arrêtait pas de vouloir donner des ordres et il ne faisait rien pour nous aider à trouver une solution.
Finalement, le prince Richard a trouvé un nouveau portail et nous avons pu revenir dans la Forêt Enchantée." dis-je.

Elsa demanda ensuite à chacune d’entre nous si nous avions une explication concernant la situation actuelle. Je me souvins de la conversation que j’avais eu avec Emma quand nous avions été propulsées au Pays des Merveilles.
Elle qui avait pourtant fait des recherches concernant la malédiction des Inquisiteurs ne comprenait pas pourquoi nous n’avions pas pu retourner à Storybrooke.

Je me mis à réfléchir aux différentes raisons qui auraient pu expliquer ce retournement de situation. Y avait-il une sécurité dans la machination du Dr Whale pour que le mauvais sort qu’il avait envoyé ne fut pas déjoué trop facilement ?
N’ayant aucune connaissance dans le fonctionnement de la magie et des malédictions, je préférai me retourner vers ma sœur et ses pouvoirs.

“Emma avait fait des recherches sur le moyen de rompre la malédiction, mais rien ne s’est passé comme elle espérait et elle s’en voulait énormément. Comment fonctionne une malédiction ? Peut-il y avoir un système de sécurité obligeant celui qui veut y mettre fin de le faire d’une certaine façon ?
D’ailleurs, comment avons-nous atterri à New-York au départ ? Les Inquisiteurs voulaient détruire la magie, c’est la seule chose dont je suis sûre. Vous me racontez ce qu'il s'est passé dans la mairie avant que tout n'explose ?"

Je n’avais pas été présente lors de la réunion organisée par madame le Maire et il me semblait qu’il me manquait plusieurs informations afin de comprendre la situation dans son ensemble.
Elsa et Merida avaient été présentes à ce moment-là, elles avaient donc vu ce qu’il s’était passé.

Peut-être que quelqu'un avait utilisé la magie et qu’on payait actuellement le prix de son utilisation ? C’était la seule chose concernant la magie dont j’étais sûre.
Elle avait toujours un prix et qu'il fallait toujours le payer à un moment ou un autre.  

Codage par Libella sur Graphiorum

La douleur de l'absence d'un être cher, reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être.

La situation avait son lot de complexité et nous nous posions toutes beaucoup de questions. Néanmoins, la joie de nous retrouver saines et sauves prenait le dessus au début, et même si nombre de mes questionnements restaient sans réponse précise, ma joie de revoir les deux femmes qui comptaient le plus dans ma vie était incommensurable.
Chacune leur tour, Anna et Mérida tentèrent de trouver des hypothèses sur ce qui avait pu se passer. Je détestais ces histoires de malédiction. J'avais écouté chacun des mots de mes deux rouquines adorées. Quelles s'étaient retrouvées loin, cela m'angoissait rien qu'à l'idée de n'avoir jamais pu les retrouver. Heureusement, nous avions toutes eu de la chance et avions pu rejoindre le royaume de la méchante reine sans encombre ou presque. Anna cita Emma qui avait fait des recherches. J'avais entendu parler de la sauveuse mais ne la connaissais pas vraiment. Ce qui m'inquiéta davantage fut la remarque de Mery.

- Tu crois que ce serait ça ? Mais... Nous avons pu regagner notre monde. Les royaumes ont l'air en bon état.

Mes pensées allaient vers Arendelle. Je jetai un regard à ma sœur. Il était certain qu'il me faudrait y retourner pour m'assurer que tout le monde allait bien... Mais je venais seulement de retrouver Mery et nous avions tant à nous dire.. Je la vis d'ailleurs aller s'asseoir sur un tronc.

- Est-ce que tu vas bien ?

Puis je me tournai vers les filles.

- Peut-être devrions-nous prendre le chemin du retour. La reine Regina nous offre l'hospitalité dans son château. Cela nous permettra de prendre le temps de réfléchir et... Discuter.

Ce dernier mot avait été prononcé avec un regard vers Merida. Il semblait évident que nous n'allions pas rester ici indéfiniment et mais j'espérais que la reine de DunBroch viendrait avec nous, au moins quelques temps. J'avais besoin de la retrouver comme j'avais besoin de retrouver ma sœur. Et mon royaume.

La reine Merida eut la gentillesse de répondre à ma question concernant nos derniers instants à Storybrooke et donc avant notre arrivée non désirée à New-York. Le crocodile était donc mêlé à tout cela, information qui m’étonnait à peine.
Avait-il seulement dit à l’assemblée le coût que nous risquions de payer à utiliser "la plume de l'Auteur” ? En y réfléchissant, le plus urgent à ce moment-là était de sauver la vie de tout le monde.
Mais bon, si le prix à payer était celui que nous payions actuellement, j’aurais préféré rester à New-York !

Mon guide du jour souleva une hypothèse qui avait le mérite d’expliquer en partie ce que nous étions en train de vivre. Quel pouvait être le résultat de deux sorts diamétralement opposés qui se percuteraient ?
Ma sœur, quant à elle, se demanda si c’était vraiment la réponse qu’on cherchait depuis tout à l’heure. Car, nous avions pu retourner dans le Monde des Contes, ceux qui avaient des pouvoirs les avaient retrouvés, aucunes mauvaises surprises ne nous avaient attendu jusque-là.

La seconde rousse du groupe prit place sur un tronc couché. Ma sœur se précipita vers elle pour s’enquérir de sa santé. Elle était toujours prévenante mon Elsa, j’étais fière d’être sa petite sœur encore plus dans des instants comme celui-là.
Je m’approchais des deux reines afin de pouvoir continuer la conversation avec elles-deux. Ma sœur adorée proposa de rejoindre le Palais Sombre car la reine Regina y offrait l’hospitalité à qui le souhaitait. J’applaudis la proposition.

“Bonne idée, cela va nous permettre de nous reposer et de nous remettre de toutes ces émotions. Et peut-être que dans la bibliothèque du château on trouvera une solution à notre problème de malédiction. Ou peut-être que la reine elle-même aura une idée pour qu'on puisse retourner à Storybrooke en toute sécurité.
J’irai bien quelques jours à Arendelle aussi. Je voudrais aller voir si Grand Pabbie n’a pas une idée lui-aussi et s’il a eu des nouvelles de Kristoff, j’aimerais beaucoup retrouver mon mari... Et Sven et Olaf aussi, ça fait longtemps que je ne les ai pas vu.”

Je commençais déjà à vouloir aller dans une direction qui me semblait être la bonne, puis je revins sur mes pieds en me disant que c'était peut-être de l'autre côté.
Finalement, je choisis une troisième direction, et ne sachant vraiment pas où aller, je me retournai vers les autres.

“Euh, le château de Regina, c’est dans quelle direction ?”

Je n’avais jamais eu un très bon sens de l’orientation, il fallait bien l’admettre.

Codage par Libella sur Graphiorum

La douleur de l'absence d'un être cher, reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être.

Malgré le trouble et le désordre engendrés par ces deux années sans mémoire et ce retour brutal à nos réalités respectives, passant par des royaumes inconnus, il fallait reconnaître que tout commençait à rentrer dans l’ordre, même si ce n’était pas aussi rapidement qu’espéré. En vérité, j’étais si heureuse de retrouver saines et sauves les deux femmes qui comptaient le plus dans ma vie, que mes angoisses s’estompaient un peu. Néanmoins, il me restait toujours cette boule à l’estomac quant à l’avenir, et mon royaume. D’ailleurs, ma sœur l’évoqua. Retourner à Arendelle. Oui, en effet, il le faudrait. Je me contentai de hocher la tête avec un regard grave… mon regard de reine concernée par la situation, celui que j’avais bien souvent quand les choses se corsaient. Je frissonnai lorsque Mery évoqua Whale. J’étais à peine arrivée à Storybrooke, à peine remise de ce voyage hors norme et même pas encore familière des coutumes de ce monde-là, que cet énergumène nous avait envoyé sa malédiction dessus. Enfin, façon de parler. Sa science…

Il fut décidé qu’enfin il était temps de rentrer, et je fus ravie que les filles acceptent de retourner au palais de la reine Regina. A vrai dire, je n’aurais pas supporté de rentrer directement à Arendelle, quittant Mery sans avoir eu le temps d’évoquer ce que nous étions sur le point de nous dire lors du passage à travers la frontière de Storybrooke. J’avais besoin de la voir en privé, d’en parler avec elle. Même si cela me terrifiait.

Ma chère Anna se mit à marcher dans tous les sens, ce qui me dérida considérablement. Son sens de l’orientation avait toujours laissé à désirer, la pauvre. Lorsque ma belle rousse lui indiqua la direction, je ne pus retenir un petit rire derrière ma main. j’acquiesçai ensuite à la remarque de la reine de DunBroch.

- En effet, cela nous fera du bien. Nous sommes venues avec des chevaux, peut-être pourrions-nous monter à deux sur un cheval ? Ou alors alterner, à pied et à cheval, pour préserver les montures ?

Je n’étais pas experte en déplacement à cheval. J’avais les bases, comme tout monarque qui se respecte, mais n’ayant jamais trop voyagé… de plus, quand j’étais seule, je pouvais me permettre d’utiliser mes pouvoirs et glisser sur la glace, mais là, j’aurais eu trop peur de blesser quelqu’un. Anna avait déjà suffisamment souffert à cause de mon pouvoir, et je redoutais aussi les réaction de Merida. Savait-elle ce dont j’étais capable ? Aurait-elle peur de moi ? Nous n’avions jamais eu l’occasion d’aborder le sujet puisqu’à New York, nous étions des jeunes filles du monde sans magie.
Nous pûmes enfin nous mettre en route.