dragon de feu & Oiseau de glace

Ce matin-là, je m’étais levé aux aurores, bien résolu à mettre la touche finale à ma dernière création. Un dragon chinois mécanique aux écailles rouges étincelantes qu’une petite fille m’avait commandé pour son anniversaire. Ce jouet électronique me posait bien des difficultés. Alors qu’il était très facile d’imaginer les mouvements et les attitudes d’animaux que l’on pouvait croiser dans les rues et en documentaires, il était en revanche beaucoup plus difficile d’interpréter ceux d’animaux qui dans ce monde ci étaient considéré comme légendaire. Il m’avait fallu des semaines d’études et des heures de visionnage de vidéos sur les reptiles pour imaginer le résultat qui satisferait à la fois ma petite cliente et l’inventeur de ce jouet. Mon assistante, Juliette White-Queen m’avait été d’une aide infiniment précieuse dans mon travail. Elle m’avait été à percevoir tout le potentiel des caractéristiques psychologique que devrait posséder cet animal si particulier. Son tempérament de feu devait cacher un cœur tout moelleux et ainsi qu’une énergie débordante et joueuse. Les dragons étaient-ils vraiment tous comme ça ? Difficile à dire ! Je n’en avais jamais rencontrés dans notre monde. Ce n’était pas bien étonnant en somme ! Sur les terres du Nord dans lesquels j’avais grandi, la vie se faisait difficile ! Seuls les animaux adaptés aux grands froids pouvaient y survivre. Les dragons y laissaient volontiers leur place aux manchots et aux ours polaires ! Difficile donc pour moi d’en dresser un portrait fidèle et je doutais fort que j’aies un jour la chance de rencontrer l’un de ses êtres, maintenant que j’étais implanté dans un monde qui faisait place à la raison plutôt que la magie.

Après des heures passées dans mon laboratoire, il était grand temps d’effectuer les premiers tests en plein air. Le temps était clément et je ne voyais aucun obstacle qui aurait pu empêcher le bon déroulement de mon expérience. Je sortais donc de chez moi, non sans avoir jeté un coup d’œil attendri vers la cheminée du salon. Sur son rebord, siégeaient fièrement quatre adorables manchots. Peu de monde s’en doutait mais il était la réplique même du petit commando de soldats que mes amis et moi formions à cette belle époque où nous étions quatre courageux oiseau de glace. Cela faisait des années et il était très difficile pour moi de me rappeler à quoi ressemblait la vie sous les traits de cet adorable manchot. Bien sûr, je n’en formalisais pas ! J’avais choisis d’adopter une apparence humaine et je ne la regrettais aucunement. Mais quelque fois, je me prenais cependant à rêver à cet excellent nageur que j’avais été et cela me faisait sourire !

Une fois arrivé dehors de chez moi, je posais l’animal à terre et enclenchais le mécanisme. La boule à l’estomac, je regardais l’animal évolué sur le gazon, espérant de tout cœur qu’il parviendrait à m’obéir. Ce ne fut malheureusement pas le cas. A peine avait-il fait quelques pas qu’il se fit un croche-patte à lui-même et trébucha de tout son long sur le sol. Je retentais l’expérience plusieurs fois en obtenant toujours le même résultat déplorable. Je soupirais alors et reprit l’animal dans mes mains tout en coupant le courant. Je désespérais à l’idée que toutes ces heures de travail n’avaient finalement été inutiles ! Me rasseyant sur le portique, je n’avais pas prêter attention à l’homme qui s’avançait vers moi.

dragon de feu & Oiseau de glace

D'un point de vue extérieur, on aurait pu croire que Mushu s'adaptait parfaitement à sa nouvelle vie. Il avait un travail, un logement temporaire et commençait à s'habituer à la mode vestimentaire de ce monde sans magie. Il avait même sacrifié une part de son salaire pour se couper les cheveux. Pourtant, si on lui demandait son avis, l'Asiatique n'avait pas l'impression que sa situation s'améliorait. Bien au contraire !

Il était toujours coincé sous son apparence humaine. Il vivait toujours sur ces réserves de magie puisqu'on l'avait dépossédé de sa source de pouvoir. Sa perle, justement, était toujours perdue. Pire, personne ne voulait le croire lorsqu'il déclarait que le voleur était Robin des bois. Tout cela parce que ce vaurien avait habilement flirté avec la dirigeante de la ville, le mettant ainsi à l'abri de tout soupçon. C'était très rusé, Mushu devait bien l'admettre.

À cause de cela, il en était au même point qu'à son arrivée dans cette ville bizarre : coincé ici dans un corps auquel il n'était plus habitué. Tant qu'il n'avait pas sa perle, il ne pouvait pas rentrer. Comment se présenter à sa famille sous cette apparence ? C'était impossible. Or, les jours passés ici représentaient autant de jours durant lesquels il n'accomplissait pas son rôle de gardien. Et si la famille Fa se retrouvait en danger, pendant qu'il espérait récupérer son bien ? Mushu en frissonnait d'avance.

Si seulement il avait son ancienne taille ! Il aurait pu se faufiler dans le campement de Robin sans se faire repérer ! Au lieu de cela, il s'était fait prendre la main dans le sac après cette tentative. Tentative qui datait d'une ou deux semaines. Puisqu'il était a cours d'option, Mushu était décidé à refaire un essai, persuadé que sa perle se trouvait quelque part dans la forêt. Il s'était levé au petit matin pour exécuter son plan. Les rues étaient encore relativement désertes et il était certain de trouver le camp peuplé de malfrat dormant du sommeil du juste.

Mushu marchait avec détermination, pressant l'allure... Jusqu'au moment où un objet rouge étincelant attira son attention. Il ralentit sa marche, jusqu'à totalement s'arrêter de surprise en voyant un petit dragon rouge se vautrer dans le gazon. L'Asiatique en ouvrit la bouche de stupeur. Un dragon ! Ici ! Mieux encore, un dragon qui lui ressemblait en taille. Enfin, qui lui ressemblait avant.

Hélas, sa joie fut de courte durée tandis qu'il s'avançait. Le dragon semblait incapable de marcher correctement, et, tandis que Mushu s'approcha, il découvrit qu'il s'agissait d'une création mécanique.

"Il doit marcher sur deux pattes." Commenta-t-il tout haut en rejoignant l'homme assis sur le portique. Mushu ne s'encombra pas de salutation ou de présentation, préférant se concentrer sur le plus urgent. Il fixa le dragon, avec une lueur attendrie et nostalgique dans le regard. "Il doit marcher sur deux pattes, bomber le torse, se tenir la tête haute." Répéta-t-il. Pour joindre le geste à la parole, il mima la posture et prit une grande respiration en bombant le torse tout en relevant fièrement le menton. "Il doit être fier de ce qu'il est." Continua-t-il avec patience. Il se pencha ensuite pour mieux contempler, avec un sourire, la création à écailles rouges. "Même si on venait à se moquer de sa taille." Au ton de sa voix, on pouvait sentir qu'il parlait comme quelqu'un ayant vécu cette situation.

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La tête prise en étaux entre mes mains, je pestais contre ma nouvelle création robotique ! Ce petit modèle me posait décidemment bien du fil à retordre. Comme pourrais-je donc bien lui apprendre à marcher correctement ? Ce n’était pourtant pas le premier prototype de robot que je réalisais. La motricité d’un animal à quatre pattes ne me posait ordinairement pas de problèmes. Il m’était même arrivée de réussis l’exploit de créer des reptiles si proches de la réalité qu’on aurait su dire s’il s’agissait d’un animatronic ou d’un véritable lézard ! Alors pourquoi celui-ci me paraissait être un obstacle infranchissable ? Peut-être avais-je perdu le truc… peut-être n’étais-je plus fait pour fabriquer des jouets ?

Me posant mille questions sur mon travail et le sens de mon existence, je ne m’étais pas immédiatement aperçu de la présence de l’Asiatique. Ce n’est que lorsque ce dernier commença à parler que je lui portais une véritable attention. Ce spectacle n’était pas rarissime maintenant que je m’étais fait connaître au travers de la ville. Il arrivait bien souvent que des curieux viennent admirer mon travail. De plus, ma boutique était implantée à l’intérieur même de ma maison. Peut-être que mon visiteur était là pour passer une commande de jouet pour l’une de ses connaissances.

Ses premiers propos marquèrent mon visage d’un large sourire. J’aimais sa manière de parler de ma création comme si ce dernier était un véritable animal. En l’entendant, on aurait dit qu’il fallait le chérir et l’aimer comme le plus précieux des trésors ! C’est ce qu’il était immanquablement… d’ailleurs chacune de mes petites créations étaient en soi-même un petit miracle de technologie ! Je ne pouvais pas en vouloir à ma petite créature d’apprendre à marcher si maladroitement ! Sans prendre le risque de briser ce si charmant monologue, je l’écoutais me donner des idées pour sa conceptualisation. Je finis par hocher doucement de la tête et jeta un sourire poli à l’adresse de l’Asiatique « Vous avez sans doute raison… peut-être ai-je eu tort de lui demander de se déplacer d’une manière bien indigne pour sa condition. Je devrais peut-être lui apprendre à marcher sur ses deux pattes… peut-être cela se rapprocherait plus de sa véritable nature ? ».

Observant quelques instants de silence, je plongeais dans mes pensées. La manière dont il avait parlé de cette petite créature, les mots qu’il avait employés c’était comme… comme s’il avait vécu cette situation lui-même ! S’agissait-il d’une coïncidence, avait-il possédé un dragon auquel il était très attaché dans sa vie dans le Monde des Contes… Était-il lui-même le fameux dragon auquel il faisait référence ? On voyait tant de choses étranges dans cette ville alors pourquoi pas. Après tout n’étais-je pas moi-même d’origine animale même si très peu de personnes le savaient ? Était-il comme moi, une pauvre créature enfermée dans une enveloppe charnelle d’apparence humaine ? Ne voulant pas prendre le risque de le blesser ou de faire une remarque déplacée, j’osais alors lui poser une question en toute innocence « Vous intéressez-vous vous-même aux dragons ? J’avoue que ce sont des créatures fantastiques même si ce robot n’est pas évident à réaliser. Vos conseils me seront certainement d’une aide précieuse. Je vous remercie ! » Je me tournais alors et me dirigeais vers lui. Je lui tendis alors la main en signe de salutations. Après tout, nous n’avions toujours pas eu l’honneur de nous présenter ! « Je m’appelle Marvin en fait… Marvin Kandinski. Je suis le propriétaire de cette boutique ! Et vous qui êtes-vous ? Etes-vous ici pour me passer commande d’un nouveau jouet ? »

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Mushu s'était levé avec la ferme intention de retenter sa chance au camp de ce gredin voleur de perle, mais sa découverte en chemin chassa cette résolution. Au début, il avait été ravi de voir un autre dragon rouge, ensuite, il fut un peu déçu en réalisant qu'il s'agissait d'une création ingénieuse. Maintenant, il s'était pris d'affection pour le jouet qui n'arrivait pas à marcher. Il se rappelait que lui aussi avait bien galérer lorsqu'il avait été changé en dragon. Il était aussi passé par la phase 'tentative à quatre pattes' avant de se rendre compte qu'il se débrouillait très bien sur deux, et que c'était beaucoup moins humiliant.

Ne ratant jamais une occasion de donner son avis, il exprima quelques conseils, allant jusqu'à mimer le maintien plein d'assurance que le jouet devrait adopter. L'Asiatique ne songea pas un seul instant que ces remarques puissent être mal prises, puisqu'il ne faisait qu'aider. Heureusement, le créateur du jouet approuva avec un sourire. "Voilà, c'est exactement ça." S'exclama l'ancien dragon lorsque Marvin parle de manière indigne à sa condition. "Quatre pattes, c'est bon pour les autres dragons, ceux qui n'ont pas deux sous de jugeote. Il mérite mieux que cela." Il était ravi que son interlocuteur improvisé comprenne aussi bien la situation.

L'Asiatique se pencha un peu avant afin de mieux contempler son 'collègue' mécanique. Que Marvin dit 'apprendre à marcher' l'avait un peu perturbé, mais il garda cette question pour lui, rechignant à avouer son ignorance après avoir donné de si bons conseils. Il était également un peu déroutant de voir une copie presque conforme à ce qu'il avait été, mais sous forme de jouet. Cela le plongeait dans la nostalgie tout en lui pinçant le cœur. La question du créateur de jouet le tira de sa mélancolie naissante. "Oh, plus qu'intéressez par les dragons : j'en suis un." Déclara-t-il en levant la tête pour regarder Marvin. "Était un, plutôt." Corrigea-t-il avec tristesse. "Quoi qu'il en soit..." Continua-t-il en se redressant. "Si vous avez besoin d'autres conseils ou si vous avez des questions, n'hésitez pas à demander."

Mushu regarde un bref instant la main tendue comme s'il se demandait ce qu'on attendait de lui, puis il se rappela les explications qu'il avait reçues en arrivant dans cette ville étrange. "Oh, c'est vrai, c'est ainsi que se salue ici." S'exclama-t-il en serrant la main tendue. Il ne s'y habituerait jamais ! "Mushu, de la famille Fa." Se présenta-t-il à son tour. L'Asiatique parut surpris par la dernière question du créateur de jouet. "Oh, non, je ne viens pas pour..." Il s'interrompit et lança un regard intéressé en direction du petit dragon. "Quoi que..." Si Mushu ne pouvait rentrer chez lui, ce n'était pas peur d'être rejeté à cause de cette apparence humaine. Peut-être que le jouet pouvait jouer les remplaçants... Il se cacherait et jouerait les ventriloques... Il secoua légèrement la tête, comme pour chasser cette pensée. Cette idée était stupide. "Non. Je passais dans le coin et votre création à attirer mon regard. Je me suis donc permis d'intervenir." Finit-il d'expliquer.

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Avec enthousiasme, j’écoutais l’Asiatique parler de mon petit jouet. Il tentait alors de me persuader que le petit dragon se tiendrait bien mieux sur deux pattes. Cela lui permettrait de gagner en mobilité et surtout en fierté. Personne n’aimait se sentir soumis aux autres et la position à quatre pattes était le symbole flagrant d’un manque de classe et de dignité. Je souris, osant accompagner sa réflexion de quelques affirmations. Elles n’avaient d’autres but que de me ranger du côté de mon visiteur afin de lui faire comprendre le sens de ses propos. En réalité, je ne le comprenais pas si bien que ça. J’étais manchot dans le Monde des Contes et malgré ma démarche qui se voulait pataude, je m’étais toujours tenu sur deux pattes. La transformation en être humain n’avait pas constitué un problème majeur pour moi. Au contraire, ma démarche n’en avait été que plus gracile et j’avais développé par fierté un don particulier pour la danse.

L’homme semblait être très proches des dragons. C’est pourquoi je m’étais permis de lui poser la question. Dire que sa réponse me surpris aurait été un charmant euphémisme ! J’étais loin de me douter que l’homme qui se tenait devant moi était lui-même l’un de ces animaux. « Vous étiez un dragon, vraiment ? Comment avez-vous pu vous changer en humain ? » La chose n’était pas surprenante en soi puisque moi-même j’étais en réalité un petit oiseau des glaces. Mais je n’avais encore jamais rencontré un autre animal transformé en humain. C’était une chose bien surprenante ! Mais je crois que ce qui me surprenais le plus c’était l’aisance avec laquelle il s’exprimait sur sa véritable nature. C’était une chose que j’étais moi-même incapable de faire. Je ne révélais cette vérité qu’à de très rares privilégiés et lorsque des inconnus m’interrogeais à ce propose, cela se terminait toujours mal ! Il n’y avait qu’à voir l’altercation que j’avais eu avec Charlie. La pauvre fée des animaux n’était venue que pour me livrer ses sushis et sa curiosité avait bien faillit l’envoyer à l’hôpital. « Je m’excuse, je ne voulais pas vous manquer de respect ! Je serais ravi que vous me prêtiez assistance dans ce projet. J’ai tellement de question sur ces animaux surprenant… Comment faites-vous pour produire et cracher du feu ? De quoi vous nourrissez-vous ? Quelles sont vos relations avec les humains ?... Je risque de vous fatiguez avec toutes mes questions ! ».

Le dragon-humain prit alors la peine de se présenter. Il s’appelait donc Mushu et semblait être rattaché à une famille. Ce détail avait son importance ! Il semblait être extrêmement bien placer pour m’informer sur les relations et le rôle que les dragons occupaient auprès des personnes qu’ils devaient protéger. C’était l’idéal pour moi qui produisait des amis imaginaires pour les enfants qui avaient pour fonctions de veiller sur eux et de les aider dans leur développement personnel, intellectuel et sociale. Lorsque je l’interrogeais sur la raison de sa présence dans ces lieux, il me répondit qu’il était venu par simple curiosité. Tout sourire, je pensais que ce serait une magnifique occasion pour moi de lui montrer mes créations. M’approchant du petit robot, je le saisis entre mes mains et adressa un sourire radieux au dragon. « Je vois… Et bien si c’est la curiosité qui vous a poussé jusqu’ici vous n’allez pas être déçu ! Je pourrais même vous présenter d’autres spécimens si vous le désirez. Ma maison en est remplie et je pourrais vous interrogez plus longuement sur les dragons Qu’en dites-vous ? » Je réalisais alors que je n’avais pas même pris le temps de me présenter. « En fait, je me nomme Marvin Kandinski… comme vous avez pu le constater, je construits des jouets robotisés ! J’aime à les voir comme des amis imaginaires, qui veillent sur leurs petits protégés ! » Entrant dans la maison, j’adressais à Mushu un grand sourire, tentant ainsi de le persuader de me suivre. Je me tournais alors pour voir si ce dernier me suivrais.  

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Mushu n'avait pas toujours été aussi fier d'appartenir à la noble race des dragons. Au début, il avait cherché désespérément à redevenir humain. Puis le temps avait filé et il avait fini par accepter sa nouvelle apparence, au point d'en oublier celle obtenue à sa naissance. Trente années en humain et près de deux siècles en dragon, le calcul était vite fait. Jusqu'à ce que le destin le lui rappelle son passé avec un vol de perle. Perle qu'il avait lui-même obtenu par un vol et non en guise de récompense comme il se plaisait à le raconter. Cette mésaventure se serait passée il y a un siècle, sans doute en aurait-il été heureux. À la place, il ne pouvait cacher le fait que son apparence de petit dragon rouge lui manquait. En humain, l'Asiatique n'avait plus rien d'exceptionnel, seulement une petite dose de magie qui était voué à s'évanouir s'il mettait trop de temps à retrouver son bien. Cette éventualité l’inquiétait beaucoup, aussi, il acceptait avec joie cette diversion qu'offrait cette conversation avec le concepteur de jouet.

Il devait admettre un avantage à sa situation : désormais, lorsqu'il affirmait être un dragon, non seulement, on le croyait, mais on ne se moquait pas de lui, et on ne le traitait de serpent ou de lézard. Bien sûr, tout le monde s'imaginait qu'il était un dragon imposant comme il y en a des centaines dans les contes et Mushu n'allait pas dire le contraire. L'ex-dragon sourit fièrement devant la réaction de son interlocuteur. "C'est une longue histoire. En résumé, on m'a volé la source de ma magie et j'ai eu la désagréable surprise de me retrouver ainsi." Expliqua-t-il sommairement avec un geste englobant sa personne pour mieux illustrer la fin de son récit.

L'enthousiasme de Marvin était rafraîchissant et caressait son orgueil dans le sens des écailles. "Oh, mais c'est très simple. Il s'agit d'une question de respiration et, d'un peu de magie aussi." Commença-t-il à expliquer. Au ton de sa voix, on aurait pu croire que la partie 'magie' était anecdotique alors qu'elle était, en réalité, essentielle. "Je vous aurais bien fait une démonstration mais la reine de votre contrée m'a recommandé d'être discret." Avoua-t-il à regret. "Niveau nourriture, mon régime alimentaire était assez proche des humains, heureusement. Je suis un peu plus civilisé que mes semblables." Mushu fit une légère moue digne d'un aristocrate parlant des paysans. Il avait essayé d'inculquer un peu de jugeote chez les dragons sauvages et cet essai fut une incroyable déception. "Je pourrais répondre à toutes vos questions, tout ce qui permettra de perfectionner votre petite création." Assura-t-il. Il n'y avait aucun risque qu'il soit fatigué par des questions dont il était le sujet principal.

L'ex-dragon se présenta, liant son prénom à celui de la famille Fa, dont il était à la fois un gardien et un membre très lointain. Cette présentation sonnait moins étrange maintenant qu'il était de nouveau humain. Sous sa forme de petit reptile à écailles rouges, il s'était toujours contenté de dire son prénom pour diverses raisons. Ici, l'Asiatique n'avait aucune raison de cacher son appartenance à cette noble famille. Il s'agit d'une des rares fiertés qui lui restait.

En songeant à sa famille, Mushu fut pris d'une inspiration idiote, se demandant si le petit robot pouvait lui servir de doublure afin d'espérer rentrer chez lui. L'ex-dragon balaya heureusement cette hypothèse avant de la formuler à voix haute. Non, la seule solution était de retrouver sa perle au plus vite. La proposition de Marvin entrait en total contradiction avec cette résolution. Pourtant, l'Asiatique était incapable de refuser. Satisfaire sa curiosité tout en parlant de lui, comment résister ? "D'autres spécimens ? Je suis, en effet, très curieux de voir ça." Confirma-t-il.

Marvin se présenta à son tour avant de poursuivre sur une explication sommaire de la vision qu'il avait de son métier. Le choix des mots employés ne manqua pas d'intriguer Mushu. "Si je comprend bien, vos créations seraient des sortes de gardiens ?" Demanda-t-il en suivant son guide improvisé à l'intérieur. L'Asiatique lançait des coups d'œil sur ce qui l'entourait avec une curiosité qu'il masquait à peine.

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Mushu me conta alors son histoire et la raison pour laquelle il s’était retrouvé sous forme humaine. Je lui adressais un regard et un sourire compatissant. Le petit dragon n’avait jamais souhaité être un humain. On lui avait hotté la possibilité de choisir entre ses deux enveloppes charnelles sans même lui en avoir laissé la permission. Quel genre de personnes fourbes pouvaient-elle commettre un acte aussi abominable. Cette histoire m’intéressa grandement. Je sentais mon sens de la justice s’éveiller et je décidais d’interroger plus longuement la pauvre créature sur le sujet. « Je suis véritablement pour vous Mushu, personne ne devrait avoir le droit de voler. Connaissez-vous l’identité du voleur de votre perle. Habite-il dans cette ville ? » Je me montrais alors très intéressé par l’histoire du petit dragon. Peut-être finirait-il pas accepter que je l’aide à régler ses problèmes ? Sait-on jamais… mon expérience au sein de l’armée et dans le domaine de l’espionnage pourrait lui être utile.

La conversation s’orienta alors sur ma petite création. Si le jeune Mushu était réellement le dragon qu’il prétendait être, il devait connaître énormément de choses sur les dragons et leur monde ! C’était une occasion inespérée pour moi d’en connaître davantage sur cette espèce pour donner plus de crédibilité au petit jouet… un dragon comme personne n’en avait encore jamais vu auparavant ! Lorsque l’Asiatique me parla, je compris bien vite qu’il était loin des dragons illustrant les contes de fée édités dans le monde sans magie. Ici, tous les dragons qu’ils soient orientaux ou occidentaux étaient tous représentés comme des créatures gigantesques, détenant à la fois une grande force de la nature et un pouvoir omnipotents. Il en existait bien sûr dans le Monde des Contes mais le récit de Mushu semblait confirmé que les espèces étaient bien plus variées que cela. Mushu était donc un petit dragon dont le régime alimentaire se rapprochait de celui des humains. Doté de magie, il était capable de cracher des flammes. Je souris lorsqu’il m’annonça que mon amie Régina lui avait formellement interdit d’utiliser un tel pouvoir dans cette ville. Elle craignait sans doute que l’ancienne créature ne vienne à déclencher des incendies involontaires dans toute la ville. « Je vois ce que vous voulez dire… Peut-être aurez-vous une autre occasion de me démontrer vos talents. J’avoue que je serais curieux de voir ce pouvoir en application ! Je vous remercie pour toutes vos informations, elles me seront d’une grande aide dans la conceptualisation de mon nouveau jouet. ».

Je lui proposais alors de rentrer chez moi pour lui montrer mes autres créations. Après quelques instants d’hésitation, il finit par accepté mon invitation. Il faut dire qu’elle avait un but tout à fait particulier ! L’animal m’avait parlé si aisément de sa véritable nature qu’il me tardait d’en faire de même.  A peine étions entré dans la maison que je me dirigeais vers la cheminée. Sur cette dernière reposait 4 manchots tous plus différents les uns que des autres. Je saisis le plus grand d’entre eux… autrement une représentation ce celui que j’étais avant de devenir humain. « Puisque vous m’avez si aimablement confié votre secret, je souhaiterais en faire de même ! » Je posais alors le petit oiseau sur la table. Après l’avoir enclenché, je le laissais tranquillement gambader sur la table du salon. « Cette petite créature que vous voyez et bien en réalité… en réalité c’est moi à une époque où je n’étais pas encore humain. Je suis né sous la forme d’un manchot et j’en ai conservé certaines habitudes. Peu de personnes sont au courant, je vous demanderais de conserver le secret ! »

Je l’invitais alors à s’asseoir sur le canapé du salon. Je réfléchis alors aux termes qu’il avait tenu sur les rôles que jouaient mes petits robots auprès des enfants. « C’était l’un de mes buts en créant ces jouets, effectivement ! Oh bien sûr, ce n’est pas leur seule utilité. Ils sont également des nounous et des camarades de jeux. Mon but était que ces enfants qui se sentent puissent avoir un ami à qui se confier… je sais quel sentiment on peut avoir à passer toute son enfance seule. Je ne voulais surtout pas que ces enfants aient à subir le même traumatisme.

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Mushu était ravi d'avoir trouvé une oreille attentive afin qu'il puisse tour à tour se plaindre ou se vanter. Les personnes qui avaient entendu son histoire de perle ne s'étaient pas montrer aussi compréhensif, plutôt agacé. Sauf, Rozen. Quoi que... L'Asiatique ne savait plus s'il avait raconté son histoire à Rozen. Il lui avait dit tellement de choses ! Bref, il appréciait que, pour une fois, on ne cherche pas à remettre en doute son histoire et qu'on semblait sincèrement désolé de ce qui lui arrivait.

"Oh oui, je connais l'identité du coupable. Après le vol, il a fui jusqu'ici, alors je l'ai suivi. Il s'agit de Robin des bois." Affirma-t-il avec l'assurance de celui qui pensait détenir la vérité. "Seulement, quand je dis cela, personne ne me croit. Apparemment, ce vaurien à une réputation de héros ici et votre système judiciaire est assez complexe, cela dit sans vous offenser." Ajouta-t-il avec un geste vague, comme pour balayer ces arguments l'empêchant de récupérer son bien. "Bref, il semblerait que je sois coincé sous cette forme pendant plus longtemps que prévu. Heureusement que je suis plus social et débrouillard que les autres membres de mon espèce." Avoua-t-il avec une pointe de tristesse. Débrouillard ? Lui ? Certainement pas, mais depuis quand fallait-il être sincère lorsqu'il était question de se vanter ?

D'ailleurs, Mushu prit le temps de répondre à toutes les questions posées concernant les dragons. Cela passa de la capacité classique à cracher du feu en passant par le régime alimentaire. L'ex-dragon adorait étaler sa science. Lui qui avait pourtant juré d'économiser ces réserves de magie restante se trouvait soudainement motivé à faire une entorse pour une démonstration de flammèche. Heureusement, il se rappela juste à temps qu'on lui avait conseillé d'être discret. "Si je peux aider, c'est toujours un plaisir." Assura-t-il, même si sa générosité avait tendance à s'appliquer que lorsqu'il avait quelque chose à y gagner. Détail dont il n'avait pas vraiment conscience, alors on ne pouvait pas dire qu'il le cachait pour jouer les modestes.

De base, l'Asiatique avait d'autres projets concernant sa matinée. Un camp de vaurien à fouiller discrètement pour récupérer sa perle, par exemple. Pourtant, sa curiosité fut la plus forte. Le petit dragon mécanique l'avait intrigué. Comment pouvait-on créer un être aussi vivant sans magie ? Mushu entra en jetant des regards curieux à tout ce qui pouvait attirer son attention. Le créateur de jouet se dirigea aussitôt vers la cheminée. Il y avait quatre autres créations représentant des animaux que l'Asiatique n'arrivait pas à identifier, n'ayant jamais rencontré de Manchots avant. Marvin prit le plus grand et parla de secret. L'ex-dragon fronça les sourcils et s'était apprêter à déclarer que ce qu'il avait confié n'était pas vraiment un secret, mais de voir la création gambader sur la table le coupa dans son élan. Mushu préféra s'approcher pour mieux contempler le manchot mécanique.

Si voir le petit être marché comme s'il était véritablement vivant était déjà quelque chose d'intrigant, la suite du discours de son hôte l'était encore plus. "Vraiment ?" Le regard de Mushu passa du Manchot à Marvin, comme s'il cherchait une preuve, un détail, qui aurait pu trahir une ressemblance et appuyer cette révélation. "Vous aussi, on vous a volé quelque chose pour que vous soyez ainsi ?" Demanda-t-il, espérant presque avoir trouvé un compagnon de misère.

Suite à l'invitation, Mushu s'installa sur le canapé. "Bien sûr, je ne dirais rien." Promit-il. Lui-même cachait certaine partie de son histoire, comme le fait d'être né humain et les circonstances de sa transformation en dragon. Alors, il pouvait parfaitement comprendre. Tout comme il pouvait comprendre les motivations du créateur de jouet. "Je vois." Commenta-t-il, d'une voix songeuse. "Alors vos créations ont le même rôle que moi envers ma famille. Je ne sais pas si je dois les voir comme des collègues ou bien des concurrents." Glissa-t-il sur un ton décontracté alors qu'il regardait la création avec l'inquiétude de celui qui regardait un concurrent imbattable.

Honnêtement, Mushu ne savait pas s'il devait se sentir menacer par ces inventions. Ces créations étaient si extraordinaires ! En plus, il y avait un dragon qui lui ressemblait beaucoup dans le lot ! Alors que lui... Et bien, il était toujours aussi formidable, c'est vrai, mais, coincé en humain, il devait bien l'admettre qu'il ne l'était plus autant qu'avant.

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J’écoutais avec curiosité les propos de l’ancien dragon qui se livrait alors en toute simplicité. Son histoire, bien que surprenante ne me troublais guère. Jamais je ne me serais permis de mal le juger, pour la raison on ne peut plus évidente que j’avais moi-même connus cette situation d’animal qui s’était glissé dans la peau d’un humain. Je me demandais simplement quel personnage fourbe pouvait bien se cacher derrière le voleur de sa perle. Je trouvais terriblement cruel le fait que ce pauvre animal soit contraint de vivre dans un corps qu’il ne considérait pas comme étant le sien.

Cependant, je ne pouvais nier que le nom du voleur me fit lever un sourcil de surprise. Je connaissais Robin des bois pour la simple et bonne raison que sa compagne faisait partie de mes amies. Il n’était pas le genre d’homme à voler des pierres précieuses pour son plaisir. Non, c’était un homme intègre qui, même s’il se livrait à quelque larcin, le faisait dans le but unique de venir en aide aux plus démunis. Je décidais de lui faire part de ma surprise. « Robin des Bois, vous en êtes sûr ? Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous manquer de respect. Cela me paraît seulement surprenant. Cela ne lui ressemble pas. Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ? Savait-il à quel point elle était importante pour vous ? » Mushu se gargarisait alors de pouvoir survivre plus facilement que les autres membres de son espèce. Il était suffisamment débrouillard et social pour s’intégrer parmi les humains. « Avez-vous essayé de lui en parler ? Peut-être que si vous lui faites comprendre l’importance que cette pierre a pour vous, il fera son possible pour la retrouver. Je connais personnellement cet homme, peut-être pourrais-je vous accompagner ou aller lui parler en votre nom ? » Je m’approchais alors de lui posant une main rassurante sur son épaule. « Votre histoire me touche beaucoup. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider dites-le moi ! »

Mushu me confia alors qu’il serait ravi de me rendre service pour la réalisation de mon jouet. J’étais très heureux. Perfectionniste comme je l’étais, j’aimais pouvoir créer des robots étonnants et proches de la réalité. J’avais hâte de lui présenter mes œuvres, à lui qui semblait si intéresser par ce petit dragon rouge maladroit. Une fois rentrer chez moi, loin de toutes oreilles indiscrètes, je lui confiais ma réelle identité, lui montrant le manchot qui me représentait pour plus de crédibilité. Il semblait douter un peu mais m’interrogea vite sur mes origines. Avais-je connu la même histoire que la sienne ? Je réfléchis quelques instants à la réponse que j’allais lui donner. « Eh bien non pas tout à fait… c’est une sorcière qui m’a donné cette apparence à une époque à laquelle je tentais de fuir mon enveloppe charnelle de manchot. Je suis un scientifique voyez-vous et il est difficile pour un savant de faire valoir son travail sous la forme d’un oiseau marin. » Bien évidemment, j’évitais de lui parler de la Vérité. La réalité était que j’avais simplement fuit après le meurtre cruel de mes autres compagnons. Je les avais tous massacrés, poussés par un instinct meurtrier qui avait depuis lors pris le nom d’ «Edward Hyde ». Une créature dont je n’aimais guère faire part de l’existence tant elle était dangereuse.

Nous changions alors de sujet, ce qui arrangeait bien mes affaires ! Je lui parlais du rôle que mes créations avaient auprès de mes petits protégés. Mushu affirma alors que lui-même jouait le rôle de protecteur auprès de sa famille. Cette situation me fit sourire, cela me rappelait une époque lointaine où je devais avec mes compagnons veiller sur des princesses d’un monde lointain. « Je vois… c’est une très noble mission que la vôtre. Est-ce que votre famille se trouve ici à Storybrooke ? »

dragon de feu & Oiseau de glace

Voilà, cela s'était à nouveau produit. Dès que Mushu avait prononcé le nom du voleur, son interlocuteur parut surpris. C'était véritablement irritant. Pourquoi ne le croyait-on pas ? Pourquoi considérait-on Robin des bois comme un héros ? C'était terriblement injuste. Que faisait-il de si glorieux pour mériter l'indulgence des autres ? Voler. Alors que lui, il avait aidé à sauver le royaume de la soie ! L'Asiatique fut déçu. Il avait imaginé que son interlocuteur serait différent.

"Bien sûr, je ne suis pas du genre à accuser sans preuves." Affirma-t-il. "Nous avons des griefs par le passé. Moi, j'ai tourné la page depuis longtemps, mais, lui, visiblement n'a pas su et a décidé de se venger. Ma perle a certaine capacité qui lui seront très utile pour nourrir ceux qu'il défend, ou alors il se contentera de la vendre pour en tirer une coquette somme." Exposa-t-il avec patience, mais aussi une pointe de lassitude qui trahissait le fait que ce n'était pas la première fois qu'il tenait un tel discours.

Heureusement pour lui, Mushu n'était pas comme les autres dragons. Il avait l'habitude de côtoyer les humains, ce qui rendait son intégration plus facile. Sans doute, ce lâche de Robin aurait aimé le voir galérer à faire des choses simples pour un humain. L'ex-dragon n'allait pas lui donner cette satisfaction. Il avait beau se vanter de sa débrouillardise, Mushu aspirait à retrouver son apparence de reptile.

"J'ai essayé de lui parler. Je voulais lui donné une chance avant de faire jouer la justice de ce monde. Il a nié, bien sûr. Concernant les autorités d'ici, ils ont pris son parti. On m'a refusé la fouille de son campement, alors que je suis certain que ma perle s'y trouve." S'offusqua-t-il. Son ton offusqué changea, laissant place à une certaine tristesse après un soupir déprimé. "Ce bandit a peut-être déjà vendu ma perle ou bien en a changé la cachette. Personne ne semble comprendre pourquoi c'est important." Enfin quelque chose de nouveau se produisit, Marvin lui proposa son aide. Mushu en fut surpris, s'attendant à ce que son interlocuteur s'obstine à défendre Robin envers et contre tous, comme les autres. Il prit un temps de réflexion avant que son visage ne s'éclaire, témoignant qu'une idée lui avait traversé l'esprit. "Oui, en fait, vous pourriez faire quelque chose pour moi. Si je vous accompagne, il gardera sa version des faits, de même que si vous parlez en mon nom. Peut-être qu'avec une approche plus... Subtile... En l'approchant et en essayant de découvrir ce qu'il a fait de ma perle, en abordant indirectement le sujet... Vous pourriez m'aider." Commença-t-il à expliquer sur ton songeur en lançant un regard plein d'espoir en guise de conclusion.

En échange, il pouvait donner tous les renseignements possibles pour parfaire la création de Marvin, aider à transformer le petit robot maladroit en dragon digne de ce nom. Mushu l'aurait fait, de toute façon, mais, présenter ainsi, cela lui semblait plus équitable. En tout cas, il pouvait céder plus sereinement à sa curiosité lorsque le créateur de jouet lui proposa de visiter sa maison.

L'Asiatique ne s'attendait certainement pas à la révélation qui suivit alors que Marvin lui présentait quatre manchots mécaniques. Tout naturellement, il s'imagina que son interlocuteur avait subi le même coup du sort que lui. Il attendit la réponse avec l'intérêt d'un enfant voulant savoir la suite d'une histoire. La raison de leur apparence actuelle était différente. Au début, Mushu ne comprenait pas qu'on puisse fuir son apparence d'origine, mais il comprit ensuite les arguments. "Je comprends, on ne m'écoutait pas beaucoup non plus, on me traitait de lézard ou de serpent." Avoua-t-il avec une grimace.

Changer de sujet l'arrangeait également. Il ne tenait pas à poursuivre sur les sobriquets qu'il avait reçus dans le passé. Marvin présenta le rôle des créations et Mushu avoua ne pas savoir s'il devait les voir comme des collègues ou des concurrents. D'une certaine façon, cela l'inquiétait de potentiellement être remplacé. Le créateur de jouet lui demanda si sa famille se trouvait ici. L'Asiatique se laissa gagner par un mélange de tristesse et de honte qui lui fit baisser la tête.

"Non. Elle... Elle n'est pas ici, elle est resté dans l'autre monde." Avoua-t-il avec difficulté. "Je suis venu ici en poursuivant le voleur. Je n'ai pas songé que je... Les abandonnais. Non, c'était censé être rapide. Récupérer ma perle et rentrer chez moi immédiatement après. Comprenez bien que je ne peux pas rester leur gardien dans mon état actuel ! Ils ne me reconnaîtraient même pas !" Se justifia-t-il précipitamment, cherchant l'approbation de son interlocuteur. On était loin de l'assurance dont il avait fait preuve jusqu'à présent.