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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Plus il s’enfonçait dans ce couloir, la main dans celle de Diaz et plus il s’échappait de toute raison. Il n’écoutait que les battements de son coeur, rythmant leur pas et leur caresses faites en catimini dans un recoin sombre du corridor. Il ne répondait plus de rien à chaque réactions lascive de la belle entre ses mains, à chacun de ses soupirs et ses paroles pleines d’un espoir, celui d'oublier ses démons pour goûter au bonheur. Il aurait pu rester là, des heures à simplement la sentir, la toucher, la gouter, l’entendre, … Ses mains autour de son visage et son cou, dont le sang brulant pulsait avec force et qu’elle pouvait sentir sous ses doigts. Or, il ne pouvait malheureusement pas attendre plus longtemps et il n’avait vraiment pas envie d’être interrompu. Il l’emporta sur son épaule, traversant le court chemin qui menaient aux quartiers des domestiques. Lui, il n’en avait rien à faire du monde qui pouvait les croiser. Au vu de son état, ils étaient seuls au monde pour Cly. Il pouvait alors compter sur Diaz qui avait plus gros à perdre dans cette histoire et veillait à ce que cet instant reste le leur.
Une fois dans sa chambre, à l’abris de tous, encore plus enfermés dans leurs suaves envies, ses pulsions étaient bien plus puissantes et maitresses de sa raison. L’embrassant, la plaquant encore avec passion contre la porte, des caresses brulantes et enfin, il la portait dans le petit lit grinçant qui lui servait de couche tous les soirs pour écumer son alcool et ses peines. Ce soir, il serait là pour se soigner d’allégresse. Il avait commencé à se dévêtir, mais trop impatient, seul la chemise tomba et pourtant, il n’avait qu’une envie, sentir leur peau l’une contre l’autre, frémissantes d’un plaisir ardent. La délicate main de Diazpro venait lui flatter les muscles saillants de son poitrail alors qu’il la dévisageait avec une envie non-feinte. Elle pouvait se sentir belle à travers son regard, car alcool ou non, ce reflet d’elle qu’il avait dans ses pupilles était sincère.
Il s’apprêtait à venir reprendre ses baisers sur tout son corps, à défaut de pouvoir la dévorer tout entière. Or, elle vint le basculer sur le lit. Il était surpris et ce n’était pas pour lui déplaire. A cheval sur lui, la coiffure chamboulée, son regard embué, aucun mot ne pouvaient décrire la puissance de cet instant. Il souriait ravi du spectacle qui s’offrait à lui. Elle était merveilleuse, le parfait mariage de sa personnalité et son corps venait de se dresser devant lui, lui dévoilant qu’une partie de sa beauté. Une beauté qui l’avait touché au premier regard. Ses mains sur ses cuisses, il les caressait non-chalamment, trop occupé à nourrir ses yeux. Le haut de sa robe glissa lentement, trop lentement le long de ses épaules, puis de ses bras et ses hanches. Il avait accompagné son geste, d’une main au début timide, puis devant les dessous de la dame qui n’était là que pour lui, il avait attrapé le tissus de la robe, la serrant fortement entre ses doigts. Il avait envie de lui arracher tous le reste. La tirant doucement vers lui, par les bras de tissus qui étaient tombés, il inspirait avec force.
Ses caresses, ses gestes et son corps chaud tout autour de sien le rendait fou. Il ne pouvait plus attendre, cela en devenait presque douloureux. Elle se penchait doucement vers lui pour l’embrasser de baiser qu’il était incapable de refuser. Il en voulait même plus, mais pour compenser, elle lui susurrait des promesses à faire. Des promesses qu’il avait envie de suivre, un nouveau souffle pour sa vie. Il sentit alors ses doigts se lier aux siens. Il la serra avec force, celle de l’affection. Sans la lâcher, il ramena sa petite main et en embrassa tendrement le dos de plusieurs baisers. Il se dressa de tous ses muscles et sa taille, assit et elle sur lui, il l’entoura de ses bras et ses épaules, tout entière. Il la voulait que pour elle et il voulait être là pour elle. Une sorte d’amour et de dévotion, voilà ce qui transpirait de ses pores. Un pansement pour que les blessures cessent de suinter.
Il lui embrassait avec douceur la tempe, puis la joue, la bouche et le cou. « Je te le promet » avait-il murmurer à ses plaintes avant de s’attaquer au cruel laçage du corset. Il ne voulait rien pour entraver à leur passion. De ses deux grosses mains puissantes, après un bref délestage des cordons, il tira sur le corset, et le lacet céda à certain endroit. Il n’en avait cure. Ce n’était un instant où il avait le temps d’être plus minutieux et que la délicatesse n’était pas vraiment son fort. Il le retira enfin, le haut nu il la colla brusquement contre lui pour des baisers brulants. Il s’était arrêté de respirer à l’instant où il pouvait sentir sa poitrine contre la sienne. Son coeur lui faisait mal, voulant rejoindre celui de sa belle.
Il la bascula à son tour. D’un geste, il fit glisser tout le reste de sa robe le long de ses jambes. Se débraillant en vitesse pour ne pas lui laisser le temps de prendre froid, il réunit enfin leur corps épurés de tous vêtements. De sa charpente abrupte, tous de muscles, de cicatrices et quelques tatouages marquant les épreuves de sa vie, il dévorait la noblesse douloureuse et satinée de Diaz. Il était impatient, plein de désirs embrasés et d’une joie transporté dont il avait cruellement besoin. Malgré tout, il avait prit son temps, celui de la connaitre enfin chaque parcelle de peau qu’il s’était imaginé alors qu’elle se frottait la nuque, éreintée et qu’il pensa à la courbe de son dos, ou encore cette fois où il l’avait rattrapé alors qu’elle avait trébuché et qu’il aurait aimé faire une ode à sa gorge, puis la ligne de ses jambes lorsqu’elle courrait. Tout ça, il pouvait l’apprécier à présent et il n’était pas déçu. C’était mieux que dans ses rêves. Il prit donc le temps de la connaitre, mais aussi de lui partager ses sentiments, de lui être reconnaissant de l’honneur qu’elle lui faisait. Il scellait alors sa promesse, rejoignant leur corps dans une profonde danse de leur lascivité. La mélodie qui accompagnent leur pas était délicieuse, brutale et tendre.
Les corps se découvraient et celui de la reine beaucoup moins rapidement que l’homme, car sa toilette était délicate et aussi compliqué qu’une femme. Des vêtements qui n’étaient là que pour embellir cette femme toujours plus à chaque seconde qui passaient et qu’il se battait avec le corsage. Diazpro se tortillait dans le lit, entre ses mains, sous sa bouche gourmande et pleine d’envie d’y faire un tout petit croc, juste de quoi rassasier sa faim d’elle qui ne cessait de croître lorsqu’il la regardait se cambrer contre son corps chaud et déjà moite, ou qu’elle soupirait d’aise quand sa main remontait le long de ses jambes et qu’il l’étreignait avec foce. Il l’écrasait de toute sa passion, l’un l’autre dans le plus simple appareil. Ils se mettaient à nu pour réclamer l’extase de leurs sentiments.
Langoureusement, il se faufilait entre ses jambes, lovées tout autour de lui. Il laissait courir ses mains, son regard pour apprécier chaque instant, chaque sensation, chaque tableau qui s’offrait à lui et mettait en lumière une beauté chez elle qu’il n’avait encore jamais vu si ce n’est rêvée. Chaque découverte était plus époustouflante que la première. Son coeur grossissait comme son émoi et ses désirs ardent de la faire sienne. Entre deux baisers suaves, elle espérait des promesses souffler dans son cou, au milieu des flammes qui les consumaient entièrement. Il aurait pu déplacer des montagnes pour elle à ce moment là, mais ce n’était pas ça. Bien sûr qu'il ne s’imaginait un seul moment la quitter. Pas là. C’était le dernier de ses souhaits. Il l’avait tant désiré sans vraiment se l’accorder, mais son affection avait grandit malgré lui. Elle le ravissait par ses peurs. Elle le comblait par ses voeux. Il s’était alors montré bien plus entreprenant et fougueux avec elle. Il ne faisait que retenir le flot de désir qui le brulait de l’intérieur.
Il frémissait au contact de des lèvres de la belle sur son corps. Elle ne l’aidait pas à calmer ses ardeurs. Elle arrivait presque à lui arracher des grognements de plaisir. Elle pouvait par contre sentir sa respiration s’arrêter parfois quelques instant. Et ensuite, un long soupir. Elle lui murmurait qu’elle ne voulait pas le quitter. Son coeur s’était ébranlé. Une douleur, mais pas désagréable. Il avait serrer un peu plus fort sa main sur ses fesses pour la ramener contre lui sous l’émotion. Il ne pouvait plus attendre. Avec respect, mais aussi la délicatesse d’un lion en rut, il vint alors la posséder. Il en tremblait presque, tous ses muscles bandés, au-dessus d’elle avec l’horrible envie de se décharger de toute son âme, et la peur de la briser entre ses bras sous le poids de toute son âme.
Elle se cambra et il glissa un bras dans le voluptueux creux de ses reins, pour qu’ils s’unissent toujours un peu plus. Il n’avait pas bougé, après un début un peu ferme. Elle était splendide et il n’avait envie de rater ça pour rien au monde. Elle en était belle jusqu’aux bouts de ses jambes de reine qui entourait son corps marqué par une vie de malfrat. Il peinait presque à rester au-dessus d’elle, et elle s’accrochait avec force, comme si elle allait brusquement tomber, comme si leur corps venait de se rencontrer avec violence. Non, ce n’était que la passion de leurs transports. La chaleur de leur deux corps avait l’impression de lui faire fondre les barrières de son esprits et laissaient ses pulsions prendre la place. Il s’en mordit la lèvre, alors qu’elle lui mordait l’épaule pour se raisonner et il réussit à être tendre, à lui dévouer chaque gestes avec toute l’affection qu’il était capable de lui porter. Une douce valse qui ouvrirait le bal lors de fiançailles, entre les deux amants du jour. Puis la passion revint lentement, presque timide, mais incontrôlable plus elle entrait dans la danse.
Ce n’était qu’un pur bonheur qu’il vivait là, transporté par la sensualité et l’émotion de leur échange. Ferme et puissant, il prenait son temps pour se délecter de chaque moment. Et elle gémissait son prénom et lui-même avait du mal à contenir silencieusement son allégresse. Elle finit par lui dire qu’elle l’aimait. Il ne put faire autrement que de s’arrêter, bien en elle, sa main fortement reserré comme un étau sur l’épaule de la brune. Il aurait pu la briser d’un geste. Ca ne dura qu’un court instant, une ou peut-être deux secondes. Il tenait la tête de lit de son autre main, et il la brisa brusquement sous le coup de l’émotion. C’était ça, où il risquait de lui faire très mal en se laissant emporter sur ce qu’il était entrain de faire. La tête de lit s’écroula d’un côté, s’affaissant sur le matelas qui se remit à amortir tant bien que mal les sentiments qui transpiraient de leur va et vient. Il était amoureux et impétueux. Elle lui faisait accepter l’homme qu’il était. Le lit claquait contre le mur. L’extase arrivait et le lit tapait plus fort contre la pierre. Il tapait, et tapait, et tapait jusqu’à ce que… Un pied ne cède sous leur amour enflammé, dont le coeur ardent venait d’exploser d’un plaisir délicieusement consommé. Le lit était vétuste. Le sommier bascula et ils roulèrent, tout enveloppés dans les draps moites sur le sol en pierre. C’est Cly qui encaissa le plus, réceptionnant la belle contre son imposant poitrail encore chaud de leur ébats. Il la tenait fermement contre lui. Il ne la laisserait pas tomber.
L’ancien mousquetaire avait rit de bon coeur, frottant son nez contre son épaule avant d’y déposer un baiser. Il la regardait, complètement ailleurs. Il n’arrivait pas à y croire. Il finit par détendre un bras, se plaçant une main derrière la tête et portait son attention sur le plafond, un grand sourire aux lèvres. « Dis... c’est combien pour la nuit ? Savoir... Que je calcule c'que ça va m’couter pour une vie. » lui disait-il qu’il l’aimait à sa façon, la taquinant sur la menace qu’elle lui avait faite s’il recommençait à la traiter comme une catin. Il s'était tourné, le sourire mutin et vint réclamer un baiser, en espérant qu’elle ait un temps soit peu d’humour.
Le matelas avait été tiré du sommier en miette sous le poids d’une passion non feinte, ni même retenue. La chambre était encore chaude et suave de leurs ébats. A son grand plaisir, la belle brune était restée pour la nuit, lovée contre lui et l’accompagnait dans ses rêves jusqu’au petit matin. De la sentir contre lui, son corps gracieux et délicat entre ses épaules musclés et son parfum enivrant, et après quelques derniers baisers tendres échangés il s’était endormi presque aussi-sec, balancé par l’alcool, hypnotiser par leur deux corps battant en diapason. Il ne fit même pas de cauchemar. Il dormait du sommeil du juste. Elle avait fini par se réveiller au petit matin. Lui, il dormait toujours comme une souche, vu les émotions, l’alcool et l’effort qui avait précédé sa nuit, il était cassé. Prenant le temps de le regarder en toute innocence, elle partit et laissa une place vide et froide à ses côtés.
Il dut ouvrir l’oeil peut-être une demi-heure plus tard. A moitié dans les limbes, il se tourna pour la chercher sur sa couche. Il ne sentit rien que la pierre froide qui lui mordit la peau des mains et les bosses formés par le corps de Diaz quelques heures plus tôt. Il se leva et regardait autour de lui. Tout n’avait l’air que d’un rêve, mais de se voir par-terre et son lit comme ayant survécu à une tempête, il fut rassuré. C’était vrai et ça s’était passée. Il se redressa et jeta un regard à la chambre pour vérifier qu’elle n’était plus là. Non, aucun signe de vie, si ce n’est les bruits de l’extérieur, le hennissement de l’âne, les sabots des cheveux et quelques domestiques qui beuglaient dans leur patois à travers l’arrière cour où se trouvait le bétail. Il soupira d’aise, encore emporté par cette si chaleureuse nuit et se rallongea, un grand sourire aux lèvres. Il se prélassa dans son matelas informe directement sur le sol encore facilement une heure.
Trouvant enfin la force de se lever, il trouva un mot à sa porte. Toujours au milieu de sa petite chambre, il n’eut qu’à se pencher pour récupérer le papier aux doux parfum. Celui de Diazpro. Encore un peu dans le gaz, il l’ouvrit et sourit. Il ne s’attendait pas du tout à ce qui allait arriver. Au contraire, il se demandait bien ce qu’elle lui préparait après cette nuit passée ensemble. Ou peut-être voulait-elle mettre les choses au clair et que tout cela devait rester discret et ne pas recommencer. Impossible. Mais il était bien arrosé, il a peut-être mal interpréter ses messages. Il ne se rappelait pas de grand chose, juste que c’était absolument sublime. Une rédemption. Elle lui donnait rendez-vous sous l’immense chêne qui était dans l’enclos des oies.
Il s’était alors habillé, changeant des habits de la veilles, mais pas forcément plus propre. Quoi qu’il avait quand même fait un effort de coquetterie. Il se rappelait encore toutes cette histoire de se faire beau pour quelqu’un. Dans sa chambre, devant le morceau de miroir brisé qui était accroché à un des murs il resta un moment pensif. Il se tenait l’alliance de son mariage avec sa défunte femme encore à son doigt. Après une longue hésitation, il la retira. Bien sûr, cette fichue bague était bien agrippé à son doigts et ce ne fut pas s’en souffrir un peu qu’il se l’arracha et la glissa sur sa chaîne avec celle de sa femme. Il était peut-être prêt à passer à autre chose. Il y a encore quelques mois, il ne se sentait pas du tout capable de la retirer ou d’accepter sa mort. Il ne l’acceptait toujours pas, mais disons qu’il l’avalait lentement.
De bonne humeur, sans aucune peur, ni même doute, il se rendit dans l’arrière-cour du château. Pas besoin de trouver un bon coin pour pouvoir l’observer secrètement. Il n’avait plus besoin de se cacher. Ou peut-être. Plus il approchait et plus il avait peur de ce qui allait se passer à ce rendez-vous. Et si elle se ravisait ? Non ! Je me fais des idées. Elle veut sûrement passé du temps avec moi, car elle ne peut déjà plus se passer de ma présence. Ou alors en discuter… Il avait tellement envie de la voir, ses mimiques, sa bouche, ses yeux, son corps se déplaçant comme s’il flottait sur le sol, sa poitrine qui le faisait frémir à chacune de ses respirations. Tellement pressé qu’il n’était même pas aller saluer Jack comme il le faisait tous les matins, histoire de se réveiller avec un bon vin ou un café. Et il repensait subitement à Jack. Diaz l’avait déjà tenu au courant ? Qu’allait-il lui dire ? Devait-il lui dire ? Comment ? Rien à faire. Il était sur un nuage. Diaz l’obsédait, elle le portait, lui donnait des ailes pour ne voler qu’à elle. Finissant sa cigarette roulé, il l’écrasa sur le muret en pierre avant d’entrer dans l’enclos. Le portail en bois grinça et les oies qui s’agitèrent autour de lui. Comprenant qu’il n’avait pas le grain, elles se dispersèrent toutes.
Il se tenait sous l’arbre où sa belle lui avait donné rendez-vous. Légerement en avance, il ne voulait pas la faire attendre. Il n’avait pas réfléchis non plus. Il s’était préparé et était venu. Il voulait la voir. Il ne pensait qu’à elle. Il pensa parfois à autre chose sur le chemin mais très vite, il revenait à elle. Diazpro, la gardeuse d’oie au regard rassurant et au sourire chaleureux. La douce brise balançait les feuilles de l’arbre au-dessus de sa tête, bruissant malgré le vacarme des oies qui cancanaient joyeusement à des lieues de Cly. C’est qu’elles n’avaient pas confiance. Appuyé contre le tronc, il sentait le temps s’écouler, tirant sur les ficelles de son coeur prêt à s’envoler dans le ciel comme un dirigeable, le serrant toujours un peu plus. Le doute venait écraser sa joie petit à petit. Cly se sentait si faible et vulnérable, malgré l’homme puissant qu’il était, un bastion imprenable, une montagne que rien n’érode. Sauf elle.
Et elle arriva. Diaz se dessinait au loin, sortant du château pour se rapprocher de lui. Son pas était gracieux et elle flottait comme toujours sur le sol. Les doutes de Cly s’évanouirent et son coeur se mit à battre avec force. Il en avait presque mal. Il n’avait plus d’alcool dans le sang, si ce n’est les restes d’un douloureux mal de crâne. Qu’un détail qui n’avait pas son importance à cet instant. Sa robe était merveilleuse, aussi délicate que celle qu’elle portait la veille. Elle le rendait fou tant elle était belle. Sa couronne de fleur le faisait craquer, mis en valeur par son visage de poupée en porcelaine. Elle approchait encore et toujours. Je me suis dis que je ne voulais plus la voir partir. Me quitter. Je veux l’avoir à mes côtés. Je veux vieillir avec elle. Lui donner ma confiance, ma vie, mon coeur… J’ai besoin d’elle. Son maquillage était juste assez léger pour laisser éclater sa beauté naturelle. Il n’avait pas réussi à sortir un seul mot, quand enfin elle était à sa hauteur. La bouche entrouverte, il la dévisageait de la tête aux pieds, étirant doucement un sourire radieux.
Elle s’étonnait presque de le voir. Il ne répondit pas, portant une main à son visage avec tendresse. Du bout des doigts, il effleura sa joue et sa coiffure. La main de Diaz s’y glissa et il la serra comme porter par leur affection mutuelle. Se hissant sur la pointe de ses pieds, elle vint coller ses lèvres contre les siennes et lui faire l’honneur d’un baiser. De son autre main, il lui enlaçait la taille et y répondit avec ravissement et envie. De la tendresse et de la passion, comme un doux écho de la nuit passée ensemble. Il avait pensé à un rêve et tout se réalisait par ce baiser. Or il pensait encore à un rêve, mais il ne préférait pas s’y attarder. Si tout cela n’était qu’un songe, pour vu que je ne me réveille jamais. Chaque instant, il voulait l’apprécier. Diaz commença alors par s’excuser. Il comptait lui répondre d’un signe de tête que ce n’était rien de grave, mais la suite le figea et son regard se fit perçant d’inquiétude.
Elle l’emmena plus loin, sur le banc. Il y prit place les jambes un peu rigides et attendait. Il avait peur. Ses doutes finalement était peut-être fondés. Il ne préférait rien dire, toujours aussi muet, l’angoisse lui nouant la gorge et l’estomac. Elle reprit la parole. Ses adorables joues se mirent à rougir alors qu’elle évoquait la nuit qu’ils avaient passé. Ses mots l’avait touché. Il pensait la même chose. « Moi aussi, j’ai trouvé ça merveilleux » avait-il comme continué ses paroles. Son sourire était grand et son regard aussi pétillant que la brunette. C’était plus fort que lui, il se penchait vers elle pour venir l’embrasser avec la même passion qui les entourait depuis leur premier baiser échangé dans cette cuisine, sur cette table. En parlant des cuisines, elle changea rapidement de sujet lorsqu’il se détacha d’elle, se souciant de savoir s’il avait mangé. Arquant un sourcil sceptique, il secouait la tête pour lui faire comprendre qu’il n’en avait pas besoin. « Je t’ai toi, ça me suffit... Y’a pas meilleur douceur pour commencer la journée. » lui avait-il dit taquin et béat. Ses petits doigts se serrèrent sur sa grosse paluche rugueuse. Elle avait l’air si mal à l’aise. Son air heureux et idiot s’estompa. Il s’inquiétait encore un peu plus.
Les oies cancanaient toujours. L’une d’elle s’approcha et Diaz la flatta d’une caresse sur le haut de sa grosse tête blanche et son regard benêt. Il porta son attention à ce geste, suspendu aux mots de Diaz. Suspendu dans le temps. Il s’impatientait de savoir. Elle répète alors qu’elle avait quelque chose d’important à lui dire et le coeur de Cly fut comme une enclume dans sa poitrine. A force de le lui dire, il n’allait pas y survivre. Elle se lançait enfin, tournant autour du pot. Le début de son discours commençait mal. Cly serra lui aussi sa main sur celle de sa belle. Les muscles de sa mâchoire étaient saillant. Il était crispé. Son regard était fuyant, descendant le long de sa robe, jusqu’à ses pieds si adorablement chaussé avec finesse et goût. Les mots s’enchainaient et il avait l’impression de perdre pied. Il sentit qu’elle relevait la tête, mais il n’eut pas la force de la regard. Qu’un coup d’oeil bref. Il détachait sa main de la sienne, pour venir jouer des ses doigts avec ceux de Diaz, les caressant, les frôlant et les enlaçants. Des caresses nerveuses. Un petit animal perdu et stressé qui cherchait un repère.
Il n’avait pas envie d’en entendre plus. Il voulait lui hurler d’arrêter, mais il ne dit rien. Jack était dans l’affaire. Des mensonges. C’était ça qu’elle essayait de dévoiler, les mensonges qui les avaient liés tous les trois jusqu’à maintenant. Je leur faisais confiance… Elle lui dit qu’elle était la Reine de ce royaume. Il prit un moment avant de comprendre et il releva enfin son regard pour le plonger dans le sien. Il ne dit rien pendant un long moment. Elle l’implorait de dire quelque chose. Il avait l’air étonné. Impressionné. « Pardon ? Tu veux dire que… Ici… C’est à toi ? Tout ça… ? T’es la fameuse Reine de ce bout de terre ? Je… Woaw… Je me sens... pouilleux. » avait-il commencé, surpris et pris au dépourvu. Dans un premier temps, il n’avait pas pensé qu’un jour, il aurait fait fondre le coeur d’une si grande Dame. « La Reine de ce royaume… » finit-il par murmurer, regardant sur le côté. Cela venait de le frapper. Il faisait le lien. Les mensonges, son statut, sa nature... Son regard s’assombrit.
Il retira lentement sa main et sa respiration devenait profonde. Un bison qui se sentait pris au piège et angoissait. Il pouvait se mettre en colère et être dangereux. « T’es une… Cardinale ? » avait-il murmuré, la voix rauque et se levant brusquement du banc. Il s’éloigna de quelques pas, se passant une main dans les cheveux, anéantis. Tant de chose qui lui polluait l’esprit et lui brisait le coeur. Déjà qu’il n’était pas très à l’aise d’errer dans le palai d’une grande sorcière. C’était dur à encaisser de se dire qu’elle lui faisait face depuis le début et qu’elle lui avait accroché le coeur. Mais avec quels maléfices elle l’avait fait ? Il s’était laissé emporté par une vile et tentatrice sorcière. « Non !!! » s’était-il mit à rugir en donnant un coup de poing si violent dans l’arbre qu’il en trembla. Quelques bourgeons s’égrainèrent. Un deuxième et on entendit un craquement. Il était fort. Très fort. Et en colère. « Tu me prends pour l'idiot du village ? Je vous connais. La magie est un vice qui rend ses possesseurs vicieux. Tu m’as menti et tu crois vraiment que maintenant je vais te croire ? J’étais prêt à tout te donner. Ca t’amuse de jouer avec moi ?! » s’éparpillait-il dans le tumulte de ses émotions contradictoire. Il faisait une décompensation de sa dépression. Il était aliéné par son deuil. Il ne méritait pas d’être heureux, ce n’était pas son destin alors encore une fois, il accusait le coup. Il était persuadé qu’on cherchait encore à le détruire. La vie voulait le détruire à petit feu et Diaz et Jack était la nouvelle lubie de sa mauvaise fortune. Il était fatigué. Il n’avait plus la force de se faire rouler ou poignardé dans le dos. Il en avait assez de devoir toujours marcher en regardant derrière lui. L’ombre de nouveaux soucis plantait toujours au-dessus de lui. Depuis qu’il trainait avec Jack et Diaz, il n’avait plus ce genre d’angoisse. C’était ça le plus dure à encaisser. Encore des mensonges ! Il ne pouvait y croire. Pas elle. Tout sauf elle. La vie est si cruelle.
Il avait fait les cents pas tout en parlant et brusquement il l’attrapa par les cheveux et la jeta sur l’herbe, hors du banc. Les fleurs de sa couronnes courraient sur le pelouse de l’enclos. Les oies s’affolèrent et se mire à jacter avec force, comme un cor sonnant l’alerte. Il ne lui laisserait pas le temps de parler. Il ne voulait pas l’entendre. Il ne lui donnerait pas l’occasion de se jouer encore de lui et le manipuler. « Pourquoi me torturer ?! C’est ça qui te divertis ? Te jouer d’un homme faible et venir jouer là où ça fait mal ? Tu peut-être fière, t’es une sacré bonne comédienne ! J’étais presque prêt à te donner mon âme. J’ai pas besoin qu’on me rappelle que j’ai pas le droit d’être heureux et que la vie est une putain ! ». Il s’emportait, il était hors de lui. Il l’enjamba et l’attrapa par l’arrière de son bustier. Il la retourna et la saisissant par les épaules, il la secouait. « Pourquoi tu me fais ça à moi !? ». Impossible pour lui de voir la possibilité de la sincérité. Il n’avait plus le contrôle de rien. Sa folie avait le dessus sur sa raison. Il s’éloigna et attrapa le banc de pierre qu’il finit par soulever après un petit effort. Il était tellement enragé et brisé qu’il risquait de la tuer sans s’en rendre compte. J’étais prêt à lui donner ma vie !.
Jack arrivait tout juste. Iva avait demandé de les surveiller. Il était essoufflé, appuyé contre un poteau en bois qui soutenait le chemin des murailles. Il vit Diaz dans l’herbe et Cly soulever le banc et le brandir au-dessus de sa tête. Il s’approchait de sa soeur. « De toutes, t’étais la seule qui n’avait pas le droit de me trahir ! T’avais pas le droit de jouer avec mon coeur déjà en miette. » craquait-il, les larmes aux yeux et la voix gémissante. Jack courut, apeuré et hurlait à Cly de ne pas le faire. Cly allait l’abattre sur elle. Du moins, c’est l’air qu’il en donnait. Il en avait envie, mais il n’en aurait jamais eu la force. A moins qu’il ne perde totalement le contrôle et se laisse dévoré par ses démons. Il ne voulait pas y croire. Ses bras tremblaient. Ses muscles qui le travaillaient ou le poids de sa peine qu’il retenait.
Il l’avait jetée au sol comme un mal-propre, seulement animé de sa douleur et sa colère. Aveuglé par son veuvage et tous ses anciens démons dont certain qu’il n’eut jamais la force de parler à qui que ce soit, il ne contrôlait plus rien. Il était confus, se méprenait, mais il n’entendait plus sa raison le ramener au calme et à l’écoute. Non, il n’y avait que des cris de rages impulsifs venant du fond de son esprit. Il n’était pas dans une de ses meilleures périodes. Il avait presque remonté la pente à un moment après la perte de sa famille, mais il avait replongé. Diaz était alors apparue comme un miracle, un chemin vers la sérénité et le bonheur. Une douceur à la fin d’un repas indigeste. Une fleur au milieu d’un monde dévastée. Un phare dans ses eaux tourmentés. Il s’était accroché et nourri d’espoir, encore plus après cette nuit. Des jours qu’il espérait un peu moins que ça et qu’il n’osait pas lui dire sincèrement qu’elle faisait de nouveau battre son coeur. Tout était doux et chaleureux lorsqu’il était avec elle, s’était-il dit avant de s’endormir et même au petit matin. C’était comme si son rêve se ternissait et se déformait en un affreux cauchemar. Il n’y avait pas le droit. Non, son rêve d’une vie meilleure. D’une vie qui le rendrait meilleur et enfin aimé pour ce qu’il était.
Elle avait beau lui expliquer malgré le traitement qu’il lui accordait, il était incapable d’entendre. Incapable de savoir ce qu’il faisait ou voulait. Ses mots sont cinglants et intolérants. Ce n’était qu’une simple angoisse, une faiblesse qui l’avait rendu acerbe face à la magie. Elle avait l’avantage sur la force et il n’avait que ça. Et malgré tout, j’ai pas pu les protéger… Il n’y comprenait rien et ça lui faisait peur. Sauf que là, ça ne passait pas. Qu’elle lui ait mentit, pour une bonne raison ou non, elle l’avait trahi et cela ne faisait que confirmer l’avis qu’il se faisait des sorcières. Elle tente en vain de lui dire, de lui expliquer ses raisons et assumer ses fautes, mais il était déjà loin. Il était en pleine décompensation. Il tenait le banc au-dessus d’elle, les dents serrés, les larmes aux yeux et tremblant. Il hésitait. Enfin, il revenait doucement au calme, essayait de se tempérer. Il eut assez de recul pour ne pas se sentir de le faire. Il comptait le lâcher juste à côté et partir, mais voilà que ce qui aurait pu être l’arme d’un crime impardonnable se souleva. Cly sentit son corps quitter le sol lui aussi. La sensation était étrange, comme si son âme s’envolaient vers les cieux. Est-ce que j’étais mort ? Il volait mais son corps n’était comme… Pas entier. Une telle masse de muscle, ça devait lui faire bien bizarre d’être moins sensible à la gravité.
Sa phrase avant qu’elle ne le soulève avait sonné pour lui comme une menace. Quand il réalisa, il était complètement transit de peur. Son visage s’était figé et il s’était débattu. Il s’en mordit le poing pour ne pas gémir d’angoisse ou hurler. Son palpitant galopait à vive allure et il se mit à regarder partout autour de lui. Il cherchait comment se sortir de là. Il était persuadé qu’elle allait le tuer ou le torturer. Il paniquait totalement. Encore une fois, il l’avait à peine écouter. Il l’avait entendue et ces paroles, c’est que bien plus tard, après la malédiction qu’il les comprendrait et regretteraient de ne pas les avoir entendu. Il était aliéné par la peur et la dépression. Il ne voulait simplement pas mourir et il se le répétait inlassablement. Soudain, Cly rencontra le sol avec puissance d’un simple geste de la main de la reine. Il poussa un grognement de douleur et en voulant se relever, il resta simplement cloué au sol. Il ne perçut que le bruit de ses pas qui approchaient et sa voix qui lui paraissait si lointaine. Dans son sentiment de persécution, il comprit simplement qu’elle pouvait l’écraser comme elle le voulait et d’un claquement de doigt. Il fut soulevé, mais il n’avait même plus la force de relever la tête. Quelques larmes avaient coulés aux coins de ses yeux, discrètes. Il était à peine conscient, essayant d’accepter son sort, de retrouver sa femme et sa fille aux Enfers, de regretter ses actes et se sentir soulager de ne pas connaitre plus de peine.
Jack s’interposa alors entre les deux protagonistes, attrapant la main de Diazpro et l’arrêtant dans son geste. Enfin, Cly fut libérer. Il s’écroula, un genoux au sol. Il finit par souffler de soulagement en se frottant les bras. Diaz pleurait et lorsqu’il releva la tête, il devinait à peine le poids de sa douloureuse déception dans ses magnifiques yeux chocolats. Non, il lui jetait un regard plein d’effroi. Et comme s’il avait soudainement remarqué qu’il était vivant et libre de faire ce qu’il voulait de son corps, il se leva précipitamment. Un peu maladroit, il se retrouva debout et reculait d’un pas méfiant. Il aurait fait face à un dragon ou un monstre que cela aurait été pareil. Il était perdue et on le sentait à son regard d’animal apeuré et paniqué. « M’approchez plus ! » avait-il finit par aboyer aux deux avant de partir en courant. Le dernier regard qu’il leur avait jeté était celui d’un homme qui lui aussi avait le coeur brisé. Encore une fois. La fois de trop... Et si seulement j’avais réussi à l’écouter... Jack l’avait vu.
C’est plus tard, en trouvant une pièce de tissus, tachée de sang et de sueur, mais parfaitement pliée et rangée précieusement dans un endroit discret. Jack devina rapidement. C’était celui qu’avait utilisée Diaz ce soir où Cly était rentré très esquinté après un règlement de compte dans une taverne, à peine conscient. Elle avait pansé ses plaies et l’avait veillé toute la nuit. Cly avait la manie de garder des objets qui marquaient une rencontre avec une âme qui le touchait. De sa femme, il avait gardé les rubans de ses chaussons de danse, avait-il confié à Jack. Ce dernier ne pouvait décidément pas le laisser partir sans qu’il ne sache et comprenne vraiment. Il était partit totalement en état de choc. Jack devait essayer. Encore une fois ! Une dernière fois… Et il partit sur les pas de Cly, avec deux jours de retard. Lorsqu’il le retrouva après des mois de recherche, ils ont été emportés par la malédiction. Il n’aurait su dire pourquoi lui avait été touché par Cly, or il ne pouvait pas rester là sans rien faire. Pour Cly et aussi pour Diaz. S’il pouvait effacer les blessures qu’avait provoqué toute cette histoire dans le coeur de Diaz... Il sentait coupable et voulait réparer les choses.