Charlie ne tenait pas en place. Il avait marché tout guilleret aux côté d’Allan. Il lui avait vendu du rêve avec le programme de cet après-midi. Tel un enfant qui allait à Disneylworld. Il avait toujours rêvé de battre un dragon, mais il fallait être sérieux Liot ne ferait jamais le poids. Même pas contre un bébé-dragon. Jamais cela aurait pu lui arriver, ou pas aussi facilement. –
Et surtout sans risque ! Arrivé sur place, il sauta tant de joie, que sa penny-bord échappa de son sac à dos. Il se prit les pieds dedans, fit une roulade et se releva aussitôt pour reprendre ses bonds. «
Je vais fumer un dragon !!! » avait-il grogner en serrant les poings. L’excitation d’un enfant qui se prenait pour un super-chevalier. Il en avait parlé presque toute la matinée à Zélie, la sirène de son coeur –
ou presque. Comme d’habitude, c’est compliqué. «
Je vais combattre un dragon ! » avait-il beuglé ce matin en brandissant son couteau après avoir tartiné sa brioche. Zélie fit défilé le fil d’
Instagram avec lassitude sur son téléphone et lui répondit : «
Encore un qui va rentrer avec des bobos… _
Mais non, je t’ai déjà dis mille fois ! C’est un faux dragon ! Un hologramme ! Tu sais comme le Skype de Star Wars. » avait-il répliqué, agacé. «
Je sais. Mais toi, ça t’empêchera pas de te faire quelque chose. Tu finis toujours par avoir des accidents. T’y arrives avec des sashimi. Là, on va te donner une arme. » soupira t-elle sans même le regarder, buvant son café, le nez sur son téléphone portable. Charlie lui avait tiré la langue et elle n’avait pas réussit à briser sa joie.
Il laissa Allan se renseigner et s’occuper de tout. Charlie avait entendu dire qu’il filmait la session et qu’on pouvait l’avoir en souvenir.
Trop top ! Je vais lui montrer comment je vais le tuer le dragon. Elle fera moins sa maligne. Et peut-être qu’elle me trouvera trop sexy en chevalier, trop fort et badass et… bang bang sous l’océan ! Il trépignait presque et enfin on les amena au milieu de l’arène. « Merci, merci, merci, merci !!! » avait-il dit presque tout le long du chemin. Et là, on pouvait les rater : une brochette de filles, dont des très jolies qui n’étaient là rien que pour eux. L’égo de Charles s’était réveillé. Il s’en mordit la lèvre. Ah, il n’avait pas envie d’impressionner que sa mi-femme-mi-thon.
Tant qu’elle en sait rien, c’est permis.Ils entrèrent alors dans un grand pré-fabriqué, dit « la salle d’arme » pour se préparer à affronter le dragon. On avait osé commencé par leur donner les épées. Allan lui donna un coup de coude et prenait sa température. Il hochait la tête, commençant déjà à jongler avec l’étrange outils de combat qu’on leur apportait.
Ça avait la forme d’une épée, mais fait de plastique et aluminium avec pas mal de petits capteurs partout. C’était léger à manier. Il la faisait tourner autour de son poignet comme s’il avait un sabre laser. «
Je suis un vrai padawan là ! » avait-il laissé échappé, commençant à faire le bruit du sabre tout en continuant à frapper l’air. Il renversait pas mal de chose dans ses grands combats avec le vent mais ne s’en inquiéta pas. Il n’en avait rien à faire. Un gosse qui faisait ce qu’il voulait.
Et bim la bouteille d’eau !Des hommes arrivèrent pour les équiper d’armure et celui qui s’approcha de Charles faillit se prendre un coup d’épée pleine tête. Le plus jeune ne tenait vraiment pas en place. Allan s’offusqua subitement – et heureusement pour le staff – ce qui arrêta Charles dans son échauffement d’escrime. Il râlait pour ne pas porter d’armure. «
Ah ouais t’es sûr ? » avait-il dit doucement, plus comme une pensée dite à voix haute. Il finit par hausser les épaules. «
Ouais ! On n’est pas des volaille ! » avait-il répondit plus fort et engagé pour appuyer les paroles de son maitre jedi.
Cocotte minute. bah une cocotte ? C’t’une volaille non !? C’est pas ça une poule la cocotte-minute c’est ça ? Oui, il était un peu idiot. Puis même si sa vie de Charles Sjörgen aurait pu sauver l’ignorance de Liot la petite fée, c’est que la seule chose qu’il sait utiliser dans la cuisine c’est le micro-onde. On n’a toujours tout fait pour lui, pourquoi saurait-il ce qu’est une cocotte-minute. «
Mais t’es sûr, sans armure. C’est pas un vrai hein ! » était-il persuadé que c’était possible. Surtout à Storybooke... Tout pouvait être possible.
J’étais pas seulement naïf quoi ! Il avait besoin de se rassurer. «
C’pas un vrai hein ! » appuya t-il sur le dernier mot.
Il fit encore deux trois tours de poignet avec son épée et sortit du box. «
Bon on y va ! Il est l’heure pour moi de devenir un homme ! » dit-il tout fier dans son armure. Etre chevalier, il s’y croyait.
acidbrain