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Nouvelles têtes
Souhaitons la bienvenue à Eve Copeland, Ruby S. Lucas & Thalie O. Lowell qui nous ont rejoint récemment. N'hésitez pas à passer par leur fiche de présentation pour leur souhaiter la bienvenue, ou sur leur fiche de liens.
Le calendrier de l'avent
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Son interlocuteur était, en réalité, une interlocutrice. Lefou n'arrivait pas à en croire ces yeux, au point qu'il crut que la gorgée de rhum à peine avalée lui jouait déjà des tours. Une femme ? Capitaine d'un bateau pirate ? C'était tellement incroyable ! Il en oublia temporairement ces tourments et ces remords. Cette situation entraînait tellement de questions ! Le grassouillet s'installa un peu plus confortablement, tel un enfant s'apprêtant à écouter une belle histoire. Il avait toujours été un excellent public pour ce genre de récit. Entendre les autres parler de comment ils ont accompli leur destin avait quelque chose de fascinant et stimulant. Un peu inspirant aussi, bien qu'il doutait toujours d'être capable d'accomplir pareil exploit. S'accrocher à son objectif et tout faire pour l'atteindre, il avait l'impression que cela fonctionnerait avec tout le monde sauf lui. Comme s'il était une sorte d'exception qui confirmait la règle.
"Vous connaissez Jack Rackham ?" Réagis le jeune homme, de plus en plus ébahi par ce qu'il apprenait. "J'habite trop loin à l'intérieur des terres pour connaître toutes les histoires de marins, mais, certains noms me sont familier." Poursuivit-il un peu maladroitement. Il écouta la suite dans un silence quasiment religieux. "Vous êtes incroyable." Commenta-t-il après avoir entendu Anne expliquer qu'elle ne s'était pas laissé faire et avait réussi à s'imposer envers et contre tous.
Naturellement, il demanda ce qui avait pu la pousser à accomplir une aventure pareille. Observateur, Lefou remarqua tout de suite la tristesse qui avait envahi son interlocutrice. Lui qui s'était imaginer une motivation romanesque, du style, j'ai pris la mer pour rejoindre l'homme que j'aimais, réalisa en une seconde avoir commis une gaffe. Oui, il s'était imaginé une histoire à l'eau de rose, uniquement à cause du fait que son interlocutrice était une femme, et il regrettait à présent d'avoir fait ce raccourci facile. "Oh, vous n'êtes pas obligé de répondre." Essaya-t-il de se rattraper, trop tard. Quel idiot ! Il était bien placé pour savoir que toutes les motivations pour partir à l'aventure n'étaient pas forcément heureuses.
Le jeune homme hocha gravement la tête devant les explications, n'osant, dans un premier rien dire, pourtant, son mordillement de lèvre témoignait qu'il brûlait d'envie d'en savoir plus. "Oui. Merci d'y avoir répondu." Dit-il enfin avec un sourire timide. "Votre histoire... Non, votre vie, est incroyable. Il serait juste de vous rendre la pareille en racontant la mienne, mais je crains qu'elle ne soit pas spécialement intéressante à raconter, encore moins à écouter." Regretta-t-il. Il Gêné, il fit une nouvelle tentative de boire ce fameux rhum qu'on lui avait servi. Il réussit à avaler sans tousser, mais il avait toujours l'impression d'avaler un feu qui lui brûlait horriblement et lentement la gorge. "Si c'était Gaston qui était là, à ma place, il aurait pu vous raconter ces exploits à la guerre ou comment il a réussi à chasser le cerf de la forêt argenté après des jours de traques, ou n'importe quelle autre créature légendaire." Regretta-t-il à voix haute. Après un instant de pause, Lefou laissa parler de nouveau sa curiosité. "Est-ce que vous n'avez jamais douté ? Vous ne vous êtes jamais demandé si c'était la bonne voie ? Je veux dire, avant de prendre goût à cette vie." Demanda-t-il en tournant son verre dans ces mains.
Je ne connaissais pas ce petit bout d’homme, mais je voulais bien lui donner quelques conseils, lui expliquer comment fonctionnaient certaines choses de ce monde. Il n’y avait que des gentils et des héros ici, on pouvait très facilement tomber sur de mauvaises personnes. Lefou avait eu de la chance de me croiser moi, et pas un autre pirate. Je n’étais pas sûre que Barbe Noire se montre aussi sympathique envers lui, surtout après qu’il ait essayé de voler mes hommes. C’était déjà oublié, je ne lui en voulais pas, et il n’était pas du tout le genre de personne que je craignais. S’il essayait encore de voler mes hommes, je n’aurais aucune difficulté à le remettre à sa place si besoin. Mais i n’avait pas l’air d’être un mauvais bougre, ce qui était un homme un peu perdu et qui avait besoin qu’on lui montre un peu la lumière. Je lui parlais un peu de ma vie, et de comment j’en étais arrivée là. Certaines questions étaient plus simples à aborder que d’autres, je restais vague sur une certaine histoire de ma vie, celle qui était la plus douloureuse. Il me demanda alors si j’avais connu Jack, un sourire naquit sur mon visage.
- Oh oui, je le connaissais même très bien. Je l’appréciais énormément… Il était comme un frère pour qui j’avais énormément de respect.
Je pensais alors à Killian. Lui aussi était comme un frère, mais un autre genre, avec qui je partageais d’autres choses. Lui, c’était plutôt un jumeau avec qui je m’entendais très bien. Je lisais en lui comme dans un livre ouvert, je le comprenais très bien et j’avais toujours l’impression d’être sur la même longueur d’onde avec lui. Avec Jack, il y avait un autre rapport, j’avais trop de respect pour lui pour me montrer aussi familière que je l’étais avec Killian. Il était un mentor, un grand frère… Un peu mon père de la piraterie, je ne savais pas trop. En tout cas, c’était très différent. Ils étaient deux frères différents.
- Jack Rackham est très connu, et je suis ravie de voir qu’on le connait même plus loin dans les terres. Il était lui-même un matelot de Charles Vane, lui était matelot de Barbe Noire. Mais je pense pouvoir dire que le plus futé des trois, c’est Jack. Sans nul doute.
Mon ancien capitaine n’avait pas la carrure d’un cruel pirate, lui était plus dans la finesse et la stratégie, ce que j’admirais énormément. Il m’avait beaucoup appris à ce sujet. Je préférais la façon de faire de Jack, il n’était pas comme les autres, et ça ne l’empêchait pas de se faire connaitre. Au final, j’avais quand même péché dans la cruauté et la violence. Il me dit alors que j’étais incroyable, ça me fit rire.
- Pas incroyable, juste débrouillarde.
Killian me taperait sur les doigts en entendant ça. Mais il n’était pas là, alors j’avais le droit de dire. Puis vint le fameux sujet que je ne voulais pas aborder : pourquoi me lancer dans la piraterie ? Parce qu’on m’avait pris mon fils, et que je voulais me venger. Mais ça, je ne lui dirais pas. Ce n’était pas un sujet que j’aimais aborder, encore moins avec un inconnu. Il me dit tout de même que je n’étais pas obligée de répondre, mais je choisis de rester assez évasive. Prétextant qu’on m’avait pris mon trésor. Ce qui était vrai… William était le trésor de ma vie, ma raison de vivre. Il avait dû sentir que mon trésor était quelque chose d’important, il affichait une mine grave. Je préférais chasser ses idées de mon esprit. Il me remercia d’avoir répondu. J’hochais simplement la tête. Il répéta alors que mon histoire était incroyable, ajoutant que sa vie n’était pas intéressante. Il se compara alors à ce fameux Gaston. C’était un chasseur. Rien qu’entendre ça, ça me faisait détester le personnage. Je n’aimais pas la chasse… Et mon côté louve l’aimait encore moins.
- Ecoutez, je n’aime pas les chasseurs. Vraiment. Je les déteste même. Alors, je préfére entendre l’histoire de monsieur Lefou qui me semble être quelqu’un de bien.
J’étais sincère. Même s’il manquait cruellement de charisme, il était adorable. Comme un adorable petit chien, un petit labrador. Il me demanda alors si je n’avais jamais douté. Si je ne m’étais jamais demandé si je ne m’étais pas trompée de voie. Je lui souris une nouvelle fois.
- Non, jamais. J’ai toujours eu l’esprit un peu… Rebelle. Je ne suivais jamais les règles chez moi, et je ne respecterais pas les règles du monde aujourd’hui non plus. Etre en mer, c’est se sentir libre et au dessus des lois. J’aime cette vie, et je l’ai aimée dès le début.
Je ne m’étais jamais trompée, j’aimais cette vie. Je m’y sentais à ma place. Ce n’était pas plus compliqué que ça.
- Et vous, que pensez-vous de la voie que vous avez choisie ?
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Ven 24 Nov - 19:14
