Lucy
Je ne savais pas ce dont il avait besoin. C’était sa réponse à l’affirmation que j’avais énoncé et je dû me retenir pour ne pas laisser échapper une larme. Ô si je savais. Il était un homme, il avait besoin de consommer la femme qu’il aimait. Il avait besoin de la toucher, de l’embrasser, de la câliner. Je ne pouvais pas lui offrir cela sans avoir à vivre dans son passé. Je ne voulais pas voir son passé. Je ne voulais pas le priver de son jardin secret. Je ne voulais pas être hanté par ses crimes, ses joies, ses peines, ses peurs, ses conquêtes ou encore ses défaites. Il ne pouvait m’aimer et je ne pouvais pas me permettre de ressentir ce genre de sentiment à son égard, même si c’était trop tard. Juliette et son colosse de mari arrivèrent au bon moment même si pendant un cours instant cela avait manqué être un bain de sang, mais tout avait fini par rentrer dans l’ordre et pendant que Juliette s’occuper de son patient, je quittais la pièce pour me rendre dans ma chambre en face et laisser aller silencieusement mes larmes. Je haïssais mes pouvoirs.
Juliette
Durnik était en mauvais état et pourtant il avait eu la potion de guérison. Une faible dose, je ne pouvais pas lui offrir plus. Dans ce monde la fleur de raiponce ne pouvait vivre. Aussi, je réprimandais mon supérieur avec douceur avant que sa réparti ne se fasse entendre. Une répartie qui sembla plaire à mon mari qui se permis de mettre son grain de sel, lui donnant une tape sur ses abdos, je lui souriais avec amour en demandant :
« Si c’est pour me contredire, je crois que la prochaine fois je refuserais ton escorte mon cher mari » Lui faisant un clin d’œil, je secouais la tête avant de reporter mon attention sur Durnik pour lui donner une seconde potion destinée à réparer ses os. Au vu du combat qu’il avait mené, il n’y avait aucun doute qu’il devait bien avoir une fêlure ou deux pour ne pas dire une fracture. Une fois qu’il eut répondu à mes questions je m’exécutais et lui donnais la bourse en cuir qu’il me demandait d’attraper. Fronçant les sourcils, je prenais l’amulette en forme d’aigle qu’il m’avait déjà donné et ajouté :
« Durnik non, je ne peux accepter vous m’avez déjà donné l’amulette de feu votre épouse. »
Lui rendant la bourse qu’il m’avait demandé de prendre, je me penchais vers lui pour l’écouter et hochais la tête avant de me redresser et lui répondre :
« Ça par contre je peux le faire. Reposez-vous Durnik et c’est un ordre non une requête » Lui souriant je me retournais et posais ma main sur l’avant-bras de mon mari pour ajouter :
« Je reviens, attends-moi là. » Déposant un chaste baiser sur sa joue, je me dirigeais vers l’endroit où avait disparu la rouquine et frappais à la porte.
Lucy
J’avais fini par ouvrir la fenêtre pour prendre l’air. Entendant la souveraine frapper à la porte je me retournais.
« Durnik va bien ? - Tout dépend ce que vous ferez quand je partirais d’ici. Au niveau physiologique il va bien. Cependant, je sais que si vous partez comme vous sembliez vouloir le faire il n’ira pas bien et pour ce mal là je ne pourrais pas le soigner. » Levant le regard vers l’amie de Durnik, je me détestais pour ne pas être en mesure de nier ses dires. D’ailleurs j’aurais aimé lui dire que je ne l’aimais pas et qu’il ne m’aimait pas mais ça aussi je ne pouvais le dire haut et fort parce que c’était un mensonge.
« C’est à cause de moi qu’il est dans cet état. Si je ne pars pas ça sera de pire en pire. » La trentenaire s’avança vers pour et posa sa main sur mon épaule avant d’ajouter :
« Partir ne résoudra rien bien au contraire Lucy. Durnik a fait une erreur, il voulait seulement vous protéger et au vu de ses blessures je dirais que c’est d’un autre homme. Je ne vous juge pas Lucy, loin de là, cependant ne soyez pas trop dure avec Durnik. Les hommes ont bien du mal à comprendre que leur femme ne sont pas des poupées de verres. Croyez-moi ce genre de désaccord intervient régulièrement entre mon mari et moi, mais là où il y a un problème c’est quand l’homme ne veux plus protéger sa femme, Lucy… »« Je ne suis pas sa femme » « Qu’importe ma chère vous m’avez comprise. S’il vous plait pardonnez à Durnik, ou du moins restez en colère le temps que vous voulez mais ne l’abandonnez pas. S’il vous plait essayez de réfléchir à cela. » La souveraine me souriait avant de s’en aller, une fois sur le seuil de ma porte elle se retourna et ajouta :
« Ce fut un plaisir de vous rencontrer miss Westenra. »Sur ses mots elle s’en alla avec son mari et je me retrouvais seule avec Durnik. Prenant la valise que j’avais laissé sur le seuil de la porte je la remettais dans ma chambre avant d’ajouter à l’attention de Durnik.
« Je reste mais ne crois pas que ça te donne le droit de recommencer. »J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...