Pénombre austère, un paysage bien trop calme qui s'esquissait devant l'émeraude qui observait la ville endormie d'un air désintéressé. Le nuage grisâtre se dissipait, laissant apparaître pleinement cette silhouette revêtue de vêtements sombres et en cuir qui dessinaient ses courbes féminines. Dans sa vision périphérique, une ombre, bien trop connue, bien trop narquoise qui semblait s'amuser de son désarroi et de la colère fulgurante qui assombrissait son âme. Son rire retentissait dans son esprit, riant de sa perdition, de ses doutes, de la sauveuse qui combattait la ténébreuse qui avait pris possession de son être, à cause d'elle. Sa mère. L'ébène tâchait l'émeraude à cette simple pensée, ce coup de poignard donné par une mère qui prétendait l'aimer, qui prétendait avoir tout fait dans son intérêt. Elle l'avait vendue à la noirceur par égoïsme, elle avait entachée son âme et son organe vital, avait laissé Rumpelstiltskin commettre son méfait, la laissant devenir un monstre, une aberration. Elle s'était volatilisée, avait fuit, avait trouver un passage jusqu'à cette bourgade devenue maudite à ses yeux, pour s'éloigner de tout ceux qui avait participé à cette amère trahison. Le seul regret qui résidait était de ne pas avoir revu son fils, mais il était plus raisonnable qu'il ne puisse voir ce qu'il était advenu d'elle. Il était en sécurité, c'était tout ce qui importait, loin d'elle et de pouvoirs trop puissants qu'elle n'était pas sûre de pouvoir contrôler à sa guise, des pouvoirs qu'un tiers pouvait aisément contrôler. Son épée...que le Ténébreux détenait toujours en sa possession. Elle se mordait sa lèvre avec force, écorchait son inférieure de l'ivoire tranchante, une simple goutte de sang qui perlait tandis que la blessure éphémère cicatrisait déjà. Emma tentait de calmer la valse d'émotions qui l'étreignait, mais la rage la consumait, un poison violent qui noircissait les fils de sa magie autrefois pure, une magie qui pourrissait, qui devenait sanglante et macabre. Pourquoi donc résister Emma ? Laisse toi aller ! La voix rieuse, provocante et machiavélique, qui ne cessait de la pousser dans ses derniers retranchements se manifestait à nouveau. « Tais-toi. » siffla t'-elle entre ses dents, s'avançant sur le bitume, ses pas la guidant dans une allée déserte pour ne pas rester sur l'avenue principale, peu désireuse de vouloir se faire remarquer par l'un des habitants de cette ville sous le joug d'un juge qui avait réussi à évincer l'ancienne méchante reine...Regina...Celle par qui tout avait commencer, celle qui avait tout ruiner. Elle a volée ta famille et même ton fils, tout ça pourquoi ? Pour un simple caprice ! Elle fulminait et coulait un regard sombre vers cette vision que les ténèbres en elle avait créée de toutes pièces, une vision fidèle à celui connu comme étant le Ténébreux, visage de celui des contes qui posait sur elle ses yeux globuleux et perçants. N'as-tu pas envie de te venger, dearie ? Les lampes environnantes grésillaient et elle sentait cette pression, cette tension insistante, un voile obscur recouvrait ses traits, levant lentement ses doigts où apparaissaient les lambeaux noirâtres d'une magie qui changeait en elle. « Va t'en. » Un murmure, glacial et emprunt d'une autorité sourde et à la rage vrombissante. Il arquait un sourcil, mais gardait ce sourire insolent et en un clignement de paupière, il avait disparu, n'étant plus qu'un souvenir infâme, pour l'instant. Elle poussait un profond soupir, avant de se détourner, immobile, quelques secondes. Les mots résonnaient, trouvaient écho dans les ténèbres qui souriaient cruellement à cette pensée fugace. Regina n'allait pas revenir de suite, ni cette bande de héros de pacotille qui souhaitait suivre aveuglement celle qui avait pourtant gâcher leurs existences, dans son plan de reprendre une ville qu'elle n'aurait jamais du abandonner dans un premier temps. Frollo jouissait d'un pouvoir éphémère, d'une victoire qui n'était que de la poudre aux yeux et elle...ne s'en mêlerait nullement. Ce n'était pas son combat, peu lui importait que la ville soit reprise ou soi à feu et à sang, elle ne désirait se mêler à Storybrooke plus que nécessaire. Elle avait une autre idée, d'autres plans qui s’entremêlaient dans son esprit, un demi-sourire sans chaleur venant se glisser sur ses lèvres pourprines. L'ombre éteignait la lumière petit à petit, les doutes de la sauveuse se taisaient durant un temps pour laisser place aux préoccupations de la ténébreuse. Avant tout, elle devait mettre la main sur Excalibur, s'opposer au crocodile et elle savait exactement où chercher cette aide, cet allié qui maudissait autant ces habitants qu'elle, qui souhaitait voir autant qu'elle la Reine perdre sa précieuse et futile couronne. Dans un mince sourire à l'amusement factice, elle s'évanouissait, comme si elle n'était jamais apparue dans cette ruelle où un silence de mort tombait.
Elle levait les yeux vers l'imposante bâtisse, une façade banale et résidentielle, rien de bien intéressant en somme. Elle glissait son index et son pouce le long de son menton, dessinant la courbe de ce dernier, nombreuses interrogations qui se jouaient dans son esprit tout en se dirigeant vers l'imposante entrée. Elle se téléportait à l'intérieur, dans l'obscurité, lampes qui s'allumaient pour baigner la pièce d'une lueur artificielle, dévoilant ainsi plus en détail cette dernière. Des écrans d'ordinateurs, des cartes éparpillées ainsi que des meubles incrustés d'obsidiennes aux couleurs fascinantes et cette flagrance qui embaumait l'air, si familière, qui ne laissait aucun doute sur l'identité que celui qui habitait les lieux. « Intéressant... » Des notes charmeuses, son intérêt décuplé, mêlé à cette satisfaction de l'avoir trouver avec autant de facilité, ayant laisser son instinct et son coeur la guider vers ce dieu de la mort, tant craint par certaines. Mais alors qu'elle se détournait pour approfondir ses recherches, elle entendait ce sifflement, coulant un regard vers le sol où une silhouette s'y glissait avec lenteur. Immobile, elle observait les mouvements lents du serpent qui entourait ses bottines, glissant sur ces dernières pour ensuite s'enrouler autour de sa jambe, mais à sa grande surprise, l'animal n'était agressif, effleurant ses doigts de sa langue sifflante , sa tête s'appuyant contre sa paume comme pour quémander son attention. L'épiderme glissait sur la surface lisse en une caresse éphémère, le reptile retrouvant le sol pour fuir entre les meubles aux pierres incrustées, ne se souciant plus de sa présence qui ne semblait être une intrusion à son sens. Elle reprit ses recherches, s'intéressant aux cartes décimées, tracés rougeâtres et gommettes apposées sur plusieurs d'entre elles, son pouce caressait le papier, intriguée par une quête dont elle ne connaissait l'origine. Un sourire fugace qui étirait les lèvres souillées de carmin, prenant place sur l'un des bureaux, en croisant les jambes, un des feuillets récupérés entre ses doigts qu'elle lisait sans gêne aucune. Un sifflement fendait l'air, le bruit caractéristique d'une porte qui s'ouvrait et elle coulait un regard vers cette silhouette qui pénétrait dans la pièce, dont l'obsidienne ébène vint se poser sur son corps tendu, où renaissaient les flammes d'une envie inassouvie. Emma qui restait obstinément bloquée dans ses sentiments, Emma qui préférait fuir que s'adonner aux plaisirs. Elle n'était plus cette Emma, pas pour l'instant du moins, la Ténébreuse laissant la sensualité s'inscrire sur ses traits fins. « Hadès. » Les lettres de sa véritable identité étaient énoncées d'un ton chaud, un sourire en coin ne s'effaçait de cette bouche qui fantasmait la sienne avec ardeur. Il restait immobile et elle se laissait glisser du bureau pour retrouver le sol, effectuant quelques pas en sa direction. « Tu as l'air surpris de me voir... » Elle se rapprochait un peu plus, jusqu'à lever ses doigts pour effleurer les pigments sombres de sa barbe, une caresse éphémère, un toucher qui la brûlait intérieurement et qui attisait en elle ces envies obscures mêlées à celles de la luxure. « Tu me sembles très occupé. » Elle se détachait, effleurant son corps du sien pour récupérer une des nombreuses cartes sur laquelle elle posait un regard intrigué. « Que cherches-tu donc avec autant d'ardeur ? » Elle était si à l'aise, si sereine. Les démons s'étaient évanouis, de même que les nombreuses peurs qui l'empêchaient d'avancer et de profiter pleinement de ces désirs, nombreux étaient-ils dans sa pauvre âme constamment en peine. « Je pourrais peut-être t'aider à trouver ce que tu désires tant... comme t'aider à prendre ta revanche. » Une proposition insufflée tout en délaissant le morceau de papier pour se tourner vers lui avec un regard déterminé, un regard où la noirceur avait pris sa place dans cette mer de jade. « On pourrait s'entraider...S'allier...Et bien plus. » Le sous entendu était soufflé à son encontre, s'approchant de lui, assez pour que leurs visages soient proches, qu'il n'existait plus qu'une distance infime entre eux. « Alors... » Ses lèvres effleuraient longuement les siennes, ardentes et hypnotiques, l'ivoire venant mordre cette inférieure damnée et enviée, sans quitter un regard à la noirceur similaire à la sienne. Elle relâchait cette douce sucrerie, mais ne quittait les obsidiennes plus fascinantes que celles éparpillées dans la pièce. « Avons-nous un accord ? » L'ironie de mots appartenant à un autre, le rire de ce dernier résonnait dans un recoin de son esprit, amusé de sa prestation et de son immersion dans les limbes des ténèbres. Immobile, l'émeraude se joignait à ce noir de jais qui semblait la noyer, le seul qui vivifiait assez son intérêt, le seul avec lequel elle était prête à signer jusqu'à sang, jusqu'à perdre les dernières étincelles de lumière qui sommeillaient en elle et qui la rattachait à son statut pathétique de sauveuse et dès qu'elle aurait récupérée Excalibur, elle pourrait jouir pleinement de cette nouvelle liberté, avec le dieu de la mort à ses côtés.
L'inférieure glissait sur cette bouche tentatrice, l'ivoire venant en écorcher la peau fine, un soupir qui se répercutait contre ce fruit qu'elle gardait prisonnier, frémissant sous ce souffle chaud qui rebondissait contre des lèvres entrouvertes. La passion et la sauvagerie s'exhalaient dans ce baiser donné, dans ces muscles rosés qui s’effleuraient pour ensuite se batailler. Un avant-goût d'un ébat désiré, de cette envie qui flamboyait dans ses entrailles. Mais la Ténébreuse s'éloignait de la tentation, s'éloignait de l'ardent et du désir, malgré que l'émeraude était tâché de sang et d'ébène, que son sang bouillonnait dans ses veines, que son souffle se raréfiait dans des poumons compressés. Ce jeu initié n'allait duré éternellement, sa propre impatience commençait à s'effilocher quand des images bien plus rougeoyantes s'animaient dans son esprit qui posait un regard semi-interrogateur sur ce dieu qui s'était détourné après avoir appuyer cette puissance qui irradiait en elle, suivi d'un prénom aux lettres entrelacées et à la sensualité qui ne faisait qu'attiser les flammes qui mordaient sa chaire de façon imagée. Elle plissait les lèvres en un sourire où s'exhalait l'érotisme, un sourire qui s'atténuait légèrement à la vue de ce corps offert, de cette musculature contractée et de ce dragon qui s'esquissait devant son regard brûlant. Le dessin était sombre, suivait les courbes d'un être qu'elle avait pu déjà mirer sous une autre forme....dans un rêve à la luxure foudroyante. Elle caressait son épiderme des yeux, les doigts écorchant ses paumes, taisant cette envie qui ne faisait que s'accroître, celle de se plonger dans les flammes de l'enfer pour ne plus qu'appartenir au dieu des morts, que son corps ne fasse plus qu'un avec le sien, comme dans ce songe qui n'en était un. La chemise vint épouser ce torse qu'elle mirait sans aucune retenue, laissant le bout de sa langue effleurée sa lèvre, bras qui se pressaient un peu plus contre son buste pour calmer cette vive tension qui secouait son être tendu. Car avant de céder au péché de la sexualité, elle voulait établir cet accord, celui qui ne serait soumis par une quelconque autorité ou manipulation, simplement par un partage, par une quête qui les rassemblerait, par un but final qui serait celui d'amener la déchéance envers ceux qui avaient piétinés leurs fiertés. Le sourire s'étirait pour cette reconnaissance silencieuse, cette puissance innée et décuplée par la noirceur qui se glissait en elle et enveloppait d'une chape ténébreuse son organe vital. Mais elle n'était pas stupide, ni se pensait invincible contrairement à certains, malgré des dons amplifiés et une immortalité qui la préservait de la moindre blessure funèbre. La puissance n'était qu'une illusion, un pouvoir qui pouvait se perdre et être contrôler par la malveillance d'autrui, tout comme elle savait qu'elle restait un pantin dans les mains de Rumpelstilstkin qui détenait toujours Excalibur. Ainsi, avoir un allié à ses côtés à la puissance quasi similaire n'était superflu et Hadès était le seul sur qui elle pouvait compter dans cette ville corrompue, un lien qui les unissait inexplicablement, une confiance qui n'était aveugle mais il n'était celui qui attisait la méfiance, ni l'appréhension et la dangerosité du Seigneur des Enfers ne provenait uniquement de ses pouvoirs, ce qui le rendait encore plus redoutable et imprévisible. Elle le laissait s'exprimer, frémissant sous ces notes sensuelles qui s'écoulaient sur son épiderme échauffé, s'avançant vers ce bureau qui la séparait de ce qu'elle désirait avec ardeur, les émeraudes glissant sur ce corps qui n'était véritablement camouflé, plongeant ensuite dans cet océan ébène qui était le reflet de la propre déchéance qu'elle subissait. La sensualité se peignait sur cette bouche qui souhaitait avaler ses soupirs, se repaître de sa langue, entendre les grondements rauques d'un plaisir incandescent. Les ongles écorchaient la surface boisée, tapotaient sur cette surface plane, s'astreignant à la concentration qui ne serait qu'éphémère avant de succomber et de se noyer dans des ténèbres autres que les siennes. « La puissance n'est qu'illusoire. » commençait-elle dans un murmure, les doigts dansant sur son bureau, avançant d'un léger pas pour le contourner sans pour autant s'approcher de l'ombre installée dans son siège. « La puissance n'est que secondaire et ne m'aidera à obtenir que des fragments de ce que je désire...réellement. » Elle appuyait ce dernier mot, l'émeraude scintillant d'un désir brûlant et d'un amusement sans précédent pour ce jeu initié et plaisant, caressant du pouce une feuille qui traînait, abaissant son regard vers les quelques notes manuscrites, sans pour autant y prêter attention. « Et la puissance ne me protégera pas éternellement de l'inévitable. Les Ténébreux ont une faille, ils peuvent être autant redouté qu'être soumis à l'état de pantin aussi...J'aimerai ne pas me retrouver dans cette situation. » Elle relevait son regard vers lui, captant les réactions d'un visage impassible. « Mais récupérer mon bien n'est pas la raison qui m'a poussée à venir ici... » Elle exhalait des notes chaudes, glissant ses lèvres l'une contre l'autre sans se départir de ce sourire qui ne cachait en rien ce qu'elle ressentait en cet instant. « Tu étais toi-même un pantin sous la malédiction. » Une évidence soufflée sans détourner les yeux de celui qui avait joué un rôle imposé, une personnalité opposée en tout point de ce qu'il était en réalité. Un dieu devenu le jouet dans les mains d'une reine qui avait maudites et réduites les vie de centaines d'habitants en cendres. « Je veux que notre chère majesté perde sa précieuse couronne, qu'elle ressente l'effroi et la douleur, qu'elle voit chaque morceau de sa vie lui échapper entre les doigts, que tout ce bonheur non mérité ne soit plus qu'un mirage qui lui donnera l'envie de désirer la mort tellement la souffrance lui sera insupportable. » Le sourire était carnassier, mesquin devant cette image dépeinte d'une rancoeur que la sauveuse n'avait enfermer que pour le bien de son fils, une rancoeur qui se décuplait grâce aux ténèbres qui se réjouissaient de ce désastre à venir. « Mais la mort serait trop douce pour elle... » Elle s'était rapprochée, s'appuyant sur le bureau au côté de ce dieu attentif. « Aussi...Elle dépérira dans la folie et la souffrance sans que quiconque ne lui vienne en aide...N'est-ce pas un tableau réjouissant ? » Elle s'avançait, subtilement, frôlant sa jambe de son être. « N'as-tu pas envie de te venger de celle qui t'as humiliée ? » Sans attendre une réponse de sa part, elle glissait sur ses cuisses, s'installant sur son bassin avec aisance, laissant un soupir étreindre ses lèvres, doigts qui glissaient sur cet épiderme découvert. « J'ai également besoin d'un endroit où vivre loin des regards indiscrets, car être au centre de l'attention n'est pas ma priorité. » Elle soufflait ses mots sur ses lèvres, le regard incendié, pouces qui esquissaient les sillons de ses abdominaux sous ses paroles enchanteresses. « Je suis prête à te donner ce que tu désires ardemment en échange... » Elle effleurait ses lèvres des siennes avec lenteur, la respiration plus rapide et son rythme cardiaque devenant plus sourd car si la Ténébreuse était désireuse d'unir sa chaire à la sienne, Emma l'était tout autant, fantasmes refoulés qui prenaient vie en cet instant érotique. « Et nous savons tout les deux que ce n'est pas mon âme que tu désires en cet instant Hadès. » Et elle plaquait violemment ses lèvres contre les siennes, amenant sa langue à danser un ballet sensuel qui se répercutait dans des mouvements lascifs de son bassin contre le sien, pour attiser plus férocement cette envie qui les consumait intérieurement. Ses gémissements se perdaient contre ce muscle qu'elle dévorait, les doigts saisissant une chemise qu'elle faisait glissée, dont la déchirure dans l'empressement de ses gestes ne faisait qu'accentuer son désir qui était flamboyant et exaltant.
Les volutes d'un enfer rougeoyant remplaçaient l'onyx, prunelles incendiaires et bestiales qui fascinaient l'ange des ténèbres, installée sur les cuisses du démon qui la dévorait de ses prunelles flamboyantes. Un regard qui la fascinait, par les multiples contrastes carmins et orangés, une lave luxuriante qui appelait Emma à se perdre dans les bras du dieu déchu, qui appelait la ténébreuse et la sauveuse et ne plus faire qu'un avec ce dernier. Les barrières se brisaient une à une et elle s'abandonnait, langues qui s’entremêlaient en un tango passionnel, corps qui se pressaient, doigts de l'amant qui glissaient sur son épiderme jusqu'à atteindre la chevelure fantomatique qui fut libérée de sa prison tressée. Ils tombaient en cascade, effleuraient son vêtement sombre, encadraient le visage blême de la ténébreuse qui approfondissait l'étreinte sauvage, réduisait en miette ce vêtement trop éclatant, les doigts caressant cette peau nouvellement conquise et qui étouffait un gémissement contre son muscle rosé. Mais l'étreinte de ses propres doigts sur ses poignets la tirait de sa torpeur, l'éloignant soudainement de son corps tant désiré, arquant un sourcil, sentant la frustration naître et qui amenait une incompréhension face à ce geste de recul, à cette union qui se brisait, à cette chaleur éphémère qui l'attirait, tel ce papillon de nuit aventureux qui désirait tant étreindre la clarté dangereuse, aussi mortelle que fascinante était-elle. Un sourire brûlant étirait cette bouche assassine et tentatrice, relâchant des poignets maintenus jusqu'à lors, scellant l'accord d'un ton chaud et rauque qui la fit frémir, posant les yeux sur cette main tendue en sa direction qui était une invitation silencieuse. Il n'y avait plus de voix dans son esprit pour lui dicter la conduite à suivre. La lumière et l'ombre ne faisaient désormais plus qu'un, sauveuse et ténébreuse s'alliant dans ce même dessein, comme si inconsciemment, elles savaient, elles pressentaient. Les doigts glissaient contre les siens, jusqu'à saisir cette paume offerte, les lettres anciennes venant s'échouer contre ses lèvres entrouvertes, aspirant ces bulles d'oxygène, le contact chaud de sa main incendiait ses entrailles et était une brûlure au supplice ardent dans son bassin toujours pressé contre le sien. Elle baissait les yeux, la stupeur et la fascination prenaient place dans l'émeraude en apercevant les arabesques noirâtres qui se dessinaient sur le bras de Hadès, se tortillant jusqu'à traverser la barrière de ses doigts pour échouer sur sa peau. La brûlure était anecdotique avec cette simple sensation étrange de sentir ce flux parcourir ses veines, se retranscrire sur le derme noyé de traits ébènes, les liant ainsi à un accord que ni l'un, ni l'autre ne pourrait briser. Elle contemplait durant d'infimes secondes la peinture qui semblait se ternir, comme si elle s'enfonçait petit à petit dans son être. Les paumes encadraient son visage poupin, ce regard reptilien venant se perdre dans le sien, un regard dans lequel elle se noyait avec envie et désir. Elle frémissait avec violence, soupirait contre cette bouche provocatrice, contre cette langue taquine qui accentuait son impatience. Mais alors qu'elle laissait l'ivoire s'enfoncer dans ce muscle tentateur, elle sentait les flammes qui naissaient sur son habit, le noir et le rouge s’entremêlaient pour anéantir le cuir qui recouvrait son buste, dévoilant sa peau pâle, dévoilant une nudité aux yeux d'un dieu où le regard était le miroir de ces flammes qui dansaient, pour ensuite s'éteindre et n'être plus que fugace. La respiration lente, l'émeraude entaché de noirceur, elle le contemplait, sourire qui étirait ses lèvres peintes d'un rouge sournois et malicieux. « Tu souhaites que je brûle pour toi ? » La taquinerie, liée à une provocation mordante qui n'était qu'un lambeau de vérité, car elle brûlait déjà pour lui. Elle se consumait, sentait le feu dans ses veines, une brûlure incendiaire qui semblait s'accroître au fil des caresses, de ces baisers ardents, des lèvres qui échappaient à sa vigilance, une langue taquine qui traçait cette fine ligne bleutée d'une veine contre laquelle son coeur battait avec férocité, un coeur suivi d'un écho, la mélodie sourde d'un battant qui était pourtant inexistant. Les paupières se voilaient, cachant l'émeraude, ses doigts esquissant le grain de sa peau, les ongles traçant des sillons écarlates qui ne seraient qu'éphémère, doigts qui s'enfonçaient dans ces mèches sombres qui s'écoulaient entre ces derniers. D'un geste, il la soulevait, s'extirpant de son siège pour la poser sur le bureau, pour ainsi mieux attiser le feu incandescent qui brûlait en elle. L'ivoire écorchait sa propre inférieure lorsque les lèvres taquinaient cette perle carmine, ongles écorchant la surface plane sur laquelle elle était assise, les gémissements intensifiés par un plaisir qu'elle ne dissimulait, qui la soumettait aux nombreux fantasmes imagés depuis ce songe qui partiellement avait été réel, des fantasmes qui avaient naquis d'un baiser échangé dans cette chambre froide qui avait débouché sur une perte de contrôle des pouvoirs d'un dieu dont les cicatrices n'étaient plus visibles sur son abdomen. Son épiderme n'était plus qu'une toile vierge depuis sa sinistre transformation, née de la trahison d'une mère qui égoïstement voulait la garder auprès d'elle. Abandonnée, délaissée, rejetée. Le désir était obscur, des pigments carmins venant tâcher le jade d'un regard qui était le miroir des prunelles ténébreuses qui venaient s'échouer dans les siennes, le cygne noir contemplant le dieu des morts, laissant transparaître ce plaisir fou ressenti, la lèvre mordante par cette provocation d'un pouce qui s'aventurait sur cette féminité encore préservée. Désirée, fascinée, enviée. Il était taquin, effleurant sa peau pour remonter jusqu'à ce bourgeon délaissé, mais cette sensation n'était qu'infime face à l'intensité d'un regard à la folie oubliée qui s'esquissait devant elle. Un souffle, une respiration qui s’entremêlait à la sienne et il possédait ses lèvres, avec hargne et sauvagerie, plaquant son corps contre le sien, étouffant les gémissements de la ténébreuse qui était exhalée par la sensation de sa peau brûlante contre la sienne, qui était submergée par une chape d'émotions contradictoires. Elle se faisait langoureuse et sensuelle, aspirant son inférieure, mordillant le muscle rosé tout en suivant les tracés de sa musculature. Sa bouche fut trompée avec cette mâchoire qu'elle ne fit qu'effleurer, laissant ses lèvres suivre la ligne de sa gorge pour s'échouer contre une épaule où la morsure fut vive et enflammée, pressant plus son bassin contre le sien et d'un geste vicieux, dardant un sourire au charme exhalé, elle fit disparaître les derniers vêtements qui recouvraient le corps du dieu, laissant son regard traîner sur sa silhouette, ne se départant de ce sourire qui faisait ressentir à lui seul tout ce qu'elle imaginait en cet instant. Elle murmurait son prénom contre une bouche retrouvée, laissant sa langue en titiller l'inférieur, taquine, suave, prédatrice, prête à abandonner autant son corps que son âme déchue.
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