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Nouvelles têtes
Souhaitons la bienvenue à Eve Copeland, Ruby S. Lucas & Thalie O. Lowell qui nous ont rejoint récemment. N'hésitez pas à passer par leur fiche de présentation pour leur souhaiter la bienvenue, ou sur leur fiche de liens.
Le calendrier de l'avent
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Retrouvailles mouvementéesCela faisait près d'un mois qu’il avait rejoint la compagnie de Robin et des joyeux compagnons, sûre le danger était présent, mais l’aventure, les émotions ressenties, tout cela le transportait de joie. Chaque jour qui pensait était une nouvelle épopée et en savourait chaque moment. Petit à petit il s’était fait sa place dans le clan et cela n’avait pas été facile. Au début, rares étaient les personnes lui adressant la parole et toutes les basses besognes on lui donnait faire, pour faire ses preuves soi-disant. Mais il n’avait jamais rechigné ou presque, enfin en tout cas il avait toujours obéi, se rendant le maximum utile pour tout le monde et finalement cela avait payé. Sa bonne humeur, sa débrouillardise et son esprit affûté avaient réussi à convaincre la majorité. Des fois, pendant la nuit il avait la visite de la sorcière qui s’impatientait, mais il tenait bon, le plus longtemps qu’il pouvait, car ce qu’elle lui demandait était juste trop dur pour lui, cela lui brisait le coeur rien que d’y penser. Alors il lui avait dit qu’il avait besoin d’encore un peu de temps, qu’il ne savait pas encore où était l’artefact qu’elle cherchait. Des mensonges, car il savait très bien où cet objet était et il savait pertinemment comment s’y prendre, tout ce qu’il faudrait c’est d’attendre un moment d’inattention.
La nuit serait le mieux, il n’y avait à chaque fois qu’un homme faisant la garde, un homme se relayant toutes les heures, ce qui laissait largement le temps d’agir, assommer l’homme silencieusement, puis récupérer le butin. Il voulait encore attendre, mais il comprit bien à la dernière visite de la sorcière qu’il ne pouvait plus se permettre ce luxe, c’était ce soir ou un membre de sa famille mourrait. La journée suivante fut donc des plus douloureuses, complètement ailleurs il manqua même de se faire tuer, si Robin n’avait pas été là... Tout le reste de la journée se passa ainsi, il essaya bien de faire bonne figure, mais bon il est comme un livre ouvert et c’est un très mauvais menteur. Restez silencieux étant ce qu’il lui restait à faire, mais ce mutisme allait juste à l’opposé de la personne quasi-hyperactive qu’il est. Mais finalement la journée passa et la nuit arriva très vite à son gout. Il attendit que tout le monde soit couché et bien endormi, lui allant aussi dormir.
Il pouvait sentir son coeur battre fort dans sa poitrine, c’était le moment. Il était sur le point de se lever, commença à se redresser, mais se rallongea en soupirant. Il ferma les yeux, tentant de reprendre sa respiration. Il pensa à ses parents à ses frères set soeurs Après tout ce qu’il avait fait pour eux, tout ce qu’il avait enduré, il ne pouvait pas abandonner maintenant, pour ses désirs égoistes. Car choisir de rester avec les Merry-men et condamner sa famille le serait bien. Certains choix sont difficiles à faire, mais il faut le faire, il faut savoir faire quelques sacrifices. Il se redressa, cette fois-ci décidé et se leva le plus silencieusement possible, se glissant derrière l’homme montant la garde. Puis il l’assomma par-derrière, soutenant son corps pour le poser le plus délicatement possible au sol. Il se dirigea ensuite vers une tente où était entreposé le butin que les hommes de Robin n’avaient pas encore redistribué. Il savait que l’objet qu’il cherchait était entreposé dans une petite malle de couleur rouge pourpre. Il mit l’objet dans la sacoche et s’enfuit dans la forêt, non sans verser une petite larme, mais il ne pouvait pas revenir à arrière, il n’avait pas le choix.
« Tu dois apprendre à faire confiance Robin. La confiance est un ciment qui lie les hommes entre eux. Tu n'avanceras pas en restant un jeune garçon solitaire qui vole pour des personnes qui se fichent éperdument de lui. Tu vaux bien mieux que ça » Les paroles de Richard résonnaient encore dans la tête de Robin. Le roi était un homme de bien, mais plus encore, un grand penseur avide de transmettre ses connaissances et ses valeurs. À n'en pas douter, il serait fier de son petit protégé, qui appliquerait presque à la lettre ses conseils. Il était loin le petit voleur solitaire et sans but. Le voilà désormais à la tête d'un groupe de hors-la-loi qui volaient certes, mais pour les autres avant tout. Les richesses qu'ils dérobaient sans vergogne à des personnes déjà bien pourvue pas en droit de se plaindre par rapport à des gens écrasés par les impôts. Mais dans cette quête d'égalité, il fallait fédérer et pour fédérer, il fallait offrir aux valeureux hommes, une confiance aveugle, bien que de primes abords, il faillait les tester. Si les Merry-men ne souscrivaient à aucune violence, ils devaient néanmoins savoir se battre et être en bonne condition physique. Will remplissait aisément ces catégories, bien qu'il fut testé au préalable par les plus anciens. Dans le monde moderne, l'on parle de bizutage, ici évoquons la joyeuse camaraderie.Robin appréciait Will malgré tout, il avait su faire ses preuves et ne manquait pas d’idées pour se rendre utile et aider ses camarades. L’archer savait qu’il pouvait aisément compter sur lui et de ce fait lui offrir toute sa confiance. Ah ça, oui, il lui faisait aisément confiance, peut-être trop pour se rendre compte d’une réalité qui lui explosa à figure presque malgré lui un soir d’après-vol. Les festivités, comme à chaque fois, avaient envahi tout le camp, les joyeux compagnons avaient sembleraient-ils dévalisé un baron. Nombreuses étaient ses possessions, nombreuses étaient ce qui lui semblait être des babioles, mais plus encore, l’attention de Robin se porta sur une petite malle de couleur pourpre. Il l’ignorait, mais il n’était pas le seul à lorgner le trésor.
Retrouvailles mouvementéesSur le chemin il se rappela que Charlotte sa deuxième petite soeur lui avait demandé de la ramené une part de tarte. Mieux valait qu’il le fasse maintenant sinon il allait oublier, il était encore juste à côté qui plus est. Il rebroussa donc chemin pour revenir au Granny’s, quelque part en arrière. En entrant, il vit Granny occupé avec un client au comptoir. Il jeta un coup d’oeil à la salle, il y avait quelques personnes, mais loin d’y avoir foule. Il repéra Ruby rapidement, de même qu’une autre personne qu’il ne s’attendait pas à voir ici, Robin. Bien sûr qu’il savait qu’il était ici, mais il avait pris le soin de l’éviter depuis qu’il est ici. Ce dernier ne l’avait pas encore vu, occupé avec son fils. Il avait donc eu un fils... avec Marianne sans doute. Rien que d’y penser suffisait à le ramener plusieurs années en arrière, alors qu’il faisait partie de leur bande. C’était les meilleures années de sa vie, mais tout cela était fini, il n’est pas naif, il sait qu’il ne peut pas effacer ce qu’il a fait. Il aimerait bien qu’on le pardonne, que tout puisse redevenir comme avant, mais ce serait un miracle.
Il était sur le point de s’enfuir une fois encore, même il se ravisa une fois près de la sortie. S’il voulait vraiment faire la paix avec lui-même concernant ce qu’il avait fait, il fallait au moins qu’il s’explique, qu’il tente en tout cas. Lui expliquait en toute humilité, ouvrir son coeur et dire ce qu’il a à dire, advienne que pourra ensuite. Il a beau ne pas se considérer comme un héros, il n’est pas un lâche pour autant. Il ne savait pas comment aborder la chose, craignant un peu le chasseur, il connaissait son caractère, c’est de plus quelqu’un de très attaché à ses valeurs et la loyauté en fait partie. Mais le temps d’y réfléchir, ses jambes l’avait déjà amené non loin de la table de Robin. Son regard croisa celui de Robin et se fut pour lui comme s’il recevait un coup de poignard en plein coeur. Il tentait de ne pas se décomposer, même si bon il est comme un livre ouvert, alors ce n’est pas bien difficile de voir qu’il est stressé, anxieux, un peu apeuré aussi, si l’on sait observer.
«Robin»
Il déglutit, cherchant comment commencer.
«On peut parler...» Lui dit-il. Puis il jeta un regard au jeune garçon. «...seul à seul ?»
Roland qui avait grandi n'en demeurait pas moins un enfant avide de curiosité et dominait par tous un tas de questions qu'il espérait voir éluder par son père autour d'une bonne part de tarte pour l'un et d'un café pour l'autre. Une boisson qui comme le Whisky, avait les faveurs de l'archer. Les deux Locksley bien décidés à se régaler, prirent place aux places qu'ils avaient l'habitude de prendre. « Pa' dis à l'école, on devait poser pour la photo de classe ! » Robin acquiesça, pas sûr de savoir où son petit bonhomme voulait en venir. « Ca veut dire quoi « ouistiti » Tout le monde l'a dit, mais je n'ai pas compris pourquoi ? » Ruby fit alors son apparition déposa sur la table les commandes. Prit dans le feu de l'action et bien décidé à avoir des réponses, Roland réitéra sa question auprès de la jeune femme qui elle aussi bottait en touche pour le coup avant de repartir prendre d'autres commandes. « - J'imagine que c'est une tradition, un peu comme… » Il marqua une pause pour chercher de quoi illustrer ses paroles et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'était pas chose facile. « - C'est comme quand on dit « saperlipopette » pour ne pas dire de gros mots. » Le gamin saisit sa part de tarte tout en acquiesçant. Avait-il compris, rien n'en était moins sûr. L'archer lui sourit néanmoins tout en observant les lieux et plus précisément Granny au comptoir qui tentait de refourguer à Leroy le plat du jour, "- Soupe aux fèves." laissa-t-elle entendre. Une proposition qui semblait ne pas avoir les faveurs de l'ivrogne de la ville qui préféra opter pour un simple burger et une pinte. « - Elle est bonne ta tarte mon grand ? » demanda Robin au petit Roland qui acquiesça aussitôt, avant de demander à son père pourquoi il ne devait pas dire à Regina qu'ils étaient venus ici manger une part de tarte. Une évidence pour Robin qui l'était moins pour son fils. « - Tu en poses des questions aujourd'hui dis-donc ! Tu ne veux pas vexer Regina ? » Il fit non de la tête. « - Elle fait la meilleure aux pommes de la ville, on est d'accord ? » Il acquiesça à nouveau. « - Et bien, elle n'aime pas trop la concurrence avec Granny. Donc pour éviter les tensions et parce que nous sommes galants, on ne dira rien ok ? » Il eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'on le coupa. Il perdit aussitôt son sourire en découvrant l'identité de son nouvel interlocuteur. « - Will ! » répondit-il avec froideur avant de reporter toute son attention sur Roland. Il voulait parler, seul à seul. « - Tu vois bien que je ne suis pas seul. Et j'ai encore moins envie de te parler. Alors s'il te plaît, fiche-moi la paix ! »
[HRP : Salut :) J'ai un peu anticipé ta réaction concernant si t'aller le rejoindre pour parler, mais cela me semblait évident, après si tu veux changer quelque chose dis moi :) Et très bonnes fêtes au passage, j'espère que tu as passé un bon Noël :)
Retrouvailles mouvementéesComme il s’y attendait Robin n’était pas ravi de la voir. De sa part il pouvait s’avérait chanceux qu’il soit avec son fils, sinon il aurait sûrement eut droit à une bonne droite, une au minimum oui. Il avait honte de ce qu’il avait fait pour cette sorcière, mais il voulait pas fuir comme un lâche, c’était son erreur. Un pardon n’était peut-être pas grand chose, mais au moins c’était un premier. Parfois, seul un pardon suffit et pour d’autre cela peut prendre du temps, mais l’essentiel et de faire un pas en avant, c’est ce que sa mère lui disait petit. Alors, il n’est pas sûr que cela marche, mais il lui doit bien cela, au moins des excuses. Après, il ne croit pas vraiment au miracle, mais si jamais il lui pardonnait un jour, il serait le plus heureux des hommes.
«Je t’en pris Robin. Ecoute au moins ce que j’ai à dire et si après cela tu décides de m’en vouloir encore, de me hair, je ne t’embêterais plus. Je ne serais pas long»
Il tenterait de rester bref, Robin n’avait pas besoin de connaitre tout les détails de sa vie, mais il voulait tout de même qu’il comprenne dans quelle situation difficile il avait été, qu’il sache pourquoi il a fait cela, même s’il veut bien comprendre que la fin de justifie pas toujours les moyens. Il les a trahit, c’est tout ce qui compte sûrement aux yeux de Robin et du reste du groupe. Il lui fit signe de tête de venir le rejoindre à une table un peu plus loin, mais où Robin aurait toujours vu sur son fils. Il vit bien que Robin le suivit à contrecoeur, mais qu’importe, il l’avait suivit.
«Il est de Marianne et toi ce petit bonhomme ? Il te ressemble il a tes yeux je trouves».
Il racla un instant la gorge. «Mais je vais pas t’embêter plus que ça avec mes banalités, je sais que tu dois sûrement te demander pourquoi, pourquoi j’ai fait ça».
Il se mit à repenser à cette nuit là, il ne voulait pas laisser les émotions prendre le dessus sur lui, mais bon étant quelqu’un d’assez émotif, c’était assez dur de rester stoique.
«Mais sache qu’il ne se passe pas un moment sans que je regrette que les choses se soient passées ainsi. J’aurais aimé que l’on se rencontre dans d’autres circonstances....» Dit-il, la gorge serrée, les yeux humides, mais il tenta de reprendre contenance en expirant silencieusement.
«C'est vrai que vous avez repéré depuis bien longtemps toi et ton groupe. Je savais que vous aviez ce que je recherchais, mais que cela ne serait pas facile à obtenir sans gagner d’abord votre confiance. Alors, j’ai essayé de me montrer utile, utilisant au mieux les informations que j’avais pu récoltés. Mais je ne l’ai pas fait pour l’argent, on a menacé ma famille. Pour faire court, je me suis attiré les foudres d’une mauvaise sorcière et je sais que cela ne vous concernait en rien, que ce sont mes problèmes, mais je n’avais pas d’autres choix que de vous trahir».
Le malaise était plus que palpable entre les deux alliés d'autrefois force est de constater que pour Robin, malgré le temps passé, la rancœur était toujours aussi vive. Il peinait d'ailleurs à rester courtois à l'encontre de celui qui venait de gâcher un moment privilégié avec Roland. Ce dernier, intrigué par le changement de comportement de son père, posa son regard enfantin sur Will qu'il prit soin d'observer en se demandant naïvement de qui il pouvait s'agir. Will revint à la charge, de toute évidence, il était bien décidé à se faire entendre et à donner quelques explications à Robin, qui ne pouvait, une fois encore botté en touche. Au loin, toujours adossée à son comptoir, Granny observait la scène, elle semblait anxieuse, ce n'était pas la première fois qu'un affrontement avait lieu dans son établissement. Pour la rassurer Robin lui sourit avant de reposer son regard sur le petit Roland. « - Je vais aller discuter quelques instants mon grand. Je ne m'éloigne pas trop d'accord ? » Le petit acquiesça ne sachant quoi faire de plus « - Finis de manger ce qu'il y a dans ton assiette, je n'en aurais pas pour longtemps ! » Et sans attendre, l'archer accepta de quitter la table qu'il occupait encore avec son fils, pour suivre Will et prendre place ailleurs sans que la conviction ne soit de rigueur. Will toujours légèrement mal à l'aise se hasarda à une première question que Robin s'empressa d'éluder froidement. « - Si tu étais resté plus longtemps, tu le saurais ! Et ne t'en fais pas, j'ai cessé de me poser la moindre question à ton égard quand tu as trahi la confiance que je t'avais offerte. C'est comme si tu étais mort pour moi. » Et alors que le jeune Will tâchait de remettre ses idées en ordre en évoquant une fois encore le regret qu'il l'assaillait, Robin tapa du poing sur la table, attira tous les regards. « - Tas-toi ! Nous avions un code d'honneur que tu as trahi, un code pour lequel beaucoup d'hommes vaillants sont morts. Je t'ai donné ma confiance, je t'ai accueilli les bras ouverts, tu étais l'un des nôtres et voilà donc comment tu nous a remercié, en foulant du pied ce que nous avions de plus précieux. » Mais Will, malgré l'émotion, ne se démontait pas et continuait à faire entendre ce qu'il avait à dire au grand dam de l'archer qui perdait patience.« - Comment oses-tu espèce de petit salopard ? Un traître aux services de qui ? Dis-moi ! Nottingham, le prince Jean ? » Robin en colère, laissait paraître un visage que peu lui connaissait et si ses yeux avaient été des armes, nul doute que Will ne ferait déjà plus partit de ce monde. Et alors qu'il s'apprêtait à renchérir, Will déstabilisa le célèbre voleur en lui avouant qu'il avait commis ce parjure non pas pour de l'argent, mais pour protéger sa famille. Silencieux, le prince des voleurs laissa donc son allié achevait d'émettre ses explications avant de reprendre la parole. « - Tu as toujours laissé entendre que tu étais errant, que tu n'avais rien ni personne. » Il s'était radouci dans la parole et dans le regard « - Pourquoi n'avoir rien dit ? Nous t'aurions aidé ! »
Retrouvailles mouvementéesIl s’attendait à ce genre de réaction venant de Robin lorsqu’il se mit à lui parler de son fils. Il savait qu’il n’avait pas le droit de poser ce genre question, après ce qu’il avait fait, c’est lui qui les avait quitté après tout. S’il serait resté il aurait su, rien que d’y penser, d’imaginer cela le faisait souffrir. Il n’avait rien à répondre à cela, alors il resta silencieusement, encaissant les coups et il faut dire que Robin n’y allait pas par quatre chemins. Pourtant, c’est une des choses qu’il avait tout de suite apprécié chez Robin, son franc parlé. Le fait qu’il était terriblement mal à l’aise qu’il avait essayé d’amorcer la chose doucement, le temps pour lui de trouver par où commencer son histoire. Son coeur manqua un battement et il saursauta légèrement lorsque Robin tapa du poing sur la table. Sur le moment il crut qu’il allait en recevoir une, alors il se raidit, se préparant au pire. Il avait déjà choisi de ne pas riposter si cela arrivait, après tout il a mérité tout cela.
Malgré la véhémence des propos de Robin, il tenta de ne pas craquer devant lui. Il avait les yeux humides, la gorge sèche, mais il voulait aller au bout de son histoire. C’est la voix légèrement tremblotante qu’il tentait de se défendre, durcissant un peu son ton pour tenter de s’imposer, il ne lui avait pas encore tout dit, peut-être aurait-il du commencer par là. Il donnerait n’importe quoi pour un verre, ou deux voire plus, mais tout cela attendrait. Il allait aller au bout de cette conversation, de toute manière maintenant il était trop tard pour faire marche arrière et il n’allait pas fuir cela, sûrement après il l’éviterait soigneusement, mais pour leurs il allait tenir bon face à lui. Ce que lui dit Robin le fit cependant réfléchir. Il avait toujours été comme cela prenant sur lui pour tout, n’acceptant l’aide de personne parce que d’une il n’aimait pas parler de lui, encore moins montrer ses faiblesses et de deux parce qu’il ne veut pas que quelqu’un soit blessé par sa faute.
«M’auriez-vous donné l’objet si je vous avais tout raconté ?»
Il avait déjà honte de faire cela, alors leur dirent en face. Oui, il s’était montré lâche ce moment-là.
«Et je ne pouvais pas prendre le risque de mettre vos vies en danger pour moi.» Il soupira, déglutissant. «Sur le moment cela me paraissait être la demande la plus egoiste que je pourrais faire, mais la vérité c’est que j’ai fait bien pire que ça. J’ai bien été égoiste au final. C’est juste que...» Il tritura nerveusement les couverts devant lui. «Quand je vous aie vu Marianne et toi, si heureux, je me suis dit que n’avait pas le droit de vous infliger ça. J’ai vu de quoi cette sorcière est capable, il y aurait eut des pertes c’est sûr et dans le meilleur des cas».
Le malaise était toujours palpable encore plus depuis que l'archer avait quitté son fils, qui face une boule de glace offerte par Ruby semblait déjà avoir occulté ce départ. Robin ne voulait pas de cette confrontation, il s'était juré de ne plus jamais accordé le moindre crédit à Will Scarlet, il l'avait trahi lui et ses hommes, il avait bafoué leur code, s'était joué d'eux, de la confiance qu'ils lui avaient accordé. De ce fait, Robin trouvait sa véhémence plus que justifiée et pourtant face à Will, après avoir frappé la table et attiré l'attention sur lui, l'archer ne se sentait plus aussi sûr de lui. Will était mal à l'aise et plutôt pale de figure, il laissait son regard valdinguer de temps à autre pour ne pas devoir affronter celui de Robin. Ses mots étaient incertains, il est vrai, mais sa sincérité criante de vérité et le leader des Merry-Men ne pouvait le nier, il était touché par l'attitude et quelque part, le courage de Will Scarlet. C'est peut-être pour ça, qu'il accepta d'entendre ce qu'il avait à lui dire. « - Si nous te l'aurions donné ? » reprit Robin en pointant ses yeux perçants sur son ancien acolyte. L'on aurait presque pu croire qu'il pouvait lire en lui tant il l'observait avec insistance. « - Tu crois vraiment que nous aurions gardé égoïstement cet objet s'il dépendait de la survie de quelqu'un ? Avec cette question, tu as une prémisse de réponse, je l'espère. Tu aurais dû nous en parler » Le jeune homme renchérit alors en expliquant qu'il ne pouvait se résoudre à mettre leur vie en danger et une fois encore, il semblait sincère, tellement que Robin se fit moins dur dans ses propos.« - Nous ne sommes pas un Will, nous sommes un tout. Si l'un d'entre nous a des problèmes, nous sommes tous concernés. » Puis Will, toujours dans une tentative d'expiation, évoqua Marianne et le bonheur qu'elle partageait avec Robin, un bonheur que Will ne voulait pas briser en prenant le risque de les mettre tous en danger. Le regard de Robin se fit alors plus incertain, mais moins hostile. « - Il y a quand même eu des pertes Will, mais ça n'a rien à avoir avec toi. Marianne ne cautionnerait pas ma rancœur à ton égard pour ce que tu penses être un acte égoïste et à bien y réfléchir, elle aurait raison. C'était plutôt altruiste de ta part, bien que maladroit, je l'avoue. Tu sais, je t'en ai tellement voulu, mais je n'avais pas toute l'histoire, mon raisonnement était donc au combien erroné, je l'avoue. C'est moi qui te dois des excuses maintenant. Est-ce que tu les acceptes ? Et me ferais-tu le plaisir de te joindre à moi et à mon fils. Des présentations s'imposent, ne crois-tu pas ? »
Retrouvailles mouvementéesIl se sentait prêt à partir maintenant. Cela lui avait demandé un effort considérable pour venir se confronter à Robin après ce qu’il lui avait fait. Il savait qu’il ne méritait pas son pardon et d’ailleurs il ne voulait pas de son avis, enfin c’est plus qu’il en avait peur, peur que celui-ci le rejette malgré tout. Car malgré tout, il avait en lui une petite lueur d’espoir, c’est cette petite lueur qui lui avait donné le courage d’aller vers l’archer, mais maintenant face à cette peur il ne voulait qu’une chose, s’enfuir dans un trou de souris. Chose qu’il n’allait bien sûr pas faire, même si son regard s’attarda un court instant sur la porte de sortie. Il tentait de se calmer, cela ne pouvait pas être pire que ce qu’il s’était déjà pris dans la tronche, non ? Lui qui n’aime pas se confier sur son passé, il se rendait compte qu’il était souvent obligé de se justifier auprès des gens qu’il avait blessé ou entraîné malgré eux dans ses problèmes. Malgré lui, mais il avait compris une chose importante aujourd’hui, il ne faut pas tourner le dos à une main tendue.
Il fit face de nouveau à Robin et leurs regards se croisèrent, se jaugeant sûrement mutuellement. Il ne détourna pas le regard cette fois, suspendu à ses mots, la gorge serrée. Il se sentit un peu bête lorsque Robin lui dit qu’il n’aurait pas hésité à lui donner l’objet qu’il recherchait s’il avait su que sa vie en dépendait. Il reconnaissait bien Robin là après tout, il avait toujours été si généreux, si humain. Pour lui chaque personne ne fonctionne pas de manière individuelle, mais comme un groupe uni et solidaire. Cela le toucha, car il ne s’était jamais considéré comme faisant partie du groupe, il ne s’y était jamais autorisé, car il savait bien comme tout cela allait finir. Il cligna plusieurs fois des yeux lorsque Robin finit par s’excuser, disant que Marianne ne cautionnerait pas que lui garde de la rancoeur pour tout cela. Il fut si surpris qu’il mit un moment avant de réagir lorsque Robin lui dit qu’il avait quelqu’un à lui présenter, restant bouche bée.
«Tu vas me faire pleurer cette fois, bien sûr que j’accepte...» Dit-il détournant le regard tout en souriant. Il essuya une larme qui commençait à s’échapper, expira un coup, soulagé que cela se soit bien passé. Il se tourna vers Robin.
«Tu es quelqu’un de bien Robin, je suis vraiment content de te connaitre et je te serrerais bien dans mes bras là maintenant, mais bon les gens risquent de se poser des questions».
Il se mit à rire, cela lui faisait du bien, de relâcher la pression un petit peu.
L'odeur alléchante des lasagnes « pas maison » pouvait aisément dompter certaines ardeurs, tandis que la tarte à la myrtille achevait de convaincre les plus récalcitrants. Cependant, cette fois pour Robin cette nourriture dont il raffolait ne serait suffire à faire taire une rancœur vieille de plusieurs décennies. La colère qu'il éprouvait à l'égard de Will Scarlet eut été au moins aussi grande que la peine qu'elle lui avait causé en découvrant la trahison de son ami. Bien plus que le respect dû à son code d'honneur, Robin avait offert à sa jeune recrue de l'époque sa confiance et son amitié, un acte loin d'être anodin pour l'archer au grand cœur qui n'était pas du genre à faire dans la demi-mesure que ce soit en amour en amitié. Pour Mr Locksley, c'était tout ou rien, mais bien malgré lui, le passé le rattrapa. Will qui c'était au demeurant armé de courage, laissant toutefois paraître dans ses prunelles azur ce que le commun des mortels pouvait aisément interpréter comme de l'incertitude, mais qui sonnait plus comme un profond regret pour Robin. Son ancienne recrue lui narra donc son histoire et la vérité qu'il avait préféré cacher pour préserver tout le monde. L'archer le savait, le jeune garçon qui lui faisait face ne se jouait pas de lui, car il voyait dans sa façon de s'exprimer, dans son regard, la difficulté engendrée par ses aveux. Il se souvint alors de quelques paroles échangées avec Regina au tout début de leur relation, des paroles dans lesquelles il fustigeait le passé et les actes commis dans cet espace-temps pour ne donner de l'importance qu'au présent. Il lui devait le pardon à son tour, après tout, il n'avait pas cherché à comprendre, trop déçu d'avoir vu celui qu'il considérait comme sa relève, disparaître du jour au lendemain, sans un mot.
Marianne peupla à nouveau ses pensées, elle qui incarnait la voie de la raison et qui n'était jamais en reste pour désamorcer une situation critique. À n'en pas douter, si elle eut encore été de ce monde, elle aurait aisément pu raisonner son époux et lui permettre d'émettre une autre hypothèse que la trahison. Elle aurait su comprendre que Will n'était pas un menteur, qu'il ne s'était pas joué d'eux, qu'il n'avait certainement pas d'autre alternative. Marianne voyait le bien en chacun, mais plus encore, elle était capable avec une aisance incroyable à décrypter les individus. Était-elle sûrement très observatrice ou pourvue d'un don réel ? À n'en pas douter, elle aurait su trouver les mots et n'aurait accepté que très mal de voir Robin continuait à nourrir sa rancœur à l'encontre de Will. L'archer accepta donc de mettre sa fierté de côté et présenta à son tour ses excuses à la grande surprise de son interlocuteur. « - Will pleurer en public, devant tout le monde ? Non mon ami, je vais t'épargner ça et puis je n'ai pas de mouchoirs sur moi. » tenta-t-il avec un peu d'humour pour dédramatiser définitivement la situation et tenter de réinstaurer un peu de complicité entre eux. Aussitôt, lorsque Will consentit à lui rendre son sourire, il se sentit plus léger, comme délesté d'un poids. « - Non, je rêve, tu viens d'essuyer une larme ! Ton image de guerrier valeureux vient de prendre un coup Scarlet » Puis, ce dernier s'autorisa à faire entendre à Robin à quel point il était heureux de le connaître et qu'il l'aurait bien pris dans ses bras en d'autres circonstances. Une parole que l'archer prit au pied de la lettre en se levant et en ramenant son ami vers lui pour lui offrir une accolade puis de se dégager pour s'adresser à tout le monde :
« - Bonjour tout le monde ! Inutile de vous poser des questions et je vous conseille très vivement de ne pas hésiter à prendre vos amis dans les bras après une longue séparation. » Il reporta son attention sur son jeune camarade lui offrant son plus beau sourire, avant de l'entraîner vers la table qu'il occupait avec Roland avant l'arrivée impromptue de Will. « - Hey petit monstre. Finalement, j'aimerai de présenter quelqu'un. » « T'es un merry-men ? » lança le petit bonhomme décidément trop perspicace. « - Ouais Will était et demeure l'un des nôtres ! » Le petit laissa paraître, un sourire enfantin « J'ai lu ton nom dans les livres et aussi dans le film à la télévision. » Robin prit place et lui ébouriffa les cheveux. « - J'espère que les livres ont rendu honneur à Will. Si tu voyais ce qu'ils ont fait de Frère Tuck ! » Il fit alors signe à Ruby qui s'approcha soucieuse. « - Qu'est-ce que tu veux Will ? Je régale ! » Une fois la commande passée, la jeune serveuse s'éloigna laissant les Merry-men à leurs retrouvailles.
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Ven 23 Nov - 22:13
