L'âme d'un ami ne doit pas être un double, mais un complément de la nôtre

Ah, les joies d’internet. Regina n’était pas forcément la personne la plus à la pointe de la technologie – il suffisait de voir avec quelle facilité son fils de dix ans avait été capable de pirater ses mots de passe-, mais elle reconnaissait bien volontiers le côté pratique de la modernité. En quelques clics, elle avait pu prendre RDV en ligne avec Durnik, sous une fausse identité afin de n’éveiller aucun soupçon de la part d’une éventuelle secrétaire remplaçante si Juliette n’était plus en état d’assurer ses fonctions. L’ancienne maire de la ville était venue incognito à Storybrooke, inquiète pour son fils qui avait lui-même fait le voyage seul, dérobant sans doute un haricot dans la réserve, dans le but de s’assurer que son autre mère, devenue ténébreuse, allait bien. Regina ne pouvait que reconnaître le courage et l’altruisme de son fils et était fière de lui, malgré l’inquiétude qu’il lui causait à agir de la sorte. Malgré son caractère héroïque et désintéressé, il n’en restait pas moins un enfant de tout juste onze ans, un petit garçon sans défense face aux hostiles présences de Storybrooke. Si elle savait qu’Emma ne ferait jamais de mal à leur fils, elle craignait cependant sa mauvaise influence. Les ténèbres prenaient peu à peu possession d’elle et Regina savait mieux que personne combien même le cœur le plus pur et innocent pouvait être corrompu. C’était donc une semaine après la naissance de ses jumeaux, après avoir repris suffisamment d’énergie, qu’elle s’était rendue dans la ville que la malédiction avait créée de toutes pièces pour y enfermer les maudits presque trente ans auparavant. Elle avait pu voir Henry, s’assurer qu’il allait bien, mais Emma avait aussi rappliqué et l’échange avait été quelque peu houleux. A présent rassurée sur l’état de santé de son fils, la belle brune voulait s’enquérir de ses amis et au passage demander un petit service à Durnik.
Elle arriva donc à l’heure du rendez-vous, se faisant la plus discrète possible. Par chance, l’accueil était désert tout comme la salle d’attente. Elle espérait que Durnik n’avait pas eu d’ennuis avec l’arrivée de Frollo au pouvoir. Elle l’avait trouvé quelque peu préoccupé lors du mariage une dizaine de jours auparavant, il était même arrivé un peu en retard, et ils n’avaient pas vraiment eu le temps de discuter, pourtant, Regina voulait se montrer présente pour son ami, comme lui l’avait toujours été pour elle.

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L'âme d'un ami ne doit pas être un double, mais un complément de la nôtre

L’accueil fut pour le moins glacial. Du moins, ce fut ainsi que l’interpréta l’ancienne maire de la ville. Son meilleur ami qu’elle n’avait plus vu depuis une dizaine de jour, date du mariage, la saluait comme une patiente lambda, lui demandant presque « ce qu’elle foutait là ». Il ne remarqua même pas qu’elle avait accouché, pourtant, la différence de volume était visible. Un peu déçue par l’accueil de Durnik, Regina alla docilement à l’intérieur de la pièce avant de se tourner vers lui.

- Eh bien… tu parais enchanté de me voir. Tu ne me prends pas dans tes bras ?

Elle prit les devants et l’enlaça, si ce n’était pour lui, au moins pour elle, elle en avait besoin. Elle n’était en ville que depuis quelques heures et tout lui semblait hostile, jusqu’à son meilleur ami, et ça lui brisait le coeur. Elle finit par aller s’installer sur le sofa, regardant son ami faire de même.

- Déjà, comment vas-tu ? Je n’ai pas eu le temps de prendre correctement de tes nouvelles la dernière fois. Tu sembles soucieux, quelque chose te préoccupe ?

Il avait l’air quelque peu soucieux, que pouvait-il bien se passer dans sa vie ? Etait-ce Emma la ténébreuse qui semait le trouble en ville en plus de Frollo et sa clique ? Durnik était-il en danger ? Plusieurs questions se bousculaient dans sa tête et l’inquiétude finit par gagner ses traits. Elle ne pouvait repartir de Storybrooke sans s’assurer que ses proches allaient bien. Elle irait aussi prendre des nouvelles de Neïlina, il ne pouvait en être autrement.

- J’ignore si tu le sais, mais Henry est en ville. Il a suivi Emma… Il s’est passé quelque chose la semaine dernière, j’ai vraiment beaucoup de choses à te dire, avoua-t-elle.
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