François était revenu, un nouvel espoir était né dans le cœur d’Ariane Eeyore. Le sourire n’avait plus quitté son visage, elle allait mieux pour le plus grand plaisir de son amoureux, de son père et de sa meilleure amie. Malgré tout, elle avait continué à travailler pour Jean-Christophe. Tout le monde savait que sa guérison prendrait encore un peu de temps, mais tous avaient bon espoir qu’elle finisse par tourner définitivement la page. Ce n’était sans compter sur la cruauté du patron de la demoiselle.

Si ses proches avaient remarqué qu’elle redevenait peu à peu celle qu’elle était, lui aussi l’avait remarqué. Il avait peu à peu perdu le contrôle qu’il avait sur elle. A ses yeux, c’était intolérable… Il devait avoir la main mise sur celle qu’il avait piégé des années auparavant. Comme un lâche, il avait fermé la boutique déserte. Il n’avait que tous les deux. La demoiselle n’avait aucun moyen de s’échapper. Ce fut dans l’arrière boutique qu’il la viola. Lorsque son affaire fut terminée, il la laissa repartir.

Ariane s’enfuit chez elle… Aurore était certainement avec son prince. La jeune désespérée aurait pu appeler à l’aide, mais ses anciens démons prirent le dessus… Elle eut de nouveau l’impression de n’être que la chose la plus vulgaire de ce monde, un objet insignifiant qui ne méritait pas d’être aimée. Elle pensait avoir trahi François en se laissant prendre par Jean-Christophe. Son dernier espoir s’était envolé, son cœur était brisé.

Dans le placard, elle trouva une corde. Le nœud du pendu, elle savait le faire, elle l’avait déjà fait. Mais cette fois… Son corps finit par se balancer au bout de cette corde. Cette fois, elle s’était tue. Cette fois, personne n’avait eu le temps de la raisonner.