Billy traversa le pont et sauta sur le bastingage, se rattrapant au cordage. Il s’apprêtait à monter dans le nid-de-pie. Quand il y avait des étranger sur le bateau, il y passait le plus clair de son temps. Il passa son pieds sur quelques noeud quand il sentit qu’on lui tirait la ceinture. Au bout de celle-ci, la main de Anne qui le retenait. Elle lui demanda de descendre. Billy, ne savait pas pourquoi mais il ne le sentait pas. «
Pourquoi ? » et elle lui redemanda le même ordre de la même façon : «
Tu descends. ». Billy passa un bras à travers les cordes et resserra son autre prise. «
Bah dis moi ce que tu veux ! Et après je descend. » essayait-il de l’esquiver. Elle ne dit rien, mais elle le regarda longuement. « Je te préviens que je ne te cours pas après à crapahuter sur les voiles et les cordages. Tu t’en vas, je promets que je te tire dessus. » dit-elle d’un calme dangereux. Au final Billy se laissa rouler sur le côté du cordage avant d’attérrir sur le pont. «
Tu vas t’occuper de lui. » lui informa t-elle alors. «
Mais cap'tain, tu sais très bien que j’aime pas. J’veux pas. Je le connais pas. J’ai pas envie de le connaitre » s’enterrait-il d’argument en se tortillant les doigts, mal à l’aise. «
Ah ouais, c’est bizarre. Tu disais pas ça pour la demoiselle de la dernière fois » et Billy se mit à rougir, baissant bien bas la tête.
Car nos bottes étaient vachement plus sympa à regarder que la vérité. «
T’as voulu lui épargner sa vie, okay. Maintenant tu t’en occupes ! ». Pas besoin qu’elle en dise plus, il avait comprit que c’était ainsi, il n’y avait rien à négocier. «
Mais non ! » piailla t-il comme un enfant en tapant du pieds, claquant lourdement ses mains sur ses cuisses, écrasé par tout le poids du monde.
Et où qu’il est l’autre ? Putain il s’est déjà barré je ne sais où ! Je me tournais et retournais pour le trouver et il était comme apparu devant moi. Trop près. Je fis un pas en arrière en étrécissant les yeux. Il m’énervait déjà. J’avais vraiment pas envie de le gérer. Tout son tissu de mensonge, ce qu’il a voulu montrer et ce qui est réel. Il était tout penaud, tout faible et tout. Je voyais simplement pas l’intérêt de le tuer. Il ferait pas de mal à un mouche. Ça aurait été gratuit et je n’étais pas pour. C’est que c’est compliqué avec mon côté sans-coeur. Je pensais même pas que Anne prendrait en compte mon avis. Et je suis touché qu’elle l’ait fait. Je vais m’occuper de lui… Enfin je vais essayer. C’est pas ma faute, c’est juste que j’ai du mal avec les autres. Je suis pas encore au top, et je ne lui fais pas confiance. Si je n’ai pas confiance, bah j’ai tout simplement pas envie d’avoir un contact car j’ai trop peur que l’autre
n’en vienne à clore la prise de contact. Je suis vraiment la dernière personne dont il faut abuser.
J’ai pas dis grand chose pendant un moment, je l’ai dévisagé de la tête aux pieds et j’ai haussé les épaules. «
Tu veux… Euh… » commença t-il et ne trouvant rien à dire.
Ca commençait bien. Mais j’ai pas envie de faire la baby-sitter. A chaque fois, je fini par frotter le pont plus longtemps que les autres. «
Tu peux te balader où tu veux sur le pont. T’évite le pont avec le gouvernail si on t’y a pas invité. Les cales tu peux y descendre aussi… Mais souvent si les gars il y vont, c’est qu’ils ont pas envie qu’on les emmerdes. Donc tiens toi à carreaux, c’est un conseil. » lui dit-il en tordant sa bouche en pensant au souvenir de mauvaises expériences vécues. «
Et bah voilà, je vois que ça pour l’instant. Si tu veux dormir, t’essaie de te trouver une place… Quelque part. » dit-il en faisant un tour d’horizon, balayant le pont du regard. «
Pense même pas aux hamacs. » lui fit-il un petit signe de tête qui signifiait que sinon, il risquait de passer un mauvais quart d’heure. «
Ah, et si t’as besoin de demander quelque chose, un truc tu passes par moi. Je sais pas si t’as remarqué mais » il fit une pause et lui chuchota : «
y’a pas grand monde qui te voulais sur le Revenge. Alors embête pas les autres. » et une autre pause. «
Faut pas leur en vouloir, c’est justes des pirates. Ils sont comme ça. ».
Et moi je les aimes bien comme-ça.Il n’en ajouta pas plus et regardait sur le côté. Il était plutôt du genre refermé quand on ne le connaissait pas. Un petit animal sauvage qui se faisait toujours discret. Il décala tout doucement un pied et fit un pas en arrière. Il s’apprêtait à faire le deuxième et se défiler. «
Bon je te laisse, moi c’est Billy ! » avait-il dit subitement à toute vitesse sans articuler. Il espérait qu’il n’avait pas entendu ou qu’il oublierait très vite comment il s’appelait.
T’aurais du dire un autre nom. _Non je ne serais pas vil comme toi. J’ai été gentil juste ce qu’il faut, c’est tout. . Il prit une direction au hasard sur le pont et cherchait quelque chose à faire. Il leva les yeux au ciel pour regarder avec envie sa place si convoitée : le nid-de-pie.
acidbrain