« Rumplestiltskin. Oui j’ai entendu parler du Ténébreux. J’espère ne jamais avoir à faire à lui maman parce que je te jure que je lui planterais une flèche en plein coeur, crois moi, mes flèches ne loupent jamais leur cible. » avouais-je.

Le Ténébreux. Quelle mauvaise personne. Il avait fait de ma mère la méchante reine, il avait détruit sa vie pendant une grande partie de son existence. Elle avait été malheureuse en partie par sa faute et quelqu’un devait faire quelque chose mais je doutais au fond de moi que ce ne serait pas si simple. Enfin bon.

« Oui j’ai entendu dire que tout le monde t’appelait la Méchante Reine mais ça ne te va pas. Je n’aime pas ce surnom. » énonçais-je à ma mère.

J’avais confiance en elle, je savais pertinemment qu’elle n’était plus cette vilaine femme qui faisait gratuitement du mal aux gens. J’en vins rapidement à faire comprendre à ma mère qu’elle trouvait les mots pour me rassurer, je me sentais soudainement moins seule parce que je savais que j’avais ma mère auprès de moi à présent, qu’elle serait toujours là pour moi. Je n’en doutais pas une seule seconde, ça se voyait dans son regard. Un sourire naquit sur mon visage.

« Peut être mais j’ai le même sourire que toi maman. » lui dis-je simplement.

Je savais que je ressemblais beaucoup à mon père, elle n’était pas la première à me le dire mais je savais aussi que je lui ressemblais, je le voyais à présent en apprenant à la connaître. Nous en vînmes à parler de Storybrooke, une ville que j’avais envie de découvrir mais apparemment, ce ne serait pas si simple et j’espérais que ma mère serait là pour m’aider et ça, je n’en doutais pas non plus. Une étreinte plus tard, je faisais tomber sur le sol le médaillon que m’avais offert Dorothy.

Le repassant autour de mon cou, j’en vins à parler d’elle à maman, lui expliquant qu’elle venait du Kansas, qu’elle m’avait promis de revenir et qu’elle n’était jamais revenue.

« Oui, elle venait du monde sans magie, elle m’a expliquée qu’elle était arrivée grâce à une tornade, quelque chose comme ça. » expliquais-je avant de reprendre « je ne sais pas, elle ne m’a pas dit où elle allait mais je le sens au fond de moi qu’il y a autre chose maman, je sens qu’il y a quelque chose de pas bien. Je sens qu’il se passe quelque chose de pas net. »

Ma mère me propose de se servir de la magie pour essayer de la retrouver. J’enlace ses mains dans les miennes.

« Essayons maman. J’ai confiance en toi. »     

Comme son père, Lina était fougueuse, pleine de courage mais aussi d’imprudence. Elle parlait de planter une flèche dans le coeur de Rumplestiltskin, ce qui fit froid dans le dos à Regina.

- Ne dis pas ça, souffla-t-elle soudainement en la prenant par les épaules. Lina, ne menace pas le ténébreux et ne t’avise jamais de tenter quoi que ce soit contre lui. Il est le mage le plus puissant qui existe et s’il t’arrivait quelque chose, je ne m’en remettrais jamais.

Elle s’empressa alors de serrer sa fille contre elle avant de la laisser doucement pour lui raconter quelques bribes de son passé. De sombres souvenirs pour la plupart. La reine esquissa un sourire quand sa princesse disait ne pas aimer le sobriquet de « méchante reine ». Lina était si douce, si gentille. Lorsque la blondinette fit remarquer qu’elle avait le même sourire que sa mère, malgré les autres traits qui rappelaient son père, Regina hocha la tête en souriant.

- Oui, c’est vrai. Tu t’en sors bien je crois, souligna-t-elle sans aucune fausse modestie.

Après qu’elles aient parlé de Storybrooke dont la reprise ne serait pas aisée, d’ailleurs tout le monde y travaillait d’arrache-pied, la jeune archère évoqua son amour disparu : Dorothy. Lina était inquiète et le fit comprendre à sa mère, car la jeune fille n’avait pas honoré le rendez-vous fixé. La princesse redoutait qu’il ne soit arrivé quelque chose à celle qu’elle aimait. Regina hésitait, elle avait peur, égoïstement, que sa fille ne se mette en quête de la retrouver. Elle ne savait quel conseil lui donner. S’il ne s’était pas agi de sa propre fille dont elle avait été privée pendant près de trois mois pour la retrouver si vite adulte sans avoir le loisir de la voir grandir et de l’élever, sans doute qu’elle lui aurait dit de suivre son coeur. Mais là, la simple idée de la voir s’éloigner lui vrillait le coeur, c’était impossible à concevoir. Mais la reine avait parlé trop vite, proposant d’essayer un sort de localisation. Ce qu’elle redoutait, c’était qu’en localisant le royaume où elle était, Lina ne se mette en tête d’aller la retrouver. Que faire ? Robin aurait su quoi dire, lui. Mais trop tard, Lina suppliait déjà sa mère d’essayer et Regina ne se sentait pas le coeur de refuser cela à sa fille.

- Très bien…

Elle fit apparaître la fameuse potion et une carte du royaume de la Forêt Enchantée qui l’allongeait sur les royaumes connus autour. La même carte qu’elle avait utilisée des centaines de fois au cours des mois précédents pour essayer sans relâche de localiser les jumeaux. Puis, elle décrocha avec douceur le médaillon que portait sa fille, et versa quelques gouttes de potion dessus. La grande carte étalée sur le sol, elle posa le médaillon dessus et attendit de voir si celui-ci se déplaçait.

Regina venait tout juste de retrouver sa fille, et tout ce qu’elle voulait, c’était que sa princesse se sente heureuse, entourée, aimée, qu’elle se sente chez elle avec sa famille. Aussi, quand Lina fit part à sa mère de cette jeune fille, Dorothy, pour laquelle elle avait des sentiments et qu’elle n’avait plus revue depuis trop longtemps, ne connaissant que trop bien ce sentiment de manque de l’être aimé, la reine voulut essayer d’aider la blondinette. Elle l’avait cependant mise en garde, la potion n’était pas infaillible puisqu’elle n’avait pas été en mesure de l’aider à retrouver les jumeaux. Mais cela valait la peine d’être tenté. Malheureusement, l’objet ne bougea pas, il n’indiqua aucune direction sur la carte. La déception de Lina brisa le coeur de Regina et celle-ci prit la main de sa fille pour lui témoigner son soutien tandis que la princesse se jetait dans ses bras, en larmes. La maman serra sa fille contre elle, lui caressant le dos. C’était si dur de la voir pleurer.

- Ne perds pas espoir, Lina. Tu sais, la vie est pleine d’imprévus, de surprises auxquelles on ne s’attend pas. L’année dernière, je pensais que ton père était mort, et finalement il n’en était rien.

C’était d’ailleurs étrange de se dire qu’un an auparavant, les jumeaux étaient dans son ventre et qu’aujourd’hui, elle pouvait avoir une conversation avec eux.

- On ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Ce que je veux dire, c’est que peut-être qu’il n’est pas encore temps pour vous de vous retrouver. Peut-être que Dorothy a encore des choses à accomplir de son côté et que toi aussi, et puis un jour, vous finirez par vous retrouver, quand le moment sera venu.

Elle ne put retenir un sourire presque amusé en se rendant compte qu’elle parlait comme Blanche-Neige. Quand elle le raconterait à Robin, nul doute que ça le ferait rire. Mais pour l’heure, il fallait remonter le moral de Lina.

- J’ai une idée. Et si tu m’apprenais à tirer à l’arc ? Robin a déjà essayé, mais je suis sure qu’avec ton approche, je serais meilleure. Et puis il ne faut pas perdre de vue les entraînements.

Avoir un but, un objectif, quelque chose à atteindre était souvent un bon moyen d’atténuer sa peine en se focalisant sur autre chose. Et la reconquête de Storybrooke était quelque chose d’assez important, un projet plutôt colossal et Regina voulait que ses enfants soient prêts pour ne courir aucun danger, ou du moins, le moins possible, puisque dans toute guerre, il y avait des risques.