Et si... Ouais c'est arrivé... Et merde.

Est-ce qu’elle venait de me traiter de vieille truite? Elle s’était vu la barbotte en chaleur avec son petit bikini rétréci au lavage? J’essayais de la suivre dans l’eau mais ce n’était clairement pas mon élément. Je n’avais absolument aucun repaire quand il s’agissait de nager ailleurs que dans la rivière des âmes. Je continuais tout de même l’exercice car je m’amusais bien dans cet instant avec ma femme. Malgré nos différents, plutôt importants, nous arrivions quand même à avoir une certaine complicité par moment.

- Vieille truite? On parle de toi ma petite barbotte. Tu es loin d’être une nageuse olympique!

Je m’amusais à nager après ma femme durant un petit moment avant de me laisser flotter calmement en fermant les yeux. Pas de bruits, pas de cris, pas de hurlement et pas de belle-mère pour me faire chier avec ses mille et unes demandes. Je me sentais bien, mais ça manquait un peu de torture et d’agonie à mon goût personnel. Je sortais de l’eau avant Regina et je me changeais en un claquement de doigt. J’abordais un jeans avec un t-shirt noir bien moulant et je regardais ma femme dans l’eau avec un petit sourire en coin.

- Madame la reine des Enfers devrait sortir si elle veut manger un morceau dans un restaurant acceptable avant la tomber de la nuit. Sauf, si tu veux bouffer dans un dîner de bord de route et on doit encore atteindre notre motel.

Je précisais motel, parce que vu le coin de pays ce ne serait clairement pas un cinq étoiles avec service VIP. Je faisais apparaître une serviette que je chauffais dans mes mains par habitude. J’étais prêt à accueuillir Regina à l’intérieur pour qu’elle n’attrape pas froid. Elle n’était une déesse et restait vulnérable malgré tout et je savais que si elle tombait malade, Cora allait me tirer les oreilles comme jamais et je n’avais pas envie de l’entendre celle-là.

Je regardais ma voiture en souriant. J’allais enfin pouvoir jouer avec mon bolide avant de me coucher pour la nuit dans un lit miteux et qui grince au moindre mouvements. Je n’étais jamais subtil lorsque j’étais en mode charnel, mais là je sentais que l’on allait sacrément rire. Avec un peu de chance, on croiserait un cafard, Regina hurlerait et moi je serais mort de rire.

- Bon tu viens ou tu te transformes en filles de Triton? Les meufs qui sentent la poissonnerie ce n’est pas mon truc tu devrais le savoir.

Je n’allais pas me plaindre, Regina avait une odeur délicieuse et j’appréciais son parfum. Elle ne sentait pas la marée basse au moins. Je considérais ça comme une qualité.

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Je parvenais à faire rire Hadès malgré ma petite blague en le poussant à la flotte, et j’en étais ravie car au moins, il ne serait pas grincheux. Peut-être que ces vacances lui seraient aussi profitables, finalement. Je ne relevai pas sa remarque sur ma façon de nager qui n’avait rien à envier à la sienne, je me contentai de ricaner tout en continuant. C’était amusant d’être dans l’eau, je n’avais que rarement eu l’occasion de me baigner dans un lac au cours de ma longue existence de déesse. Je crois même que c’était la première fois depuis des décennies. Je m’amusai à plonger et essayer d’observer les fonds malgré que ma vision soit floutée à cause de l’eau, tandis que mon cher mari faisait la planche. Puis au bout d’un moment, il sortit de l’eau en regagnant le ponton.
Je nageai vers lui, tout sourire, et lui tendit la main pour qu’il m’aide à sortir de l’eau. Celle-ci ruisselait sur mon corps. Dommage qu’il se soit déjà rhabillé. Tant pis pour lui.

- Nous n’allons pas séjourner dans un motel, tu me prends pour qui, très cher ? J’ai choisi un chalet au bord du lac. Il est derrière toi.

J’avais fait exprès de le camoufler avec un peu de magie, mais à présent, je pouvais le lui montrer. C’était une grande et belle maison en bois et en pierre nichée entre les arbres de la forêt avec une superbe vue sur le lac. Tout le lac avait des chalets sur son pourtour, suffisamment espacés pour ne pas être en contact avec les autres locataires, mais j’avais choisi le plus luxueux. Il y avait même un jaccuzzi sur la terrasse, une baignoire d’angle avec des lumières intégrées dans la salle de bain et tout un tas de gadget modernes que je me ferais un plaisir d’apprendre à utiliser.

- Mais si tu as faim, on peut effectivement aller manger, je te laisse choisir le lieu si tu me promets de ne pas nous planter avec ton jouet à moteur.

Je laissai ma main parcourir ses pectoraux tandis que je passai devant lui avant de claquer des doigts à mon tour pour changer de tenue et bien sûr me sécher. Me voilà à présent vêtue d’une robe légère et fluide aux teintes rouge, les cheveux ondulés et relevés en chignon.

- De quoi tu as envie ? demandai-je, curieuse de la fantaisie qu’il allait trouver. Est-ce que tu veux visiter la maison d’abord, et déposer les affaires ?

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Nous commencions à réellement nous détendre tous les deux et cela tenait d’un véritable miracle. Peut-être y avait-il un minimum d’amour entre nous finalement. Je la regardais sortir de l’eau en regagnant le ponton et je me surprenais à me dire qu’elle était vraiment magnifique dans ce petit bikini. Je prenais sa main pour l’aider à sortir de l’eau et je mettais la serviette sur ses épaules avec douceur avant de me retourner pour regarder le fameux chalet.

- J’aurais dut me douter qu’un motel au bord de la route n’était pas ton genre. Pourtant, ça aurait une expérience enrichissante non?

Je rigolais, bien entendu. Hors de question que je dorme sur un lit avec d’anciennes traces de spermes. Le chalet était chaleureux et je me décidais à aller prendre la valise dans le coffre de la voiture. Les pouvoirs s’étaient chouette, mais il fallait se la jouer un minimum discret. Elle me promettait de me laisser choisir le restaurant de ce soir si je ne faisais pas de bêtise avec mon gros bébé de fer et d’huile. Je laissais Regina caresser mon torse et je lui souriais en voyant sa robe et ses cheveux. Elle n’était pas trop moche la reine des Enfers.

- Selon la valise que j’ai dans les mains, je te dirais que poser nos choses seraient une excellente option dans un premier temps.

Je lui volais un baiser avant de me diriger vers la porte du chalet. Je l’ouvrais avant de regarder à l’intérieur. C’était vivable et il y avait un foyer. Déjà, j’allais être de bonne humeur, je le savais. Sans feu, il n’y avait aucun plaisir. Je claquais des doigts pour en faire apparaître un. Une chose me traversait cependant l’esprit. Depuis combien de temps est-ce que je n’avais pas embrassé ma propre femme? J’avais perdu le fils totalement sur ce point. Je n’avais jamais été réellement affectueux envers Regina. Nous nous contentions de nous engueuler et de baiser. Rien de plus, rien de moins. Je frissonnais intérieurement à imaginer un semblant d’amour entre nous. Non, le sexe et le feu c’était parfait. Ça me convenait. Je me rendais dans la chambre avec la valise et je la posais lourdement sur le lit.

- Regina, tu veux que je prenne l’autre chambre ou pas?

Parfois, nous faisions chambre à part. Parfois, nous étions dans la même. Cela dépendait de l’humeur de madame et de la mienne. Je la laissais choisir dans tous les cas.

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Les vacances commençaient réellement à avoir le parfum que j’imaginais : de la détente sans prise de tête. Hadès d’y mettait, il était calme, pas d’accès de furie, juste un peu de plaisanteries parfois avec son humour douteux, c’était tout. C’était agréable et je ne regrettais pas d’avoir insisté lourdement pendant des années pour enfin avoir droit à mes vacances sur la terre des mortels. Il ironisa sur un hypothétique motel et je secouai la tête avec un sourire en coin, jouant le jeu moi aussi.

- Mais tu sais mon chéri, si cela fait partie de tes fantasmes, je veux bien te laisser passer ta première nuit seul dans un motel en bord de route. Je ne voudrais surtout pas te priver de choses qui te feraient plaisir, ce sont aussi tes vacances après tout.

Le chalet était à présent devant nous, niché au milieu des arbres avec la montagne en fond. C’était beau, clair et reposant. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en regardant toute cette quiétude. Hadès avait accepté d’entrer pour déposer les affaires, d’ailleurs il sembla apprécier la cheminée et y fit apparaître un feu, ce qui me fit sourire de plus belle. J’aimais beaucoup le feu aussi, c’était sans doute notre principal point commun. Nous montâmes à l’étage où se trouvait la grande chambre de maîtres avec la belle salle de bain ouverte qui comprenait cette sublime baignoire d’angle que je mourais d’envie d’essayer. Je me tournais vers mon mari qui venait de déposer la valise sur le lit et qui eut la courtoisie de me demander mon avis. Il savait se montrer si mignon quand il faisait un effort. J’avançai vers lui d’un pas félin avant de passer mes bras autour de son cou.

- ça dépend de toi, est-ce que tu comptes rester mignon comme ça ?

Les fois où je le virais de ma chambre étaient celles où il se montrait insupportable, colérique et contrariant pour un rien. Je ne tolérais pas qu’il me traite comme l’une de ses âmes damnées qui peuplait ses Enfers, qui étaient devenus les miens par la force des choses. J’étais une reine et devenue une déesse comme lui, j’attendais qu’il me traite avec respect, d’égal à égal et quand il le faisait, j’étais plus encline moi aussi à faire des efforts. Dans le cas contraire, c’était notre éternelle petite guerre. Souvent, il y avait des dommages collatéraux d’ailleurs, les fameuses âmes des Enfers.

Et si... Ouais c'est arrivé... Et merde.

Tout cet amour. Cette complicité. C’était si intense et si étrange entre moi et Regina. Elle n’avait jamais été mon genre. Jamais. Je n’avais jamais voulu d’elle dans ma vie et voilà que nous ressemblions à un couple dans les magazines. Nous étions partie en vacances pour mieux nous ressourcer et finalement Regina acceptait de partager sa chambre avec moi. Elle me trouvait mignon. Je sentais mon pouls augmenter en la regardant dans les yeux. Là, je sentais une sensation de brûlure au niveau de mon visage. Je la regardais dans les yeux sans comprendre.

- Tu joues avec le feu bébé?

La surprise fut des plus foudroyante. Je recevais un sceau d’eau glacé en plein visage. Le genre de sensation qui vous couple de souffle comme jamais. Je me passais une main dans le visage pour retirer l’excédant de liquide glacé. Où étais-je? Je regardais autour de moi pour retrouver la salle VIP du Libertease. Quelle heure était-il? Le barman me regardait dans les yeux et posait le sceau sur le sol.

« J’ai bien cru que vous étiez mort cette fois »

Je ne répondais rien et je me redressais lentement de la banquette. Mon bras gauche me faisait mal comme jamais. Je baissais le regard pour voir une seringue encore planté dedans avec le garrot en place. Ce shoot avait été clairement intense. Combien de temps est-ce que tout cela avait duré? Je ne me souvenais pas de ma soirée et encore moins de mon arriver dans ce lieux. Je retirais le garrot pour le balancer sur la table avant de m’allumer une cigarette en me passant une main dans les cheveux.

- Ouais bah ça m’aurais permis de rentrer chez moi et qu’est-ce que tu regardes?! Fiche le camp Tatcher!

J’étais hors de moi. Je continuais de fumer avant de me lever en m’étirant un peu. Je regardais le téléphone sur la table pleine de drogues et d’alcool pour vérifier l’heure. La vache. 5H00 du matin. Je poussais un profond soupir en ramassant mes choses. Je vidais mon verre de whisky d’une traite. Il était dilué avec de l’eau mais je m’en fichais. J’enfilais mon blouson de cuir et je sortais avec la cigarette au bec et ma drogue dans les poches. Le soleil commençait lentement à se lever sur cette ville de merde qu’était Storybrooke. Je marchais en fumant toujours. Finalement cette soirée avait été plaisante mais le trip totalement perturbant. Regina Mills … Eurk!

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