Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

Le voyage avait enfin débuté après une attente qui m’avait semblé plus qu’interminable. Le Nautilus avait enfin été suffisamment rempli d’énergie pour permettre un voyage dans un autre monde. Je mentirais si je disais que je n’étais pas anxieux à l’idée de voyager de cette façon. Je montais donc à mort avec l’équipage et quelques membres de la Ligue des Gentlemen. Je m’installais dans ma cabine avant de les rejoindre sur le pont principale. Le sous-marin était immense et j’étais grandement impressionné par la technologie dans ce dernier. Je passais les portes en ayant les mains dans les poches, je regardais en face avant t’entendre la sirène d’alerte sonner. Le sous-marin allait plonger d’une seconde à l’autre. Je restais à l’écart des autres. Je n’étais qu’un passager utile dans les faits. Nous avions chacun un but différent dans ce véhicule magique. Nous plongions sous l’eau à grande vitesse. Plusieurs se lamentaient de la pression, mais ce n’était pas mon cas. Les morts ne ressentent pas ce genre de douleur.

Le capitaine Nemo attendait la profondeur parfaite et activait de nombreuses machines avant de finalement nous dire de nous cramponner. J’haussais un sourcil en les regardant tous. Je restais debout à ma place avec les bras croisés et les pieds bien planté dans le sol. Là, le Nautilus remontait à la surface à grande vitesse. Je me changeais d’instinct en nuée de chauve-souris et je restais sur place avant de reprendre forme humaine en posant un genou au sol. Les gens avaient été ébranlés et plusieurs en avait même été malade.  Je m’approchais de la fenêtre. Nous avions percé une solide et épaisse couche de glace. C’était magnifique. Les rayons du soleil se reflétaient sur la glace et me donnaient déjà la migraine. Je sentais une certaine faim m’envahir, mais je devais me contenir le plus possible.

- Je sortirai à la nuit tombée. Vous me direz l’état de la situation à ce moment.

Je m’étais adressé directement au capitaine avant de rejoindre ma cabine pour dormir. Dormir étant un bien grand mot. Je fixais le plafond avec les mains sous la tête. La nuit arrivait enfin et je sortais à l’extérieur. Les habitants du royaume était accueillant et nous avais fourni des couvertures et de la nourriture. Ce n’était pas un peuple hostile loin de là. Je souriais avant de me changer en nuée de chauve-souris. Je volais dans la forêt à la recherche d’une proie. Je m’abreuvais d’une biche avant de me rechanger pour voler. Je profitais de l’espace libre et de l’air frais. Le froid ne me dérangeait pas tant que cela. Je gagnais le château et je remarquais un balcon plus grand et immense que les autres. Sans me poser de questions, je me posais sur le rebord de ce dernier en reprenant forme humaine. Je regardais au loin. La mer était magnifique malgré le fait qu’elle était figée dans la glace. J’étais captivée par cette dernière et je ne remarquais pas la présence de cette femme derrière moi. J’étais en petit bonhomme avec mon grand manteau de cuir noir  et mes cheveux relativement longs. J’avais la tête clairement ailleurs.

Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

Arendelle était comme en deuil depuis la disparition d’Anna et Kristoff, mais dans mon coeur, je savais que ma sœur n’était pas morte, elle avait simplement disparu et je devais la retrouver. Cela me semblait une éternité que je la cherchais, mais j’en étais venue à la conclusion qu’elle avait été emportée par cette fameuse malédiction. Cela concordait parfaitement, leur voyage de noces de par delà les royaumes mentionnait une escale de quelques jours dans la Forêt Enchantée, et la dernière lettre d’Anna remontait à avant ce séjour. J’avais voyagé pour essayer de la trouver, et elle n’avait pas été dans les autres royaumes prévus sur sa feuille de route. Je savais ma petite sœur imprévisible, mais Kristoff n’aurait certainement pas dévié de la trajectoire, il savait que j’aimais que tout soit carré et la condition pour qu’ils effectuent un tel voyage était qu’il la protège.

Forte de cette idée, je m’apprêtai à organiser mon voyage dans ce royaume pour y attendre de pied ferme la reine et ses sujets, car j’avais ouï dire qu’à plusieurs reprises, ils étaient revenus. J’avais seulement été informée trop tard, étant moi-même ailleurs ou emprisonnée. Avec un peu de chance, ils reviendraient et je pourrais leur demander si ma sœur était dans cet autre monde, et le cas échéant de m’y emmener.

Seulement mes plans de voyages furent secoués par l’arrivée imprévu d’un bien étrange navire, un bâtiment qui, selon les dires de mes sujets, avait émergé de la glace. Cela semblait fascinant, mais je n’avais pas le coeur à la curiosité. J’avais cependant un espoir : ces gens étaient des voyageurs, alors peut-être qu’ils auraient des informations. J’avais donné des ordres pour qu’on les traite avec amitié, leur fournissant les ravitaillements nécessaires et de quoi se réchauffer pour nos hivers qui pouvaient se montrer rudes. Je leur laissai quelques heures pour s’acclimater avant de décider d’aller leur parler en personne. A la nuit tombée, je sortis sur le balcon de ma chambre pour observer la nuit, la vue donnait sur le navire sous-marin accosté. Je vis alors en sortir un homme qui se transforma en une nuée de chauve-souris pour venir se poser sur une terrasse du palais. Aussitôt, je m'en allai le retrouver. J'arrivai derrière lui, le coeur battant de craintes et de méfiance mais je devais lui parler. Il était plutôt bien vêtu quoi que d'une mode étrange, peut-être était-il le capitaine ? Toujours était-il que j'avais besoin de réponses que potentiellement il pourrait m'apporter. Je devais en avoir le coeur net. Je me raclai la gorge pour attirer son attention avant de m'approcher un peu.

- Bonsoir… Excusez-moi de vous importuner. Je suis la reine Elsa d’Arendelle, me permettez-vous de vous parler quelques instants ? demandai-je avec toute la sympathie dont j’étais capable.

 

Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

Je devais avouer que j’avais été un peu malpoli. M’installer ainsi sur le balcon d’un château comme si c’était le mien était un peu intrusif, mais c’était l’emplacement idéal pour regarder la vue magnifique qui s’offrait à moi. Cette vue me rappelait l’hiver dans mon royaume à un léger détail que le soleil semblait percer les nuages ici alors que chez moi ce n’était pas le cas et la mer était d’un calme absolument parfait. Je sentais finalement la présence de la femme derrière moi alors qu’elle s’approchait en me parlant. J’étais grillé. Impossible de regarder la vue en paix vraisemblablement. Je descendais en me mettant bien droit et j’écoutais chacun des mots de la … Oh merde c’était les appartements de la reine. Reine absolument magnifique cependant. J’adorais sa chevelure pratiquement blanche et ses yeux magnifiques sans compter … tout le reste. Je m’approchais et je prenais sa main avec douceur sans remarquer une réelle chaleur. Étrange. Je posais un baiser délicat sur cette dernière en regardant la reine dans les yeux.

- Votre majesté. Veuillez excuser mon intrusion. Je croyais que le balcon était libre. Je ne voulais pas vous importuner dans vos appartements. Vous êtes libre de me parler autant que vous le souhaitez. Une femme aussi sublime et parfaite que vous a clairement tous les droits sur un vulgaire comte comme moi.

Je lui faisais un petit sourire en coin en me relevant et je regardais le château en prenant soin d’éviter de regarder dans ses appartements privés. Bien évidemment si la reine avait besoin d’un traitement particulier je serai fortement disposé à la servir dans tous les sens du terme. Oui, j’avais un sacré culot de penser une chose pareille, mais je ne pouvais pas me retenir. J’aimais les belles personnes. Mes trois épouses simultanées en étaient la preuve la plus tangible. Trois femmes hautement différentes mais toutes aussi magnifiques. J’étais un tombeur et je le savais. Peu importe, je voulais faire bonne impression à la reine Elsa d’Arendelle.

- J’imagine que vous avez des questions sur notre venue sur vos terres ? Je vous rassure immédiatement que nos intentions sont nobles et nous ne sommes que de simples voyageurs de passage. Votre château est absolument magnifique vu de l’extérieur sans compter la vue de votre balcon privé. Cet étendu de glace me rappelle ma propre demeure en quelque sorte.

Je n’avais pas froid malgré la température qui était sous zéro. Le temps n’avait plus d’effet sur moi depuis plusieurs siècles déjà.
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Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

L’étranger s’était retourné en sentant ma présence. Je fus surprise de lui trouver une figure aussi agréable, néanmoins, ce n’était pas le point que j’étais venue aborder. Il s’excusa de son impolitesse à venir sur mon balcon, mais j’étais prête à lui pardonner, j’étais si désespérée de retrouver ma sœur que j’étais prête à passer tous les outrages à l’étiquette que pouvaient faire les inconnus s’ils étaient, en échange, capable de m’apporter des réponses ou des pistes.

- Ce n’est rien monsieur.

Il me flatta par un compliment, mais je n’étais pas le genre de femme à y être sensible. J’étais loin d’être vaniteuse. J’appris néanmoins qu’il était comte, j’étais donc quelque part rassurée de l’imaginer avec une certaine éducation.

- Puis-je connaître votre nom, et savoir la contrée d’où vous venez ?

Il avait dit que son royaume ressemblait un peu à Arendelle en hiver, cela me fit sourire. J’avais aussi été loin de chez moi et je savais que trouver des similitudes était rassurant.

- Veuillez excuser ma curiosité, monsieur, mais je brûle de tout un tas de questions.

Je constatai qu’il était peu vêtu par rapport à mes sujets qui, en cette période de l’année, ne lésinaient pas sur les couches de vêtements pour se tenir chaud. J’avais la chance de ne pas en avoir besoin de par mes pouvoirs.

- Vous êtes des voyageurs ? Avez-vous vu beaucoup de contrées ? J’ai moi-même voyagé un peu. Pour tout vous dire, je suis à la recherche de ma sœur. Elle a disparu en entreprenant un voyage pour découvrir les royaumes avec son mari.

Oui, j’étais allée droit au but, mais j’ éprouvais tant d’angoisse. D’ailleurs, quelques flocons se mirent à tomber en douceur au-dessus de nous, trahissant mon stress vis-à-vis de la sécurité d’Anna et Kristof. Lorsque je m’en aperçu, j’émis un mouvement de main pour faire cesser cela.

- Pardonnez-moi. Ne prenez pas peur, j’ai quelques capacités liées au froid.

J’avais l’impression de manquer un peu à mes devoir d’hôtesse envers ce voyageur que j’avais fait autoriser à rester, et qui, lui, était venu jusqu’au château.

- Souhaitez-vous entrer prendre une tasse de chocolat chaud pour vous réchauffer ?

A l’évocation de cette boisson, mon coeur se serra. Je ne pouvais que penser à Anna qui affectionnait tant tout ce qui se rapportait au chocolat. J’eus un léger sourire en pensant à elle et son enthousiasme incessant qu’elle avait toujours eu, même enfant, lorsque nous nous apprêtions à en boire pour le goûter ou le petit déjeuner.

- Avez-vous des frères et sœurs monsieur ? demandai-je alors.

Si oui, sans doute comprendrait-il mon inquiétude et mon besoin de savoir ma sœur en sécurité.
 

Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.
Cette reine avait un petit quelque chose de tellement … attirant. Oh, ce n’était que physique à l’instant. Elle avait du charisme et son petit sourire était charmeur tout comme le mien. Elle avait des manière absolument parfaite et adéquate comme toutes les reines que j’avais eu la chance de croiser dans ma vie. Elle me demandait mon nom et je continuais de lui sourire avant de répondre.

- Je suis le comte Dracula, mais appelez moi Vladimir Stoker. Je suis originaire de Transvelenky qui se trouve dans un autre monde. Mon château y est depuis des siècles. Pour ce qui est de vos questions, vous pouvez m’en poser le nombre que vous jugerai nécessaire. Je ferai de mon mieux pour répondre à ces dernières.

J’écoutais ensuite la reine Elsa enchaîner les questions à une grande vitesse. Cette reine était une adorable pie et je ne détestais pas cela. Elle devait sans aucun doute être le genre de femme qui n’avait absolument aucune difficulté à meubler la conversation. J’adorais ce genre de trait de caractère étant moi-même un peu trop bavard par moment. Je continuais de lui sourire avant de remarquer que des flocons tombaient sur nous. Je tendais la main pour en regarder un fondre plus que lentement sur ma peau froide. J’avais toujours aimé la neige. Je trouvais ce spectacle magnifique.

- Nous sommes en effet des voyageurs avec des buts à la fois semblables et différents pour chacun de nous. Vous êtes le premier monde que je visite en dehors du mien. Chez moi, j’ai eu la chance de visiter de nombreuses villes plus modernes que mon royaume. Les choses sont très différentes là d’où je viens. Je suis absolument navré d’entendre que votre sœur a disparu. Elle doit terriblement vous manquez.

Alors qu’elle mentionnait la peur, je me mettais à rigoler gentiment en la regardant dans les yeux.

- Vous ne me faites pas peur. Habituellement les gens ont peur de ma personne également. Je comprends le sentiment que vous pouvez avoir, mais ne soyez pas nerveuse avec moi. Vos capacités doivent être absolument spectaculaire. Pour ce qui est du chocolat chaud, j’accepte avec plaisir.

Je suivais la reine dans ses appartements et je regardais la décoration en souriant. C’était magnifique et tellement plus lumineux que mon domicile. Chez moi, il y avait une ambiance lourde et noire comme la mort. J’appréciais la noirceur , mais parfois un peu de blanc ne faisait pas de tord. Je comprenais rapidement que son inquiétude envers sa sœur était immense. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle avait ses raisons.

- Non, je n’ai malheureusement pas eu cette chance. Je n’aurais pas été un frère adéquat cependant. C’est sans aucun doute mieux ainsi. Vos appartements sont absolument magnifiques. Vous avez un goût exquis pour la décoration votre majesté. Dites-moi, vous connaissez d’autres espèces humanoïdes en dehors des humains?
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Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

Moi qui étais de nature méfiante et prudente face aux inconnus, j’étais, semblait-il, de plus en plus en confiance face à cet homme que je voyais pour la première fois. Il savait me mettre en confiance, et pourtant, j’étais la prudence incarnée. Néanmoins, j’étais si avide de réponses pour retrouver ma sœur que j’étais prête à lui accorder ma confiance s’il y avait la moindre petite chance qu’il puisse m’aider. Il consentit à m’en dire davantage sur lui, son nom et ses origines.

- Merci pour votre franchise, monsieur Stoker. Je n'ai jamais entendu parler de votre royaume, mais je suis certaine qu'il doit être charmant.

Comme vous semblez l'être... pensai-je en rougissant légèrement.

Je reconnus manquer un peu à toute bienséance en étant aussi curieuse de par mes questions, mais il avait, après tout, donné son aval, et j’avais besoin d’en savoir plus. Ce n’était pas de la simple curiosité, tout ceci avait un but : me rapprocher d’Anna. J’écoutai donc avec attention le bref récit des voyages de Vladimir et ceux des autres membres de l’équipage dont, visiblement, les objectifs pouvaient différer. J’avais expliqué en toute honnêteté la disparition de ma chère Anna et ne put que hocher la tête avec tristesse lorsqu’il mentionna qu’elle devait me manquer.

- Elle est la seule famille qu’il me reste et la personne que j’aime le plus au monde. J’en mourrais s’il lui arrivait quelque chose.

Je m’excusai de la neige poudreuse que j’avais faite tomber sur nous de par mon angoisse de ne pas retrouver Anna, et le comte, loin d’avoir peur de moi, sembla même me comprendre. Cela me fit comme un pincement au coeur de constater qu’il me ressemblait un peu. Hormis ma terrible tante Ingrid, je n’avais jamais connu personne qui pouvait comprendre ce que je ressentais. Et Ingrid n’était pas bienfaisante, elle avait fait du mal aux différents royaumes.

- Pourquoi les gens auraient-ils peur de vous, monsieur le comte ? demandai-je alors, curieuse.

Je l’avais invité à entrer se réchauffer autour d’une tasse de chocolat, l’une des spécialités d’Arendelle, et nous entrâmes donc à l’intérieur de mon salon. Les tissus tendus aux murs étaient clairs et ornés des motifs propres à la ville. Il y avait aussi quelques portraits.

- Installez-vous, lui dis-je gentiment en désignant un canapé en velours bleu.

Je m’avançai près du buffet et me saisis une chocolatière que je posai sur un réchaud. Il faudrait quelques minutes à la boisson pour atteindre la bonne température. Je me tournai vers lui pour sourire à sa remarque sur la décoration.

- Vous êtes fort courtois. Je n’ai aucun mérite, c’était déjà ainsi depuis que je suis née.

Je ne tardai pas à le rejoindre avec deux tasses fumantes qui sentaient délicieusement bon. Je fus alors surprise par sa question.

- D’autres espèces humanoïdes ? Je ne comprends pas. J’ai déjà vu des souvenirs holographiques, mais je ne crois pas que ce soit à cela que vous faites allusion.

Et il ne parlait certainement pas d’un potentiel bonhomme de neige vivant. Je bus une gorgée de chocolat qui me fit tant penser à mon Anna, gardant mon regard azur plongé dans celui de Vladimir.

 

Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

La reine était vraiment belle. Elle avait un regard perçant et magnifique dont il était difficile de se détacher. Je plaçais mes mains dans mon dos en marchant et en regardant autour avant qu’elle ne m’invite à m’asseoir sur un superbe canapé en velours bleu. Je devrais vraiment penser à refaire la décoration de mon château l’un de ses jours. Je la regardais faire le chocolat chaud en me disant que ce truc allait goûter le sable comme chacune des autres choses que je portais à ma bouche en dehors du sang et de l’alcool.

- Oh les gens ont toujours peur de moi depuis de nombreux siècles votre majesté. C’est ainsi. À l’âge que j’ai, je ne m’en fais plus trop. J’ai l’habitude et les propos me coulent sur le dos comme l’eau sur le plumage d’un canard. Je suis ce que je suis tout simplement.

Je joignais mes mains ensemble en attendant. Elle connaissait pas d’autres espèces en dehors des humains donc. J’allais donc pallier à ce manque de connaissance. La reine semblait avoir cette soif en elle de vouloir en apprendre le plus possible sur les autres royaumes. Je n’allais pas me priver de l’éduquer.

- Vous avez le mérite d’entretenir ce lieu qui vous a vu grandir votre majesté. Je n’ai pas eu cette force. J’ai laissé mon château dépérir à l’image de la noirceur de mon âme. C’est ainsi tout simplement. Un jour, peut-être, il y aura du soleil sur mon royaume, mais ce n’est pas demain la veille. Pour ce qui est des espèces humanoïdes, je parlais de sorcières, loup-garous, vampires, fantômes … ce genre de chose. J’ignore ce que sont les souvenirs holographiques cependant. Je serais heureux que vous me l’appreniez. Pour ce qui est des espèces que je vous ai nommé précédemment, il y en a quelques unes d’où je viens. Les choses sont très différentes. Je suis cependant le dernier vampire à ma connaissance toujours vivant.

Je lui faisais un petit sourire en coin en prenant la tasse de chocolat chaud. Je prenais une gorgée en faisant comme si ce dernier était délicieux comme jamais. Il ne goûtait absolument rien pour moi.

- Savez-vous ce qu’est un vampire reine Elsa?

Je ne voulais pas la faire fuir, bien au contraire. Mon médaillon diminuait ma soif de sang au maximum ainsi que mes élans sanguinaires. Je pouvais donc être tranquille. Je la regardais dans les yeux avec un petit sourire. Les fables pouvaient se rendre très loin parfois. Les voyageurs réussissaient parfois à changer de royaumes.
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Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

Comme cet homme m’intriguait ! Il parlait de lui en des termes qui laissaient présager qu’il serait mauvais, pourtant, mon instinct ne m’alertait pas. Je savais bien souvent reconnaître les menteurs et manipulateurs, comme Hans qui avait séduit ma sœur voilà trois ans, ou du moins ce laps de temps approximatif sans compter la malédiction qui avait ralenti toute vie dans nos royaumes. Cela me peinait presque d’apprendre que Vladimir était craint. Il devait être bien seul, et j’avais connu cela.

- Vous devez vous sentir seul, non ? J’ai été crainte quelques temps et j’ai dû m’isoler dans le désert de glace. Je me sentais libre, mais j’étais seule. Ce n’était pas si agréable.

Nous nous installâmes une fois que j’eus ramener les tasses de chocolat chaud, et le comte développa un peu sa pensée. Je l’écoutais avec attention, je me sentis soudain si ignorante.

- Tout ceci est fascinant… Et aussi un peu effrayant. Je savais qu’il existait des sorcières, puisque j’ai moi-même quelques dons magiques. Et d’ailleurs, c’est une sorcière qui a lancé le Sort Noir qui a privé le Royaume de la Forêt Enchantée au-delà des Sept Mers de ses habitants, si je ne m’abuse. Mais j’ignorais que les vampires ou les fantômes existaient réellement. Je pensais qu’il s’agissait là de mythes ou de contes destinés à effrayer les enfants.

J’étais complètement envoûtée par ce qu’il disait. Il semblait si érudit et je paraissais si… ignorante ! J’avais eu beau voyager un peu, je me rendis compte combien le monde était vaste et combien nous n’étions que si peu de choses.

- Vous semblez connaître tant de choses, monsieur le Comte, cela me fascine. Je vous en prie, dites-m’en plus. Les gens de votre royaume vous craigne à cause de votre nature ? Vous semblez pourtant si aimable.

Mon regard se posa soudain sur la tasse qu’il tenait. Il venait de prendre une gorgée de chocolat chaud mais…

- Est-il vrai que les vampires ne consomment que du sang ?

Il me demanda si je savais ce qu’était un vampire.

- Vous êtes le premier que je rencontre… Je constate que vous n’avez pas l’air d’une chauve-souris, hasardai-je avec une pointe d’humour. Néanmoins, j’imagine que seuls les clichés sont arrivés jusqu’à moi. Consentiriez-vous à me conter votre histoire, ou me trouvez-vous trop curieuse ? Je ne veux surtout pas vous mettre mal à l’aise, sachez-le.

D’habitude, c’était Anna la curieuse de notre binôme, c’était elle qui parlait sans réfléchir et qui posait tout un tas de question. A croire que son absence faisait qu’elle déteignait sur moi.
 

Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

La reine Elsa était belle et délicieuse. J’avais envie de la croquer dans tous les sens du terme. Je ne ressentais cependant rien d’autre qu’une attirance physique en cet instant. Elle me troublait un peu, mais c’était ça que j’appréciais plus que tout. Je prenais une gorgée de ce liquide qui goûtait le sable avant de rigoler un peu alors qu’elle me posait mille et une questions. Je la laissais parler avant de prendre moi-même la parole pour répondre à ces multiples interrogations. Elle était mignonne à agir ainsi. Elle avait une soif de connaissance sans fin. Je me demandais si sa charmante sœur était ainsi également. Je m’installais avec un peu plus de nonchalance. Elle voulait entendre mon histoire. J’allais commencer par les choses faciles pour commencer avant de plonger dans le drame.

- Les vampire peuvent boire et manger. Simplement que la nourriture et les breuvages traditionnels n’ont aucun effet sur nous. Ils ne nous nourrissent pas. Ils n’ont aucune saveur. Les deux seules choses que nous pouvons consommer, si je peux le dire ainsi, sont évidemment le sang et l’alcool. Les breuvages alcoolisés nous permettre de retarder le temps de nous nourrir tout simplement. Il nous faut une quantité importante pour nous enivrer. Les gens de mon royaume ont peur de moi. Ils me surnomment l’ange de la mort. Je sème le carnage, la désolation et la mort sur mon passage. Soyez sans crainte, le médaillon que je porte sous mes vêtements diminuent au minimum cette soif. Il me permet également de voir à nouveau le jour.

Je reprenais une gorgée de chocolat chaud sans saveur avant de continuer. Les habitudes ont la vie dure.

- Sinon, je suis heureux que mon apparence ne vous repousse pas. Par contre pour l’apparence de chauve-souris, elle est à la fois vrai et fausse. Pour me déplacer rapidement et voler, je me change en nuée de ces bêtes qui me compose alors. Je les contrôle. Elles sont gentiment en moi. J’ai également un odorat sur-développé qui me permet de savoir pour vous sentez une dose de nervosité sous votre parfum délicat aux notes de lilas et de jasmin. Je suis rapide, puissant et les blessures ordinaires ne peuvent pas me tuer. Je guérie plus que rapidement. J’arrêterai l’étalage de mes capacités maintenant car je ne désire point vous faire peur.

Je prenais délicatement sa main pour y poser un baiser en la regardant dans les yeux. J’avais utilisé ma rapidité pour la rejoindre avant de me réinstallé calmement à ma place.

- Vous désirez entendre mon histoire? Je vais vous faire la version courte. Tout à commencer alors que mon royaume était envahi par un autre. Mon bras droit, celui qui devait surveiller ma tendre femme lui a dit que j’étais mort sur un champ de bataille. J’étais en plein combat lorsque je laissais mes propres hommes pour rentrer chez moi. J’ai retrouvé ma femme morte dans la chapelle de notre château. Elle s’était suicidé pour me rejoindre dans la mort. J’ai alors maudit Dieu et j’ai demandé aux démons des Enfers de me rendre la femme que j’aimais. Mon sort fut différent car je fus changé en monstre. J’étais dominé par la colère, la rage, la soif de sang et les émotions négatives. Je repoussais les ennemis avant de plonger mon royaume dans la noirceur. Il ne fait jamais soleil chez moi. Les plantes meurent et il n’y a pas la moindre fleurs. La mer près de mon château est toujours agitée et dangereuse. Cet endroit est tout le contraire d’Arendelle. J’ai réussi à avoir mon médaillon après plusieurs siècles. Il me permet de retrouver une qualité de vie et de savourer les délices du soleil de manière positive. Sans lui, je n’aurais sans aucun doute jamais croisé ce regard magnifique et envoûtant qu’est le vôtre Reine Elsa. Dites-moi … Vous devez bien avoir un amant non? Une femme aussi sublime que vous ne peut être seule.

En parlant, je m’étais levé et je m’étais placé derrière elle. Je terminais mes dernières phrases en posant mes mains avec douceur sur ses épaules en murmurant à son oreille.
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Arrivée au Royaume d’Arendelle quelques mois plus tôt.

Il était bien rare que j’aie de si grandes conversations avec un inconnu, et je ne saurais dire si c’était le côté aventureux de la chose ou la nature mystérieuse de cet homme, mais j’étais fascinée par le comte Vladimir. Je n’étais qu’une jeune reine d’un royaume nordique, je ne connaissais pas grand-chose d’autre que mon royaume, ce qui en soit était beaucoup, et si j’avais toujours eu conscience qu’il y avait bien des endroits à découvrir, comme j’avais pu le faire en partant à la recherche des souvenirs de mes parents, je réalisai par le biais de cette conversation, l’étendue de mon ignorance, à commencer par les vampires, ce qu’il était. Il m’expliqua ce qu’il pouvait consommer, à savoir du sang et de l’alcool, et que le reste n’avait aucune propriété nutritionnelle ni aucun goût. Je regardai alors la tasse de chocolat que j’avais entre les mains et celle qu’il tenait.

- Mais alors… ne vous forcez pas à boire cela, je… Toutes mes excuses, comte Vladimir, je ne voulais que vous proposer nos spécialités, mais ne vous infligez pas cela si c’est insipide pour vous.

Par politesse, il n’avait rien dit jusqu’alors, comme il était bien élevé. Je l’écoutais parler de lui. J’entendais les mots qu’il prononçait, désolation, mort, carnage, mais mon regard de glace plongé dans le sien, j’avais du mal à l’imaginer faire du mal à quelqu’un. Il m’assura alors qu’un médaillon l’en empêchait désormais.

- Vous avez changé pour être une meilleure version de vous-même alors ? C’est une chose que je comprends.

Je me mis à rire quelque peu nerveusement quand il parla de son apparence qui ne me repoussait pas. Non, clairement je le trouvais même attirant, mais j’étais assez mal à l’aise avec cette idée. Je n’avais encore jamais été réellement attirée physiquement par quelqu’un à ce point. Ma sœur l’avait été de cet Hans, puis de Kristof dont elle était tombée amoureuse et qu’elle avait finalement épousé. Moi, j’avais toujours été plus solitaire, plus sérieuse dans les affaires du royaume, si bien que je n’avais finalement jamais eu cette question à soulever, je crois que je n’avais jamais pris le temps de regarder quelqu’un vraiment. Et voilà que cet étranger arrivait avec tout son charisme, sa beauté naturelle qui m’envoûtait soudain.

- J’aime beaucoup les chauves-souris.

Pourquoi avais-je dit cela ? Je me sentais si bête soudain !

- Vous ne me faites pas peur, ajoutai-je avec bienveillance. La nervosité que vous avez sentie est un sentiment que j’ai bien souvent. Vous savez, j’ai été reine très jeune, j’ai toujours peur de décevoir, et ce souci de bien faire.

Je jetai machinalement un regard vers le tableau représentant mes parents. Ils avaient été de si bons souverains, et j’avais si souvent peur de ne pas être à la hauteur… Me mettre la pression était devenu quelque chose de quotidien chez moi. Il s’était approché à vitesse surhumaine pour embrasser ma main, et j’avais senti mon coeur bondir dans ma poitrine, le rose assaillant soudain mes joues. Je lui souris néanmoins, il était charmant.

Vladimir consentit alors à me conter son histoire, elle était si triste. Une histoire d’amour qui avait mal tourné. Quel grand malheur. Je ne savais pas ce que c’était qu’être amoureux, mais j’avais moi aussi perdu des êtres que j’aimais, comme mes parents, et à présent ma petite sœur était portée disparue, alors quelque part, je comprenais le vide qu’il ressentait.

- C’est si triste, commentai-je, réellement émue par son histoire. Perdre une personne que l’on aime est une douleur incomparable.

Il m’avait soudain rejointe, placé derrière moi tel un courant d’air. J’avais reposé ma tasse vide tandis qu’il posait ses mains sur mes épaules et que son murmure venait caresser mon oreille. Je me sentis rougir quelque peu, ne sachant comment répondre à sa question et ses compliments.

- C’est gentil, je… euh… Non je n’ai pas d’amant, comte Vladimir.

Je me levai et me retournai alors pour lui faire face. Je n’étais pas du genre à tourner le dos à mes interlocuteurs. Le fauteuil sur lequel j’étais précédemment assise nous séparait. Cet homme me troublait terriblement, j’en venais à tout oublier, le royaume, mon statut de reine, ma sœur, ni même la raison de sa présence… Ma tête était comme un trou noir, le néant.