Le concours de tartes! Rien de tel pour nous mettre l’eau à la bouche. Il y a eu une cinquantaine d’inscriptions à ce fabuleux concours. Vous avez eu l'occasion de présenter un produit? Quel chance! Vous n’avez pas été sélectionné? Vous pouvez venir goûter les délices préparés avec amours par des habitants de la ville.

Le juge invité est nul autre que le célèbre Harry Olympus. Son nom ayant été une surprise jusqu’à la dernière seconde. Le chef est réputé pour sa franchise et ne pas mâcher ses mots, mais il connaît parfaitement la nourriture. Vous serez jugé autant sur l’aspect que sur le goût de votre tarte. Les saveurs à l’honneur durant cette épreuve sucrée? L’automne. N’arrivez pas avec une tarte aux fraises. La rumeur court qu’il y aurait 5 000$ comme prix pour le grand gagnant! Ça vaut la peine d’y mettre un peu de coeur à l’ouvrage!
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Le règlement dans cette section.

- Pas de tour précis. Vous pouvez vous promener dans chacun des thèmes si cela vous tente.
- Pas de double-post, on laisse un ami répondre avec amour entre les deux.
- Maximum 500 mots pour garder une certaine fluidité.
- Les actions en spoiler.

C’était qui le débile profond qui avait eu la brillante idée de foutre mon nom EN SECRET pour cette putain de foire à la con hein? Ah oui … C’était mon agent. Supposément que cela nous ferait un méga coup de pub. MAIS BORDEL DE MERDE! C’était nécessaire que je me lève à 11h00 am pour aller dans cette foutue cochonnerie? Je glandais dans mon lit le plus possible en filtrant les appels. Je retardais des masses le moment où j’allais me pointer à toute cette connerie. Des journalistes et tout… Beurk. Je finissais par me lever en donnant une tape sur le cul de la fille dans mon lit qui se réveillait en sursaut.

- Prends tes vêtements et dégage. Je suis pas d’humeur à endurer ta sale gueule.

Son nom? Aucune idée. Une chose certaine, elle me traitait de gros connard et je rigolais en m’allumant une clope assis sur le bord de mon lit. Elle devait bien s’attendre à ce qu’un type comme moi ne la garde pas ici. Franchement qu’elles sont bêtes parfois. Je préfère nettement Kelly, pas besoin de lui dire, elle le sait même si elle me tape les nerfs avec son régime alimentaire. Je m’étirais en gardant la clope entre mes lèvres pour aller me faire un shake de protéines dans ma cuisine lorsque le téléphone de chez moi sonnait.

- Allô? Si réponds d’après toi Fitz bordel de merde c’est que je suis debout pauvre con! … Oui et? Rien à foutre d’être en retard! T’as une idée à quelle heure j’ai fini de bosser?! Ouais bah ils vont attendre. Non, j’arriverai quand j’arriverai. Ça laisse le temps aux vieilles harpies de préparer leurs cochonneries … Hors de question que je signe des bouts de papiers. Je suis un chef pas une star de la pop putain de merde!

Je raccrochais directement avant d’aller faire mon sport et prendre une douche. J’avais un costume de prévu pour cette sympathique journée et je levais les yeux au ciel en la regardant. Bordel de merde que c’était ridicule. Je mettais le chapeau avant de finalement me rendre sur place. Bien évidemment, je me faisais chier dès que je voyais les journalistes. J’avais évidemment pris le soin de me faire une petite ligne dans la voiture. Je marchais donc vers le concours de tartes en regardant partout et en affichant un sourire. J’avais dit aux gens de me foutre la paix un peu. Il y avait beaucoup de gens quand même et les petites vieilles semblaient sur le point de défaillir en me voyant. Oh bordel cette pâte était cru… Je crachais directement dans une serviette en papier.

- J’ai horreur des choses non cuite.

La femme pâlissait et je passais à la suivante. Je lui avais quand même fait un petit sourire. Je devais me montrer «sympathique». Ma participation était une surprise et la tarte devait valoir les 5000$ en prix quand même.

Le réveil se mit à sonner. Enfin non, le téléphone me rappelant au passage que j’avais, une fois n’est pas coutume, explosé mon dernier réveil. Le téléphone me semblait donc être la meilleure des alternatives. La sonnerie de notification n’en demeurait pas moins désagréable. « - Putain… » Je me massais les tempes en fixant le plafond. Dehors le soleil commençait déjà à se lever, marquant le début d’une nouvelle journée. J’étais seul dans ce grand lit vide, mais par réflexe, je laissais mon regard se poser sur le côté gauche, inoccupé. Me voilà donc à frotter vigoureusement mon visage pour mieux me réveiller, avant que le café ne se charge du reste. J’espérais ensuite pouvoir oublier ce que l’alcool m’aurait permis d’omettre. Sauf que je ne buvais plus depuis cinq ans et que je devais vivre avec mes démons et mes erreurs.

« Vous avez un nouveau message… » laissa entendre la voix robotique de ma boîte vocale. Je m’étonnais de ne pas en avoir plus, ou ne serait-ce que des sms. Après tout j’avais été mis à pied sous le regard de tous. Un « tous » qui ici s’apparentait au bleu donc je peinais à imprimer le nom. « Salut Bobby. Je viens aux nouvelles. J’espère que tu vas bien ? » Il était sympa, bien que maladroit dans l’approche. Je raccrochais sans attendre et sans avoir pris le temps de tout écouter. Je me contentais d’un sms pour le remercier et dans mon immense mansuétude j’allais jusqu’à lui proposer de se rendre à Central Park où quelques animations étaient prévues pour fêter Halloween. D’ordinaire ce n’était pas mon délire, mais j’avais besoin de prendre l’air et de souffler un peu.

Me voilà donc rendu sur place, observant les badauds. Des gosses couraient partout avec l’espoir d’extorquer un peu plus leurs parents pour d’autres parties de que sais-je. La grande roue dominait quant à elle tout Central Park. Trop de hauteur, même pour moi et de ce que j’avais cru comprendre, la probabilité d’être seul dans l’une des nacelles était incertaine. « - Putain mais qu’est-ce que je fous là ? » me pis-je m’empêcher de souffler en voyant passer devant moi des « vrais » adultes déguisés qui plus est. Mon regard se posa alors sur un stand. Me saisissant d’un des flyers à disposition, je ne pus que reconnaître l’établissement que j’avais récemment visité. « - Il y a des cocktails sans alcool ? » demandais-je faussement curieux.

Avec les nouveaux cocktails prévus par Elle, Roni espérait que le Poisoned Apple remonte un peu la pente. Car, on n'allait pas se mentir, les finances n'étaient plus ce qu'elles avaient été par le passé, et ce depuis l'ouverture dans le quartier du Fire Lips. Pourquoi la décadence prenait le pas sur les honnêtes travailleurs ? C'était fatigant, mais qu'importe, Roni continuerait à faire de son mieux.

Il y avait un concours de tarte organisé avec à la clé un chèque de 5000 dollars, voilà qui ferait grand bien au bar. Alors, en plus des tartes aux pommes pour le stand d'Elle, Roni s'affaira à préparer une tarte à la citrouille dont elle avait le secret. Une recette assez unique provenant du livre de recettes tout aussi nique de sa mère, et qu'elle avait apprise par coeur étant plus jeune. Chaque année, cette tarte ravissait les papilles des clients, alors si en plus la tenancière du Poisoned Apple pouvait remonter la pente grâce aux gains, ce serait parfait.

C'était Halloween alors Roni avait opté pour un costume sombre de sorcière malfaisante, comme le voulait la tradition, mais sexy et bien maquillée. Exit la version au nez crochu et verrues. Elle déposa les tartes aux pommes sur le stand en saluant Elle et lui montra la tarte à la citrouille qu'elle avait confectionnée pour le concours. Son sourire radieux s'effaça lorsqu'elle tourna la tête vers le podium pour voir la sale tronche du chef Olympus.

- Quoi, c'est lui le jury ?! marmonna-t-elle. J'aurais dû mettre du laxatif dans la tarte...

Elle se tourna vers sa mixologue.

- Il faut que t'y ailles, Elle. Si c'est moi qui présente la tarte, il nous fera perdre d'office. Vas-y toi, il ne te connait pas, inscris-toi en ton nom propre, sans parler du bar.

Aussitôt, Roni fit le tour pour se mettre derrière le stand avec sa barmaid préférée. Après tout, elle était tout-à-fait capable de confectionner des cocktails, c'était aussi son métier et il lui suffirait de suivre les recettes d'Elle.

- Je tiendrai le stand en attendant, ça ira. Waow ! Superbe pancarte, tu t'es donnée !

Roni s'affaira ensuite à préparer l'un des cocktails de la carte pour se faire la main. C'est alors qu'une voix lui demanda s'il y avait des cocktails sans alcool.

- Oui bien sûr, ils sont...

Et là, elle releva la tête et vit Bobby.

- Sur la carte !

Bordel il sait pas lire ou quoi ?

Elle laissa le stand de cocktails à sa patronne qui était tout aussi douée qu'elle pour préparer des mixtures délicieuses à boire. En effet, Roni avait demandé à son employée de s'inscrire à sa place au concours de tartes car elle était connue par le jury et disons que ce n'était pas le grand amour entre eux.

La blondinette prit donc des mains de la belle brune la tarte à la citrouille qu'elle avait préparé d'après une recette secrète de famille. Elle alla déposer le plat sur la table à côté des autres propositions.
La jeune femme prit une feuille de papier et inscrivit dessus de sa plus belle écriture son nom : TINKER Elle - Tarte à la citrouille.

Discrètement, Elle écouta un peu les critiques assez acerbes et pas forcément méritées que faisait le fameux chef Olympus après chaque dégustation.
Pour éviter de se faire griller et de mettre en porte-à-faux Roni, la mixologue prit le parti de retourner à son stand de dégustation de cocktails pour suivre les délibérations et les remarques du jury sur chaque tarte goûtée.

"Celle-ci n'est pas assez cuite, celle-là est fade, celle-là encore est dégueulasse."

Aucune n'avait l'air de trouver grâce aux yeux du critique culinaire du jour. Elle croisa les doigts pour que celle de Roni se démarqua suffisamment pour remporter le concours. Les 5000$ de récompense promis au vainqueur seraient une vraie bouffée d'oxygène pour sa patronne et pour le bar.
Même si elles n'en parlaient pas vraiment ensemble, la mixologue n'était pas bête et avait bien entendu vu que le bar se vidait un peu plus chaque année, en grande partie à cause de l'ouverture de l'autre bar de l'autre côté de la rue.

De temps en temps, en attendant de potentiels testeurs de cocktails, la blondinette piocha dans le sac de candycorn qu'elle avait gagné un peu plus tôt au stand de lancer de dards.
Elle n'était pas forcément une grande fan de sucrerie, mais celles-ci passaient plutôt bien. Et avec le spectacle qu'elle avait devant les yeux, ils étaient bien adaptés à la situation.

Je n’étais sûr de rien, hormis du fait que j’allais sûrement me faire bien chier. À en juger par la multitude de gosses qui couraient partout. Faut être con pour amener des chiards ici. Ou alors avoir envie de se ruiner. Enfin bref ! Mon regard se posa sur un stand de boisson. Chasser le naturel il revient au galop. Aux triples galops. On ne se refait pas ! Je pris donc l’un des flyers mit à disposition pour rapidement le survoler avant de me rendre compte que je parlais à la « charmante » demoiselle qui ne pouvait pas voir ma gueule en peinture. Charmante encore plus avec un costume, qui devait à n'en pas douter faire frissonner les gosses à l'inverse des plus grands qui devaient fantasmer à mort.  Reprends-toi Bobby !

« - Ah tiens ! La tenancière à la batte ! Vous l’avez délaissé au profil du balai volant ? » Et tu te crois drôle ? C’est affligeant ! « - J’aurai dû venir aux nouvelles par rapport à l’autre jour. Vous avez pourtant l’air d’aller bien à ce que je vois. Vous me conseillez quoi du coup, en matière de cocktails sans alcools ?  A moins bien sûr que, comme vous ne pouvez pas me blairer, vous préféreriez  m’ignorer. Vous pouvez me le dire. Je ne suis ni zélé, ni en service. Donc vous ne risquez pas de vous prendre une prune pour excès de franchise.»

Wow, tu m’impressionnes Bobby ! J’en ai connu des approches catastrophiques, mais là, on touche tellement le fond que je suis sûr que le pétrole est à portée de pelle.

« - Vous concourez au concours de tarte ? » finis-je par lancer faute de mieux. Pourquoi me désarçonnait-elle autant ? Telle était la question.

Pourquoi fallait-il qu’il soit partout. New York, c’est grand, Central Park aussi, et ce jour, il y avait une multitude de stand avec à boire et à manger, alors pourquoi avait-il fallu que Bobby vienne au nôtre ? Je soupirai intérieurement tandis que Elle revenait. C’était réconfortant pour moi de l’avoir à mes côtés. Quelques clients commençaient à arriver et c’était tant mieux, nous allions nous faire connaître grâce aux cocktails de ma mixologue adorée.
Mon regard se porta à nouveau sur Bobby qui parla de « l’autre soir ». Moi qui ne voulait pas inquiéter ma barmaid… Je lui fis de gros yeux, sous-entendant que je ne voulais pas en parler ici.

- ça va ! Tenez, prenez la carte et choisissez.

Puis je me tournai vers une charmante rouquine qui, elle, au moins, savait ce qu’elle voulait. Un peu de fraîcheur, ça faisait du bien. Je lui souriais bien plus aimablement qu’au flic. Sa remarque me fit rire.

- Non, aujourd’hui je suis un autre type de sorcière, répondis-je à sa boutade.

Je préparai donc sa commande pendant qu’elle demandait à son amie blonde ce qu’elle voulait. Je reconnus vaguement la demoiselle, elle ressemblait à l’une de celle qui avait le malheur de bosser pour Olympus dans son bar de dépravés. Je fis mine de l’ignorer parce que je la sentais mal à l’aise. Je tendis sa commande à la rouquine, encaissant et la remerciant chaleureusement. Puis, je retournai vers Bobby.

- Alors, vous avez choisi ?

Il me demanda si je concourrai pour le concours de tartes et je hochai la tête, ne pouvant m’empêcher de jeter un œil à Harry qui continuait à grommeler comme un gros hypocrite doublé de l’enfoiré qu’il était. Je soupirai, pourquoi tout réussissait à un connard comme lui ?

Encore elle ? Décidément, je vais finir par croire que New-York n’est pas assez grand pour que l’on s’évite. Moi de mauvaise foi ? Bon oui d’accord, je dois l’admettre, j’étais quasi sûr de croiser Roni ici et pour cause, il n’est pas impossible que son établissement ait été listé dans le journal et que je l’aie vu paraître. Tout cela n’est que du hasard évidemment. Et le hasard fait bien les choses. Oui tellement bien que Mery aussi était présente, mais visiblement pas avec son petit ami, à moins qu’elle ait changé de bord. Devais-je me sentir offusqué qu’elle ne m’ait pas vu ? Moi son cousin adoré. Bon bah tant pis, je vais me consoler avec un cocktail, mais sans alcool. Joie !

Carte en main et puisque la sorcière sexy qui n’avait de cesse de me troubler, ne voulait pas me faire la causette et évoquer ce qui s’était récemment passé dans son établissement, je focalisais toute mon attention sur les quelques cocktails proposés. Je ne désespérais pas de faire un peu la causette à Roni… Mais arrête ! Bobby reprends-toi. Qu’est-ce qui t’arrives ? On dirait un adolescent, sans les boutons, mais avec le reste et ça n’est pas joyeux. M’avait-elle lancé un sort ? C’était de circonstance avec un tel costume. Et encore plus con que l’une de mes innombrables théories sur Mask Singer, une émission que je me faisais un plaisir à suivre et c'était de notoriété publique enfin presque.

Roni, toujours grimé dans son costume de sorcière, revint alors vers moi, à contrecoeur, mais pour s’enquérir de ma commande. « - Dans une autre vie le Poisoned Apple m’aurait vraiment fait envie, mais je vais devoir opter pour quelque chose de moins alcoolisé. Le Vampire's Drink fera l’affaire j’en suis sûr. » J’avais pris le temps de sortir quelques billets et de lui demander si elle concourait à ce fameux concours de tartes, présidé par un type qui était tout sauf fameux à ma décharge. Elle se contenta d’acquiescer observant Olympus comme elle m’observait. Il n’était pas dans ses bonnes grâces, moi non plus d’ailleurs.

« - Olympus est l’un des plus gros trous de cul de cette ville, ce n’est pas nouveau. Et tellement imbu de sa personne qu’il faut limite devoir lui lâcher le cul pour gagner ce concours. Mais je suis à peu près certain que ce n’est pas votre genre. Et comme vous êtes en guerre ouverte avec lui, vous préférez envoyer votre mixologue pour qu’il ne se doute pas du fait que vous participez, je me trompe ? »